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Critiques de Claire Marin (132)
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Vivre autrement

"Vivre autrement" contient trois passionnants entretiens de Nicolas Truong avec Claire Marin, dont il est fort probable que les abonnés du "Monde" se souviennent bien.

Parce que la parution de chacun de ces dialogues avait accompagné - dans un cas - le plus récent livre de la philosophe, "Rupture(s)" (2019), et - dans deux autres cas - l'éprouvante année 2020.

Dans la tentative de donner du sens aux expériences que cette année tellement particulière a occasionnées, Nicolas Truong, grand reporter du "Monde", a le mérite de s'adresser à Claire Marin, philosophe étonnamment lumineuse et attachante des processus de transformation que sont les ruptures composant nos vies.

Ainsi, ce petit recueil peut être lu comme un prolongement fertile des "Rupture(s)", qu'il enrichit à travers les questions soulevées par la problématique de la pandémie.

L'isolement du confinement, le rapport à soi et à autrui, le télétravail et la vision belliqueuse des politiques face au coronavirus, les ajustements et les renoncements que ce moment a apportés s'éclairent des nuances d'une justesse revigorante et élégante ; en abordant les ruptures qui nous constituent, Claire Marin nous aide à renouer honnêtement avec le tragique, avec le drame, avec le deuil qui nous traversent et que tout un monde d'injonctions sociales nous dicte de nier, de taire, d'oublier, voire de mystifier copieusement.

Une belle occasion de relire Claire Marin, ainsi que de se rappeler le talent de Nicolas Truong de poser des bonnes questions (à ne pas manquer son cycle de dialogues de cet été : "Les penseurs du vivant" !).

Pour ce moment, je remercie Les éditions de l'Aube et Babelio.
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Rupture(s)

Un livre noté récemment, et dévoré en 24 heures !...



Nous savons combien nos vies sont faites, parsemées de "ruptures", que

rien n'est jamais acquis...



Une lecture des plus enrichissantes en réflexions, analyses d'autant plus

lorsque l'on se retrouve soi-même dans des questionnements

douloureux ; des périodes charnières, avec des éloignements, coupures, séparations géographiques ou plus directes, plus intimes, toujours éprouvantes, déstabilisantes !!



Ecrivain-philosophe, Claire marin concentre ses recherches sur "les

épreuves de la vie"... J'appréhendais un jargon quelque peu abscons, et

en réalité, en dépit du sujet, l'ouvrage est accessible, vivant, faisant de

nombreuses références à la Littérature, philosophie et psychologie avec

des exemples...

Les ruptures, accidents de la vie : de la naissance à la mort: rupture

familiale, amoureuse, deuil, perte d'un emploi, la maladie, l'envol de

ses enfants du "nid familial"...etc.



En quoi, ces ruptures diverses nous transforment, nous affaiblissent ou

nous renforcent. Comment nous nous reconstruisons ? Comment

nous développons d'autres facettes de notre personnalité ?



"Comment ai-je pu, moi qui ai vécu à ses côtés, le méconnaître à ce point ? La possibilité et la liberté d'être autre révèlent de manière douloureuse les illusions de l'amour et de l'affection : illusion d'une propriété et d'une proximité, d'une transparence de l'être aimé. La familiarité n'est parfois qu'une impression.

Autrui pourra toujours nous surprendre, nous déstabiliser, nous laisser interdit devant ce qu'il a dit ou fait et qui paraissait inimaginable. Non seulement il ne m'appartient pas, mais il peut toujours devenir pure surprise, devenir tout autre, d'une inquiétante étrangeté "(p. 27)..



Un ouvrage précieux qui aide à réfléchir, à se positionner , un tant soit peu, dans son propre parcours...

Un ouvrage qui mène à d'autres livres; toujours un plaisir de nouveaux textes à lire, élargissant nos horizons.. !



"Les ruptures sont nôtres, qu'on les décide ou qu'on les subisse. Rompre avec sa famille, ses amis, son amant, son milieu, changer de métier, de pays, de langue; les ruptures nous construisent peut-être plus encore que les liens.Notre définition est tout autant dans nos bifurcations que dans nos lignes droites, autant dans les sorties de route, les accrocs au contrat que dans le contrat lui-même "(p. 13)



Un texte qui s'achève douloureusement sur les ruptures insidieuses de la

maladie, dont Alzheimer, où les personnes aimées présentes ne sont plus

qu'"absence"...ainsi que le vieillissement de nos proches , qui induisent des

éloignements, parfois!



Un essai qui aborde presque tous les types de ruptures, de déchirures, même si la "rupture amoureuse" prend une large place !!



Livre des plus éclairants sur un sujet âpre et universel !



@Françoise Boucard-Décembre 2019



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Etre à sa place

Cet essai décline la notion de place. Place à prendre, place vide, laissée vacante par tous ceux qui ont déserté nos vies, place usurpée et syndrome de l’imposteur, transfuge de classe, migration volontaire ou forcée, place géographique ou place fantasmée, lieux fondateurs…..





