Avis sur Au-delà de la lumière à 8:15
Cette ville entière, c'est une illusion. Un mirage. Les gens y sont attirés comme des assoiffés. Ils oublient la réalité du monde qui les entoure.
Soyez sûrs, citoyens du Mondor, que ces troubles ne sauront franchir nos murs. Ces individus, animés par des croyances d'un monde qui n'existe plus, un monde dont nous avons vécu la conclusion inévitable lors de la Grande Crise, ne nuiront pas à la vie que nous nous sommes construite. Nous continuons ensemble le voyage vers l'Eternité.
- Je ne peux pas renoncer si facilement !
- Tu ne renonces pas. Tu acceptes.
- Quelle différence ?
- C'est moins triste.
Vous ne cherchez pas vraiment à la retrouver. Vous cherchez seulement à comprendre ce qu'elle était. Comment elle... Faisait ce qu'elle était capable de faire. Vous avez besoin de son pouvoir, pas d'elle.
- Vous parlez de l'au-delà ?
L'exaltation passe sur son visage.
- Le séjour des morts, l'outre-monde, le paradis, le plan astral, l'autre côté. Tu peux l'appeler comme tu veux.
- Je vous en prie. Vous êtes une scientifique. Vous ne croyez pas vraiment à tout ça.
- Pourquoi pas ? Les métamachistes meurent et reviennent à la vie comme si de rien n'était. Ils combattent dans des arènes formées de leurs souvenirs et font s'affronter les projections mentales des gens qui leur sont chers. Nous pouvons observer tout cela, dans le confort de notre propre maison grâce à l'Eurolink. Est-il vraiment plus difficile d'imaginer que nos âmes survivent à la fin de notre existence physique ? N'as-tu pas vu les choses qui te poussent à y croire, toi aussi ?
-Un verre ?
-Non merci, je déteste l'alcool.
Il hausse les épaules et n'insiste pas. Tant mieux. Ce n'est pas le goût qui me dérange, mais la sensation de perdre le contrôle. Je ne comprends pas qu'on puisse y trouver du réconfort.
Arrête de courir après l'impossible. Oublie le passé. Concentre-toi sur l'avenir.
Deux tours climatiques se dressent vers le ciel. C'est à elles que Mondor doit la pureté de son atmosphère et sa température agréable, qu'importe l'heure ou la saison. (p.15)
- Alors, où allons-nous ?
- D'après Diego, le réseau clandestin se trouve dans les grottes, du côté de la falaise.
- Tu n'as pas l'air convaincu.
- C'est jusque que... (J'hésite.) Je ne comprends pas pourquoi il m'a aidé aussi facilement.
- C'est triste.
- Pardon ?
- Que tu ne comprennes pas. Que tu t'étonnes chaque fois que quelqu'un veuille t'aider, au point de refuser systématiquement. Jusqu'au moment où tu réalises que tu n'as pas d'autre option.
Je comprends la douleur de perdre quelqu'un qui représente tout pour nous. D'être convaincu qu'il y a un moyen de le sauver, même quand tout porte à croire que non.