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Critiques de David Joy (398)
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Ce lien entre nous

Darl Moody braconne depuis toujours dans des bois privés de Caroline du Nord, il rêve d’abattre un cerf aperçu à plusieurs reprises, et dans l’obscurité crépusculaire de la forêt il commet l’irréparable en tuant par erreur le malheureux Carol Brewer qu’il a confondu avec un sanglier. Au milieu de la nuit, Darl réveille son ami d’enfance Calvin Hooper et le convainc de l’aider à faire disparaître le corps du défunt, enterré comme un animal à l’aide d’une pelleteuse. Tandis que les deux hommes imaginent avoir brouillé toute trace de l’accident, Dwayne, le terrifiant frère aîné de Carol, remonte plus vite que prévu la piste du crime et semble prêt à tout pour venger son frère.



« Ce lien entre nous » est une plongée d’une noirceur rare, parfois insoutenable au coeur des Appalaches. Le contraste entre la beauté d’une nature indomptée et l’improbable mélange de bêtise et de cruauté des protagonistes est saisissant. David Joy a été l’élève de Ron Rash : on retrouve dans son dernier roman une écriture à la fois sèche et soignée, le traitement presque naturaliste des personnages et la place accordée à la poésie d’un lever de soleil qui « peignait les arbres en rouge, illuminait le lac en lui donnant la couleur du sang ».



La difficulté que rencontre le lecteur à s’identifier aux protagonistes font du roman de David Joy un livre parfois difficile à appréhender. A l’exception d’Angie, la superbe petite amie de Calvin et dans une moindre mesure du policier qui essaie tant bien que mal de mener son enquête et d’éviter le pire, il semble en effet difficile d’éprouver une quelconque empathie envers les principaux acteurs du récit.



La lâcheté teintée d’ignorance de Darl, le piège de la fidélité à une amitié d’enfance dans lequel tombe Calvin en font des personnages pathétiques mais néanmoins compréhensibles. En revanche, les traumatismes d’une enfance volée, la force de l’amour fraternel ne suffisent pas à justifier, ni même à comprendre la soif inextinguible de vengeance qui s’empare de Dwayne. Le sadisme insoutenable d’une brute qui cite à longueur de journée la Bible du roi Jacques, éprouve une forme de supériorité morale malsaine et se complaît dans une impossible auto-justification m’a totalement désarçonné.



Si l’écriture ciselée et empreinte de poésie de David Joy confère à « Ce Lien entre nous » une indéniable beauté formelle, une certaine complaisance envers la cruauté qui se déploie au fur et à mesure de la terrifiante vengeance de Dwayne semble la limite d’un roman qui n’a pas réussi à m’emporter.
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Ce lien entre nous

Ce qui arrive à Darl Moody peut sembler très bête, mais ce sont des choses qui arrivent, surtout lorsque avoir une arme à feu à la main devient habituel et presque naturel : un soir, alors qu’il braconne, au mépris de la réglementation de la chasse, il croit voir un sanglier mais c’est un homme qu’il tue. Il connaît sa victime, et surtout le frère de celui-ci, Dwayne Brewer, réputé sanguin et violent. Il décide d’enterrer le corps, ni vu ni connu, avec l’aide de son ami Calvin. Si la police mène mollement une enquête sur la disparition inexpliquée de Carol Brewer, son frère, lui, ne lâche pas le morceau, et les deux amis vont avoir à craindre sa vengeance.



Peut-être avez-vous une interview de David Joy, dans son chalet au milieu des bois, dans les Appalaches, et le contraste entre son apparence tranquille et les trophées de chasse qui ornent ses murs. Il me semble me souvenir aussi qu’il y est question d’armes, et de ce que chacun dans cette région en possède plusieurs, énoncé comme une évidence.

Ce roman noir dresse des portraits saisissants, mais nuancés, des habitants des Appalaches, surtout des hommes : Darl et Calvin, travailleurs et sans histoire, Dwayne dans une situation sociale plus précaire, et empli pour cela d’une rage qui remonte à son enfance. Sans rien de démonstratif, l’auteur laisse à voir la misère la plus profonde, et la rancœur qui en découle.

