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Critiques de Christy Lefteri (185)
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Le Livre du feu

Un incendie criminel vient de ravager un village grecque et la forêt environnante. Pour surmonter cette épreuve, Irini décide de mettre des mots sur ce qui s'est passé en rédigeant Le livre du feu. Parallèlement, nous suivons les conséquences de cette tragédie dans la vie de sa famille et ses voisins. Un jour, Irini va croiser le chemin du responsable de cette tragédie, l'amenant à s'interroger sur qui sont les véritables coupables.



Malgré les évènements tragiques racontés, j'ai aimé être plongée dans le quotidien de ce petit village. L'écriture est visuelle et délicate. L'atmosphère est captivante. On sent l'attachement de l'auteure à la nature. J'ai eu peur avec les personnages pendant l'incendie. Il n'est malheureusement pas difficile de se projeter tant ce sujet est désormais régulièrement d'actualité. Je me suis longuement interrogée comme Irini sur la notion de responsabilité, mais aussi celle d'homicide involontaire et le fait de se faire justice soi-même. C'est une lecture pas très joyeuse, il faut le reconnaître, mais j'ai été séduite par la manière de raconter de l'auteure, pleine d'images et d'émotions.



Je remercie Babelio et les éditions Seuil pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une masse critique.
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Le Livre du feu

Le livre du feu

On assiste impuissants aux dégâts de la nature, causés par la bêtise humaine. Un acte criminel, destructeur.

Ce feu qui ravage tout sur son passage.

Qui efface la vie.

Qui nourrit les sols arides et les cerveaux de souffrances. De peines. De poids.



Ce roman relate les pertes avec une tristesse infinie.

C’est l’anéantissement. Le traumatismes.

Un mélange de séquelles, de manques et de souvenirs.



Ce n’est pas sans un lien avec le réchauffement climatique, pas sans un lien à notre société et aux évolutions et décisions qui divisent.



La tristesse et l’impuissance imprègnent les lignes de ce récit.

L’impact des bouleversements physiques et psychologiques. Ce qui ne sera jamais plus.

La souffrance raisonne.



J’ai eu du mal à ressentir autre chose que de le tristesse. J’ai traversé ce roman mal à l’aise, témoin des dégâts plus ou moins volontaires.

J’aime me divertir lors de mes lectures et je me suis trouvée confronté à la noirceur de la vie.



Écrire en exécutoire. Coucher les mots sur le papier. De délester du chaos et apaiser l’esprit.

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Le Livre du feu

La Grèce est trop souvent victime d'incendies, certains criminels. Attisés par des vents violents ils font des ravages catastrophiques, de trop nombreuses victimes.

L'auteur est allée sur place interroger des rescapés et nous offre un récit plein d'humanité, de sensibilité, de vérité. Très émouvant et prenant.

Irini et sa fille, ayant fui l’incendie, parviennent très difficilement à la mer où elles espèrent trouver refuge et secours. Irini tente de redonner espoir à ceux qui l'entourent, essayant de les distraire de leur situation plus qu'angoissante, en racontant ses souvenirs.

Un grand amour unissait Irini à son mari. Lors de l'incendie son mari a voulu retrouver son père pour le sauver. Il n'a pas réussi. Blessé, choqué, rescapé, il n’est plus le même. Il vit désormais dans un autre monde, complètement déconnecté, hors du temps, sans aucune réaction. Irini aimerait tant retrouver celui dont elle était si amoureuse et admirative et, malgré ce qu’elle vit, est toujours amoureuse de son mari.

La mort est bien sûr très présente, abordée, oserais-je dire, avec humanité, finesse de sentiment. Beaucoup de poésie, d'amour.

Ce récit est très attachant et prenant.

Dans la postface l’auteur évoque les nombreux témoignages recueillis auprès de rescapés. Avec justesse, finesse, sensibilité, elle nous offre un livre très marquant, très humain.

Elle nous met aussi face au changement climatique qu'on ne peut plus ignorer. Si on ne change pas d'attitude que laisserons-nous à nos enfants, à nos petits-enfants ?

Merci à Babelio de m’avoir offert cette lecture.

A lire.

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Le Livre du feu

Un feu criminel a ravagé des hectares de terre en Grèce.



Irini, enseignante de musique, son mari peintre et leur fille ont eu la chance de survivre mais leurs blessures physiques et mentales sont profondes.



Face à la désolation de leur terre, ils vont devoir trouver le courage d'avancer. Pour Irini, cela se fera par l'écriture de son journal qu'elle intitule « le livre du feu ».



Les chapitres sont alternés entre ce journal et le quotidien de la famille. A travers « le livre du feu », Irini revient sur ce qu'il s'est passé de manière chronologique, les heures de peur et de détresse avant d'être sauvés.



Dans les chapitres sur le quotidien, elle décrit l'apathie de son mari, la souffrance de sa fille mais aussi l'enquête qui a lieu à la suite de la mort de l'homme qui a mis le feu.



L'histoire sur la façon de tenter de continuer à vivre après une tel drame, le besoin de rechercher un responsable ou la vie qui reprend, est intéressante. Mais j'ai trouvé la construction un peu lourde. Cette double narration ralenti le rythme. Irini décrit les choses de manière assez froide et distante, cela nous coupe de l'affect et des sensations de la famille, Et dans le quotidien, on ne ressent pas vraiment le suspense de l'enquête.



J'ai donc trouvé dommage de ne pas éprouver dans ce récit l'intensité dramatique et bouleversante que je pensais y trouver. Du coup je suis restée un peu en dehors de l'histoire.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Le Livre du feu

Waou quelle claque.

