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Critiques de Deborah J. Ross (7)
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Darkover : Hastur Lord

(lu en VO, anglais très accessible)



Ce roman fait partie de ceux écrits par Deborah J. Ross, d’après les notes de Marion Zimmer Bradley, et est inclus dans le canon de la saga.



Une dizaine d’années après Les Casseurs de Monde, Regis Hastur est toujours l’héritier de son sévère grand-père Danvan, Régent de Ténébreuse. Il reçoit un message secret de Lew, le sénateur de la planète au sein de l’Empire terrien : le système politique est maintenant aux mains des extrémistes qui vont transformer l’empire en fédération, et qui veulent forcer les planètes comme Ténébreuse à s’ouvrir au commerce avec les Terriens. Regis et Lew craignent non seulement la mise en danger de la culture de Ténébreuse (le lecteur va pointer un système très inégalitaire, avec les Comyn dirigeant la planète, et le reste de la population, présumée sans laran, condamnée à être paysan ou artisan) mais aussi la destruction de son écologie fragile déjà abîmée par les Casseurs de Monde. Regis et Lew savent que certains de leurs pairs Comyn sont attirés par les richesses et la liberté terrienne.



En parallèle, le régent Danvan met la pression sur son petit-fils pour qu’il se marie. Or tout le monde sait que Regis est en couple avec son écuyer Danilo, même s’il essaie de rester discret. La société des Comyn ne rejette pas l’homosexualité, mais s’attend à ce que les héritiers des Domaines assurent la succession et surtout transmettent le laran. Regis estime avoir déjà fait son devoir en ayant nommé son neveu comme héritier, et en ayant engendré des enfants nedestro (illégitime) avec des femmes de sa caste désireuses de porter un enfant d’un Hastur.



Mais sur son lit de mort, Danvan avoue à Regis qu’il a un demi-frère plus âgé nedestro, dont l’existence avait été cachée car né emmasca (ni homme ni femme, et stérile). Regis s’empresse de chercher des traces de ce demi-frère, Rinaldo, et découvre qu’il a été envoyé encore bébé au monastère de Nevarsin, ce lieu reculé de Ténébreuse où les moines perpétuent la religion christoforo, héritière du catholicisme dans sa version la plus rigoureuse. Regis appelle près de lui Rinaldo et le fait reconnaître par l’ensemble des Comyn. Mais les ennemis de Regis, désireux d’avoir un pion entre les mains, vont s’allier avec Rinaldo pour prendre le pouvoir, sans s’apercevoir que ce nouveau venu est avant tout un fanatique religieux.



Les prémisses de départ de ce roman sont intéressantes, et auraient pu offrir une des histoires les plus dramatiques du cycle : la prise de pouvoir par un fanatique qui pense sauver les âmes mais vire au despotisme, les enjeux de pouvoirs dans l’ombre, avec des Comyn affaiblis, des familles attirées par les richesses de la Terre et une Fédération aux aguets.



Mais ce livre est affreusement bavard. C’est long. Le lecteur passe un temps fou avec les tergiversations de Regis, son regret d’être l’héritier et de ne pas choisir sa vie, sa volonté de ménager ceux qu’il aime, et ses doutes incessants. Chaque action traîne en longueur, parce que l’auteure prend un plaisir pervers à donner au lecteur tous les états d’âme de son héros. C’est d’autant plus dommage qu’elle est capable d’écrire des histoires palpitantes tout en exposant avec art les motivations de ses protagonistes. Mais ici, chaque élément est le prétexte à des palabres sans fin.



De plus, l’écriture du personnage principal recèle quelques failles : Regis est un futur homme d’État qui clame que le devenir de Ténébreuse est sa principale mission, mais il cède au chantage de ses ennemis dès qu’ils menacent ses proches. Ah bon. Et il abandonne trop facilement sa capitale pendant dix jours, sans escorte, pour mettre à l’abri un proche. Un homme d’état, je vous dis !



Bref, malgré un fond intéressant sur les ravages du fanatisme religieux, ce roman est très loin des meilleurs du cycle.


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Darkover : The Alton Gift

(lu en VO, anglais très accessible)



Ce roman fait partie de ceux écrits par Deborah J. Ross, d'après les notes de Marion Zimmer Bradley, et est inclus dans le canon de la saga de Ténébreuse.



