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Critiques de Claire Fauvel (358)
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La guerre de Catherine (BD)

Début des années 40, la guerre fait rage. Cela fait des mois que Rachel n'a pas eu de nouvelles de ses parents. Pour la protéger des Allemands, ceux-ci l'ont placée à la Maison des Enfants de Sèvres, dirigée par la surnommée Goéland. Depuis que le mari de la directrice, Pingouin, lui a prêté un Rolleiflex, elle ne s'en sépare plus et est devenue responsable de l'atelier photo. Elle adore regarder le monde à travers le viseur. Mais, bientôt, la guerre semble se rapprocher. Rachel et ses amis, Sarah et Jeannot, apprennent qu'un camp pour les Juifs a été ouvert à Drancy. Que l'étoile jaune devient désormais obligatoire. Qu'au moindre contrôle d'identité, l'on risque de les embarquer. Les enseignants décident alors de changer les prénom et nom des enfants. Rachel Cohen devient Catherine Colin. Survient alors ce qui sera appelé La Rafle du Vel d'Hiv'. La situation devient trop dangereuse et les enfants doivent passer en zone libre. Séparée de Sarah, Catherine va se retrouver à la pension des sœurs de la Sainte Providence...



Adapté du roman éponyme de Julia Billet qui racontait l'histoire de sa mère, pensionnaire à la Maison de Sèvres, cet album retrace le parcours mouvementé de Rachel Cohen. De la Maison de Sèvres à une planque de résistants en passant par une pension de sœurs ou une ferme familiale, elle n'aura de cesse de fuir et de se cacher des Allemands (parfois aussi des Français). Un parcours, ponctué de rencontres bienveillantes et généreuses, certes romancé mais qui n'en demeure pas moins très touchant. La jeune Rachel est un personnage très attachant et fait montre d'une grande maturité. Elle rendra grâce à toutes ces personnes rencontrées via son appareil photo qu'elle ne quitte jamais. Des clichés qui se dévoilent au fil des pages. Le récit se révèle délicat, tout en douceur malgré la dureté et l'horreur de l'époque. Claire Fauvel nous offre ainsi une formidable adaptation du roman, notamment grâce à la douceur de son trait et de sa palette de couleurs.



Un album remarquable d'autant que l'on découvre, en toute fin, les vrais clichés pris par la maman de Julia Billet. Notamment Goéland et Pingouin, pionniers d'une pédagogie nouvelle encore révolutionnaire aujourd'hui, à la Maison d'enfants de Sèvres, et décorés de la médaille des justes bien des années après la guerre.
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Lumière noire

Des planches multicolores avec une palette riche de pastels, de fondus dans le rouge, le jaune, le bleu. Quelques pleines pages, trop rares à mon goût, très réussies.



Pour l'histoire, c'est le fouillis et donc des difficultés pour le lecteur de s'insérer dans les différents sujets abordés. Si le thème principal est celui de la danse, l'écologie et les migrants, les manifestations pour des revendications confuses, tout cela vient se mêler sans déboucher vraiment.



On ajoute une histoire d'amour entre la danseuse confirmée en mal d'inspiration et le jeune danseur qui se cherche entre danser ou cultiver son jardin. Ce Candide revisité à la sauce écologique et gauchisante avec le drapeau rouge sur la place de la République ne m'a pas semblé très convaincant.



Il faut ajouter un monde onirique peuplé de démons qui ne perturbent finalement pas les ébats des deux amants, des démons plutôt pitoyables dans leurs anathèmes et des amants qui ne savent plus trop où ils en sont.



Je crois qu'il faut apprécier les dessins qui le méritent vraiment et ne pas se prendre la tête pour chercher une pensée philosophique aboutie.



Et quand même un peu plus de deux cents pages pour une histoire qui aurait pu tenir dans la moitié.
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Lumière noire

Ce récit est un coup de cœur pour moi. C'est assez moderne dans l'approche.