Chaque chapitre s’illustre de nombreux références de littérature et de philosophie contemporaine développe un thème autour de cette vaste entité. Les textes sont courts et très abordables, ce qui en rend la lecture agréable.



L’occasion d’une réflexion philosophique autour d’un thème qui pourrait être un joli sujet de dissertation de baccalauréat. Chacun y trouvera sans doute ... sa place, dans ce creuset de situations que le vagabondage humain, géographie ou intérieur, crée inévitablement.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Etre à sa place

Ça commence dès la naissance, le nouveau né devrait logiquement avoir la première place dans le cœur et la vie de ses parents. Si ces derniers sont des gens équilibrés et aimants, trouver sa place dans la vie ne devrait pas être difficile ? Mais laquelle ? Êtes-vous certain d’avoir trouver votre place ? Est-ce le moment où on se sent bien ? Et si ce n’est pas le cas, peut-on changer ?



Que de questionnements et de pensées en lisant cet essai passionnant. La place peut être géographique, familiale, sociale professionnelle, intérieure, amoureuse.



À travers la littérature, l’auteure explore ce vaste sujet, échappant au livre de développement personnel et cela rend la lecture très agréable.



À L'injonction reste à ta place, on peut perdre sa voix, se faire tout petit, prendre la fuite au lieu de faire face ou revendiquer cette place désirée.



On peut voler la place ou se mettre à la place des autres, leur faire une place, les expressions sont présentes également dans cet ouvrage.



La vie n’étant pas un fleuve tranquille, il n'y a pas de certitudes. Le principal et le plus difficile étant de quitter une place qui ne nous convient pas, nous fait souffrir, car c’est également et malheureusement une zone de confort. Et il faut, peut-être, oser sortir du cadre pour enfin se sentir à sa place.




Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Rupture(s)

Ça cause de nos nuits infranchissables qu'hantent nos fantômes, de nos fêlures à jamais ; ça confie aussi que tout ce qui ne me tue pas m'affaiblit.



C'est bien utile, ça explique la mécanique de nos séparations, la subtile économie de nos conduites d'échec. Ça aide à diminuer les regrets.



C'est une lucidité implacable qui, preuves à l'appui, raconte notre parcours humain depuis son époque archaïque, ontologiquement balisé de pertes, de ruptures consubstantielles à l'existence, jusqu'à, j'imagine, l'ultime, celle dont nous serons un peu empêchés, inquiétante étrangeté d'un sujet absent à lui-même et que seul l'Autre pourra envisager.



Ça dit encore que cet Autre lorsqu'il nous quitte emporte aussi ce qui nous constituait et qu'ainsi "dépouillé" (il arrive qu'on y laisse sa peau) on se découvre nu et vide de tout ce qui nous nourrissait dans l'échange et le partage.



Ça révèle alors que "je" est un autre et même plusieurs autres desquels, nanti de ces identités plurielles, il doit tenter d'extirper de substantielles ressources.



Ça parle aussi de nos loyautés, souvent filiales, accablantes, dont nous croyons être les obligés, fardeaux dont il faudrait savoir se décharger.



Ça dit enfin qu'il faut trouver de la joie dans le sourire des enfants pour y puiser la force d'affronter l'incertitude de la vie et le courage d'être. Mais il n'y a guère que Bobin pour croire à ces consolations.
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Les Débuts

Un essai à portée philosophique sur les débuts pose pas mal de questions. En ce qui me concerne, la manière de commencer à en parler : faut-il commencer par le début, la fin, le milieu, au hasard ? J'ai choisi un début suivant, en partant du principe qu'un début annonce souvent une fin antérieure. Mon prochain livre sera « Paradise, Nevada », dont la première phrase est : « Tout était à la fois extraordinaire et insipide ». Aucun rapport avec celui-ci, excepté qu'ici on y parle de débuts de romans, d'Italo Calvino et son « Si par une nuit d'hiver un voyageur » fait de débuts de romans justement : « On espère du début d'un roman et peut-être de n'importe quelle histoire, fictive ou non, une véritable surprise, un étonnement franc. Quelque chose qui déloge du « déjà », où même l'imagination piétine».

Mais il sera question de beaucoup d'autres, philosophes, romanciers, en vrac incomplet et de manière désordonnée, mais avec un début et une fin en lien avec ma mémoire aléatoire : Pessoa, nicolas Matthieu, Perec, Ernaux, Jankélévitch, Olivia Rosenthal, Montaigne, Merleau-Ponty, Brigitte Giraud.... Il n'y sera pas question de Franck Ribéry, qui à sa manière a appréhendé la notion de continuité dans les débuts, avec sa fameuse sentence : «J'espère que la routourne va vite tourner ».

