Je ne suis pas une adepte des témoignages mais quand Jean-Christophe Portes m'a contactée en me parlant du livre qu'il à aider Colette Brull-Ulmann à écrire,"Les enfants du Dernier Salut", je dois l'avouer, il a attisé ma curiosité et je le remercie très sincèrement.
Il y a des témoignages qui vous prennent au tripes, des témoignages qui font monter des sentiments indescriptibles, des sentiments puissants....
Ce livre est un de ceux-là. Madame Ulmann a écrit ce livre en voulant rendre hommage à Claire Heyman... c'est un "pari" réussi, sur tous les points.
Dans ce témoignage nous retrouvons Colette,22ans, étudiante en médecine. Nous sommes en 1942 et Colette... est Juive. Elle travaille à l'hôpital Rothschild de Paris. C'est plutôt l'antichambre de la mort puisque les Juifs qui passent par cet établissement sont envoyés dans les camps de la mort... Face à une telle horreur, Colette intègre un réseau d'évasion qui permet aux enfants d'échapper à la déportation...
Il faut savoir que ce réseau n'a fait l'objet D'AUCUN ouvrage d'historien, faute de traces écrites... Ce n'est PAS un témoignage CHOC qui va vous bouleverser et hanter vos nuits... il y en eu beaucoup, c'est LE témoignage de Colette qui nous explique la montée en puissance des Allemands et qui nous parle de ce réseau qui à sauvé des centaines d'enfants Juifs.... Colette est aujourd'hui la dernière mémoire de ce réseau d'évasion. C'est le livre d'une femme courage, une femme extraordinaire qui a consacré sa vie au enfants !!
À DÉCOUVRIR !
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Colette Brull-Ulmann est une ancienne pédiatre, résistante, née en 1920 dans une famille juive de la bourgeoisie parisienne. Elle nous raconte d'abord son enfance confortable dans une famille non-pratiquante où être juif, même si on sait ce que c'est, n'a aucune importance. Adolescente, à l'occasion d'un stage en hôpital, lui vient sa vocation. Elle sera médecin, pour les enfants, en Afrique. La vie, le destin vont infléchir son choix et la lancer dans un combat extrêmement difficile.
Dès 1938, son père lui ouvre les yeux sur les pogroms, le nazisme et les dangers qui les menacent mais dont elle se persuade qu'ils n'arriveront pas. Puis il y a la guerre, la drôle de guerre, pas si drôle que ça... L' Occupation et la peur quotidienne, à chaque minute du jour et de la nuit. Et malgré ça, de par ses études et son internat à l' hôpital Rotschild, confrontée à la brutalité, l'injustice, la cruauté des nazis, l'indifférence ou la complaisance de certains, bien qu'elle-même en danger et bien que son père soit détenu à Drancy, elle va participer sans l'ombre d'une hésitation à une filière d'évasion des enfants juifs de cet hôpital.
Aucun travail d'historien n'existe sur ce réseau. Les dirigeants, les participants n'ont pas laissé de traces écrites, ils sont retournés à leurs vies d'avant (pour ceux qui n'ont pas été déportés ) comme si de rien n'était à la fin du conflit. Sans rien réclamer, sans se glorifier contrairement aux résistants de la 25e heure.
Suite à la rafle du Vel d'Hiv et à celle plus cruelle encore des enfants de l'orphelinat Rotschild, elle devine l'existence du réseau. Ses réactions transparentes aux membres de celui-ci vont l'y faire entrer pendant un certain temps avant de l'obliger à basculer dans la clandestinité totale. Clandestine dans Paris jusqu'à la Libération. La couardise de certains, la pourriture morale d'autres mais aussi le courage, le désintéressement de beaucoup.La stupidité aussi bien côté collabo que résistance (la bêtise de la réaction dogmatique d'un maire va vous choquer autant que moi), la faim, le froid, le deuil infaisable... au travers de tout cela, c'est le portrait d'une femme exceptionnelle.
Colette Brull-Ulmann a été décorée de la Croix de Guerre par le Général de Gaulle et de la Légion d'honneur par Emmanuel Macron en 2016.