Cela m'a fait penser à un jeune auteur que j'aime beaucoup à savoir Timothé Le Boucher dont j'ai repris d'ailleurs l'avatar d'un de ses personnages cultes. Je ne cache pas que j'aime bien cette touche de modernité dans les relations humaines à propos de la bd actuelle qui se débarrasse de ses vieux standards poussiéreux. Place à autre chose de plus profond dans la psychologie des personnages qui prennent vie.



J'ai bien évidemment aimé non seulement le récit qui parle de passion entre deux êtres que tout semble opposer à commencer par l'âge ou l'idéologie mais qui sont réunis dans la danse pour ne former qu'un couple mythique qui crève littéralement l'écran. On sent un peu l'influence de « Danse avec les stars » mais cela ne me dérange pas.



Bravo aux auteurs Claire Fauvel et Thomas Gilbert que je félicite pour m'avoir apporté ce que je désirais depuis tant d'années. C'est plus qu'une chorégraphie, c'est un hymne tout à fait fascinant. Une romance troublée que je ne suis pas prêt d'oublier !

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La guerre de Catherine (BD)

J'ai lu le roman de Julia Billet et dit, dans un autre... billet, tout le bien que j' ai pensé de ce beau récit destiné aux adolescents comme aux adultes.



Mais une petite Lucie de 5 ans me réclamait l'autre guerre de Catherine, le roman graphique qui en est tiré , avec des images et moins de mots- même si elle ne sait pas encore lire et que les mots, de toutes façons, c'est moi qui les lui lis .



Mission accomplie!



L'album, brillamment illustré par Claire Fauvel et scénarisé par Julia Billet, est une vraie réussite.



Fidèle au livre dont il reprend les mots, respecte l'esprit et la plupart des péripéties, il donne au voyage inquiet d'une enfant cachée , de la région parisienne au pied des Pyrénées , en passant par le Massif central et la Creuse, ses paysages, ses couleurs; il donne un visage, une présence à ces résistants, à ces Justes, à ces petits compagnons de fuite et d'effroi.



Il accélère nerveusement les séquences de tension, les délations suivies de fuite, poétise joliment les moments de bonheur, se pose avec gravité dans le silence de la tristesse, la solitude du deuil.



Quant au thème photographique- Catherine s'est donné pour mission de raconter "sa " guerre en images, Rollei en bandoulière- le roman graphique lui restitue toute sa puissance, dans la mesure où la vignette de bande dessinée devient aisément- Clic! Clac!- le cliché photographique immortalisé par la pellicule.



C'est très émouvant de trouver à la fin du livre quelques-uns des clichés de Catherine -, dans la vraie vie,

Tamo Cohen, la maman de Julia Billet, l'auteure- ...Ces photos qui ont aidé l'enfant cachée qu'elle était à tenir en respect, dans le viseur inversé de son Rolleiflex , la réalité cruelle de la guerre.



La meilleure des critiques est encore celle de la petite Lucie, se retournant vers moi, toute rouge d'émotion et les yeux brillants, à la fin de la lecture: " Aaah! J'ai eu peur et j'ai été un peu triste! Heureusement qu'elle retrouve la petite Alice à la fin! C'était troooop bien! "
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La guerre de Catherine (BD)

Cet album est l'adaptation du livre de Julia Billet. Elle a fait avec Claire Fauvel une bande dessinée tout à fait accessible pour les plus jeunes. Julia Billet c'est inspiré de l'enfance de sa propre mère Rachel alias Catherine.

Les dessins enfantins, épurés, s'adaptent parfaitement à cet album. On craque pour la petite Alice, sa bouille et mimiques sont adorables. Cette BD témoignage met à l'honneur Catherine qui a soutenu et aidé les enfants dont la petite Alice mais tout cela est possible grâce aux résistants, à qui il est également fait hommage.