J'ai particulièrement aimé qu'on y parle d'amour maternel avec Gary, de renouvellement et d'éternel recommencement amoureux avec Ernaux et son jeune homme. Avec ce thème transversal des débuts, on entendra parler aussi de naissance, d'adolescence, de maladie, …

J'ai parfois décroché ou en ai survolé la compréhension fine, mais me suis toujours raccroché aux branches de la fin du paragraphe, et au début du paragraphe suivant. On l'aura compris, cet essai vole plutôt haut, tutoie les références nobles de la littérature et de la philosophie. Il me paraît très réussi, m'impressionne même, presque un exploit à mes yeux avec ces 180 pages denses de diversité thématique et de références, sur un sujet qui peut paraître pas si essentiel que ça. Bravo Claire Marin une fois encore (« être à sa place » m'avait beaucoup plu aussi), dont la finesse de la réflexion nous élargit la comprenette en randonnant hors des sentiers battus de l'esprit.



Merci à Babélio et aux éditions Autrment pour l'envoi de ce livre dans le cadre de masse critique.
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Hors de moi

A travers sa propre expérience de la maladie, Claire Marin dit la souffrance du malade, sa perte d’identité face à des médecins qui ne voient plus qu’un corps, des symptômes au détriment de l’humain. Elle dit l’urgence à vivre l’instant présent quand tout devient plus fugace. Elle observe sa propre érosion, à 25 ans, contenant en elle un sentiment de colère et d’injustice face à cette maladie chronique, incurable, qui rythme sa vie. Elle dit la frustration du malade, condamné à être incompris, car la douleur ne se décrit pas, ne se partage pas, elle est propre à chacun, solitaire et dévastatrice. Elle dit l’espoir comme le désespoir et la lutte nécessaire pour ne pas finir dévoré par soi-même.

La plume de l’auteur est percutante, incisive. Elle a recours à des phrases chocs, qui trouvent un écho chez le lecteur et frappent par leur pertinence et leur justesse. Un texte fort, glaçant, qui décrit la maladie dans ce qu’elle a de plus concret. Les symptômes physiques et les conséquences psychologiques sont analysés avec le plus grand sang-froid. Un texte effrayant de réalisme et de lucidité, porté par une écriture clinique, qui nous montre la maladie vue de l’intérieur. Un témoignage passionnant et un titre bien choisi qui illustre parfaitement la position du patient, sa colère comme sa déshumanisation !
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Etre à sa place

Commande à la Librairie Periple2- Boulogne-Billancourt -20 juillet 2022



Un essai passionnant qui nous interroge sur l'Essentiel du contenu de nos vies, à travers la philosophie, la littérature, la sociologie...Sommes- nous à " notre place " ?

Mais c'est quoi " notre vraie place" au travail, dans notre famille, notre vie amoureuse, amicale,etc .?



Vastes interrogations ! Dans cet essai très vivant et clair, il est autant question de

" trouver sa place" que de " déplacements ", que de trouver un équilibre dans le changement et justement de désirer occuper le plus de " places" possibles et n'être que de

passage !

Question de caractère, de personnalité...de besoins, de curiosités différentes....



Claire Marin , parmi tous les thèmes abordés, consacre une partie non négligeable aux pressions de la classe sociale, à laquelle on appartient ...et ceci à travers des exemples concrets et des textes littéraires très représentatifs comme ceux de Richard Hoggart, James Baldwin, Annie Ernaux, etc.



De très fines et passionnantes analyses des textes de Perec, de " Continuer" de Laurent Mauvigniet, et de nombreux autres !

Un essai prodigue , très dense en questionnements...nous faisant, "cerise sur le gâteau " croiser de nombreux auteurs connus et moins connus; j'ai, pour ma part, fait la connaissance d'Eric Chauvier, Jean-Luc Nancy, Amandine Dhée...



"L'injonction " reste à ta place" s'adresse souvent à ceux qui menacent de bouleverser l'ordre établi, les hiérarchies installées, les pouvoirs dominants.Celui à qui l'on intime de rester à sa place est celui que l'on veut encore dans un espace mineur, secondaire, inférieur. Dans la hiérarchie du couple, de la famille, du travail, la parole de la femme, de l'enfant, du domestique, de l'ouvrier, peut ainsi être muselée. Rester à sa place, c'est rester silencieux, ne pas parler de ce que l'on n'est pas censé comprendre, ce qui ne nous " regarde" pas.Celui à qui on ordonne de rester à sa place est précisément celui qui a déjà commencé à regarder ailleurs."



J'avais été très enthousiaste à ma première lecture de cette auteure- philosophe, avec son essai, "Ruptures "...Enthousiasme à nouveau plein avec cet essai aux multiples directions et analyses aussi percutantes que lumineuses, clairvoyantes et remplies de bienveillance !
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Hors de moi

Un très beau texte qui est à la fois un essai et un récit autobiographique.



Une auteure philosophe, frappée par une maladie auto-immune qui n’est pas nommée, mais dont les effets sont la base d’une profonde réflexion sur la maladie, la douleur et leurs implications sur l’identité même de la personne touchée.

« Cette maladie me met hors de moi. La colère dit cette insupportable dépossession. C’est de ma propre vie, de mon identité que je suis amputée. Je ne suis plus celle que j’étais. »



Il y a l’indignation du « pourquoi moi », parfois l’espoir ou le découragement, mais aussi la déshumanisation de la personne qui devient un patient.