Trois ans après les faits se déroulant dans le Soleil du traître, Dominic, le fils aîné de Mikael et Margarida, est devenu un jeune homme qui se prépare au rôle d'héritier du Régent des Sept Domaines, et il est confiné au Château Comyn alors qu'il aimerait visiter le pays. Il est attiré par sa cousine Allana Alar, jeune fille instable et égoïste, qui refuse d'apprendre à maîtriser son laran (son pouvoir psychique). Dominic lui promet le mariage, mais dans un moment de rapprochement elle convulse et l'entraîne dans le surmonde (une autre dimension où seuls les esprits des possesseurs du laran peuvent entrer), mais sa mère Margarida le sauve. Plus tard, il retrouve Illona qui a bien grandi et s'est affirmée, tombe amoureux de l'ancienne jeune fille des Baladins, cependant son honneur l'empêche de se délier de la promesse faite à Allana. Pendant ce temps, son grand-père Lew est dévoré par les démons du passé et ne se pardonne pas ses actes.



Dans un contexte où la planète est déstabilisée par le départ des Terriens, où la sécheresse pousse vers la capitale Thendara des familles affamées et où les Comyn ne sont plus assez nombreux pour diriger les Domaines, un fléau imprévu va s'abattre sur la population de Ténébreuse. L'impossibilité de demander assistance à la science terrienne va se faire cruellement sentir.



Ce roman est une très bonne suite au Soleil du traître, nous permettant de découvrir le destin de certains personnages auxquels nous nous étions attachés (même si j'aurais aimé voir plus souvent Hermes et Katherine). On assiste aux tourments de Dominic et Lew, on regarde Dominic devenir un adulte obligé de prendre la situation en main, et surtout on commence à entrevoir une nouvelle Ténébreuse qui se dessine après le départ des Terranans.



Deborah J. Ross respecte parfaitement le canon élaboré par MZB, et elle possède un ton romantique absent chez son prédécesseur (ce qui plaira à certains, et pas à d'autres). Plusieurs arcs narratifs s'entrecroisent avec talent. On pourrait seulement lui reprocher, parfois, un « hasard qui fait trop bien les choses » quand des personnages se retrouvent à l'endroit et au moment où il fallait pour l'intrigue, mais MZB avait déjà ce défaut.



Un roman très agréable pour qui aime la saga, avec quelques personnages bien développés, ce qui est un vrai plaisir à la lecture.


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Darkover : The Fall of Neskaya

Ce roman fait partie de ceux écrits par Deborah J. Ross après le décès de Marion Zimmer Bradley, avec l’aide des notes de MBZ (selon ses dires) et inclus dans le cycle officiel de la saga La Romance de Ténébreuse.



À la fin de l’âge des chaos, des petites royautés mènent des guerres en n’hésitant pas à utiliser des armes dévastatrices fabriquées grâce au laran, le pouvoir psychique des Comyn : le feuglu qui dévore même la pierre, la poudre d’os radioactive, ou encore divers sortilèges manipulant les esprits.



Coryn est le troisième fils du Lord de Verdana. Rumail, demi-frère et Laranzu du roi Damian, vient pour négocier le mariage d’une des sœurs de Coryn avec le fils et héritier de Damian. Il découvre que Coryn est doté d’un laran puissant, et plante malicieusement la graine d’un contrôle en lui. Car Rumail, comme d’autres membres de sa famille, a un don caché. Coryn part pour être formé dans une Tour, et peu après le domaine de sa famille est victime d’une mystérieuse maladie, sans doute créée par le laran. Profitant de la faiblesse de son voisin, Damian s’empare des terres.



Tani est la nièce du roi Hastur et l’épouse du roi d’Acosta. Mais le château est pris sous l’emprise d’un sort, qui provoque sa chute et la mort du roi d’Acosta. Damian conquiert là encore un nouveau territoire. Tani s’enfuit plutôt que de se soumettre.



Le cœur du roman est les ravages de la guerre, et notamment les dévastations causées par les armes si puissantes qu’elles détruisent assaillants et défendeurs, ciel et terre (le parallèle avec les guerres modernes et le risque nucléaire est évident). Plus que tout, la confrontation entre ceux qui souhaitent se venger et aller plus loin, et ceux qui souhaitent préserver les Tours des guerres entre domaines, préfigurent le Pacte ultérieur, mais on en est encore loin. Ici, un État conquérant, avec à sa tête un roi sans scrupule — un peu trop archétypal pour être tout à fait crédible — menace de balayer les équilibres des forces en présence. Même un roi pacifique est contraint d’y répondre.



À l’époque de son édition, la trilogie était présentée comme écrite d’après des notes de MZB. On voit bien, ici, une page charnière de l’histoire de Ténébreuse, avec un grand respect de l’univers créé par MBZ et certaines de ses thématiques, comme la place des femmes dans une société de type médiéval. On a toutefois un ton légèrement plus romantique, et une galerie de personnages secondaires plus étoffée que dans les livres originaux. Le scénario est très mouvementé, et offre une vraie fin à cette histoire, même si l’épilogue ouvre la voie à une suite.



Une lecture qui sait capter l’intérêt des amoureux du cycle, à la fois distrayante et explorant des thématiques intemporelles.