Un ouvrage historique qui se lit comme un roman entre émotion et suspense, un livre salutaire à lire de toute urgence.
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Ce témoignage de Colette Brull-Ulmann se lit comme un roman inspiré de faits réels. Il ne faut vraiment pas buter sur ce terme de témoignage car l’écriture est fluide et addictive, et c’est le récit d’une vie sur la base de souvenirs anciens.
J’ai été dès les premières pages captivée par l’histoire de Colette. Je dois avouer que cette période de l’histoire me passionne particulièrement et chaque nouvelle lecture me fait découvrir de nouveaux faits qui se sont déroulés durant cette période sombre.
En 1942, Colette a 22 ans et fait des études de médecine car elle veut devenir médecin pédiatre. Son statut de juive va être une barrière pour trouver un travail mais elle va cependant réussir à se faire embaucher à l’hôpital Rothschild de Paris. Mais ce dernier est l’antichambre de l’enfer puisque les malheureux qui y passent finissent déportés avec toute leur famille dans des wagons bondés vers la Pologne ou l’Allemagne.
J’ai découvert ici la vie de cette femme, résistante, à la volonté farouche de sauver tous les enfants qu’elle pourrait de ce terrible destin qu’était la déportation pour finir, entre autres, malheureusement, on le sait maintenant, pour la plupart, gazés ou morts de dénutrition au travail forcé. Et c’est Claire Heyman qui va la guider vers ces exfiltrations où ils effacent la vie des enfants sauvés pour leur en créer une nouvelle.
Colette avait également un père admirable et elle aura œuvré aussi à ses côtés. Avec son père et sa mère, ils vont se démener pour sauver d’abord les plus jeunes de la famille mais aussi venir en aide à d’autres juifs poursuivis par les Nazis et les pétainistes.
Ce témoignage est aussi un hommage à Claire Heyman qui fut l’instigatrice de ce réseau d’évasion.
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Court mais néanmoins poignant témoignage de la dernière survivante du réseau clandestin qui, entre 1942 et 1944, au sein de l'hôpital Rothschild de Paris, alors centre annexe du centre de détention de Drancy, mit un point d'honneur malgré la hiérarchie, malgré les risques, malgré les contrôles, à écarter des enfants juifs de leur inéluctable destin, à savoir la déportation vers les centres d'extermination de l'Est. Au travers de l'histoire personnelle de Colette, étudiante et interne en médecine de 22 ans, le lecteur entre dans une réalité glaçante au sein de laquelle le plus mauvais de l'homme s'exprime, mais aussi le meilleur. On suit donc avec intérêt les souvenirs de Colette sur cette période, souvenirs faits de peurs, d'amertume, mais aussi de joie d'avoir pu contribuer à en sauver quelques-uns ! Les têtes de ce réseau n'ayant jamais témoigné de leurs héroïques exploits, ni dressé de liste des enfants ainsi sauvés de la barbarie, ce livre se veut une juste reconnaissance de leur engagement. Pour ne pas les oublier ! Et pour, globalement, ne jamais oublier que le pire est toujours possible dès lors que certains s'arrogent le droit de contraindre, d'opprimer, d'humilier une minorité, quelle qu'elle soit !
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texte très simple, on survole cette periode de l'histoire, les 100 prem!ères pages sont sur l'enfance, les etudes et la famille de l'heroine. Les details sur la condition des juifs, l'etoile jaune, le vel d'hiv, les deportations.. tout est survolé, le thème principal du sauvetage de ces enfants par l'heroine ne demarre qu'à la 165 ème page sur 250 !! Thème pourtant interessant qui aurait pu être bien mieux developpé. Rien de passionnant.
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Un très beau et intéressant témoignage de cette femme qui a été pendant la seconde guerre mondiale étudiante en médecine puis interne à l’hôpital Rothschild à Paris. Seul hôpital où elle avait le droit de continuer son cursus médical et pour cause, Colette Brull était juive. A cette époque l’hôpital Rothschild sert d’antichambre aux camps de la mort...