Tout est en place pour qu’un drame en entraîne un autre, ou des autres. La confrontation inévitable ne prend pas forcément le tour que l’on imagine, et va plus loin et plus fort, tout en laissant une grande place à l’aspect humain. Si le roman contient de la violence et du sordide, c’est parfaitement dosé, jamais gratuit. Et pas toujours conforme aux apparences.

Amateurs de romans noirs, vous ne pouvez pas passer à côté de Ce lien entre nous !
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Ce lien entre nous

Un roman sombre avec des laissés pour comptes qui vivotent. Ils habitent dans des mobils homes, ont des petits boulots, braconnent mais ils sont d'ici et tout le monde connaît tout le monde. Nous sommes dans les Appalaches, il y a des fermes abandonnées, quelques récoltes et quelques plants illicites (ginseng), des petits boulots (construction de golfs pour de riches américains, que les locaux vont supporter mais avec un certain dédain), des espoirs (joli portrait de la future femme de l'un des personnages qui va tenter de poursuivre ses études). Un tragédie va se dérouler, avec des questions de vengeance, de culpabilité. Des personnages masculins marquants, que ce soit Darl Moody, braconnier qui après un accident de chasse va devoir faire des choix, Calvin, son ami frère, qui va être conduit à l'aider, Duane, le frère de la victime, qui n'a qu'une idée retrouver son frère et surtout venger celui-ci "œil pour œil, dent pour dent", que ce soit le sheriff, qui va tenter de comprendre et d'éviter le pire.

La violence de la vie, mais aussi de la nature. Avec une nature hostile, une nature rude, où les hommes tentent de survivre.

Beaucoup de thèmes jalonnent ce texte sombre mais avec une poésie d'écriture pour décrire la nature et les sentiments des hommes. Une très belle traduction nous conduit dans la nature des Appalaches, sur les routes, dans les petites villes qui vivotent, sur les chantiers.

David Joy nous décrit encore une fois une Amérique profonde, qui survit face à une nature hostile et une société difficile, impitoyable. De sacrés portraits de personnages masculins.



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Ce lien entre nous

« Un coeur simple » est une nouvelle de Flaubert que j’aime beaucoup parce que je ne suis pas sûre qu’il faille y trouver la moindre ironie (ça repose): la servante Félicité semble y faire sienne la parole de St Bernard, elle travaille comme elle prierait, et met par sa bonté les évangiles en actes.

« Ce lien entre nous » est aussi un récit biblique qui transpose le texte sacré dans la vie quotidienne, mais qui tire (à tous les sens du terme) davantage du côté de l’Ancien Testament et qui se montre un (gros) poil plus bourrin.

Dwayne Brewer trouve que la Création a commencé à dérailler avec l’apparition de l’homme (femme comprise) et que Dieu a un sale humour comme le prouve son acharnement sur Job car c’est « seulement après tout ça, que le Seigneur a finalement dit : “D’accord, je suppose que ça suffit.”  » Dwayne estime donc qu’à lui aussi Dieu a tout pris , et puisque Dieu a été capable d’envoyer son propre fils se faire trucider sur Terre, Dwayne considère que son boulot est de repérer les Christ en ce monde et de filer à leur place des mandales aux méchants pendant qu’ils se contentent de tendre l’autre joue.

Or Jesus a été crucifié (spoiler) et le frère de Dwayne, Sissy, est tué lui aussi. Mais Sissy, pourtant sorti du tombeau, ne ressuscite pas, obligeant Dwayne à faire justice de la plus cruelle des façons.

C’est que le roman de Joy porte sur la grâce. La grâce, c’est-à-dire l’aide apportée par Dieu au pécheur pour lui permettre d’échapper à la damnation. Et le roman se fait l’écho des querelles théologiques qu’elle a suscitées : suffit-il d’observer la loi divine pour être sauvé? Là-dessus, Dwayne est très clair: ceux qui pensent être suffisamment purs pour pouvoir échapper au péché ne sont que de sales privilégiés égoïstes qui se vautreront tout autant dans la fureur démoniaque dès que l’occasion se présentera.

D’ailleurs Calvin, brave garçon s’il en est, a renié toute morale pour un plat de lentilles, en tout cas pour s’éviter une petite année de prison… sauf qu’avec un prénom pareil, notre calviniste va poser la question de la prédestination (selon les Protestants, l’homme ne doit son salut qu’à Dieu et non à sa seule volonté de faire le Bien). Il deviendra l’instrument de Dieu et celui par qui le nouvel homme adviendra.