Ce livre est juste superbe.



Irini enseigne la musique. Elle vit avec son mari Tasso, peintre naturaliste, et leur fille Chara, en pleine forêt dans un village du littoral grec.

Leur vie bascule quand un incendie criminel détruit la forêt, les maisons mais aussi arrache certaines vies.

Après ce drame, il faut tenter de se reconstruire. Certains se renferment sur eux même et tentent de panser leurs blessures. Irini décide d’écrire, de retracer le drame, pour panser son esprit.

C’est un livre beau et dur à la fois. Quelle horreur que ce feu de forêt qui a tout détruit, au sens propre comme au figuré!

Mais chercher les coupables, c’est aussi remettre plein de choses en perspective.

L’unique coupable est-il celui qui a allumé ce feu?

Ne sommes nous finalement pas tous responsables de ces feux qui se déclenchent un peu partout? de cette sécheresse ?

Cette histoire, inspirée de faits réels n'est-elle pas finalement la chronique d’une mort annoncée?

L’auteure a une plume qui m’avait déjà beaucoup plu quand j’avais lu “l’apiculteur d’Alep” et cette fois elle m’a envoûtée.

Elle raconte une histoire tout en nous sensibilisant aux dangers du réchauffement climatique. Mais cette histoire, n’est pas seulement un récit.

Tout prend vie: vous sentez les odeurs de la forêt, puis celle du bois brûlé, vous entendez les oiseaux dans cette forêt, leur silence aussi, et vous la voyez cette forêt majestueuse dans laquelle vous aimeriez vous promener; vous la voyez aussi cette forêt d’arbres cramés, grise triste, telle un cimetière.



Vous l’avez compris, c'est un très beau coup de cœur. Christy Lefteri est pour moi, une auteure à suivre absolument



Un grand merci à Babelio et aux éditions du seuil pour ce masse critique

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Le Livre du feu

Irini, Tasso et Chara forment une belle petite famille grecque mais ils ont vécu un grand choc il y a quelques mois : l'incendie de la forêt et des habitations autour. Chacun se remet doucement de cette épreuve, Tasso est encore traumatisé d'avoir perdu son père pendant l'incendie, Chara n'a plus sa joie d'enfant et Irini voit les blessures irréversibles sur sa famille. Pour soulager sa douleur, elle décide de raconter Le livre du feu, l'histoire de cet incendie, de ce qu'ils ont vécu pour survivre.

J'avais déjà lu Les oiseaux chanteurs que j'avais beaucoup aimé et celui-ci est aussi une belle réussite. Christy Lefteri arrive à trouver des belles histoires à raconter pour parler de sujets sensibles : ici, les incendies qui ravagent notre Terre et plus globalement, du réchauffement climatique qui est à l'origine de l'augmentation de ces brasiers ravageurs. Elle alterne deux temporalités : le passé avec Le livre du feu et le présent, avec la reconstruction de la famille et la prise de conscience de l'état de notre planète. Le livre du feu est semblable à un conte avec un début "Il était une fois...", des personnages sans nom mais facilement identifiables et une morale, du moins un constat sur notre présent, notre avenir. J'aurai aimé en savoir plus sur cette famille, j'ai eu un peu de mal à l'imaginer mais je m'y suis attachée, j'ai été touchée de leurs douleurs, leurs pertes et leur envie de reconstruire une nouvelle vie.

Merci à Babelio et aux éditions Seuil pour cette belle découverte.

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Le Livre du feu

Quel pire fléau que le feu, dans un pays où la sécheresse se fait de plus en plus présente au fil des ans ? Quelle pire angoisse que de tout perdre, ses souvenirs, ses racines, ses outils de travail et même les êtres qui vous sont les plus chers ? Quelle plus grande douleur, quelle plus grande colère que de découvrir, à l’origine de cet enfer inoubliable, l’avidité et l’inconscience d’un seul homme ? C’est sur ce questionnement que s’ouvre et s’appuie Le livre du feu, troisième roman de Christy Lefteri que Babelio et les Editions du Seuil m’ont très aimablement offert de découvrir, ce dont je les remercie vivement. Car, de Christy Lefteri, je connaissais la finesse de la plume, la grande sensibilité, le sens de la nuance, la subtilité de l’analyse développée autour de la question de l’exil dans son magnifique premier roman, L’apiculteur d’Alep. C’est donc avec enthousiasme que j’ai abordé ma lecture, me réjouissant de la promesse de délicieux moments de lecture. Las ! Ma déception fut d’autant plus cruelle.

Adoptant un rythme à deux temps afin d’évoquer en alternance la chronologie de l’événement et ses suites quelques semaines plus tard, l’autrice utilise tour à tour le point de vue d’Irini, son héroïne, relatant les faits en disant « je » et celui d’un observateur-conteur, amorçant son récit d’un « il était une fois » et évoquant « la mère », « la fille », « la vieille dame », d’une manière à la fois si lente, si lancinante, si insistante que j’en ai très vite été agacée et terriblement désolée en repensant à la délicatesse dont Christy Lefteri m’avait laissé le souvenir. Il m’a semblé là que, partant tête baissée sur une accroche assez proche de son cheval de bataille—comment les épreuves conduisent-elles à toutes formes d’exil, hors de soi et hors de chez soi, et quelles ressources trouve-t-on pour s’en relever et continuer d’avancer ? – elle n’avait pas su donner une assise assez solide à son roman, le laissant se diluer dans une forme de sensiblerie hallucinée, à grand renfort de tics de langages et de pages sans réel intérêt, au lieu de laisser affleurer de réelles émotions comme elle avait si bien su le faire pour L’apiculteur d’Alep, et de resserrer son récit autour d’une ligne directrice plus dense, plus tenue. Peut-être ne faut-il pas trop tirer sur la corde…sensible de ses lecteurs pour espérer continuer de la faire vibrer, en toute sincérité.