Il y a ce corps qu’on ne reconnait plus, avec ses rougeurs et ses bouffissures, ses membres sur lesquels on ne peut plus se fier et ses douleurs qui vrillent au milieu de la nuit.



Il y a les réactions de l’entourage : tous les « ça va aller », alors qu’on sait très bien que rien de va, mais aussi ceux qui veulent savoir de ta douleur pour s’en repaître et ceux qui en ont assez d’entendre parler de maladie.



Un livre court, mais tout à fait percutant, un ouvrage pour tous ceux qui soignent ou sont touchés par la maladie, la leur ou celles de proches.

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Rupture(s)

Oui, je suis d'accord avec Claire Marin lorsqu'elle affirme que notre vie n'est faite que de ruptures. Déjà notre naissance, nous dit-elle, est une rupture. Pour le nouveau-né, mais aussi pour les parents qui vont devoir rompre avec leur ancienne vie. Et tout le reste de notre vie sera une succession de ruptures. Amoureuses, familiales, professionnelles, liées à la santé... Ruptures en tout genre qu'il faut savoir accepter. L'auteur aborde également nos dissociations, l'éclatement de notre moi en plusieurs nous-mêmes, qui fait que l'on peut recommencer une autre vie. A grand renfort de références philosophiques, Claire Marin nous offre une réflexion tout à fait accessible, sur notre existence.

Je me souviens, d'une déclaration de Laurence Parisot, la présidente du Medef, il y a quelques années. Elle disait, que les employés devaient pouvoir accepter l'insécurité professionnelle tout comme l'insécurité sentimentale. Dans ce discours ultralibéral, elle voulait signifier que les individus ne sont que de simples objets considérés uniquement comme source de travail et donc de profits pour les entrepreneurs et actionnaires et pouvant être licenciés au bon vouloir de l'employeur. Parfait exemple de rupture possible. Mais au-delà de ces considérations sociales, je vois aussi dans les ruptures la preuve de l'impermanence et le fait que nous ne maîtrisons pas grand chose de notre vie.

si le sujet vous intéresse, je vous recommande la lecture de ce livre.
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Hors de moi

La maladie nous expose. Nous expose à la souffrance, à la peur, à la douleur, à l'incommunicabilité, à la perte de notre identité, à l'angoisse, à l'affrontement de ce qui nous définit. A travers notre corps elle nous expose. Elle fait de nous  «  un récit impudique ». « La raconter n'est pas vraiment se faire violence, le mal est déjà fait. » Oui la vie, est « habitude », « assurance », « jouissance «  « élan ». « La vie répond à l'usage qu'on entend en faire ». Mais que faire lorsque notre corps ne peut plus lui répondre. La maladie peut faire disparaître le possible. Crée un vortex d'émotions, une « restriction », « un renoncement », une violence qui s'exerce sur soi et qui parfois nous pousse à la rediriger vers d'autres que soi. « Je me détruis de l'intérieur, progressivement , avec certitude ». Colère qui pousse hors de soi. La maladie nous pousse à devenir  « Un être du conditionnel », vulnérable. La maladie limite et nous l'imitons. Sans risques, nos espoirs s'amenuisent. «  le désir sublime le corps tandis que la maladie le dévore ». On devient malade, on devient patient, on se sent infiniment humain mais de plus en plus invisible dans le regard des autres. La maladie phagocyte. « L'histoire se terminera lorsqu'on ne parlera plus que d'elle quand on parlera de moi.Lorsqu ‘elle m'aura simplifiée à l'extrême jusqu'à ce que je ne sois plus qu'elle. Lorsqu'elle m'aura totalement dévorée ». Oui la maladie met hors de soi, elle nous dépossède, elle entrave. . Mais bien heureusement pour Claire Marin l'histoire n'est pas fini. C'est un récit rare, car celle ou celui qui est malade prend rarement la parole. Trop rassurant ou bien alors trop absent, l'entourage d'un malade est face à une impudeur qui lui revoit sa propre fragilité, son impuissance, sa propre finitude. On prend sur soi mais on ne peut pas prendre en soi cet « hors-je ». Comment alors dialoguer avec ce corps, comment le percevoir, comment l'oublier sans se perdre soi et les autres ? Oui le récit, non pas d'une maladie, mais de intériorité vécue d'un malade est assez rare je crois. Ce récit est pour toutes et pour tous. Celles et ceux qui connaissent en eux ou autour d'eux la maladie, mais aussi celles et ceux qui ne la connaissent pas. le livre de Claire Marin m'a infiniment touchée. J'ai accompagné mes parents durant les sept années d'une traversée en solitaire que leur a imposé la maladie. Cette vulnérabilité, cette colère, je les ai ressenties en eux, et par répercussion en moi. La maladie nous expose. A vivre plus farouchement, et certainement plus consciemment. La maladie m'a appris à écouter un regard et à demander aux mots leur raison d'être au présent.

