Avis sur The Dead House à 4:58
Accepte l'idée que la santé mentale est un roc. Et qu'un roc peut s'eroder.
L'important, c'est de ne jamais s'associer avec le diable.
J’avais passé des années à imaginer le manoir, ce lieu magique où rien ne pourrait nous blesser ou nous contrarier. Un lieu de plénitude, de lumière, de luxe et puis… cet endroit était désert. La tapisserie se décollait, vieille et effritée, les meubles étaient squelettiques. Presque tout ce que j’avais vu était réparé avec de la colle ou du scotch, ou même entièrement cassé. Et tout était trop vieux pour être qualifié d’élégant ou d’antique. Même les appliques murales clignotaient sans cesse.
Catherine, la plus grande et la plus sage des filles, eut l’idée la première, mais ce détail serait bientôt oublié. Car cette idée, c’était un peu comme une goutte d’encre dans l’eau ; cela se diffusait rapidement, se dissipant dans chaque fillette tour à tour, jusqu’à ce qu’aucune d’elles ne puisse être certaine de qui avait pensé en premier.
- 𝑬́𝒄𝒐𝒖𝒕𝒆 𝒎𝒐𝒊 𝒃𝒊𝒆𝒏, 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒊𝒏𝒖𝒆-𝒕-𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒆𝒏 𝒍𝒖𝒊 𝒑𝒓𝒆𝒏𝒂𝒏𝒕 𝒍𝒂 𝒎𝒂𝒊𝒏. 𝑱𝒆 𝒏𝒆 𝒕𝒆 𝒋𝒖𝒈𝒆𝒓𝒂𝒊 𝒋𝒂𝒎𝒂𝒊𝒔, 𝒋𝒆 𝒏𝒆 𝒕𝒆 𝒎𝒆́𝒑𝒓𝒊𝒔𝒆𝒓𝒂𝒊 𝒋𝒂𝒎𝒂𝒊𝒔, 𝒋𝒆 𝒏'𝒂𝒖𝒓𝒂𝒊𝒔 𝒑𝒂𝒔 𝒑𝒊𝒕𝒊𝒆́ 𝒅𝒆 𝒕𝒐𝒊. 𝑪𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒋𝒆 𝒇𝒆𝒓𝒂𝒊 𝒆𝒏 𝒓𝒆𝒗𝒂𝒏𝒄𝒉𝒆, 𝒄'𝒆𝒔𝒕 𝒅'𝒆̂𝒕𝒓𝒆 𝒆𝒏 𝒄𝒐𝒍𝒆̀𝒓𝒆 𝒂̀ 𝒕𝒆𝒔 𝒄𝒐̂𝒕𝒆́𝒔. 𝑱𝒆 𝒔𝒆𝒓𝒂𝒊 𝒇𝒐𝒍𝒍𝒆 𝒅𝒆 𝒓𝒂𝒈𝒆 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒕𝒐𝒊. 𝑬𝒕 𝒋𝒆 𝒕'𝒂𝒊𝒎𝒆𝒓𝒂𝒊. 𝑵𝒊 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒏𝒊 𝒎𝒐𝒊𝒏𝒔.
J’essaie de sourire, mais il est jeune et bête, et il ne connait rien de la vie. Je sais ce que c’est. Je sais que l’amour est une faiblesse qui s’insinue sous ta peau et écorne ta pierre jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un bazar sanglant.
J'ai appris, au cours de ma misérable petite vie tragique, que les souvenirs sont comme de l'eau. Ils ne sont pas solides contrairement à ce que les gens croient. Quand une chose arrive rien ne la grave dans le marbre. Elle peut changer.
Je suis prisonnière de ma propre peau. Mes os sont ma cage. Mais elle dit qu’elle a besoin de moi, que je la rends heureuse, qu’elle ne pourrait pas vivre sans moi, et je sais que c’est la vérité. C’est la vérité pour elle comme pour moi.
Carly et moi, on est plus proches que des sœurs. Plus proches que des jumelles. On pourrait presque ne faire qu’une. Après tout, nous n’avons qu’un corps. Mais nous sommes différentes. On pourrait dire qu’elle est la meilleure part de moi. Nous partageons une vie ; chacune en a un morceau.
Ils voyaient une ivrogne alors que j'étais brisée.
Ils voyaient du sarcasme alors que je sanglotais.
Ils me voyaient les repousser alors que j'appelais leur amour.
C'est trop difficile. Je ne peux pas admettre ce défaut, cette brèche dans mon armure. Pour oublier, j'ai marché dans cette nuit sans fin. J'avais peur et je suis montée sur le toit dans l'espoir qu'un jour je sentirais la lumière de la lune si brillante sur ma peau. J'en meurs encore d'envie, Dee, de ça et de bien plus encore.
On les sent presque, les pulsations. La nuit, en revanche, elle est vide. Éteinte et abandonnée. Mon Dieu, cette école, c’est Carly et moi… Elle est quelque chose durant la journée, elle devient autre chose la nuit.
Elle a beau être une imitation des briques pimpantes d’Oxford à l’extérieur, à l’intérieur, elle recèle quelque chose de bien plus vieux, de bien plus abrasif, brut et poussiéreux, vieilles pierres grises croulantes, taches de lichen moroses et souillures d’eau croupie.