Catherine va figer sur papier des visages, des moments de vie qui vont témoigner également de cette partie sombre de l'histoire.
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La nuit est mon royaume

Quand la douce Alice débarque à Créteil, elle risque de se faire bouffer tout cru par les autres collégiens : trop girly avec ses barrettes et ses chaussettes de petite fille. Nawel la rebelle la prend vite sous son aile. Elles deviennent amies, autour de 'Paul', et rêvent d'avoir autant de talent. Elles y travaillent, mais les parents de Nawel, marqués par les traditions, souhaitent un 'vrai' métier pour leur fille ; la musique, c'est pour les loisirs.

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Album sur les passions et la soif d'absolu à l'adolescence, d'autant plus violentes lorsqu'elles rencontrent une résistance parentale, sociale.

L'histoire ne m'a pas semblé très originale, mais c'est un plaisir de suivre les hauts et bas de l'aventure de 'Nuit noire', même si on voit venir les rebondissements. Et Nawel, si entière, est particulièrement touchante.

J'ai aimé m'attarder sur le graphisme : les visages & regards, les émotions générées par des voix & des musiques, l'ameublement et ses étoffes & couleurs, et certains détails, comme la pochette de 'Abbey Road' stylisée, page 23...

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• sélection 2021 pour le prix BD Cezam •
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La guerre de Catherine (BD)

Récit fort d'une gamine juive passionnée de photographie et qui, pour échapper au camp, sera ballottée à droite à gauche. Je vois que cette BD est tirée d'un roman jeunesse sélectionné par le ministère de l'éducation nationale. Histoire de la mère de l'auteur et de la Maison de Sèvres. Les dessins sont modernes et expressifs. Une bonne alliance. Impossible à lâcher.
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L'été de mes 17 ans

Club N°53 : BD sélectionnée

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La couverture est une belle promesse : à la fois douce et pétillante.



Les 14 récits qui suivent tiennent cette promesse : portraits émouvants, drôles, nostalgiques.



Ils nous donnent envie de replonger dans nos souvenirs !



Virginie

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Touchant, juste, très intime...



Un bien bel album !



Gwen E.

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On se surprend à se replonger dans l'été de nos 17 ans à la lecture de cet ouvrage où 14 auteurs mettent en images l'été de leurs 17 ans.



Une lecture agréable.



Sam

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Une galerie de portraits à travers la société et les époques, seul point commun: que s'est-il passé l'été de leurs 17 ans ?



Et justement, cela plonge le lecteur à se remémorer cet été-là...



Vincent T.

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14 auteurs se souviennent de l'été de leurs 17 ans ...



J'ai pris plaisir à lire ces différents témoignages d'auteurs avec des styles très différents.



Certains sont drôles, d'autres questionnent d'avantage... "qui suis-je ?", "que vais-je faire de ma vie ?"...



Une BD qui nous amène à se souvenir de nos propres 17 ans...



Nostalgie...



Sophie T.

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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La nuit est mon royaume

Sympathique cette BD.

Enfant des cités, carcan familial, envie de s'émanciper et surtout de vivre à fond sa musique.

On suit l'adolescence puis les premières années de vie adulte de Nawel, une fan passionnée de Paul McCartney, et qui rêve de fonder un groupe de rock avec sa copine Alice.

J'ai bien aimé le personnage de Nawel, entière, rebelle mais encore bien innocente et naïve.

Le graphisme colle bien à l'histoire. Les pages alternent entre lumière, amitié et espoir et nuit obscure, trahison et déprime.

Ça se lit bien même si le scénario reste plutôt simpliste et prévisible.
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Phoolan Devi : Reine des bandits

J'avais de la vie de Phoolan Devi une idée assez floue et presque romantique, sans doute en raison de ce surnom de "reine des brigands" et de cette aura de justicière, une "Robin des bois" indienne...

La bande-dessinée de Claire Fauvel remet les pendules à l'heure.

Le destin de cette femme -née dans une famille pauvre, de basse caste, mariée à onze ans et violée par son mari trentenaire, puis dénoncée pour un vol qu'elle n'avait pas commis et à nouveau victime de violences sexuelles, cette fois de la part de policiers corrompus-, ce destin est sans doute proche de celui de milliers de femmes à travers le monde encore aujourd'hui. Mais Phoolan Devi aura eu la force peu commune de ne jamais se taire, de toujours se relever, à chaque fois plus forte et plus révoltée...