Bon, parmi ceux qui ont eu le courage de lire jusque-là, une bonne partie doit se demander si l’approche de Noël n’a pas provoqué chez moi un délire de religiosité interprétative. Ah ben non. « À l’homme de Quail Ridge Books qui a posé des questions sur la grâce, et à Ray McManus, le Jésus de la terre rouge.  »: ça, c’est dans les remerciements. « – Et si je te disais que j’ai été envoyé pour t’enseigner quelque chose, Calvin, que c’est l’unique sens de ma vie ?  » : ça, c’est chapitre 39. Ah oui, au fait, combien de chapitres peut bien contenir ce court roman? 40 bien entendu, comme le nombre de jours nécessaires au déluge pour effacer les péchés de la Terre. Quant au nom du personnage principal, il me fait irrésistiblement penser à la parabole du grain qui doit mourir pour produire des fruits (Brewer, c’est bien « brasserie », non? Si le grain ne meurt, y’aura pas de bière de Noël !)

Donc, tout ça pour dire que le roman est intéressant mais un peu trop prêchi-prêcha à mon goût. Un peu trop « Révisons nos versets: le protestantisme pour les nuls »

Moi je suis du côté de Flaubert: je crois plus aux œuvres qu’à la grâce. D’ailleurs je sais que pour avoir cette année religieusement écrit un billet dans Babelio à chacune de mes lectures je vais avoir un gros tas de livres déposé sous le sapin par le p’tit Jesus pour me récompenser. Alléluia
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Ce lien entre nous

Caroline du Nord. Alors qu’il est en train de braconner dans une propriété où il ne devait pas se trouver, Darl tire et tue par erreur un homme. Lorsqu’il se rend compte que cet homme n’est autre que Carol, il est prit de panique. En effet, Darl connaît très bien son frère, Dwayne, ainsi que la violence dont il fait preuve. Il décidera de demander de l’aide à son meilleur ami Calvin pour cacher le corps. Il va alors s’ensuivre une chasse à l’homme sans précédent où la vengeance sera le mot d’ordre.



Quel roman pesant. L’auteur a un talent immense pour rendre toute noirceur possible à une intrigue qui est pourtant assez simple au départ. C’est la manière dont David va dérouler son scénario qui est impressionnante.



Le cadre choisi par l’auteur est vraiment judicieux. Cela ajoute indéniablement un supplément de noirceur. Ici, pas de grandes villes, pas de richesse. C’est presque un thriller d’ambiance. La pauvreté des personnages, ainsi que leur désœuvrement va donner lieu à des situations noires.



Il ne faudra pas s’attendre à un thriller qui va à toute vitesse, bien au contraire. David Joy va se focaliser sur la psychologie de ses personnages et prendra le temps de bien camper son décor. Les descriptions immersives sont très présentes. L’auteur le fait à merveille, mais malgré tout, à certains moments, j’ai trouvé qu’il en usait peut-être un peu trop. C’est vraiment le seul bémol que je peux trouver à ce roman.



La plume de l’auteur est très belle. Comme je l’ai dit, elle est immersive et très visuelle. Les chapitres ne sont pas très longs, et cela se lit vraiment très bien.



Un thriller à lire pour son ambiance emplie de noirceur, sans s’attendre à de l’action, mais plutôt à une grande dimension psychologique. C’est une lecture peu ordinaire et qui ne peut laisser son lecteur indifférent. À découvrir.
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Ce lien entre nous



- Dieu sait pertinemment ce qu’ils ont fait, et moi aussi.

- Que savez-vous de Dieu ?



David Joy écrit sur ce qu’il connaît. Son pays, la Caroline-du-Nord, les Appalaches, les Blue Ridge Mountains. Mais surtout sur ceux qui y vivent ou y survivent, entre reproduction du modèle local traditionnel et adaptation à la rudesse galopante d’un monde qui avance sans eux.



Des hommes – car il y a peu de femmes chez Joy - viscéralement attachés à cette terre du Deep South qui les a vu naître ; des hommes unis entre eux par ce lien avec un État pas comme les autres ; mais des hommes aussi unis ou réunis par des secrets qui les lient à jamais.