Grâce notamment à une assistante social de l’hôpital, Claire Heyman, il va se monter un réseau d’évasion, notamment pour les enfants hospitalisés afin qu’il ne soit pas renvoyé auprès de leurs parents dans les camps de la mort.
Colette Brull raconte les succès de ce réseau d’évasion mais aussi les échecs, les difficultés, la dure réalité de la résistance avec la peur et la fuite parfois nécessaire.
Colette était le dernier membre vivant de ce réseau dont on a très peu entendu parlé car les principaux impliqués n’ont que rarement témoigné. Elle nous raconte ici son quotidien de l’époque et son parcours pour devenir pédiatre mais elle rend aussi hommage aux autres personnes ayant participé à ce réseau d’évasion.
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Un récit très interessant qui m’a permis d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de l’hôpital Rothschild pendant l’occupation et sur ce réseau inconnu pour moi jusque là. C’est bien écrit et il y a une bonne balance entre le récit de la vie quotidienne à l’époque, de la condition des juifs et notamment des étudiants en médecine juifs, et le récit des quelques actions de résistance que Colette a pu mener.
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Ce roman est le témoignage de Colette Brull-Ulmann. Avec l'aide de Jean-Christophe Portes, elle revient sur un moment tellement fort de sa vie qui est la Seconde Guerre Mondiale.
En 1942, Colette est étudiante en médecine à l'Hôpital Rothschild. Cet hôpital est en réalité une sorte de "prison". Les juifs y sont placés pour "être remis sur pieds" et ensuite ils sont transférés dans les camps.
Dans cet hôpital, Colette, qui deviendra pédiatre, va alors intégrer un réseau d'évasion qui consiste à faire évader des enfants, mais aussi à truquer les registres et à déclarer le décès des nourrissons, justement pour éviter qu'ils soient livrés aux mains des Allemands.
Un certain nombre de personnes dans cet hôpital va essayer de protéger au mieux ces enfants mais aussi des adultes.
Avec ce roman, j'ai pris une grosse claque. Il est tellement fort et poignant. Après la lecture de certains passages, j'ai dû faire une pause. Ce témoignage m'a bouleversé, décontenancé.
Je vous conseille vraiment ce roman. Il ne laisse pas indifférent.
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Un beau roman d'une histoire vraie Colette jeune fille juive intelligente boulimique de lecture traversant plusieurs périples dramatiques avec sa famille de part la situation qui se corse inévitablement sous le régime de Vichy pendant la deuxième guerre mondiale. Elle porte l'étoile jaune et est devenue interne à l' hôpital Rothschild à 22 ans. Elle participera au péril de sa vie au sauvetage de deux enfants. Une histoire poignante qui retrace cette sombre période et de douleur quand elle relate la petite Danielle qu'il n'ont pu sauver à temps. Son père lui même interné à Drancy, la séparation d'avec ses frères et sœurs, son quotidien ses aspirations font de ce livre un très beau témoignage.
Née le 18 avril 1920, Colette Brull-Ulmann travaille en 1942 comme interne à l’hôpital Rothschild, devenu une annexe du camp de Drancy, auprès d’enfants juifs destinés à la déportation. Elle participe à la mise en place d’un réseau permettant, au moyen de faux certificats de décès, d’évacuer clandestinement ces enfants pour qu’ils soient accueillis dans des familles ou des institutions. Le 1er avril 1944, elle quitte l’établissement pour rejoindre la Résistance au sein du réseau « Goélette ». Sous le pseudonyme de « Leduc », elle œuvre en qualité d’enquêteur au sous-réseau « Fléau » en espionnant les Allemands pour les services secrets de la France libre, en soignant les parachutistes et en participant à la libération de la ville de Paris. Au titre de ces actions, elle se voit attribuer la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile d’argent.
Récemment elle reçu le grade d’officier dans l’ordre national de la Légion d’honneur par le président de la République monsieur Macron.
Co écrit avec @jeanchristopheportes. .
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Un sacré claque.
A lire absolument.
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