La rencontre avec les "Dalits" (brigands) issus de la même caste qu'elle, sera l'occasion d'enfin prendre le contrôle de sa vie et semer la terreur parmi ceux qui jusque là agissaient impunément.

Le texte est efficace, le trait est à l'image de la vie de Phoolan, sombre, souvent fiévreux, parfois torturé.

Lecture difficile mais nécessaire.







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La guerre de Catherine (BD)

La guerre de Catherine est une belle bande-dessinée qui nous transporte dans une période sombre de l'Histoire. Les dessins sont très fins, tout est traité sans violence et donc accessible à tous. Le ton est juste malgré un contexte des plus tragiques : on suit l'histoire d'une héroïne émouvante, passionnée et inspirée. Nous suivons ses différents transferts d'un foyer à l'autre grâce au réseau de la Résistance. Une histoire originale et inspirante qui nous mène à la découverte d'une passion chez une jeune fille tourmentée : la photographie. L'appareil photo va l'aider à faire face aux désordres causés par la Seconde Guerre Mondiale. Cette histoire est basée sur des faits réels, le parcours d'une adolescente bercé par des textes simples ne vous laissera pas de marbre.
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Lumière noire

Lorsque j'ai reçu cet album graphique, j'ai immédiatement aimé "l'objet". Les éditions rue de Sèvres sont soignées, agréables au toucher. La couverture invite instantanément à ouvrir ce petit bijou.

Les dessins sont raffinés, délicats, sensuels,et parfois violents, effrayants. Les doubles pages mettent en lumière des scènes de danse très expressives, à tel point qu'on a vraiment l'impression de voir la danse devant nous. Il y a une réelle sensualité qui s'en dégage les mouvements se font devant nous.

Ce roman graphique mêle l'art, la création à travers la danse, la politique et l'engagement sociétal.

La rencontre entre Ava, chorégraphe renommée et Ian, jeune danseur belge est passionnée mais leur passion va les étouffer. Ils ne peuvent s'épanouir à travers le même engagement. Si Ava a besoin de s'exprimer à travers la danse, le jeune Ian, lui a besoin de lutter pour des idées, pour un monde meilleur, plus humain, plus propre.

Sensualité, création, rencontre, passion, chaos, combat, engagement, politique se partagent avec harmonie les pages. L'intime et le politique se mêlent, se croisent.

C'est un très bel album qui m'a été offert par les éditions rue de Sèvres et Babelio que je remercie très sincèrement.
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La guerre de Catherine (BD)

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la jeune Rachel Cohen est confiée par ses parents à la Maison d'Enfants à Sèvres car d'origine juive, elle est en danger. Elle découvre la photographie qui la passionne et doit prendre une nouvelle identité. Désormais, elle s'appellera Catherine. Mais elle doit fuir à nouveau et trouve refuge près de Riom puis à Limoges, chez une famille d'agriculteurs avec la petite Alice sur qui elle veille, et enfin dans les Pyrénées où elle s'occupe de l'alphabétisation d'un groupe d'enfants mais toujours avec sa passion de la photographie en tête. A la fin de la guerre, Rachel retourne à Paris à la recherche de ses parents. Les retrouvera-t-elle ? Sa première exposition de photos connaît un grand succès.



Cette BD avait été proposée dans le cadre d'une opération lecture auprès de collégiens et m'intéressant à la Seconde Guerre Mondiale, j'ai eu envie de découvrir ce livre à mon tour.

J'ai bien apprécié cette lecture, même si au début on est projeté directement dans l'histoire sans savoir ce qui s'est passé juste avant, je me suis posé des questions, mais peu à peu, tout s'éclaire.

Les illustrations sont réussies, notamment celles en pleine page remplies de détails, elles suscitent beaucoup d'émotion. Les couleurs les plus utilisées sont foncées (bleu, marron, noir), elles renforcent l'impression de danger et d'inquiétude présente à cette époque.