« Ici, le sang était lié à l’endroit, de la même manière que certains noms étaient liés aux montagnes et aux rivières, aux combes et aux vallons, aux arbres et aux fleurs et à tout ce qui valait qu’on lui donne un nom. Les gens et les endroits étaient inséparables, liés depuis si longtemps que personne ne savait comment les séparer ».



Comme pour ses deux premiers livres, Ce lien entre nous - traduit par Fabrice Pointeau – est un livre noir, très noir. Démarrant sur un drame sanglant vite résolu, David Joy déroule ensuite le fil des conséquences qu’il va entraîner sur ses protagonistes, dressant au passage un fulgurant portrait de deux binômes d’hommes.



Dwayne et son frère Carol dit Sissy, la victime qui appelle vengeance. Et Darl et son pote Calvin, braco maladroit qui s’enfonce. Quatre hommes à la vie déjà compliquée, entre mobile-home, vie précaire, désir de partir jamais assouvi et avenir sombre. Quatre hommes désormais engagés dans la spirale inarrêtable d’une fuite en avant guidée par la vengeance.



Dans un style mélangeant l’efficacité du noir le plus sombre à la beauté du nature writing où l’amour du pays s’exprime à chaque page, Joy se glisse dans les pas de Rash pour nous dire à son tour combien il est impossible de comprendre les hommes de ce coin d’Amérique sans comprendre le lieu particulier où ils vivent, comme une inéluctable évidence d’un destin marqué par la violence, le désespoir et la résignation.



Car là-bas, « c’était le diable qui traçait la ligne entre les altruistes et les égoïstes, si bien que souvent, on ne savait pas de quel côté on se trouvait ». C’est beau, c’est fort, c’est Joy.
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Dites vous bien que ce livre ne vous laissera pas en paix une minute tant que vous n'aurez pas lu la dernière et 302ème page; Alors avant de commencer cette lecture.....autant vous caler un bon Week end avant de l'entamer.... dans l'attente du prochain David Joy.
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Le coup classique



Vous le connaissez tous... c’est le coup classique... le livre que tu attends comme aucun autre et qui te laisse (presque) de marbre.



Je vais faire court.

Ce nouveau David Joy est une petite déception non pas au niveau de l’écriture mais au niveau de l’intrigue qui m’a paru digne d’un mauvais nanard américain, bourré de clichés propres au roman noir.

J’ai trouvé que ce livre souffrait d’un manque notable de tension malgré l’abondance de scènes violentes.



La force des romans précédents de Joy tenait selon moi à une économie d’action et à la capacité de l’auteur à mettre le lecteur en empathie avec ses personnages. Je n’ai pas retrouvé ça ici.

Tout était trop et finalement tout sonnait un peu faux même si ça se lit sans réel déplaisir.



Traduit par Fabrice Pointeau
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Ce lien entre nous

C'est peu dire que Darl Moody se fout des dates de la saison de chasse. Peu importe aussi qu'il soit sur le terrain du vieux Coon Coward sans autorisation... Quand il imagine voir ce cerf qu'il traque depuis des mois, il n'hésite pas à tirer.

Malheureusement, ce n'est pas du gros gibier qu'il a abattu, mais Carol Brewer, un simple d'esprit, qui gît dans une mare de sang.

Pour l'aider à cacher son méfait, Darl ne peut faire confiance qu'à son meilleur ami, Calvin. À eux deux, ils vont faire disparaître le corps.

Mais c'est sans compter sur Dwayne, le frère de Carol, un homme violent bien connu dans le secteur, qui ne mettra pas bien longtemps à découvrir ce qui est arrivé.



3 ème livre de l'auteur, et 3 ème coup de coeur pour moi.

Il y a dans ce livre tout ce que j'avais déjà beaucoup aimé dans les précédents titres de l'auteur.

Une histoire d'hommes, belle et cruelle, un récit partagé entre la sérénité de la nature et la violence des sentiments.

Ici, l'auteur s'attache à traiter aussi bien les relations amicales entre Calvin et Darl, que l'amour fraternel qui lie Dwayne à Carol. Par le biais de ses personnages, il s'applique à nous montrer que chez l'homme, rien n'est jamais tout blanc ou tout noir.

