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3.1/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Corinne Reignier vit et travaille dans la presqu’île guérandaise. Le Portrait d’Iris est son premier roman.

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Au cours d’une garden party, nous sommes tombées amoureuses simultanément, elle d’un séduisant fils de planteur et moi d’un diplomate plus âgé, très érudit et charmant, tous deux en partance pour les Indes. Les demandes en mariage ont rapidement suivi. Bien sûr, nos parents furent catastrophés et nous mirent en garde, arguant que là-bas, les hommes de notre condition étant trois fois plus nombreux que les femmes, cette précipitation n’était pas un gage d’amour. On nous prédit le mal du pays et toutes sortes de maladies épouvantables. Mais nous avons tenu bon. À l’époque, Clarisse et moi nous voulions anticonformistes mais, au fond, nous n’étions que d’indécrottables romantiques piquées d’exotisme.
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Ce furent d’abord les actrices et autres “girls” que fréquentait Daniel qui posèrent pour elle, parées de leurs costumes de scène, icônes barbares, lisses et diaphanes, serties d’or et de cou-leurs. Puis très vite, par l’entremise de l’auteur enthousiaste, toute une catégorie de femmes fortunées, lassées des mouvements d’avant-garde qui les défiguraient, se mit à réclamer les portraits d’Ava Harper.
Et tandis qu’épouses respectables, maîtresses choyées et autres célébrités faisaient le siège de l’atelier, les rumeurs les plus fantaisistes commencèrent à courir sur l’Américaine.
À trente-quatre ans, Ava comptait parmi les femmes les plus belles et les plus élégantes de Paris. Pourtant, elle fuyait les mondanités et on ne lui connaissait pas d’amant. Ces singularités paraient son indéniable talent d’une aura de mystère et attisaient la curiosité de ceux qui n’avaient pas encore pu l’approcher autant que son obscur passé prêtait aux conjectures.
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À trente-neuf ans, Daniel Lenoir passait pour un des auteurs les plus prolifiques et les plus doués de sa génération. Issu d’une famille de comédiens et d’intellectuels désargentés, il s’était essayé très tôt au théâtre, au début sans grand succès. Après une jeunesse houleuse et les années de guerre dont il ne parlait jamais, son quo-tidien avait pris un tour facile et prospère quand le public, avide d’amusement, avait enfin plébiscité ses comédies. L’auteur avait mûri, affiné son style et, puisqu’il était urgent de vivre après le massacre, puisque l’audace et le parti de rire remplaçaient la peur et les restrictions, ses personnages truculents, empêtrés dans d’ir-résistibles quiproquos, enchantaient les spectateurs et séduisaient jusqu’aux critiques qui invariablement l’encensaient.
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Elle savait que la mauvaise humeur de Daniel ne durerait pas. Il en avait vu d’autres. Depuis le début, et en dépit de son attitude déconcertante, il était amoureux d’elle, d’un amour qu’elle supposait indéfectible.
Leur rencontre remontait à presque deux ans. Un vernissage dans le Marais où elle avait trouvé refuge, un soir d’orage. Elle grelottait dans sa robe d’après-midi trempée. Il l’avait raccompa-gnée à son hôtel et l’avait invitée à dîner. Elle avait refusé, ainsi que les quatre soirs suivants.
Sans doute la détresse que Daniel devinait sous la solitude et la réserve un peu hautaine de l’Américaine flattait-elle ses instincts chevaleresques. Doté d’un tempérament optimiste et conquérant, il finit par l’apprivoiser.
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Dans le silence pesant qui s’était installé, Ava songea à sa mère, cette femme du monde délicieusement fantasque dont le rire étincelant agrémentait autrefois le petit déjeuner familial. Au moment de mourir, son père qui ne s’était jamais consolé de l’avoir perdue si jeune, ne cessait de répéter combien Ava lui ressemblait. Toutes deux partageaient, disait-il, “une beauté lumineuse et une vision poétique du monde”. Comme il se trompait ! Jamais, ô grand jamais, l’inoffensive Marjorie n’aurait ainsi livré un membre de la famille à la vindicte publique !
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Les années et un début d’embonpoint avaient estompé les traits énergiques de la femme mais elle avait conservé intacts un teint de pêche et l’éclat de ses grands yeux gris en amande dont la clarté captait immédiatement l’attention. Sa chevelure sombre, striées d’argent, était rassemblée en un curieux chignon rond sur le somment de sa tête, dégageant son front haut. Elle portait une ample tunique de crêpe noir parsemée d’un motif de roses blan-ches, un pantalon bouffant et des mules orientales, ainsi que quan-tité de bijoux sonnants, d’argent et d’onyx.
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C’était le genre d’homme qui devait se sentir partout chez lui, qui plaisait aux femmes et pour lequel luxe et réussite allaient de soi. Dimitri s’était surpris à l’envier, quoiqu’il eut depuis longtemps perdu ses illusions. Il se maintenait artificiellement à la frange d’une vie qu’il n’aurait jamais dû goûter, qu’il n’aurait jamais dû convoiter.
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Elle écrivait à la chaîne des romans policiers élégants et efficaces dont l’action se situait principalement aux Indes – raison pour laquelle Ava ne les lisait pas. Quant à Daniel, il vouait un véritable culte à la romancière, ce qui laissait présager d’autres échanges passionnés.
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Ta vie est hermétique, trop tragique. Sans amant, ni porte qui claque, rien à faire. Tu n’es pas du tout dans l’époque, chérie… même si tu manies bien le mensonge.
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« Il y a des moyens d’en finir plus efficaces et qui ne dérangent personne. »
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