L'histoire d'amitié entre Rachel et Alice est très touchante, on éprouve beaucoup de sympathie pour cette jeune fille et certaines images sont attendrissantes.

La passion pour la photographie est aussi bien illustrée notamment par le personnage d'Etienne Lombardi, j'ai bien aimé cet aspect également.

Je pense que cette BD peut être effectivement lue par des collégiens de 3ème par exemple ou de jeunes lycéens, elle est simple mais parlante et nous évoque une époque lointaine mais qu'il ne faut pas oublier.
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La guerre de Catherine (BD)

La guerre de Catherine est l'adaptation, en bande dessinée, du roman de Julia Billet. Je n'ai pas eu lu celui-ci mais la bande dessinée me tentait énormément.

1941. Rachel étudie à l'internat de la maison de Sèvres, où ses parents l'ont placée par sécurité. Elle y noue de belles amitiés avec Sarah et Jeannot mais y découvre surtout sa passion, la photographie.

Bientôt, les lois contre les Juifs s'intensifient, il n'y a plus de sécurité nulle part en zone occupée. Un réseau de résistants organise la fuite des enfants juifs. du jour au lendemain, ils quittent tout et doivent oublier, le temps de la guerre, tout de leur vie d'avant, à commencer par leurs prénoms.

Rachel Cohen devient Catherine Colin...

La guerre de Catherine est une bande dessinée très touchante qui relate bien ce qui s'est déroulé pendant la seconde guerre mondiale et comment le peuple juif a du se cacher pour éviter les arrestations.

Catherine se retrouve à sillonner les routes pour prendre des photographies, pour témoigner de ce qui se déroule sous leurs yeux. Nous découvrons le quotidien d'une adolescente juive dans la guerre, ses rencontres, ses peurs mais aussi les quelques moments de répit et de grâce que lui offrira son art.

Cette bande dessinée est très réussie, toute en sensibilité, autant au niveau de la justesse des textes que de la beauté des dessins.

A la fin, nous découvrons la vraie maison de Sèvres, avec les vrais clichés de l'époque.

Je suis toujours aussi attiré par ce qui se déroule pendant la seconde guerre mondiale et j'ai eu un coup de coeur pour cet ouvrage.

Ma note : 5 étoiles.
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Phoolan Devi : Reine des bandits

Cette bande dessinée n'est pas une fiction, c'est sans doute romancé, mais malgré la violence qui y règne, je pense que certains passages sont même édulcorés. On pourrait croire que c'est une histoire d'un autre temps, mais le fait de savoir qu'elle est de la même génération que moi rend ce récit encore plus dur et douloureux. La condition féminine en Inde est effroyable, Phoolan Devi est une féministe dans une société où l'on part de très très loin. Ce récit est totalement révoltant, il m'a remué les tripes. le graphisme est assez réaliste, les couleurs de ce pays sont rendus avec justesse, c'est lumineux, chaud, intense, le trait est épais, va à l'essentiel, comme de la prise de note rapide mais précis, les formes sont cernées, le noir est très présent, les personnages bien travaillés, les caractères pas manichéens, il y a des salauds, mais certains personnages sont ambigus, la lâcheté du père soumis aux diktats sociaux et religieux, la violence de Phoolan Devi, les motivations diverses des différents groupes de bandits, la corruption... Et puis surtout, la société indienne est traitée sans complaisances. Pour avoir été en Inde hors des circuits touristiques classiques, je pense qu'on est bien plus proche de la réalité dans cette bande dessinée, et cette religion si romantique aux yeux de certains est en réalité l'exact exemple de ce qu'un certain Mr Marx appelait l'opium du peuple qui maintient les plus faibles sous l'emprise des puissants. Cette bande dessinée parle de mariages forcés, de spoliations arbitraires des rares biens des pauvres par les riches, de femmes et d'enfants violées... et cela se passe à la fin du XXe siècle. le rythme du récit est juste, l'ambiance est en même temps épique et même teintée de romanesque, ce qui rend la lecture totalement passionnante. Cette bande dessinée est un document indispensable et fort de grande classe. À lire absolument.
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Phoolan Devi : Reine des bandits

Phoolan Devi... Un Robin des Bois au féminin, en Inde au XXème siècle...