Alors bien sûr, Dwayne est un homme détestable, violent et buté, mais il a aussi une face cachée, beaucoup plus tendre, et on ne peut qu'être bouleversé par l'amour qu'il porte à son frère, et par la réaction qu'il a face à la mort de celui-ci.

Calvin, quant à lui, et même s'il est plutôt un homme bon, va, par amitié, être capable de commettre un acte impardonnable.

L' écriture de David Joy prend aux tripes. Elle est précise et d'une grande sensibilité, et celà transparaît aussi bien au niveau des dialogues que dans l'analyse des sentiments.

Il parvient merveilleusement à transmettre la fêlure des âmes, les brisures, et ce qu'il y a de plus fragile en chaque homme.

A travers cette histoire de vengeance, il nous raconte aussi ses montagnes, ses paysages, et la rudesse de la vie dans cette région désolée des Appalaches.

Un récit fort et vibrant sur les relations amicales et filiales, sur la culpabilité et la perte. Un univers qui n'est pas sans rappeler celui d'autres auteurs que j'affectionnent particulièrement, comme David Vann ou encore Ron Rash, dont David Joy a d'ailleurs été l'étudiant.









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Ce lien entre nous

Un roman noir, très noir ou David JOY dresse le portrait de personnages, plongés dans leur certitude par des choix qui occasionnent un effet domino terrifiant. Il faut avoir le cœur bien accroché tant certaines descriptions révulsent. C'est en tout cas, remarquablement écrit et difficile à lâcher. Dans des décors majestueux, le côté sombre des hommes éclatent au grand jour dans une inéluctable vengeance. Une vraie découverte
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L’histoire est simple, sanglante et tragique. Darl Moody braconne le gibier et tue par accident Carol Brewer qui lui cherchait du ginseng sur les terres du vieux Coon Coward. Darl demande à son pote Calvin Hooper de l’aider à transporter et enterrer le corps. Mais Dwayne Brewer, le frère de Carol, remonte la piste et se venge atrocement de la mort de son frère. Pas encore l’esprit en paix, il enlève la petite amie de Calvin pour le faire souffrir autant qu’il souffre…

L’histoire est simple mais le roman est formidable. Des personnages dansant sur le fil de la folie, des scènes de violence suffocantes, des face-à-face inoubliables. Un western moderne au sein des Appalaches.
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Sur l'étal, ce roman ne peut pas échapper à notre regard ni manquer de susciter notre curiosité. La couverture , déjà, ne rutile pas , non , plutôt sombre , grise , esthétiquement superbe avec des dégradés obscurs ...Pas forcément attirants , ces dégradés, mais bigrement intriguants , voire menaçants ....Une belle réussite, à mon avis , et déjà porteuse d'une ambiance dans laquelle il va bien nous falloir nous immerger . Les Appalaches . Un nom qui fait rêver, un nom qui fait frémir, lieux de liberté, lieux nourriciers aussi , là où abonde un gibier salvateur pour les populations en quête de survie , braconniers , " cultivateurs " de produits interdits .

C'est dans ces lieux et ces contextes qu'un braconnier , confondant sa victime avec un animal sauvage , devient un criminel....

Triste événement, aggravé par l'affolement , l'appel à un ami , la dissimulation du corps dans des terres glaiseuses , loin d'être aussi salvatrices qu'auraient pu le croire ceux qui y avaient " confié " un corps indésirable . Deux hommes dans une galère, bientôt rejoints par un troisième, le frère de la victime , bien décidé à retrouver et venger "son petit- frère Sissy " . Un rustre ?

La force de l'auteur est de " donner de la hauteur " à son récit en analysant les pensées des personnages , décortiquant au scalpel leurs pensées profondes , mettant " à nu " leurs personnalités. Est- ce la présence obsédante d'une nature luxuriante , mais actions et réflexions se succèdent pour donner au récit beaucoup de " corps " et un intérêt dramatique de premier plan , intérêt d'autant plus prégnant que le nombre de personnages sera extrêmement restreint et focalisera toute notre attention . J'ai adoré cette implication obligatoire et , finalement , pas si " facile " du lecteur dans cette sordide histoire .

La traduction , même si c'est toujours délicat à dire , me semble bien " coller au projet " et le roman se lit avec avidité.