Lien : https://magali.bertrand@neuf..
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Le Livre du feu





Dans un petit village du littoral grec vivent Irini, professeure de musique, et son mari Tasso, peintre naturaliste. Ils se connaissent depuis l'enfance, lorsqu’elle venait passer ses étés dans ce même village. Il lui a « appris » la forêt qui borde leur maison, à la regarder avec sa sensibilité d’artiste. Avec leur petite-fille Chara, la vie est heureuse et paisible. Jusqu’au jour où un incendie criminel ravage tout autour d’eux, brûlant les âmes et les cœurs des habitants, réduisant en cendres ce qu’ils étaient et ce qui faisait leur équilibre. Pour se reconstruire, Irini raconte cette épreuve dans son journal, « Le Livre du feu ».



Il y a quelques jours, en discutant de ce livre, j'ai dit que c'est un des plus beaux livres que j'ai jamais lus. Et j'ai réalisé que cette phrase, je la dis quasiment à chaque fois. La lecture m'emporte et je ne sais limiter mon enthousiasme, et j'ai pas envie de le faire pour être honnête. Je crois même que j'aime ces coups de coeur chaque semaine.

Ce livre j'ai envie de le faire voyager, d'en parler autour de moi, de faire découvrir la plume de l'autrice. J'avais déjà beaucoup aimé l'apiculteur d'Alep, dans lequel j'avais ressenti l'humanité et la tendresse qu'elle avait données à ses personnages. Tout cela je l'ai retrouvé dans ce livre avec en plus une note poétique. C'est une ode à la forêt et à ses légendes.

J'ai aimé les aller-retours entre le passé, avant l'incendie, le drame et le présent totalement bouleversé. Bien sûr l'incendie est d'origine criminel, oeuvre d'un promoteur immobilier cupide, mais ce livre met petit à petit l'accent sur l'urgence écologique dont nous devons prendre conscience. C'est engagé et pourtant ce n'est pas du militantisme. C'est juste le regard d'une femme, d'une mère de famille, sur le monde, ses dérèglements climatiques et toutes les conséquences que cela peut avoir.



Merci @babelio_ pour l'envoi de ce livre.

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Le Livre du feu

Christy Lefteri m’avait captivé, enchanté avec L’Apiculteur d’Alep puis Les Oiseaux chanteurs. Aussi, je me suis lancé avec beaucoup d’envie dans la lecture de son dernier roman : Le Livre du feu.

Son récit est mené sur deux temporalités : l’une en direct, au moment présent, l’autre est intitulée à chaque fois, à chaque retour en arrière « Le Livre du feu », le titre du roman.

Aussitôt, je retrouve, sous la traduction de Karine Lalechère, la verve, le sens de l’écriture fluide, agréable à lire, de Christy Lefteri.

Un promoteur que la narratrice appelle Monsieur Moine - de son vrai nom Michael Trachonides – est sans délai identifié comme l’auteur d’un terrible incendie dont les conséquences s’étalent dans la partie que j’appellerais actuelle.

Quand la narratrice, Irini, reprend la parole, j’apprends qu’elle a un mari, Tasso, une fille, Chara, et un chien, Rosalie. Elle est musicienne, spécialiste du bouzouki, et son mari est un artiste peintre qui excelle à représenter la forêt, cette si belle forêt en train de partir en flammes.

C’est dans les passages intitulés « Le Livre du feu » que l’action est la plus intense, la plus stressante. Là, je suis en apnée car il faut suivre Irini et Chara qui tentent d’échapper aux flammes dévorant tout ce qui vit : êtres humains, animaux, insectes et végétaux. Dans cette fuite éperdue, j’apprends que les plus riches ont construit leurs villas au bord de l’eau, barrant tout accès à la mer.

Ensuite, je suis un peu déçu car Christy Lefteri adopte un style feutré, remonte dans les souvenirs de ces Grecs revenus de Londres, pour vivre au pays. Bien sûr, les dégâts causés par le feu font frémir, désolent vraiment. Si l’on connaît le coupable, si l’on incrimine le gouvernement, si l’on reproche aux pompiers une organisation défectueuse, si la police a préféré protéger les biens des plus riches, personne n’évoque le principal responsable de ces gigantesques incendies qui ont dévasté, dévastent encore d’immenses territoires de notre planète : le réchauffement climatique. Cela, Christy Lefteri le détaille très bien dans sa Postface.

Je n’oublie pas le rappel de ces déplacements de populations entre Grèce et Turquie, bien remis en situation, après la chute de l’empire ottoman. D’ailleurs, ces exilés se sont même croisés en chemin… enfin ceux qui ont pu échapper à la violence meurtrière inhérente à ce genre d’évacuation forcée.

Christy Lefteri réussit à mettre un peu de suspense, de tension avec une mort suspecte et l’intervention de la police. Pourtant, ce sont les scènes de la vie familiale, les tentatives pour rétablir la communication dans le couple après le traumatisme de l’incendie qui occupent l’essentiel du roman. Les contes, les histoires racontées aux enfants, à Chara en particulier, par sa maman, révèlent toute leur importance comme celle, si nécessaire, de la nature.

L’autrice décrit très simplement la vie quotidienne de la petite famille. Elle aborde même la question des greffes pour les grands brûlés avec beaucoup de délicatesse mais était-ce nécessaire de placer cette histoire de jeune chacal recueilli par Chara ?