« Hors de moi », le récit autobiographique De Claire marin, professeure de philosophie, a reçu en 2008 le Prix Littéraire de l' Académie de Médecine ainsi que le Prix Jean Bernard. Il est a souhaité que la lecture de ce récit soit demandée à tous les médecins, et futur médecins.

Astrid Shriqui Garain

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Rupture(s)

Ruptures au pluriel, de nombreux thèmes sont abordés dans ce petit essai : la rupture amoureuse bien sûr, celle qui telle une lame de fond, nous laisse pantelant et sur le flanc, qui devient douleur physique, la rupture avec notre famille parfois nécessaire, la rupture avec un être aimé lorsque la maladie ou la vieillesse l’a tellement atteint qu’il faut faire son deuil avant la mort, la rupture avec ses croyances passées, la rupture de l’unité de notre être …



Bien évidemment, ces réflexions parleront à quiconque car nous avons tous dû faire face à ces épreuves, certaines très douloureuses, d’autres qui font partie intrinsèque de la vie comme la naissance, rupture avec la mère.



L’auteure met des mots clairs sur nos ressentis et parsème son ouvrage de références littéraires ou philosophiques. N’attendez surtout pas un ouvrage de développement personnel qui vous démontrera que la rupture est l’occasion d’une renaissance ! Dans cet essai assez court, il est surtout question de rupture existentielle et l’auteure n’écrit pas pour nous donner des solutions de mieux-vivre. Elle décrit la douleur simple, parfois implacable que causent certaines situations auxquelles nous serons tous confrontés.



Je n’ai rien appris de totalement nouveau mais j’ai aimé la manière claire et intelligente dont Claire Marin présente son vaste sujet.

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Etre à sa place

Ce livre contient des clés à tourner au fil de pages lues par épisodes. L'écriture foisonnante décrit les choix de confort ou d'inconfort liés à une place élue ou imposée. Que ce soit la famille, les amis, le boulot, le couple, l'intérieur de soi, nul espace n'échappe au regard sagace de l'auteure, érudite et proche de vous.

Claire Marin pointe l'importance du désir dans l'occupation de sa place dans le monde et le cercle restreint de l'entourage. Elle évoque des oeuvres, sollicite les sciences humaines, livre des apports personnels et traite le "sujet" avec une sensibilité touchante. Son approche à la fois universelle et singulière aide à éclaircir la part de nous-même soumise à l'influence de la société ou de l'histoire familiale. Ces deux tuteurs sont remis à leur juste place, frayant ainsi une ouverture vers la réalisation de nos aspirations, synonyme d'une bonne place acquise envers et contre tout.
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Etre à sa place

Que signifie aujourd’hui être à sa place ? Dans ce brillant essai, Claire Marin explore toutes les réponses à cette question qu’on s’est tous posée un jour. Qu’il s’agisse de vie affective, de rôle social ou de crise existentielle, la philosophe et enseignante s’appuie sur plus de quatre-vingt-dix penseurs pour tenter de démêler l’écheveau de nos destins tourmentés.

Commençons par les transfuges de classe, autrement dit ces individus qui grâce à une volonté de fer ont réussi à changer de catégorie sociale pour se hisser plus haut, notamment dans le monde académique.

L’autrice fait référence à Annie Ernaux qui a vécu son ascension comme un déchirement identitaire n’hésitant pas à déclarer : « Je n’aime pas la femme que je suis devenue, ou plutôt celles qui me ressemblent ». En effet, les transclasses font l’expérience d’une double distance par rapport à leur milieu d’origine et leur sphère d’arrivée : « étranger en son pays, étranger en terre conquise ».

Ainsi A. Ernaux estime avoir été victime d’une exclusion diffuse : dans son univers d’adoption, elle a souvent eu l’impression de ne pas être la bienvenue, d’être toujours illégitime, d’être entrée par effraction ! Finalement, c’est par l’écriture que la native de Lillebonne (Seine Maritime) finit par rencontrer son « vrai lieu ». C’est-à-dire l’environnement immatériel au cœur duquel elle se sent « dans le lieu où il faut que je sois ».

D’autre fois, le simple fait de « tomber » sur un être qui nous bouleverse nous entraîne dans un tourbillon émotionnel si dévastateur que les repères qu’on croyait gravés dans le marbre se diluent dans la tempête. Au point qu’on est obligé de remettre en question son identité une fois le soleil revenu : qui suis-je devenu ? Est-ce que mes amarres ont toutes lâché ?

Mais le hasard peut aussi s’avérer bénéfique dans la mesure où il nous dirige vers l’endroit qui finalement nous convient. Par exemple, un salarié que son employeur force à s’établir à 500 km de chez lui. Là, contre toute attente, il prend conscience qu’il est fait pour cet endroit...

On le voit, il y a mille et une façons d’interroger la place qui est la nôtre en ce monde. À moins que, au contraire, on préfère se détacher volontairement de tout ancrage familial ou géographique pour faire tabula rasa et devenir enfin qui l’on souhaite, sans le poids des déterminismes...