Personnellement , cet auteur est désormais " dans mon fichier " , j'avoue avoir été séduit mais , si j'en crois certaines critiques , je sens que l'équipe des " fans " va vite s'étoffer.

C'est un roman noir , très noir , avec des passages difficiles bien maîtrisés afin de ne pas rebuter le lecteur mais , plutôt, de laisser la porte ouverte à tous pour provoquer la réflexion. La fin du roman est juste.....Vous verrez bien. Le chemin sera long , ardu , désespérant mais ...peut- être pas ..désespéré. Bonne lecture et ...bon courage .





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Hormis le lieu où ils vivent, le comté de Jackson en Caroline du Sud, quel lien peut-il y avoir entre deux hommes si différents ?



Calvin Hooper est un artisan du bâtiment touche-à-tout et doué de ses deux mains qui mène une vie tranquille avec sa femme Angie.



A l’opposé, Dwayne Brewer est un délinquant, issu d’une longue lignée de brutes, qui vole, trafique et braconne et n’a que son frère Sissy pour toute attache affective.



Mais lorsque que Sissy est tué accidentellement par le meilleur ami de Calvin, le destin de ces deux hommes va définitivement se lier et les entraîner dans une spirale de violence.



Tout en étant plongé au cœur d’une nature vivante et sauvage, le sujet n’est pas la vie rude de ces habitants des Appalaches. Ce sont leurs états d’âme qui sont au centre de cette histoire dont le thème de l'accident de chasse est assez récurent dans la littérature américaine.



Et l’auteur va loin dans le regard qu’il porte sur ses deux personnages, racontant ce que leur passé a fait d’eux, leurs réflexions sur la vie, leur façon d’affronter les obstacles et la force qu’ils trouvent dans l’amour des leurs.



Avec Dwayne l’invincible et Calvin le courageux, c’est le mythe de David contre Goliath qui se rejoue sous nos yeux, transposé dans le décor rude et grandiose des forêts appalachiennes.



Un roman saisissant dans lequel la tension est palpable à chaque page et qui nous fait trembler jusqu’à un dénouement dont on redoute la fatalité.

Mais à la différence de son aîné David Vann, la voie de la violence qu’emprunte David Joy ne s’enfonce pas dans un gouffre et laisse entrevoir une lueur aux confins des ténèbres. Chacun interprétera la fin selon sa sensibilité mais sachez qu’en commençant ce roman d’une superbe noirceur, vous n’allez plus pouvoir le lâcher avant la dernière ligne.

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Caroline du Nord, les Appalaches, une de mes destinations régulières en littérature.



La Nature est grande et belle, encore un peu, on verrait les petits papillons gambader gaiement dans ces paysages bucoliques…



On aurait même envie de chantonner ♫ promenons-nous dans les bois ♪ avant que le chasseur ne nous tire dessus…



Oublions le bucolique, nous sommes dans un roman de Davis Joy et jusqu’à présent, ce n’est pas son fond de commerce, les petits papillons.



Ses personnages traînent toujours derrière aux une vie de merde absolue, des pères alcoolos, des torgnoles reçues ou des coups de ceintures, le tout dans des cabanes qui ferait passer le moindre poulailler du fond de votre jardin pour une demeure de patron de Cac40.



Nous partons sur une histoire vieille comme le Monde : une vengeance… Darl Moody a confondu Carol Brewer avec un sanglier… Entraînant son pote Calvin avec lui dans cette merde, il lui demande un coup de main pour l’enterrer ni vu, ni connu…



Dwayne, le frangin de Carol l’a mauvaise et il va chercher les coupables de la disparition de son frère. Je vous le dis de suite, ça va chier ! Non, ça va saigner !



Des liens, il y en a partout dans ce roman : un lien fraternel entre Dwayne et son frère handicapé, Carol, qu’il a toujours protégé; un lien fraternel aussi entre Darl et Calvin, qui, sans être frère, sont potes depuis toujours. Un lien amoureux aussi, entre Calvin et Ange, sa copine. Le tout tissant une trame épaisse qui donne au roman une atmosphère sordide, noire, lourde.



Vous qui lisez ce roman, gardez-vous de porter tout jugement sur l’un ou l’autre, car, malgré les apparences, je n’ai jamais réussi à en détester l’un plus que l’autre, à en cautionner un ou à en condamner un autre. Impossible. Chacun a ses motifs pour agir ainsi et même la scène la plus horrible a ses circonstances atténuantes.



