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4.5/5 (sur 7 notes)

Nationalité : Luxembourg
Né(e) à : Timișoara , le 13/10/1963
Biographie :

Corina Ciocârlie ( née le 13 octobre 1963 à Timișoara , Roumanie ) est journaliste et critique littéraire.
Elle a étudié la linguistique et la littérature roumaine à l'Université de Bucarest .
Corina Ciocârlie rédige des critiques littéraires pour l'hebdomadaire Le Jeudi , coordonne le supplément spécial Tageblatt Livres/Bücher et collabore aux Éditions Phi .

Le 11 novembre 2010 , elle a reçu le Prix ​​du livre luxembourgeois au Casino Luxembourg - Forum d'art contemporain , créé cette année-là par les Éditions Ultimomondo .

Source : Wikipedia
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Bibliographie de Corina Ciocarlie   (2)Voir plus

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque tu te mettras en route pour Ithaque
souhaite que long soit le chemin
et riche de péripéties, riche d'enseignements.

Constantin Cavafy, Ithaque
(cité p. 209)
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S'il avait dû en fournir un exemple, un seul, il aurait pu choisir Balcic, car qu'y a-t-il de plus mouvant, de plus bigarré que ce concentré des Balkans – un village roumain flanqué de moulins turcs près de la frontière bulgare – sur lequel viennent se superposer, dans une improbable décalcomanie, le soleil africain, les jardins anglais et l'éclat nordique d'une reine (Marie) pas comme les autres, que ses contemporaines essayaient, en vain, d'imiter ?

(Une féerie au bord de la mer Noire, p. 59)
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En 1935, lorsque son livre sur Bucarest paraît, Paul Morand n'est pas encore en poste (il sera nommé ambassadeur de France 1942), mais il a déjà voyagé en Roumanie avec sa femme – Hélène Chrissoveloni, princesse Soutzo –, qui en est originaire. En décrivant cette « capitale d'une terre tragique où tout finit dans le comique », le globe-trotter n'oublie pas d'évoquer en contrepoint le palais de la reine, au bord de la mer Noire [à Balcic].
(p. 59)
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Sur la souffrance, ils ne se trompaient jamais,
Les vieux Maîtres : comme ils comprenaient bien
Sa place dans la vie humaine, et qu’elle se produit
Pendant que quelqu’un d’autre est en train de manger ou d’ouvrir une fenêtre ou bien de passer avec indifférence ;
Et tandis que les vieux attendent pieusement, passionnément,
La naissance miraculeuse, qu’il faut toujours qu’il se trouve
Des enfants qui ne souhaitaient pas spécialement qu’elle arrive, en train de patiner
Sur un étang au bord de la forêt.

Ils n’oubliaient jamais
Que même l’horrible martyre doit suivre son cours
N’importe comment, dans un coin, quelque lieu en désordre où les chiens continuent à mener leur vie de chiens, et le cheval du tortionnaire
Frotte son innocent derrière contre un arbre.

Dans l’Icare de Bruegel, par exemple : comme tout se détourne
De la catastrophe sans se presser ; le laboureur a pu entendre
Le floc dans l’eau, le cri de désespoir,
Mais pour lui ce n’est pas un échec important, le soleil brillait
Comme il devait sur la blancheur des jambes disparaissant dans l’eau verte,
Et le coûteux, le délicat navire qui avait dû voir
Quelque chose de stupéfiant, un garçon précipité du ciel,
Avait quelque part où aller et poursuivait tranquillement sa course.

