Danielle Jouanna

La guerre et la violence forment la trame de presque tous ces récits.

"Si l'homme veut engendrer un garçon [...] il se liera le testicule gauche." Méthode risquée et douloureuse, assurément, qui ne semble pas avoir été recommandée ailleurs.

Les dieux apparaissent souvent dans la tragédie classique et même dans la comédie. On est peut-être surpris de voir qu'il n'y a jamais eu pour les Grecs, aux siècles classiques, le moindre tabou ou la moindre réticence à faire paraître les dieux devant le public ; dans la comédie grecque, ils peuvent même se montrer sous une forme gentiment irrespectueuse, comme c'est le cas dans les Grenouilles d'Aristophane, où l'on voit un Dionysos plutôt timoré s'abriter derrière son esclave ... et même derrière son prêtre assis au premier rang des spectateurs ! Cependant, s'étonner serait oublier qu'il a bien existé au Moyen Age, en France et partout en Europe, des représentations de "Mystères" inspirés de la Bible et surtout du Nouveau Testament, destinés à donner au peuple ignorant et illettré de véritables leçons d'Histoire sainte et qui mettaient en scène des personnages sacrés ; et dans le monde moderne, on a vu apparaitre Moïse ou même Jésus dans des films, parfois à grand spectacle, parfois plus iconoclastes qui ont pu susciter gêne et indignations.

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De nos jours, chacun voit son pays dans le cadre de la mondialisation, et sa planète perdue au coin d'une galaxie elle-même noyée dans une immensité presque inconcevable. Si la même personne avait vécu il y a plus de deux mille cinq cents ans dans un pays, la Grèce, qui se considérait comme le centre du monde, comment se serait-elle représenté l'univers? Comment aurait-elle imaginé ce qui dépassait son voisinage immédiat ? comment aurait-elle "vu" ce qui l'entourait?

À partir de sept ans, tous les enfants, filles et garçons, sont regroupés et pris en main par des éducateurs qui cherchent à développer chez eux les vertus sportives et guerrières, l’endurance et la bravoure, au détriment des connaissances intellectuelles. Les enfants ne sont pas analphabètes, bien sûr, mais on estime qu’une fois qu’ils savent lire, écrire, et chanter quelques chants guerriers écrits par de grands poètes qui ont jadis fait la gloire de Sparte, leur éducation littéraire est suffisante. L’important pour les instructeurs est la résistance physique et morale au service de la patrie. Les filles sont soumises aux mêmes entraînements sportifs que les garçons. Elles pratiquaient, dira Plutarque, la course, la lutte, le lancer du disque et du javelot, vêtues de courtes tuniques qui montraient leurs jambes et parfois même étaient nues comme les garçons, ce qui a beaucoup choqué les autres cités. Plutarque ajoute même que c’était une façon de donner aux garçons le goût du mariage ! Mais c’était aussi et surtout, dans une perspective eugéniste, pour être sûr que, devenues femmes, ces filles feraient de beaux enfants.

Rares sont les femmes du monde grec ancien dont nous connaissons le nom, et plus rares encore les renseignements sur leur biographie.