Ailleurs, ça ne marcherait pas, mais dans les Appalaches, dans ces petits trous du cul paumés de l’Amérique, chez ces pauvres gens qui se sont battus toute leur vie pour quelques dollars, c’est presque normal. Ici, la loi ne s’applique pas !



L’action est présente, mais c’est le côté psychologique qui est le plus important et c’est pour lui que ce roman vaut la peine d’être découvert.


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Darl Moody habite dans un mobil home en Caroline du Nord, dans la régions des Appalaches. Un soir où il braconne sur une propriété privée, il tue un homme alors qu’il pensait avoir un sanglier dans sa ligne de mire. Le problème, c’est que le cadavre est celui de Sissy Brewer dont le frère Dwayne est connu pour sa brutalité. Darl panique et fait appel à son meilleur ami, Calvin Hooper, pour se débarrasser du corps. Mais Dwayne ne tarde pas à être à leurs trousses.



« Ce lien entre nous » est le premier roman de David Joy que je lisais et mon avis est mitigé. Le personnage de Dwayne Brewer est finalement le personnage principal du roman et il est particulièrement intéressant et bien construit. Dwayne n’est pas un archétype de brute épaisse sans âme ni cœur. Il n’est pas monolithique et nous apprenons à le découvrir au fil des pages. Une enfance difficile, violente explique son parcours mais également son amour pour son petit frère Sissy. La protection de ce dernier donne tout son sens à sa vie et sa mort le bouleverse et le rend enragé. Ce que j’ai également beaucoup apprécié est l’inscription de l’intrigue dans un territoire : les Appalaches (que l’on retrouve également chez Ron Rash ou Taylor Brown). Il s’agit là d’un coin paumé, pauvre où le chômage est la norme, où l’on vit dans des mobil homes délabrés et où les magouilles permettent de survivre. Mais David Joy nous offre également de superbes descriptions des paysages qui soulignent leur grandeur.



Mais l’intrigue de David Joy souffre, à mon goût, d’un manque de tension dramatique. Sans trop en dire, Calvin se retrouve avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête qui devrait être source de suspens. Je n’ai malheureusement à aucun moment senti le côté haletant de l’histoire. Autre problème, le rôle du policier qui est totalement artificiel et dérisoire. Et par moments, il paraît au mieux amnésique, au pire parfaitement idiot.



« Ce lien entre nous » est un roman plaisant à lire, dont l’écriture m’a plu, mais qui manque singulièrement de tension pour accrocher son lecteur.
Lien : https://plaisirsacultiver.co..
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Quand un chasseur -braconnier croit , en pleine nuit dans les Appalaches en Caroline du nord, voir un sanglier, et tire sur un autre braconnier, ça peut , s'il prend la mauvaise décision, avoir de terribles répercussions...

Et Darl prendra la mauvaise décision, qui est de ne pas aller voir la police... C'est que le frère du défunt n'est pas un gentil garçon, et il adorait son frère...

Un petit coup de fil qui finit en grosse avalanche de violence, le tout enveloppé dans un papier cadeau XXL... Celui des grands espaces, celui de la chasse , nature , pêche et dureté de la vie; celui d'un monde où la moitié de la population a un flingue (au moins) chez lui, celui de la nature sauvage.

Bref, le monde dans lequel baigne l'auteur , puisqu'en plus d' être un jeune brillant écrivain , il vit dans ce cadre grandiose que sont les Appalaches, il y chasse et il y pêche, ce qui donne une authenticité à son histoire, qui ne peut être feinte.

j'ai lu , le petit portrait que mettent à notre disposition, les Editions Sonatine, David Joy a été l'étudiant d'un autre écrivain célèbre Ron Rash, qui l'a encouragé... Merveilleuse Amérique , qui voit sur le berceau des "aspirants écrivains inscrits en master des métiers de l'écrit", des "parrains-la bonne fée" aussi illustres que cela, je ne suis pas sûre qu'en France, ce soit le cas...

David Joy nous délivre un roman qui parle de violence, de vengeance, du curseur entre le bien et le mal, de dureté de la vie mais qui est peut- être, le plus optimiste de son oeuvre , sur la fin (en cherchant un peu et en se penchant pour y trouver le bon angle ...).

