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Critiques de Daniel Mermet (12)
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Là-bas si j'y suis. Carnets de routes

Dix ans d'existence et plus de 2000 émissions à la radio, voilà qui, pour Daniel Mermet, valait bien d'écrire quelques carnets de route.

"Là-bas si j'y suis", c'était de la radio.

C'est, en l'an 2000, devenu un livre.

Cet ouvrage est un livre "France Inter".

Logique, "France Inter", c'est "la radio de ceux qui ont quelque chose entre les oreilles" !

Comme à son habitude, Daniel Mermet nous embarque pour un long périple, pour de drôles de rencontres, pour quelques 430 pages pleines d'intelligence, de mouvement, de tendresse et de désordre ...

Pourtant le livre n'est pas une banale retranscription de l'émission radio.

"Là-bas si j'y suis", version "pocket", est un ouvrage très personnel.

Daniel Mermet y parle un peu de lui.

Mais c'est avant tout un livre plein d'humanité tourné vers les autres.

Car la magie de "Là-bas si j'y suis", elle est là.

Elle dépasse le talent de ses journalistes.

Elle est un de ces rares moments de vie où tout le monde s'écoute.

Il ne faut pas attendre de Daniel Mermet, ni prudence, ni consensualité, ni compromission.

Le journaliste, qu'il est, est resté un homme de parti-pris et d'indignation.

Cependant jamais ni le récit, ni l'analyse ne versent dans la vulgarité, la démagogie ou la colère.

Le livre foisonne d'envolées et de phrases généreuses en images du monde d'ici et de là-bas.

Il est bien écrit.

L'on s'y plonge et l'on en revient qu'une fois y être passé, ici et là-bas ...









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Ugly : Ohmondieumondieumondieu !

L'ours en peluche et la candeur décalée de la jeune narratrice tranchent avec l'horreur de la situation. Le style est oral, la ponctuation quasi inexistante, onomatopées, répétition, vocabulaire limité: c'est bien elle que l'on entend, que l'on voit.

Et ça marche - jusqu'à un certain point, qui variera d'un lecteur à l'autre. Quand l'impression d'une certaine complaisance dans l'atroce s'impose. Quand on repense à la construction plus subtile de Journal d'un monstre (Richard Matheson), ou les jeunes personnages plus complexes de Jean Vautrin (Billy-Ze-Kick ou Bloody Mary).

Paradoxalement, les jeunes lecteurs y trouveront peut-être le plus leur compte, à la condition qu'ils sachent où ils mettent les pieds: pour une fois, la mort, la douleur et l'impuissance sont abordées sans un seul vampire!
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Post-Scriptum sur l'insignifiance

Il y a de cela une bonne poignée de lustres, j'écoutais ledit Daniel Mermet dans son émission « Là-bas si j'y suis », à la TSF comme on disait alors.



Ce livre est la transcription d'un entretien avec Castoriadis en 1996, lequel est décédé l'année suivante, sur le thème de ce qu'il appelait « la montée de l'insignifiance ».

Il disait alors, en 1996, cad il y a près de 30 ans…



« Ce qui caractérise le monde contemporain, ce sont bien sûr les crises, les contradictions, les oppositions, les fractures, etc., mais ce qui me frappe surtout, c'est précisément l'insignifiance. »



« Ce n'est pas un grand mot, et ils sont impuissants, c'est certain. La seule chose qu'ils peuvent faire c'est suivre le courant, c'est-à-dire appliquer la politique ultralibérale qui est à la mode. »



« C'est du marketing, oui. Ils n'ont aucun programme. Leur but est de rester au pouvoir ou de revenir au pouvoir, et pour cela ils sont capables de tout. »



« La principale éducation dans la politique est la participation active aux affaires, ce qui implique une transformation des institutions qui incite à cette participation et qui la rende possible, alors que les institutions actuelles repoussent, éloignent, dissuadent les gens de participer aux affaires. »



« Vous n'êtes pas libre quand vous êtes devant la télé. Vous croyez être libre en zappant comme un imbécile, vous n'êtes pas libre, c'est une fausse liberté. La liberté n'est pas seulement l'âne de Buridan qui choisit entre deux tas de foin. La liberté, c'est l'activité. »



« Aujourd'hui, dans notre pseudo-démocratie, accéder au pouvoir signifie être télégénique, flairer l'opinion publique. »



« L'imaginaire de notre époque, c'est l'imaginaire de l'expansion illimitée, c'est l'accumulation de la camelote »



Incroyable d'actualité non ? Et il en est de même de bout en bout de cet entretien.



Une question toutefois me taraude, à laquelle hélas le bon bougre ne pourra plus répondre, après l'insignifiance, la crasse, etc… à quoi pouvons-nous nous attendre ?



Si vous ne trouvez pas ce livre, vous pouvez en retrouver le texte sur le site de « Là-bas si j'y suis » à l'adresse : https://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/le-triomphe-de-l-insignifiance

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Là-bas si j'y suis. Carnets de routes

Des carnets de route déroutants...



Daniel Mermet nous ballade autour de la planète avec une langue à la fois crue et poétique, à mi-chemin entre l'investigation journalistique et le carnet de voyage intime .

Il nous offre ainsi un instantané de la planète en fin de siècle rare, précieux et bouleversant.
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Ugly : Ohmondieumondieumondieu !

Ugly, en temps normal, mange des bonbons qui font dormir, fait de la mousse qui sent mauvais avec sa bouche, n’a pas besoin de chaussures parce qu’il n’a pas de jambes, lèche son vomi, dort attaché dans le placard…



Mais Ohmondieumondieumondieu !