On connait tous plus ou moins la légende autour de cette femme au destin surprenant. Bien qu'elle ne soit pas la seule à s'être illustrée dans ce domaine, il est vrai qu'on peut s'interroger sur ce qui fait qu'elle a fasciné les foules plus que ses consoeurs. Peut-être a-t-elle davantage bénéficié des technologies d'information de l'époque pour que son combat et sa légende se fassent connaître.

Ce qui est sûr, c'est que la bande dessinée de Claire Fauvel montre la dimension humaine, aussi révoltante que touchante dans le destin de cette pauvre paysanne devenue rebelle grâce à sa rage de justice, sa colère contre le patriarcat et sa révolte sociale.



Le graphisme faussement simple et enfantin permet d'atténuer la gravité et parfois l'aspect sordide de la vie de ces femmes de castes inférieurs dans les milieux ruraux.

Moi qui pensait commencer à lire quelques pages avant de dormir, il m'a été impossible de m'arrêter avant la fin ! En effet, difficile de rester de marbre face à une telle vie, celle d'une femme en Inde qui a eu la force de s'insurger.

Mais après cette lecture, on peut se demander : pour une Phoolan Devi qui a trouvé la force de ne pas se résigner à la place que sa caste et son sexe lui donnaient : combien de malheureuses anonymes ont succombé ?

Sans doute l'une des forces de ce récit, qui s'attache plus à montrer cette femme sous l'angle de ce qui a fait d'elle un être abîmé par la vie.



Un bel hommage à cette femme qui a refusé la fatalité et la soumission à quelque autorité que ce soit.
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La guerre de Catherine (BD)

Une adolescente doit se cacher dans la France de Pétain parce qu’elle est juive. Elle change de prénom, de religion et change de cachette au fur et à mesure des soupçons, des délations, des fouilles…



La guerre de Catherine, c’est la guerre vue par une adolescente qui va grandir trop vite, c’est la guerre vue par un reporter en herbe, c’est la guerre contre l’obscurantisme.



Catherine ne fait pas de la photo comme tout un chacun, elle voit, elle ressent, elle crée. C’est par le prisme de son Rolleiflex qu’elle va saisir des instantanées d’humanité dans cette France minée par la haine et l’hystérie collective.



Toutes ces images parlent et chantent même à mon oreille une belle musique : un hymne aux petits instants de grâce, un hymne à l’espoir, un hymne à la vie.



Ce roman graphique adapté du roman de Julia Billet mis en image par Claire Fauvel est prenant, touchant, gracieux, précieux !







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Lumière noire

Insupportable !

Sophistiqué et larmoyant.

Déjà, on démarre avec le sujet l’artiste en mal d’inspiration, je me sens déjà sur la défensive, le risque, c’est la dérive vers l'auto apitoiement du personnage, en général, je n’en ai rien à cirer et ça finit par me gonfler, et là, on nage en plein dedans, premières pages, je pousse déjà de gros soupirs.



Il est question de danse contemporaine. La danse d’Ava se veut moderne, avant-gardiste, et en réalité on y voit tous les stéréotypes des danses de pacotilles des salons érotiques, avec une expressivité stéréotypée, des regards langoureux façon Hélène et les garçons, la danse est constituées de trucs et d’astuces, tout le contraire d’un principe d’avant-garde. Traiter la danse en bande dessinée, c’est bien difficile et pour moi, ici, c’est raté.



Ensuite, le récit essaie d’englober une quantités d’idées à la mode, beaucoup de thèmes y sont abordés, le réchauffement climatique, écologie, les violences policière, ça sent le catalogue pour émouvoir et se sentir impliqué, la tarte à la crème de la conscience politique, cela vient se greffer sur le thème de la danse de façon très caricaturale, l’overdose de clichés, le bulldozer de la pensée, la foire aux gros sabots.