Joy , le bien nommé, nous fait voyager, prendre des bouffées d'air pur au delà de nos petits 20 kms autorisés en cette période de confinement, et ça mesdames et messieurs, cela n'a pas de prix ! Merci Mr Joy....
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Très décevant. Écriture laborieuse, intrigue quasi inexistante, personnages fades et sans grand intérêt. Pourquoi devoir aller au bout de 250 caractères pour signaler que ce roman est insipide, plutôt médiocre, et son auteur, David Joy, assez loin du "jeune prodige" que la couverture veut nous promettre, en tous cas sur la base de ce seul roman. Joy a-t-il vraiment tout d'une "future légende américaine" comme en rajoute la 3ème de couverture ?
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Bravo à l'auteur, qui à travers cette histoire de vengeance rurale ultra-bourrinne arrive à nous faire passer par plein de sentiments inattendus, rarement ressenti dans ce type de bouquin. Impossible notamment de ne pas ressentir de l'empathie pour Dwayne, le méchant ultra-violent de l'Histoire à qui on a enlevé celui qui comptait encore le plus pour lui sur cette Terre, son petit-frère ou rester bouche-bée devant les paysages décrits par David Joy, qui marquent le récit de la 1ère à la dernière page (en mode Ron Rash) . Bref, en quelques pages, on arrive à vibrer en comptant les coups tout en s'évadant et en s'apitoyant sur un méchant pas comme les autres. Une étrange mais belle expérience chez les Rednecks...
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C'est parceque je vais sous peu entamer la lecture de "Nos vies en flammes" que ma précédente lecture de David Joy , "Ce lien entre nous" me revient en mémoire.

Je ne me souviens plus précisément quand j'ai lu ce livre, (avant mon inscription sur Babelio) donc avant octobre 2022.



Je reste profondément marqué par l'immense et la profonde douleur de ce frère Dwayne Brewer qui ne trouvera le repos (et encore, pas vraiment ) qu'après avoir réglé son sort au meurtrier de son frangin, Sissy, simple d'esprit qu'il a toujours protégé.



J'y ai trouvé un peu du binôme George et Lenny dans le sublime "Des souris et des hommes" de John Steinbeck.



La façon dont David Joy nous explique que Dwayne ne peut se résoudre à se séparer de la dépouille de ce frère sont hallucinantes.

Lors de ma lecture, je n'imaginais pas à quel point ce bouquin allait me poursuivre.



Vraiment excellent !

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🌲HYMNE A LA JOY !🌲

Attention révélation ! David Joy, retenez bien son nom. Joy comme joie, forcément. C'était la première fois qu'on lisait cet Américain de 36 ans et on va le suivre à la trace car il dépeint l'Amérique des oubliés, des paumés, des mal barrés avec un putain de style, une langue puissante, vivante, animale mais aussi pétrie de tendresse et d'humanité.



Nous sommes dans le comté de Jackson, en Caroline du Nord, dans les Appalaches, ces forêts à la beauté sauvage, traversées par des cerfs, des sangliers, des opossums, des rivières scintillantes pas encore souillées par l'homme. Sans cette nature, dure mais généreuse, les humains crèveraient de faim car ce coin des États-Unis est miné par la crise, les habitants sont endettés jusqu'à la gueule, créchent dans des mobil-home ou survivent grâce au braconnage ou aux petits larcins. Bref, c'est le royaume de la démerde. Un soir, Darl Moody, en quête de gibier, tue accidentellement un homme et demande à son meilleur ami de l'aider à enterrer le corps. Mais le frère du défunt, une brute épaisse, violente et cruelle, est bien décidé à venger sa mort...



Il y a tout dans ce roman, une chasse à l'homme féroce, une tension dingue, une ode à la nature, des scènes où le sordide côtoie la poésie, de la noirceur et de l'espoir, des personnages abîmés, des losers magnifiques qui nous ont souvent émues aux larmes. Quand il décrit les Appalaches, David Joy sait de quoi il parle, le gars vit dans une maison de rondins, pêche et chasse en mode trappeur. Son thriller noir, âpre et lumineux, nous a totalement séduites. Ne passez pas à côté de ce petit chef-d'œuvre !
Lien : http://dans-la-tete-des-peop..
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