Il met le feu à l’appartement avec mamie dedans, il dézingue tonton (« heureusement qu’il a une moustache sinon je l’aurais pas reconnu mon Tonton. Toute sa figure c’était comme du steak tartare avec deux gros oignons blancs qui pendaient et qui étaient ses yeux »), un bébé y passe, un camarade à lui perd un bout de tête, il essaie de redémarrer papy avec les fils d’une batterie et une prise de courant, il refait le sourire du docteur… jusqu’à l’horreur finale, que je ne raconterai pas.

Tout cela est raconté par sa petite sœur, la seule vraiment normale et équilibrée de la famille.



Bon, il faut être capable de rire de tout.

Mais, avec une telle accumulation d’horreurs, oui, j’ai vraiment ri ! Et pourtant j’étais dans un état dépressif (passager) à l’époque où je l’ai lu, dans une chambre d’hôpital d’ailleurs.



Ce livre est en fait un recueil d’histoires présentées sous forme de feuilleton radiophonique, sur France-Inter en 1986.



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Là-bas si j'y suis. Carnets de routes

Fidèle auditeur de France Inter, j'attendais chaque jour l'heure de Daniel Mermet et de son équipe : là-bas si j'y suis. Ils pouvaient nous emmener au bout de la planète comme au coin de la rue, il y avait toujours des interlocuteurs pour envoyer l'émotion et la vie. Un jour, exit monsieur Mermet, pourquoi ? Alors j'ai acheté ce livre. Ce n'était pas aussi bien qu'à la radio mais comme le disait une de ses interlocutrices anonymes qui voyait la mer pour la première fois avec ses enfants, c'était bien quand même, on peut pas tout avoir.

Merci Monsieur Daniel Mermet
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Là-bas si j'y suis. Carnets de routes

Voilà plus de vingt ans que Daniel Mermet met son doigt et son micro et sa voix là où ça fait mal, dénonce les injustices dans la société, les passages sombres de l'histoire qui rejaillissent sur les vivants d'aujourd'hui. Une voix discordante étonnante et détonante sur les ondes, depuis 1989 dans l'émission « Là-bas si j'y suis ».

Un grand homme de radio mais aussi un scribouillard inspiré, car ce qu'il livre là, ce sont ses « carnets de route », impressions de voyage et réflexions sur le monde qui va mal, passions, rêves de liberté sociale et intérêt certain pour les humains exclus du capitalisme triomphant, gloses qui ont pour la plupart servies de textes introductifs à ses reportages radiophoniques.

Daniel Mermet nous transporte ainsi au pays des Roms, au Vietnam, en Argentine, au Rwanda, à Cuba ou en Indonésie, en France aussi, et ailleurs encore, pour donner la parole à ceux qui habituellement ne l'ont pas. Oui, mais : il manque justement ce qu'on entend ensuite à la radio : l'ambiance sonore de la rue, la parole en directe, l'interview avec ou sans rendez-vous, les bruits de fond chez l'habitant en arrière-plan, du coup, l'essentiel du reportage.

Alors, certes, ses réflexions ne sont pas inintéressantes, mais j'ai souvent eu l'impression que le sujet s'arrêtait précisément au moment où tout allait commencer... Ggrrr.
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Ugly : Ohmondieumondieumondieu !

C'est une putain de claque.



14 chapitres découpés en autant de nouvelles toutes plus horribles les une que les autres. 14 histoires racontées par la même narratrice qui explique son contexte familial et donne des anecdotes horribles sur un ton pur et enfantin. 14 contes tous plus démentiels les uns par rapport aux autres, qui vous plongent dans un univers où le glauque flirte avec le sordide. Ça vous colle à la peau, ça vous pénètre comme un tentacule visqueux et ça s'empare de vous.



Le tout est distillé sans temps mort, sans retour en arrière, avec ce sentiment indéfinissable qui te fait sourire devant l’innocence poétique du propos en espérant que ça ne va pas aller là où ça semble se diriger.

Et pourtant si. Et quand on croit avoir touché le fond, on s'aperçoit qu'on peut encore tomber plus loin, creuser plus, s'horrifier plus... en sentant ce sourire qu'on a pourtant sur le visage se tordre, s'afficher de plus en plus en rictus "malaisant" qui vous tire la peau.



Au début, on rit de cette candeur niaise, au milieu, on sourit devant la gratuité et l'horreur de l'écrit. Au final, reste un sentiment diffus de terreur poisseuse qui reste encore longtemps devant les yeux alors que le livre est refermé.



Sincèrement ? Je crois que j'ai enfin compris ce que ressentent les personnages de l'univers de Lovecraft quand ils sombrent.



J'ai adoré. Mais je ne le prêterai pas à n'importe qui.

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Ugly : Ohmondieumondieumondieu !

Cultissime... je viens de relire 22 ans après... un exorcisme auto-administré par un journaliste dont le regard sur la société n'est plus à expliquer.



Une thérapie pour burnouté, une source d'inspiration pour psychopathes et cyniques en tout genre.



Du pure deuxième degré dont je ne me lasse pas...



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Là-bas si j'y suis. Carnets de routes

Morale de l'histoire : s'attacher à l'humanité de l'autre et non pas son étrangeté
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Eclats d'enfance : Rencontres autour du rir..

Quoi de plus beau qu'un sourire d'enfant pour égayer un hiver morne ?

Même malades, ces enfants ont l'air d'être heureux, au moins cet instant, celui que le photographe a immortalisé.

Un très beau livre.
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Là-bas si j'y suis. Carnets de routes

...Coup de poings, coups de gueules, voyages et poésie... Et cet hymne à la vie, à la vérité, dans toute sa splendeur, dans toute son horreur aussi ...

Revivre avec intensité l'irremplaçable émission "Là-bas si j'y suis".

...Au mur, écrit à la main: se mêler de ce qui ne nous regarde pas alors que personne ne nous demande rien...
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