Le dessin est inspiré des mangas, avec des angles recherchés pour faire circuler les regards, comme dans la danse, mais tout ça est très stéréotypé, cela donne un style très sophistiqué et maniéré, mais qui ne dessert pas la danse contemporaine, c’est culcul, quoi… La colorisation assez élégante vient sauver ce qui peut encore être sauvé, c’est d’ailleurs le seul point positif que je retiendrais.



Mais le pire, c’est la romance, une bluette pleine de clichés, digne des pires Harlequins, je t’aime moi non plus, c’est d’une lourdeur !



Bref, j’ai cru lire une bande dessinée sur la danse contemporaine, et c’était une romance fleur bleue d’une triste banalité.
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La nuit est mon royaume

La nuit est mon royaume est une histoire d’amitié, de musique, de banlieue, de choix de vie. Deux jeunes filles se rencontrent au lycée, Alice, timide et timorée, musicienne et fan de Paul McCartney, et Nawel, rebelle charismatique. Leur rencontre va déclencher une envie, celle de monter un groupe de musique, celle de réussir, celle de s’émanciper. Le trait est élégant, naturel, avec un soin apporté aux postures et une colorisation bien nuancée.

Cette bande dessinée vise un public cible, féminin, ado ou post ado, l’histoire est cousue de fil blanc, jouant sur les émotions et les aspirations du public visé. Mais pour autant, on ne tombe pas vraiment dans les clichés (sauf peut-être dans les texte de Nawell), il y a une justesse et une sincérité dans le propos, on évite le sirupeux pour une histoire assez forte.

Cette bande dessinée ravira très certainement le public visé, parce que c’est un réussite, graphique, scénaristique, avec des personnages suffisamment complexes pour paraître crédibles et même s’ils restent assez stéréotypés, ils sont vraiment attachants. Je suis généralement sceptique sur les histoires de vocation artistique, c ’est un sujet où l’on tombe souvent dans la lourdeur fleur bleue, j’ai été ému et séduit par cette bande dessinée. La nuit est mon royaume est assez intense et juste pour éviter ces écueils, ça se lit avec beaucoup de plaisir.
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La guerre de Catherine (BD)

"La guerre de Catherine" est adapté du roman jeunesse de Julia Billet publié aux éditions de l'école des Loisirs. Le récit s'inspire de personnages réels. C'est une manière de leur rendre hommage en racontant aux enfants d'aujourd'hui les ravages de la grande guerre à travers l'histoire d'une jeune fille juive, séparée de ses parents, et traversant la France pour se cacher.



Alors que la guerre sévit en Europe, Rachel, une enfant juive, est placée en internat de jeunes filles à la maison de Sèvres : une institution destinée à protéger les enfants des persécutions de la guerre. La vie suit son cour, les enfants sont heureux et bien traités. Fascinée par la photographie, elle prend des clichés du quotidien, immortalise ses camarades et tout ce qui l'entoure. Son professeur la nomme responsable de l'atelier photo. Cependant, la situation change en France. Traqués, les enfants juifs ne sont plus en sécurité. Rachel change de prénom, et devient Catherine. Elle doit fuir. Pris en charge avec d'autres enfants dans un réseau de secours, elle traverse la France, son appareil toujours en main. Les clichés qu'elle prendra durant les années qui suivront témoigneront de la guerre et des son quotidien.

Et Catherine ne loupera rien. Elle prendra des photos au gré de ses rencontres, de ses découvertes, des lieux, des ravages de la guerre. Elle reviendra et racontera SA guerre en images.



Un très bel ouvrage, de beaux dessins et des couleurs qui rappellent le côté sombre de la guerre. Y sont abordés la résistance, mais aussi la collaboration, les dénonciations, le port de l'étoile jaune, la fuite, les camps de concentration, le tout dans un langage adapté aux enfants. Le petit plus : les véritables clichés des personnages en fin d'ouvrage.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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