Aussi, en dehors des moments intenses, Le Livre du feu donne un ensemble poétique, doux et émouvant, souvent empreint de nostalgie. Au final, ce roman me déçoit un peu mais je respecte le choix de l’autrice qui a privilégié l’intime, le familial par rapport au spectaculaire et au clinquant.

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil qui m’ont permis de continuer l’aventure littéraire avec Christy Lefteri.


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Le Livre du feu

C’est avec beaucoup d’émotion que je referme « Le Livre du feu » de Christy Lefteri et je remercie Babelio et les Editions Seuil pour ce beau cadeau. J’avais déjà énormément apprécié « L’Apiculteur d’Alep » de la même auteure et j’ai eu plaisir de voir qu’elle a renouvelé mon plaisir de lectrice avec un roman bouleversant sur un autre fait de société : les feux de forêts. Qu’ils soient accidentels ou criminels, les incendies sont plus courants et plus destructeurs que jamais. Les périodes caniculaires plus nombreuses, la force des vents et la terre qui a soif provoquent l’avancée des feux à une vitesse stupéfiante, ne laissant derrière eux que désolation.

C’est ce que raconte Irina dans son journal Le Livre du feu. Sa fuite vers une mer devenue difficile d’accès, sa petite fille Chara et la chienne Rosalie, son mari Tasso les quittant dans leur fuite pour aller chercher son père. La longue période d’attente dans une mer chaude. La douleur, la mort alentour. Puis la rencontre avec l’homme responsable. Des vies à reconstruire malgré les blessures, les cicatrices, le silence remplaçant le chant des oiseaux, les feuillages dansant et les bruits de la forêt, la noirceur du paysage suppléant aux mille couleurs et aux lumières changeantes. La perte de la maison et tout ce qu’elle contient de vie et de souvenirs.

D’une plume simple et fluide qui fait qu’on ne lâche pas le livre, l’auteure nous emmène en Grèce, au plus près d’un feu de forêt et on s’y croirait ! On ressent bien l’ampleur du drame et ses conséquences sur les vies humaines. Les notions de culpabilité et de conscience sont également traitées de manière subtile et puis ce livre est aussi une belle histoire d’amour entre les membres de cette famille.



Un régal.





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Le Livre du feu

J'ai découvert Christy Lefteri à l'occasion de la sortie en France de son premier roman "L'apiculteur d'Alep", déjà à l'occasion d'une MC privilégiée, comme cela est également le cas pour celui-ci. J'en remercie évidemment Babelio ainsi que l'éditeur Seuil, surtout que j'avais été enthousiasmée (et très émue) par le périple de Nuri et Afra entre la Syrie et l'Angleterre dans "L'apiculteur d'Alep".



J'ai donc été ravie quand on m'a proposé ce livre, d'autant plus que j'avais raté le coche pour "Les oiseaux chanteurs", paru en 2022. J'avais hâte de retrouver l'écriture immersive et multi-sensorielle de l'auteure, ainsi que des personnages que j'espérais aussi attachants que ceux rencontrés lors de mon expérience précédente.



Le contexte est cette fois bien différent, même si la famille rencontrée ici fuit également devant un grand danger, et va connaître bien des vissicitudes et subira de gros dommages matériels et affectifs.

Irini, musicienne, son mari Tasso, artiste-peintre et leur petite Chara vivaient heureux dans leur maison, située dans un petit village grec bien tranquille au bord de la mer. Mais un jour un promoteur ambitieux s'installa dans le coin, avec le projet d'y bâtir un grand hôtel. Problème : le terrain qu'il convoitait abritait une forêt qui le gênait pour obtenir son permis de construire. Qu'à cela ne tienne ! Il y mit le feu, se disant qu'il contiendrait facilement l'incendie dans le périmètre visé. Une pratique régulièrement utilisée, soit dit en passant...Sauf que, sur ce terrain miné par les sécheresses des dernières années et envahi de broussailles que les habitants ont négligé de nettoyer, des milliers d'hectares vont s'embraser, causant des dégâts irréparables à la faune et à tout l'écosystème local. La famille d'Irini qui vit tout à côté de la forêt doit fuir en catastrophe comme tant d'autres, dont certains vont se retrouver piégés par les clôtures infranchissables des villas qui les séparent de la mer.



Cinq mois plus tard, Irini va se retrouver par hasard face à l'homme par qui le malheur est arrivé, en pleine forêt, dans des circonstances tragiques.



Le roman est bâti alternativement sur ces deux périodes, le jour de l'incendie et ses suites immédiates racontés sous la forme d'un journal-exutoire à la 3ème personne (Le journal du Feu), alors que le présent, qui relate la vie difficile de l'après-incendie avec toutes les séquelles qu'il a laissé, est narré à la 1ère personne par Irini. Ce choix est assez déstabilisant, surtout que certaines phrases reviennent de façon lancinantes, comme lorsqu'on chante une ritournelle. On s'y fait, à force, mais j'avoue que ce parti pris ne m'a pas spécialement accrochée.



De même, je n'ai pas réussi à éprouver autant d'empathie avec les personnages que je l'attendais, surtout après avoir été tant remuée par ceux de "L'apiculteur d'Alep". Même si l'auteure explique dans sa postface comment les méga-incendies en Grèce des dernières années l'ont personnellement impactée, je n'ai pas trouvé la même sincérité, la même authenticité dans ce récit. Les personnages sont un peu chacun figé dans son attitude et sa réflexion, les interrogations sur la culpabilité, l'envie de surmonter (ou pas) le traumatisme, tout ça tourne un peu en rond.