Un essai relativement court (223 pages), agréable à parcourir, car bien structuré en chapitres portant un titre clair. Je relirai avec plaisir d’autres ouvrages de cette universitaire parisienne.
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Etre à sa place

Si juste ... Sans obliger jamais...

Claire Marin nous ouvre des voies .. nous questionne ,

sans aucune injonction épuisante à la reussite , au bonheur .. au Graal .. rêvé .. "Trouver sa place".

Ne jamais s'y poser . Se figer .. Accepter "les sables mouvants" ,

Un livre qui invite chacun à repenser .. sa place
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Hors de moi

Dans les piles à (re)lire qui tels des cairns jalonnent l'habitation, au point de soulever l'incompréhension de celles et ceux qui ne sont pas lecteurs hyper actifs, il arrive régulièrement de céder à la tentation, de (re)découvrir un livre pas prioritaire et de bousculer le programme en cours. C'est le cas avec ce livre de Claire Marin « Hors de moi ».



Plusieurs contributions de Claire Marin lues, suscitées notamment par cette période de crise sanitaire avaient déclenché un zoom sur cette philosophe romancière. Et tout récemment, par le plus grand des hasards (?) ce livre s'est présenté à mon regard.



Il s'agit d'un récit par lequel l'auteure expose son vécu d'une personne affectée d'une redoutable maladie auto-immune.

Comme Claire Marin le rappelle, la philosophie classique n'est pas d'un grand secours en ce qui concerne la maladie (p. 77 et 78). Nous sommes effectivement très éloignés du contrôle des stoïciens. Montaigne ou aujourd'hui un Alexandre Jollien sont des funambules de la souffrance. Dans un autre univers on pense naturellement à Grand Corps Malade.



Claire Marin serait davantage une somnambule.



Dans « Hors de moi » la retranscription de la maladie s'apparente plutôt aux « Exercices de survie » de Jeorge Semprun. Ce dernier livre traite de la survie dans la situation extrême de la torture mais si, fort heureusement, les épreuves subies par Claire Marin sont matériellement différentes, l'aliénation, la douleur, la solitude requièrent impérativement de puiser dans un puissant instinct de survie.



Le tribut à acquitter est d'abord une errance d'infinie solitude, une distance creusée par l'indicible qui taraude le quotidien. Même pour une personne pour qui les mots constituent la matière première de son activité, le silence est de rigueur car «  la parole est toujours en retard sur le mal, malhabile, inadéquate » (p.25), question de pudeur aussi. de surcroît, l'entourage est à l'affût de mots trompeurs, le mal fait peur, il ne faut pas inquiéter, alors mieux vaut se taire. le point d'orgue est atteint la nuit, « Dans la journée on s'accroche (…) et l'on espère toujours que dormir calmera les sensations croissantes » (p. 32). Mais inévitablement, fatalement, la chute est encore plus nauséeuse la nuit. Et bien sur, l'auteure ne l'écrit pas, mais lorsque on a un peu de vécu comme « invité » hospitalier, on sait que ce n'est pas comme dans les séries télé médicales à succès, pas l'ombre d'une infirmière sexy (ou d'un médecin beau gosse) pour vous tenir la main, restriction budgétaire et productivité obligent. La nuit où chaque grain du sablier pèse une tonne.



On le sait aussi, la carte de fidélité hospitalière offre la cape d'invisibilité, « L'invisibilité est le premier mal dont souffre le malade » (p. 72) et quelque part c'est heureux car il faut abdiquer toute pudeur, le corps est sur exposé dans toute son intimité. « Que signifie encore être impudique pour celui qui a été patient ? » (p. 54). Patient, c'est le statut et le qualificatif qui conviennent à la perfection, apprendre la patience, à obéir, à attendre.

Un contraste violent avec l'hyper sensibilité de l'instant présent.



Dans ce tableau en « claire » obscur(e) la lumière peut adoucir et surgir quand on ne l'attend pas, « un matin sans raison particulière, le désir revient par surprise » (p. 59).

Certes, « les résultats biologiques ne sont pas meilleurs, l'amour n'est pas miraculeux. Mais la Passion exclusive de l a maladie est éclipsée par la Présence démesurée de l'Autre qui s'est invité dans votre vie et que vous ne voulez plus laisser partir.  Et avec l'Immense apparaît l'espoir. Peu importe qu'il soit illusoire.» (p. 60)



Un livre authentique, courageux, qui conjugue la puissance et la retenue ; surtout il réussit à exprimer l'indicible,
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Etre à sa place

Cet essai s'adresse à chacun par son accessibilité, sa fluidité et par son sujet. La place où l'on est, la place que l'on occupe ou dont on rêve, celle qui nous définit ou celle que l'on voudrait endosser. S'appuyant sur de nombreux écrits et en particulier Georges Pérec, Claire Marin met en évidence l'importance de ce que nous sommes finalement par nos choix , conscients ou inconscients, de l'endroit où nous tenons. Passionnant.
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Rupture(s)

Rupture(s) est l’un des essais les plus médiatiques de 2019, en raison de sa thématique évidemment, mais aussi pour la qualité de vulgarisation de l’auteure qui rend sa philosophie accessible à tous.



