Daniel Angot

La cité médiévale de Guérande a un je-ne-sais-quoi d'insolite durant cinq jours. Personne ne s'y promène, des bourrasques de vent apportées par la tempête Xynthia ont découragé les habitants de sortir. Excepté Germaine Lethiec qui navigue, quel que soit le temps, entre sa modeste maison, la demeure de son amie et la collégiale Saint-Aubin où elle se rend régulièrement pour prier. Sa silhouette courbée sous les éléments, ombre fugitive, disparaît dans les brumes épaisses et glaciales des rues.

Cinq jours pendant lesquels un drame se déroule à l'intérieur de la pierre d'un hôtel particulier de la rue du Tricot, propriété de la richissime vieille dame Agathe de Villepreux, veuve de Joseph. Elle y vit seule, sa famille l'a abandonnée depuis plusieurs années.

Avant de mourir, Joseph de Villepreux lui a fait promettre de distribuer leur fortune à leurs héritiers à condition qu'ils le méritent par une vie irréprochable. L'héritage devrait revenir à Paul époux de Berthe, fils du frère de Joseph, à Xavier et Isabelle, enfants de la sœur de Joseph et peut-être à Germaine Lethiec, l'amie d'Agathe, la seule à lui apporter un peu de réconfort.

Comment respecter sa parole donnée à Joseph de Villepreux puisqu'elle n'a plus de relation avec ses neveux ? La vieille dame octogénaire ne manque pas d'imagination, aussi a-t-elle besoin de son amie pour mener à bien son plan.

J'ai adoré ce livre bien écrit, aux superbes réparties pleines d'humour des personnages entre eux. Sous des dehors légers, l'auteur nous offre toute une palette de comportements humains où le paraître, souvent trompeur, n'a rien à voir avec l'être. Sous sa plume, les pierres de Guérande intra-muros arborent fièrement des siècles de leur histoire, indifférentes au temps qui passe, aux pluie, vent et soleil.

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Ce livre est obsolète. il s'agit d'une première version resté dans la bibliothèque d'Èdilivre depuis 2008. il sera réédité complété (380 pages au lieu de 190) prochainement chez un autre éditeur.
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« Comme ancien fonctionnaire de police, j'ai déjà relevé plein de qualités. Qu'il soit question des dialogues entre flics, du caractère des enquêteurs et de la description des services (notamment dans les rapports hiérarchiques), tout me paraît parfaitement crédible, ce qui n'est pas toujours le cas dans les romans policiers. Par ailleurs, l'intrigue est bien menée et les rebondissements bien venus. Mais ce qui donne encore plus d'épaisseur à l'histoire, c'est la connaissance du milieu créatif, qu'il s'agisse des artistes peintres (Delphine ou même Sophia), des galeries d'expositions et de leurs profiteurs. L’incursion dans le Louvre est assez formidable et l'atelier de Delphine très réaliste. L'illustration de la couverture colle bien au thème. Quant à l’écriture, franchement, elle n'a rien à envier aux plus grands auteurs de séries noires. Les dialogues font mouche, la psychologie des personnages et la description des lieux sont formidablement rendus. Je dirais même que la dernière partie du livre, qui n'aurait peut-être pas convaincu tous les lecteurs, est sauvée par la richesse du style. Pour moi, cet ouvrage est une totale réussite et je ne cache pas mon envie de le présenter dans un prochain café littéraire de la médiathèque. Je l'ai déjà fait pour José Giovanni et je le referai pour Daniel Angot. »