Une semi-déception donc, peut-être parce que j'avais un niveau d'attente trop élevé suite au premier roman.Pour ceux qui souhaiteraient découvrir l'auteure, je conseille soit de commencer par celui-ci, soit de lire plutôt l'un des deux autres et de faire l'impasse sur ce Livre du feu, qui sans être mauvais n'est certainement pas son meilleur.
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Le Livre du feu

Deuxième roman que je lis de l’autrice, j’avais beaucoup aimé L’apiculteur d’Alep. C’est donc avec plaisir que je me suis replongée dans l’un de ses romans.



L’autrice évoque toujours des sujets importants de notre société dans ses romans. Ici, elle a voulu écrire sur les nombreux incendies qui ravage certains pays lors de période de forte sécheresse. Dans ce cas, c’est un homme qui est à l’origine de l’incendie, lui qui pensait seulement brûler une petite parcelle, mais dont le feu a pris une ampleur qu’il n’imaginait pas. L’autrice nous questionne, ne serions-nous tous pas un peu coupable de ces phénomènes de plus en plus récurrent ? Le changement climatique, les étés de plus en plus chaud et sec, cela a de grave conséquences.



Au milieu du roman, j’ai eu l’impression de faire du surplace. L’intrigue n’avançait pas, les personnages n’évoluaient pas. Le rythme est plutôt lent, il y a très peu d’actions. C’est dommage pour ces longueurs.



Les personnages ont vécu un vrai traumatisme lors de cet incendie. Ils doivent réapprendre à vivre dans un environnement détruit, se reconstruire. J’ai eu l’impression en milieu de récit qu’ils n’allaient jamais réussir à s’en remettre.



Entre certains chapitres sont glissés des parties du Livre du feu, le journal intime d’Irini où elle raconte ce qu’il s’est passé. J’ai beaucoup aimé ces parties pour comprendre comment cela s’est déroulé pendant l’incendie.



Malgré quelques petits bémols, c’est un livre sur une facette des changements de notre planète à découvrir.
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Le Livre du feu

Le livre du feu :

« […] il était une fois une femme, un homme, leur fille et leur chienne qui habitaient une maisonnette à la lisière d’un charmant village, au milieu d’une forêt très ancienne dominant la mer. »



Puis, un jour ensoleillé et sec, cette forêt proche de la maison d’Irini et Tasso

, leur fille Chara, en Grèce, après s’être embrasée, s’éteint et meurt. Les nuances de vert et de marron des feuillus et conifères se transforment en une morne palette de gris et de noir; les parfums de thym, de pins, de bruyères laissent la place à l’odeur âcre du calciné; les flammes pétillantes, ardentes dansant dans les yeux des villageois ne reflètent plus qu’une infinie tristesse; les cris de détresse des animaux sylvestres font rage avant d’être couverts par le crépitement du brasier qui dévaste tout et le sifflement du vent qui attise, pour finalement s’éteindre dans un silence oppressant, empli de cendres, de colère et de désespoir.



Alors que la désolation est devenue son décor et son quotidien, Irini veut consigner dans un cahier, Le livre du feu, l’histoire de cet incendie dévastateur et criminel qui a ravagé cent mille hectares de forêts, brûlé vif des habitants et des animaux, fait partir en fumée tout un écosystème déjà fragilisé par le dérèglement climatique, et fait basculer la vie des rescapés.



Peut-on renaître de ses cendres quand on a tout perdu, des proches, des lambeaux de chair, de son âme, son paysage chéri ? Comment traiter la personne tellement avide de construire un hôtel qu’il a bouté le feu, croyant pouvoir le maîtriser, uniquement pour obtenir un permis de bâtir qui lui était refusé ? Et cette personne, est-elle seule responsable du ravage causé ?



C’est ce que tente de nous conter Christy Lefteri avec beaucoup de succès.

En toute simplicité sa plume nous emmène au plus près du drame, nous donnant l’impression d’être au contact des habitants de ce petit village grec, de la famille que nous allons suivre dans son histoire avant, pendant et après ce feu de forêt. D’ailleurs la construction du roman est réussie, l’autrice alterne entre le passé et le présent, entrecoupés du « Livre du feu » qu’Irini écrit en forme de conte, histoire de mettre de la distance entre elle et son expérience effroyable.



Dès les premières pages, j’ai été touchée par ce roman asphyxiant et douloureux.



Je remercie Babelio pour cette masse critique privilégiée et les Éditions Seuil. C’est un beau cadeau.
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Le Livre du feu

Je dois déjà à Babelio la lecture de « Les oiseaux chanteurs » , qui m’avait ensuite conduite à lire « l’agriculteur d’Alep » qui est certainement mon roman préféré de cette écrivaine.



Dans ce récit à plusieurs temporalités, l’auteure nous raconte la terrible tragédie d’un incendie meurtrier en Grèce en 2017 ou 2021. Elle choisit pour cela une famille, un peu à son image, à la fois grecque et anglaise. La mère est d’origine grecque, ses parents avaient été chassés de Turquie en 1920. Le père, lui, est grec et toute la famille vit dans une région montagneuse tout proche de la mer. Le grand-père vit de la récolte de la résine des pins et prédit depuis plusieurs années une catastrophe à cause de la sécheresse de l’été qu’il sent de plus en plus extrême, chaque année.



Le roman repose aussi sur un sentiment de culpabilité. Qui est vraiment responsable ?



Pour la population, c’est celui-ci qui a allumé le feu.