Le thème est tellement d’actualité que je ne sais même pas par où commencer. Aujourd’hui, tout est rupture : rupture écologique, rupture climatique, rupture économique… accompagnées en permanence de la rupture au niveau micro : savoir rompre, les bienfaits de la rupture, rompre pour devenir soi. Bref, à tout bout de champs, il faut rompre : rompre le modèle dominant, rompre sa routine, rompre ses habitudes, rompre son contrat de travail pour « suivre ses rêves », rompre sa relation amoureuse pour « devenir qui nous sommes » … Et même si vous êtes rompu(e) (que cela n’est pas votre décision) par l’amour, la maladie ou le destin, le mythe de la page blanche, de l’éternel recommencement, de l’invention qui sort du chapeau vous surplombent : rompre ou être rompu, que l’on veuille ou non, que cela soit conscient ou non, c’est tendance, ou tout du moins banal.



Claire Marin commence son essai par un parti pris que j’ai tout de suite beaucoup aimé, à l’encontre du développement personnel épuisant qu’on entend H24 et qui me donne envie de balancer des gifles tellement je n’en peux plus. Le parti pris, c’est celui-ci :



« Je résisterai dans cet ouvrage, comme dans les précédents, par entêtement ou par conviction, à la tentation de l'optimisme en balayant d'emblée les lectures simplificatrices et positives de la rupture et du recommencement. On aimerait y voir l'occasion d'une vie neuve, d'une page blanche, de donner une valeur rétrospective à un échec en le transformant en savoir, en richesse, en expérience. Il y aurait des vertus de l’échec. Vraiment ? Mais la rupture n'est parfois qu'un gâchis, un manque de courage, une pure lâcheté, un renoncement. Le constat d’échec d'un couple, d'une famille, d'une amitié, d'une politique, d'un projet. Et l'échec n'est souvent rien d'autre que lui-même, pauvre, décevant, un pur raté. La plupart des échecs ne nous apprennent rien. Pire, nous nous enlisons souvent dans le bégaiement des mêmes échecs, comme s'ils étaient inévitables, et ce, dans une jouissance paradoxale de leur répétition presque rassurante. […] Je ne suis pas, à la veille d’une nouvelle aventure, plus aguerri par les déroutes précédentes, mais bien susceptible de nouveau de me perdre dans les mêmes chemins de traverse. Il est possible que je n’aie finalement rien appris. »



C’est un peu dur, lu comme cela, mais le cheminement est intéressant et nous emmène à des questionnements identitaires forts (mais n’est-ce pas là la magie de la philosophie ?).



Tout d’abord, et c’est un préambule nécessaire, Claire Marin distingue la rupture de la séparation. Dans la séparation, on reprend ses billes, on repart comme on est venu, tel(le) quel(le). La rupture est un lien qui rompt, et jamais à l’exact moitié de la relation. On ne repart pas comme on est venu, mais un peu agrandi ou diminué par la relation d’origine : c’est une déchirure, et une déchirure, ce n’est jamais nette. Je ne repars pas indemne, comme s’il ne s’était rien passé. Il y a une trace, des séquelles, ce n’est pas un évènement neutre. Dit plus clairement : cela ne peut pas ne rien nous faire, puisque l’on emporte avec soi, ou on laisse sur place, quelque chose. Il ne faut pas minimiser les ruptures. Elles sont toujours une source de souffrance. Même quand on les a voulues et décidées, elle reste une source d’angoisse, de désarroi, et souvent de tristesse. Il faut apprendre à vivre avec ce qui n’est plus et ce qui est désormais et ce n’est jamais une chose facile.



C’est là où l’auteure prend une voie différente des discours ambiants. Les discours ambiants vous diront : ce n’est pas facile mais ça vaut le coup car vous allez vous retrouver, devenir qui vous êtes, recréer votre vie à votre image, blabla, blabla…

Perplexité de l’auteure.

Me retrouver ? Devenir qui je suis ? Créer une vie à mon image ?

Des formules qui pour elle ne veulent rien dire philosophiquement et intrinsèquement. Sommes-nous une personne que nous pouvons perdre puis retrouver ? Non. Pour Claire Marin, nous sommes une multitude de personnages qui cohabitent, certaines personnalités prenant le relais ou en doublant d’autres selon les moments de la vie, sans que cela ait nécessairement du sens ou un fil conducteur. On cherche un sens à tout, une unité de chair et de faits, mais cela reste un fantasme. Il n’y a pas un moi, mais des « moi », qui s’ajoutent, disparaissent, réapparaissent, sans queue ni tête, selon mes lassitudes, mes envies, mes aléas et tant de choses que l’on ne peut nommer. Mais pourtant, certains rompent avec des situations en se disant « que ce qu’ils vivent ne leur ressemble pas », que « ce n’est pas eux », que ce personnage qu’ils regardent évoluer n’a rien à voir avec la vie qu’ils devraient vivre.

