Six mois par an de
Clara Duarte, une histoire d'amour lesbienne qui vous réchauffera le coeur !
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Parfois, dans ce monde étrange, deux personnes sans importance se rencontrent et vivent des choses extraordinaires que personne ne voit, mais elles les vivent quand même.
Ce que nous perdons en cours de route ne disparaît pas…Perdre des êtres chers, c’est pire que se perdre soi-même.
La vie n’a jamais de fin. La mort n’est qu’une courte interruption.
Les météorites, c’est comme tomber amoureux, ça a quelque chose de magnifique et de désagréable à la fois.
Elle m’a souri. J’ai essayé de ne pas l’admirer, mais, quand elle souriait comme ça, j’avais l’impression d’avoir gagné un cadeau, un truc important, comme toute une boîte de Phoskitos.
J’aime bien penser que le monde est un immense alignement de dominos.
Ro.
Son nom m'a bouché les oreilles, a rampé sur les murs, il est apparu sur l'étiquette de la bouteille d'eau. Il était dans la signature du tableau au mur. Il se superposait aux menus de la cafétéria. j'ai senti des fourmis monter le long de mes doigts, mais je n'ai pas regardé mes mains qui serraient encore le cactus. Les lettres s'inscrivaient sur mes nerfs et s'insinuaient sur ma peau et mes membres comme une plante grimpante : Ro. Ro.
Je m’appelle Haneul Hong. Hong Ha Neul, mais ça n’a pas d’importance.
Quand j’avais huit ans, en CE2, notre prof de maths m’a appelée Anul.
Au début, ça ne me dérangeait pas, mais très vite les autres ont commencé à
me surnommer Anus. En classe, ils laissaient des portraits de moi sur mon
bureau. Ils n’avaient aucune originalité : la plupart remplaçaient mon visage
par une paire de fesses, mais certains avaient l’esprit plus créatif. Manuel
Perea, par exemple, avait dessiné des fesses à la place de mes pieds. Je me
demande bien ce qu’est devenu ce génie méconnu.
Un jour, pendant l’appel, j’ai pris une grande inspiration et j’ai déclaré à
tout le monde :
— On prononce Hanoul Hong, madame.
La prof a levé la tête et m’a regardée comme si elle ne m’avait jamais
vue.
— Nous ne prononçons pas les « h », ici.
Elle a continué à m’appeler Anul. Petit à petit, la blague a cessé d’être
drôle. À douze ans, j’étais officiellement Anus dans tout le collège. Tout le
monde l’écrivait comme ça. Ce n’était même pas ironique : certains
pensaient vraiment que c’était mon prénom.
C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que je pouvais choisir mon prénom,
et le premier qui m’est venu, c’est Hana. Ça m’évoquait une personne
intéressante. C’était facile à prononcer et plus personne ne m’appellerait
Anus ou Aneoul, juste Hana.
"- C'est ce que je me dis tous les jours : Elle est chouette, Hana, mais il lui manque un nombril, la tuberculose. Bref. Elle a des défauts. "
Ne force pas. Il te reste un neurone. Laisse le vivre.