C’est simple ! D’autant plus que, celui qui a fait cela, est un homme peu aimé dans le village, il avait décidé de construire un grand hôtel au sommet de la colline, la mairie le lui a refusé car il y avait de très beaux arbres sur ce terrain, il a donc décidé de les brûler .



Oui, mais, il faut dire qu’en Grèce tout le monde fait cela ! Mais alors pourquoi ce feu a-t-il pris un tour aussi tragique ?



Le vent !

Les pompiers qui n’ont pas réagi à temps !

La police qui n’a su ni aider ni protéger la population !

Les habitants qui n’entretiennent plus correctement les sous-bois !

Mais surtout, la forêt était devenue aussi inflammable que de l’amadou avec ces étés de plus en plus secs.

L’incendiaire est retrouvé par la femme qui a réussi à survivre et à sauver sa fille qui a le dos brûlé, et dont le mari peintre a les mains brûlées et ne se remet pas de ne pas avoir pu sauver son père. Elle se rend compte que l’homme est vivant mais avec une corde autour du cou et une branche d’arbre cassée à côté de lui. Elle repart en le laissant puis reviendra, mais trop tard, elle se sent très, très, coupable.



Une des temporalité, c’est justement le sentiment de culpabilité de la mère qui n’a pas tout fait pour sauver cet homme qui a détruit son bonheur.

L’autre temporalité c’est la façon dont cette mère a réussi à sauver sa vie et celle de sa fille, en particulier en la maintenant en vie dans l’eau après avoir réussi à atteindre la mer, malgré les grillages des propriétés qui bordent la mer.



Christy Lefteri raconte aussi la rencontre qui unira Irini, professeur de musique à Tasso peintre, et leur amour pour cette région qui leur donne une énergie que rien ne semble pouvoir atteindre. Rien ? Sauf cet incendie qui ravage toute forme de vie sur son passage et risque d’éteindre l’espoir, mais l’humain est ainsi fait que la vie et le sourire reviendra à la fin du roman.



C’est très bien raconté, et le suspens au moment de la fuite devant le feu est insoutenable. Pourtant, j’ai une petite réserve un peu difficile à expliquer, on sent trop la volonté de l’auteure de montrer tous les aspects du problème posé par les incendies incontrôlables. Par exemple, le personnage qui a allumé le feu est détesté par tout le village, mais Irini recevra sa fille et l’ex-femme de cet homme et l’amour de cette petite pour son père (qui en plus est sourde et muette), met mal à l’aise Irini, cet homme n’était donc pas seulement un monstre ? Les vraies responsabilités sont donc peut-être ailleurs, et personne n’est vraiment innocent en ne faisant pas tout ce qu’il faut pour bien protéger notre planète.




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Le Livre du feu

Un grand merci aux Éditions du Seuil et à Babelio pour m'avoir envoyé ce livre

Ma chronique :.Un vieil homme, Lazaros, a prévenu les habitants d'un petit village Grec, niché dans la forêt entre mer et montagne :

les sols deviennent secs comme la langue du diable, les étés sont plus chauds, l'air plus brûlant chaque année : une chaleur à crever !

Et comme annoncé dans l'apocalypse, la terre s'est mise à brûler, offrant un spectacle de fin du monde aux habitants.

L'auteur à construit son texte sous forme de litanie. Elle revient sans cesse sur les désastres du brasier destructeur et nous implore, nous habitants de la terre à la protéger.

Irini, la narratrice, professeur de musique, a survécu . Sa fille et son mari sont terriblement brûlés. Lui l'artiste ne pourra plus peindre.

La terre n'est plus que désolation, les arbres calcinés. Seul le vieux figuier, symbole de vie, au milieu du jardin est debout.

Cinq mois après ce terrible incendie, d'origine criminelle, elle décide de raconter dans son journal pour ne pas oublier.

Elle décrit l'embrasement qui s'est propagé tel un démon, la population terrorisée, cernée par les flammes, se précipitant vers la mer, les animaux blessés, les vies perdues, l'entraide des habitants.

Plus tard, Irini découvre un homme mourant au pied du vieux châtaignier. C'est l'incendiaire !

S'est il suicidé ou a-t-il été lynché par la population ?

Que faire de cet homme, le sauver ou le laisser expier ses fautes ? A-t-elle le droit de juger, de punir ?

A ces scènes se superposent de nombreux souvenirs d'enfance entre l'Angleterre où sa famille a immigré et ses vacances dans le village paternel où elle vit maintenant avec son mari, sa fille et leur chienne. Elle évoque l'arrière grand-père luthier, son père à Londres, facteur le jour et musicien la nuit.

Si la nature par endroits semble se réparer,

une ritournelle s'impose à Irini: tout peut recommencer, comme l'annonçait la prophétie aux allures biblique de lazaros :

la terre a soif, elle se transforme en désert.

"une menace silencieuse plane sur nous tous".

Voilà un livre qui nous interroge face à ce monde qui se transforme.
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Le Livre du feu

Un réel plaisir de recevoir un mail vous annonçant que vous êtes retenu pour lire et chroniquer un livre. Merci à Babelio, masse critique de m'avoir proposé cette lecture.

Rescapée, tout comme sa fille et son mari, d'un gigantesque incendie Irini raconte ce qu'elle a connu avant la catastrophe, la fuite pour échapper aux flammes, et l'après. Christy Lefteri dresse une fresque sociétale, familiale,, avec une petite touche d'enquête policière, pour raconter son incendie. Elle dénonce le mercantilisme qui a mené à cette catastrophe. Dans la relation entre les trois personnes de la famille (mère/fille - mari/femme - Père/fille) on voit toute la difficulté à se reconstruire et à reconstruire une vie "normale". Les personnages transmettent leurs émotions, ou pas. Il faudra beaucoup d'efforts pour retrouver l'attrait de la vie quotidienne.

