Mon cœur se serre. Maintenant que j’approche de ma destination, l’appréhension m’envahit et se traduit en une boule de plomb au fond de mon estomac.
Tu vas avoir ce stage, il est fait pour toi et pour personne d’autre ! Tu vas cartonner à l’entretien !
Je tourne à gauche et emprunte la route de terre qui redescend en pente légère. Les cailloux rebondissent contre ma carrosserie dans un petit fracas. Les arbres ont gagné en intensité et les ombres que je trouvais rigolotes sont maintenant floues, presque menaçantes.
La végétation est si dense qu’elle déborde sur la route. Enfin, la voie s’élargit et je vois apparaître les toits des premières maisons.
Voilà, je suis dans le village de Greyclaw.
Une femme s’avance dans la cuisine d’une démarche de rhinocéros, ses grosses cuisses moulées dans un pantalon noir que la pluie a rendu scintillant. Au-dessus, s’ajoute une bedaine qui lui donne l’air de cacher un tonneau sous son pull. Le visage rougi par la fraîcheur du temps, ses traits n’en sont que plus grossiers: surmontant un nez en forme de pomme de terre, ses petits yeux noirs paraissent aussi nerveux que ceux d’un furet pris dans les phares d’une voiture.
Très bien, dit-il. Mais est-ce que tu as une idée de comment on va apporter des réponses à toutes ces questions ? Parce que yen a pas mal, et ça va nous demander du tact, de la discrétion… en bref, toutes ces choses qu’on n’est pas doué pour faire, tu vois?
Ce que certains savaient, c’est qu’elle était discrète, qu’elle ne se mêlait pas aux autres groupes et qu’elle vivait chez sa tante avec son jeune frère depuis la mort de leur mère. Mais ce que tout le monde savait, c’était que Dawne était présidente du club des Chasseurs de Mystères.
Il se mit à agiter la main dans sa direction. Dawne lui saisit le bras.
- Arrête de gigoter comme un asticot ! Elle va nous prendre pour de crétins !
- Elle est habillée en vampire ? reprit Roman. Ça lui va très bien.
De loin, Leotta répondit au signe de Mortimer avec gentillesse et découvrit ses petits crocs dans un sourire. Dawne sentit sa gorge se serrer.
C’est vrai qu’elle ressemble à un vampire, poursuivit Mortimer, en laissant tomber sa main.
Avec son teint pâle et ses cheveux noirs, ses lèvres rouges et ses habits sombres, il n’y avait pas de doute. Son regard était plus profond et brillant que jamais grâce au trait d’eye-liner qui le soulignait.
Elle eut tout juste le temps de plonger pour éviter la boule de feu qui heurta la maison et l’embrasa dans une étincelle. Dawne se releva, le corps tremblant, ses mains pataugeant dans la poudreuse. La brulure de sa poitrine s’était faite plus déchirante, mais elle était bien trop occupée à chercher ses compagnons pour se soucier de ça maintenant.
Vous êtes de mèche avec la sorcière ? Demanda prudemment Mortimer.
De mèche ? Moi ? S’emporta la voix d’Oscar von Hawk à travers la porte. Sachez, Monsieur que je ne suis de mèche avec personne ! On m’a agressé et réduit dans ce placard après que j’aie tenté de me défendre ! Vile cabosse ! Vieux chiffon ! Elle a brisé mon ami.
Elle était une jeune fille de bientôt dix-sept ans, née pendant un mois rouge d’automne et tout chez elle rappelait le froid d’octobre: de sa peau pale aux petites taches de rousseur, jusqu’à ses cheveux d’un blond glacial, étalés sur sa tête et son front comme un paquet de feuilles mortes.
Elle eut tout juste le temps de plonger pour éviter la boule de feu qui heurta la maison et l’embrasa dans une étincelle. Dawne se releva, le corps tremblant, ses mains pataugeant dans la poudreuse. La brulure de sa poitrine s’était faite plus déchirante, mais elle était bien trop occupée à chercher ses compagnons pour se soucier de ça maintenant.
Qui je suis ? Qui je suis ? Bigre ! Sachez que je suis le grand maitre de ces lieux, Lord Oscar von Hawk, récemment condamné à habiter le placard de ma salle de musique. Vu que vous êtes déjà entrés chez moi sans permission, je juge qu’il est trop tard pour vous inviter. Et comme je suis enfermé ici, je ne peux pas non plus vous chasser à coups de pied aux fesses. Je me contenterai donc de réitérer ma demande, à savoir : Pouvez-vous m’ouvrir ?