Nouvelle bande annonce du roman fantastique "Divano T1 Ascension" de David Royer.
Montage : Julien Gronnier
Couverture : Antera
Je n'étais rien de plus qu'une jeune femme sans avantage particulier pour affronter la vie du monde professionnel, mon petit copain me trompait, le nombre de mes amies devait se restreindre à deux ou trois personnes, et j'étais incapable de me projeter dix ans dans l'avenir. Et là, un type surgi de nulle part venait pratiquement de m'offrir un job qui pouvait se révéler éternel, me garantir une existence très longue, sans avoir à redouter les affres de la vieillesse et de la maladie. En échange de quoi, toute ma vie d'avant ne se réduisait plus qu'à une vague succession de souvenirs dont je serais l'unique propriétaire au monde.
Cette fille, tout en restant très jolie, était un véritable garçon manqué. Toujours à jurer comme un charretier ou à faire craquer ses phalanges sans aucune vergogne... Quand elle ne cherchait pas tout simplement la bagarre avec d'autres personnes. Mecs ou filles. Et après l'avoir vue étaler un garçon qui faisait au moins trois dois son poids, je pensais pouvoir affirmer que lui chercher des noises témoignait d'un comportement suicidaire.
Les yeux aussi cernés que ceux d'un panda, j'arrivai au Putois Fumant avec un bon quart d'heure d'avance.
Contrairement à ce que le nom de l'établissement pouvait laisser croire, ce café n'était en rien tenu par des clodos malodorants servant une mixture infâme et nauséabonde à leurs clients contre trois sous et une quiche de pain rassis.
Enveloppée dans une chaleur apaisante, je baignais dans un liquide d'une douceur sans pareil. Mes poumons se remplissaient d'une délicate odeur de miel, tandis qu'un léger goût de vanille envahissait mes lèvres et mon palais, comme si j'avais plongé dans une piscine de yaourt parfumé. Aucune souffrance, aucun traumatisme, aucun souvenir.
Mais lorsque l'inconnu se retourna, les deux protagonistes sentirent un vent glacial leur souffler dans la nuque. En partie dissimulé sous la capuche, le visage de l'étrange personne était... un crâne.
... ne disait-on pas que le véritable bonheur, c'était de pouvoir se lever tous les matins en étant persuadé qu'on vivra éternellement, tout en sachant que l'on mourra un jour ?