Bien que le récit (sur le fond) m'ait plu, j'avoue avoir eu quelques difficultés avec la forme de la narration. l'histoire proprement dite est longue à se mettre en place et le premier quart du livre m'a semblé très décousu. Par ailleurs sur certains sujets (l'attitude du mari, la découverte de l'incendiaire) c'est très répétitif. Le récit des contes qu'elle fait à sa fille n'apporte pas grand chose à l'histoire objet du livre et alourdit inutilement. Ce livre m'a plu sans me captiver.
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Le Livre du feu

Christy Leftery est l'autrice de "L'Apiculteur d'Alep" et de "Les Oiseaux chanteurs" que j'ai lus avec intérêt. J'ai donc accueilli avec impatience ce livre offert par Babélio et les éditions du Seuil que je remercie vivement. Christy Leftery écrit en anglais mais ses origines chypriotes lui confèrent une bonne connaissance du monde hellène.



J'ai donc embarqué pour la Grèce par un été brûlant d'incendies meurtriers. Le roman est paru en Grande Bretagne en 2023 et 2023 a été l'année de feux particulièrement virulents dans le nord de la Grèce, à Rhodes, Eubée l'an passé... C'est donc un sujet d'une criante actualité. "La maison brûle et nous regardons ailleurs" (2002) avait prévenu Chirac. 



Et pourtant, malgré l'urgence, malgré la documentation de l'écrivaine, quelque chose n'a pas fonctionné dans la lecture. Les meilleurs sentiments ne font pas forcément la meilleure littérature. Le refrain "il était une fois un petit pois" qui donne le ton du conte m'a agacée.



J'aurais aimé un récit plus détaillé. Un charmant village? Où exactement, sur une île? Laquelle? Le kafeneon est bien conventionnel, interchangeable. Intéressante l'histoire de l'exil des Grecs Pontiques, on aimerait en savoir plus, les connaître mieux. Touchante l'insertion de ces exilés à Londres, j'aurais aimé les suivre. Diverses pistes s'ouvrent, et se ferment aussi vite. 



La forêt saccagée repoussera-t-elle? 



La question des responsabilités de l'incendie n'est pas éludée, l'incendiaire démasqué, certes. La part du réchauffement climatique évoquée. L'incurie des autorités aussi. Les constructions illégales...Une enquête approfondie s'imposerait. Au lieu de cela, un non-lieu. Le responsable est mort. le dossier est clos. 



je reste sur ma faim. 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Le Livre du feu

La malédiction des démarrages poussifs et des mises en situation trop longues qui m’a frappé à plusieurs reprises ces derniers temps, a continué avec ce roman de Christy Lefteri. Je me faisais un plaisir à l’idée de lire le dernier livre en date de l’écrivaine anglo-chypriote. Les oiseaux chanteurs m’avait laissé un excellent souvenir. Là, j’ai du me forcer pour atteindre la page cent, avant que les choses s'améliorent.



La faute en incombe à une construction qui n’explique pas vraiment qui sont les intervenants et qui multiplie des développements sans lien précis avec le cœur de l’intrigue : la tragédie des feux de forêts auxquels la Grèce a été confrontée ces dernières années, et comment on peut tenter de revivre après être passé à deux doigts de la mort et en ayant tout perdu.



Par la suite, les idées se font plus claires. Les chapitres qui relatent l'incendie, Le livre du feu, sont poignants. Irini fuie avec sa fille Chara face aux brasiers qui consument sa maison. Elle parviennent en bord de mer, mais son époux Tasso a lui choisi de repartir tenter de sauver son père. Les femmes après des heures d’angoisse finissent par être sauvées par un voilier. Tasso, lui, est plus gravement brûlé, aux mains notamment. Il n’est plus en état de reprendre sa passion, la peinture.



L’autrice choisi de confronter Irini à l’incendiaire présumé. Comment va t-elle réagir ? Comment gérer ses sentiments face à un homme qui a déclenché un feu pour pouvoir mener une opération immobilière ?



L’intrigue est relativement mince, et vaut essentiellement par les scènes liées aux incendies et à la façon dont la solidarité humaine se manifeste autour de la famille. Pour le reste, le récit se fait long, manque de dynamisme, et j’ai trouvé la forme lourde. Je repars donc déçu de cette nouvelle rencontre avec l’autrice de l’Apiculteur d’Alep. Par ailleurs, si vous voulez connaître la genèse de ce livre, la postface éclaire les choix d’écriture de Christy Lefteri.

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Le Livre du feu

C'est le troisième roman de Christy Lefteri que je lis grâce à Babelio et aux éditions du Seuil que je remercie pour leur confiance.

Malgré un début prometteur, un sujet qui revient de plus en plus souvent, de plus en plus dévastateur, laissant derrière lui des paysages morts et des sinistrés désespérés, je me suis rapidement lassée de retrouver ici les mêmes pensées, les mêmes faits qui reviennent sans arrêt à l'esprit de la narratrice. Je reconnais que lorsque l'on est victime d'un traumatisme, on a tendance à ressasser les évènements, mais là, cela ressemble un peu à du remplissage de pages. L'éco-anxiété me concerne au plus haut point. Je m'attendais à une analyse de ce phénomène centrée sur les incendies, mais la question posée est plutôt : peut-on atténuer la responsabilité d'un incendiaire sous prétexte que la sècheresse due au dérèglement climatique partage la responsabilité de l'étendue du feu ?