***

W.H. Auden, Musée des Beaux-Arts (1940)
(cité p. 190)
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Dans cette cartographie de l'errance amoureuse, les lignes de fuite convergent vers un même point de chute, représenté par Brueghel sur cette fameuse toile [Icare] dont une copie se trouve aux musées royaux des Beaux-Arts de Belgique – rue de la Régence numéro 3, juste en face du boulevard du Régent, où Arthur Rimbaud flânait en rêvant d'Aden, de Sahara ou «d'incroyables Florides ».
(p. 194-195)
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Plus tard, s'il choisit de vivre à deux pas du Panthéon, Cioran se gardera bien de participer à la vie mondaine et littéraire – une foire aux vanités qu'il ne méprise pas, mais qui le laisse indifférent : « Marcher dans une forêt entre deux haies de fougères illuminées par l'automne, c'est cela un triomphe. Que sont à côté les suffrages et les ovations ? »
(p. 120)
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En 1937, Cioran part pour Paris, envoyé comme boursier de l’Institut français. Très vite, ce cadeau inespéré commence à lui sembler empoisonné : « Dès qu’on se met au diapason de la ville, on est perdu. » Boulevard Saint-Germain, les blessures narcissiques ne guérissent jamais, car il « n’y a rien qui ressemble tant au néant que la gloire à Paris ». D’entrée de jeu, ce « provincial dans l’âme » sait qu’il s’est trompé de destination, mais il est trop tard pour faire marche arrière.
Dans l’espoir d’oublier son forfait, Cioran parcourt régulièrement la France en vélo et couche dans les auberges de jeunesse. Durant l’été 1947, arrivé dans un village près de Dieppe, il s’emploie sans grande conviction à traduire Mallarmé en roumain, mais un beau matin, il décide brusquement d’en finir avec sa langue maternelle. Écrire uniquement en français lui apparaît comme un impératif majeur. Le lendemain il regagne Paris et se met à l’œuvre sur-le-champ. Il termine très vite la première version du Précis de décomposition et la montre un ami dont le jugement est loin d’être encourageant : « Ça fait métèque. Il faut tout reprendre. » Cioran est déçu et furieux, mais il décide de suivre rigoureusement le conseil. Ayant connu un Basque, « spécialiste de la langue ancienne et fanatique de l’imparfait du subjonctif », il se paye le luxe d’écouter à longueur de journée ses tournures superbes et démodées.

(pp. 115-116)
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Mircea Cărtărescu qui est un bâtisseur de romans–mondes, archétypaux et oniriques, foisonnants et inquiétants, a fait [de la Maison du Peuple à Bucarest] plus qu'un décor, un véritable personnage de sa trilogie Orbitor.
Avec ses 1100 pièces réparties sur 12 étages et une surface brute de 365 000 m², ce colosse de style néo-classique né de la mégalomanie du couple Ceaușescu est depuis 1984 le second plus grand bâtiment administratif au monde, après le Pentagone.

(Un colosse de marbre, p. 175)
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Bruxelles

Plates-bandes d’amarantes jusqu’à
L’agréable palais de Jupiter.
– Je sais que c’est Toi qui, dans ces lieux,
Mêles ton bleu presque de Sahara !

Puis, comme rose et sapin du soleil
Et liane ont ici leurs jeux enclos,
Cage de la petite veuve !…
Quelles
Troupes d’oiseaux, ô ia io, ia io !…

– Calmes maisons, anciennes passions !
Kiosque de la Folle par affection.
Après les fesses des rosiers, balcon
Ombreux et très bas de la Juliette.

– La Juliette, ça rappelle l’Henriette,
Charmante station du chemin de fer,
Au cœur d’un mont, comme au fond d’un verger
Où mille diables bleus dansent dans l’air !

Banc vert où chante au paradis d’orage,
Sur la guitare, la blanche Irlandaise.
Puis, de la salle à manger guyanaise,
Bavardage des enfants et des cages.

Fenêtre du duc qui fais que je pense
Au poison des escargots et du buis
Qui dort ici-bas au soleil.
Et puis
C’est trop beau ! trop ! Gardons notre silence.

– Boulevard sans mouvement ni commerce,
Muet, tout drame et toute comédie,
Réunion des scènes infinie
Je te connais et t’admire en silence.

Arthur Rimbaud
(cité p. 189)
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Le secret du docteur Honigberger est avant tout celui d'un quartier et d'une ville dont la guerre et la folie totalitaire s'apprêtent à faire table rase : le Bucarest des années 1930, que l'on surnomme encore le Petit Paris, « luttant contre le destin ». Mircea Eliade en fait le territoire privilégié de ses nouvelles fantastiques, placées pour la plupart dans un triangle des Bermudes reliant par toutes les ficelles dont dispose la fiction les vieilles rues de Mântuleasa et Popa Soare au bulevard Pache Protopopescu.
[...]
Le mystère s'épaissit grâce à l'imprécision topographique – et les passionnés de géographie littéraire s'appliqueront en vain à trouver cette adresse mythique [la rue S...] dans un guide de Bucarest des années 1930. Chez Mircea Eliade, les maisons des boyards « du bon vieux temps », flanquées d'acacias et de châtaigniers, surveillées par des nains de jardin en faïence, sont des portes d'accès à un territoire caché, sinon interdit au commun des mortels.

(Bucarest, les vieux quartiers, pp. 53-55)
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