Ici, la philosophe nuance son propos. Oui, dans certains cas, il y a un élan vital qui nous pousse à un certain alignement, et donc à rompre. Oui, parfois, le rôle endossé est trop décalé de sa personnalité et de ses envies fondatrices, il faut rompre pour vivre. Mais il ne faut pas être dupe, ce n’est pas toujours le cas, et l’élan vital a aussi bon dos pour empêcher de voir ce que l’on ne veut pas voir : l’espoir de se fuir soi-même : « Rompre est alors moins la quête d’une vérité intérieure qu’une tentation du vide, une jouissance de l’effacement ou de la négation de soi, une libération dans la disparition. […] Toute nouvelle vie ne serait finalement qu’une modulation de l’ancienne. Peut-on créer par la rupture amoureuse une existence radicalement neuve ? De quoi, de qui, pouvons-nous réellement nous défaire ? »



Il ne s’agit pas ici de prêcher contre la rupture. Il s’agit simplement de remettre la rupture à sa place, ce qu’elle est : une déchirure. Ni une promesse d’avenir joyeux, ni l’ouverture d’une descente aux enfers.



L’auteure continue son argumentation avec les ruptures liées aux maladies, ou aux aléas. Car finalement, la plus « grosse » rupture (si tant est que cela ait un sens), est la rupture que l’on a avec notre propre croyance : celle que rien ne peut nous arriver. Jamais nous perdrons un enfant, jamais nous n’aurons un grave accident, jamais ceci, jamais cela, cela arrive aux autres. Jusqu’au jour où… Et là, quelque part, la rupture avec notre croyance d’immortalité arrive. Et c’est ici que le choc se fait. Il y a un avant et un après. Comme dans toutes les ruptures. Pas un après mieux qu’un avant, pas un avant forcément mieux que l’après… Il y a juste eu « rupture » et il faut dorénavant composer avec.



Rupture(s) est un très bel essai. Le style est un peu répétitif, on aurait parfois compris la même chose avec moins de mots pour le dire, mais cela fait partie de la dialectique de Claire Marin et c’est bien. Il y a également beaucoup de jolies références littéraires que j’ai appréciées. Mais finalement, ce qui m’a le plus plu, c’est ce détachement sur un sujet tendance, cette remise de l’église au centre du village : il n’y a pas d’un côté les bonnes ruptures qui font grandir, et de l’autre les mauvaises ruptures. Il n’y a pas non plus le culte de la rupture comme début d’une nouvelle vie (forcément mieux). Il y a juste la rupture en tant que telle : ce qu’elle est, ce qu’elle signifie. Et la possibilité pour tout à chacun de continuer une vie où l’on s’accroche aux moments de joie qui restent à vivre, si on en est capable.



Je ne comprends donc pas les critiques de Madame Figaro ou Elle ou tous les autres magazines féminins qui ont des unes du type « Rompre pour être heureuse », je pense très sincèrement que l’ouvrage n’a pas été lu, ou alors on n’a pas du tout lu la même chose :







Je me reconnais plus dans l’interprétation qu’en a fait Libération :







Bref, un essai qui arrive à point nommé pour contrer la déferlante assommante des dernières années en développement personnel bidon et superficiel.



Jo la Frite


Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Vivre autrement

Ces entretiens reprennent plusieurs thèmes abordés dans d'autres ouvrages, notamment "Ruptures". Et le questionnement sur le mal-être dû au confinement et au Covid paraît maintenant obsolètes . Il se comprenait très bien en 2020 mais plus maintenant. Il en reste des réflexions qui peuvent encore être pertinentes actuellement, mais la présentation sous forme d'entretiens ne me semble plus adaptée. Bien entendu, Claire Marin reste une philosophe dont les questionnements sont essentiels à la compréhension de notre époque.
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Rupture(s)

J'ai lu un livre essentiel.

J'en retire une conception de la rupture envisagée comme un réflexe psychique de survie, l'occasion d'un renouveau.

Bien sûr, la rupture - perte d'un être cher, maladie grave, amour brisé - est arrachement, souffrance et perte. Mais elle est aussi découverte personnelle de soi, accueil de l'imprévu, rencoutre du hasard qui souvent nous révèle un nous-même autre.

La force tranquille d'une réflexion mûrie anime une des meilleures philosophes contemporaines. Claire Marin déploie une pensée nourrie à plusieurs sources éloquentes. J'en cite quelques unes : Anne Dufourmantelle, Henri Bergson, Winnicott, Antoine Wauters, Catherine Malabou, Charles Juliet, Henri Michaux, Mario Muller-Collard.

Son inspiration éclectique étaye un propos fluide sur l'effet des grands bouleversements de la vie. Les mots coulent, limpides, articulés dans une construction alerte, fondée sur les événements "courant" d'une existence que nous aimerions planifiée et qui souvent se dérobe à nos certitudes et croyances, parce que rien n'est écrit, rien n'est joué d'avance.

Claire Marin allie connaissance et talent littéraire, soucieuse d'aider à mieux comprendre ce qui nous meut, nous émeut et nous entrave.

Avec elle, je prends le risque de vivre et de faire le pari des joies possibles.



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