Mais venons-en un peu à l'histoire que Christy Lefteri a voulu écrire, touchée par les feux qui se multiplient un peu partout et notamment par celui qui a noirci des milliers d'hectares sur l'île d'Evia, en Grèce.

Irini, notre narratrice, habitait encore cinq mois auparavant « un charmant village dans une forêt très ancienne, sur les pentes d'une montagne qui dominait la mer. »

Ce matin, Rosalie, le lévrier, la mène sur les terres ravagées par les flammes, au pied d'un arbre à moitié épargné par l'incendie. Elle l'a vu comme endormi, celui qu'elle appelle M.Moine, le promoteur immobilier qui a allumé le feu. Avec cette rencontre au pied du châtaigner, le brasier refait surface et manque de la consumer alors elle décide d'écrire le drame pour l'éloigner, le voir derrière elle, très loin. Ce sera le Livre du feu pour raconter son histoire de l'extérieur avec une femme qui enseignait la musique, un homme qui peignait la forêt, Chara une petite fille pleine de vie et Rosalie la chienne lévrier.



L'incendie a obscurci tous les matins à venir, ceux, vêtus de leur parure saisonnière, qu'elle aimait tant contempler par la fenêtre. Certains y ont laissé la vie, souffrent de brûlures ou ont perdu leur habitation. Et quand le feu n'a pas pris la vie il a pris la joie.

Le responsable, cet homme froid, sans honte, sans scrupules, sans humanité, s'étant vu refuser un permis pour un projet d'hôtel, mérite-t-il assistance ?

Cette question tournera dans sa tête, l'obsédera, interrogera sa conscience et sera l'occasion d'une mini intrigue mais tellement tirée en longueur qu'elle en perd tout attrait. Avec, de nouveau, des faits qui se répètent.



Son mari qui peignait inlassablement la forêt, prostré dans son jardin depuis l'incendie, devient également une ritournelle. L'image de l'unique arbre, le figuier sous lequel il est assis chaque jour, dans la même position, les mains brûlées, bandées, posées sur les genoux, apparaît trop souvent au lecteur. Cette redite dessert la souffrance que ressent cette victime et diminue l'empathie que l'on pourrait lui porter.

Si certains passages, du moins dans le premier quart du roman, font revivre intensément l'arrivée de l'incendie, avec Rosalie la première à ressentir le danger, puis les oiseaux s'enfuyant, la fumée en masse noire, la chaleur puis les pins en brasier, ils sont vite atténués par la suite en raison de leurs répétitions. Des interminables heures passées dans l'eau avant d'être secourues, elle et sa fille, je n'ai retenu que des dialogues très pauvres. Ce fait, pointant la cruelle inefficacité des secours en cas de catastrophe n'est absolument pas développé.

Les paroles de son beau-père Lazaros, dont les yeux enregistraient ce qui changeait dans la forêt, « La planète est en train de changer. Nous n'avons pas pris soin de notre maison, Irini. » amènent le sujet d'actualité sur la multiplication des incendies et leur ampleur liée au dérèglement climatique. Mais, une fois de plus, il n'est qu'effleuré, en répétant que le sol est de plus en plus sec. Il aurait tant mérité un développement égal à celui des migrants abordés dans l'Apiculteur d'Alep ou celui du braconnage dans Les Oiseaux chanteurs, deux romans qui m'avaient profondément marquée.

Ici, les émotions se sont perdues dans les redites, dans cette petite poignée d'éléments qui occupaient les pensées et les souvenirs d'Irini.

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Le Livre du feu

L’incendie

C’est l’histoire d’une forêt, quelque part en Grèce, « une forêt très ancienne sur le versant d’une montagne qui dominait la mer ». C’est l’histoire d’une famille, Irini la musicienne, Tasso l’artiste peintre, Chara leur fille et Rosalie leur chien. C’est l’histoire d’un homme qui n’avait pu supporter de renoncer à l’un de ses projets et avait cru qu’il pouvait, sans risque, brûler une partie des bois qui le gênaient. C’est l’histoire d’un incendie qui a tout ravagé : la forêt, les arbres centenaires qu’elle abritait, les animaux qui la peuplaient, les hommes et les femmes qui l’avaient toujours connue… C’est l’histoire d’une tragédie.

Ce roman raconte l’enfer vécu par les habitants de ces régions touchés par ces incendies vite hors de contrôle : la fuite éperdue devant les flammes, l’impossibilité d’atteindre la mer salvatrice en raison des villas construites en bord de mer qui en ferment l’accès, la fumée mortelle, la survie dans l’eau pour ceux qui ont pu y parvenir, les blessures physiques mais surtout psychiques, l’attente insoutenable des familles à la recherche de leurs proches, mais aussi la solidarité entre des inconnus, le pouvoir incommensurable de l’amour et enfin l’espoir du renouveau.

Voici un livre important, un livre marquant. A travers le journal d’Irini, « le livre du feu », l’auteure nous conte une histoire bouleversante, une fiction qui n’en est pas une car hélas, de plus en plus d’incendies ravagent des parties du monde… Toutes ne sont pas l’œuvre de l’homme bien sûr, le changement climatique, la sécheresse endémique sont souvent la cause de ces feux qui se déclenchent à tout moment (actuellement au Canada, un « méga-feu » a détruit –à ce jour, 15 mai 2024-, plus de 9600 hectares en Colombie Britannique et en Alberta), des phénomènes qui se produisent de plus en plus souvent.

Un immense merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour cet envoi dans le cadre d’une Masse Critique privilégiée qui n’a jamais si bien portée son nom !

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