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Darkover : The Children of Kings

Ce roman fait partie de ceux écrits par Deborah J. Ross après le décès de Marion Zimmer Bradley, avec l'aide des notes de MBZ (selon ses dires) et inclus dans le cycle officiel de la saga La Romance de Ténébreuse.



Planète Ténébreuse, quelques années après The Alton Gift : Gereth, héritier des Elhayin et de la couronne, est un jeune homme qui étouffe au sein des Comyn. Il n'a aucune liberté, pris en étau entre d'un côté la surveillance de ses pairs se méfiant de celui qui a été manipulé dans une tentative de coup d'État, et de l'autre la flagornerie des courtisans espérant tirer profit de lui. Il envie son cousin, héritier de la Régence — qui détient le vrai pouvoir — et qui a déjà fait ses preuves.



Alors même qu'il sait que la couronne ne possède plus aucun pouvoir depuis longtemps, Gareth est impulsif et rêve d'aventures. Il a peu de laran — le pouvoir psychique des Comyn — et se sent inutile, avec un destin tracé d'avance. Il décide, avec l'accord passif de sa grand-mère, de s'enfuir pour découvrir les Villes Sèches, territoire attirant par son exotisme mais habité par les ennemis des Domaines. Se faisant passer pour un marchand, il rejoint une caravane se dirigeant vers la ville frontière de Carthon. Là, il entend des rumeurs suggérant que des blasters auraient tué dans le désert. Pourtant, les Terriens sont partis, et avec eux leurs armes interdites sur Ténébreuse. Gareth joue alors les espions et enquête, en compagnie de Rahelle, la fière fille du riche marchand à qui appartient la caravane.



Ce roman est l'occasion de revenir dans les Villes Sèches, après La Chaîne Brisée. Les villes, les déserts, les us et coutumes : tout est fortement inspiré par notre Moyen-Orient médiéval et très agréable à découvrir. Dans ce contexte, Gareth n'évite pas les erreurs et les incompréhensions et se met dans des situations inextricables. le choc culturel est palpable, tout comme la fascination du héros pour ce monde différent du sien.



Filatures, surveillance, camouflage, infiltration : on est dans un pur roman d'aventures. Certes, les romans de Deborah J. Ross sont moins politiques que ceux de Marion Zimmer Bradley, et la touche romantique est plus marquée que dans le cycle original. Il n'en reste pas une lecture parfaite pour la détente, à destination de tous les amoureux de la Romance de Ténébreuse.


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Darkover : The Laran Gambit

Bryn est une psychologue pour enfants qui traite des jeunes traumatisés par les exactions de Star Alliance sur des planètes entières. Star Alliance, qui a succédé à la Fédération terrienne, est sur le point de devenir une dictature dans les mains d’une famille. Le père de Bryn est un sénateur opposé au parti dirigeant.



Mais alors qu’il doit prononcer un grand discours comme le Premier ministre, il déclare le contraire de tout ce pour quoi il s’est battu et condamne les planètes qui vont faire sécession. Bryn est persuadée que son père a été contraint de renier ses convictions, et elle veut le rejoindre. Mais elle est prise en chasse par des membres de la police : s’en suit une longue course poursuite dangereuse qui la mènera jusqu’à une planète universitaire où son père est gardé prisonnier.



Là, elle découvre que son père est victime d’un contrôle mental grâce à une greffe d’un appareil dans son crâne. Lors de ses recherches, elle a entendu parler des télépathes de Ténébreuse : elle décide de s’y rendre avec son père et son ancienne professeure.



Alors, disons-le tout de suite : le premier tiers du roman n’a rien à voir avec Ténébreuse ! Certes, ce n’est pas forcément un défaut. Mais ce type de livre ne va être lu que par les fans de la saga, donc c’est un peu dommage. Heureusement, c’est très mouvementé avec des planètes et des sociétés différentes à découvrir, donc l’intérêt est maintenu.



Ensuite, nous rejoignons « notre » Ténébreuse, deux générations après le départ des Terriens. Et d’ailleurs, on retrouvera deux personnages du dernier roman, devenus très âgés. En somme, un peu de fan-service.



Bryn va découvrir qu’elle a un don, elle qui toute sa vie a pressenti le danger. Contrairement aux autres romans de la saga, notamment ceux de MBZ, on va découvrir le début de la formation d’une leronis.



Le plaisir est là : on retourne sur Ténébreuse, aussi bien dans les montagnes glaciales qu’à Thendara. Même si le récit n’offre pas de grande surprise, la lecture est agréable. Toutefois, j’ai été perplexe de voir Bryn accepter aussi vite son don, et Felicia — la professeure — refuser de s’adapter aux coutumes locales malgré son expérience d’universitaire dans un domaine qui exige le contraire.



Il n’en reste pas moins un roman à lire pour la détente et le plaisir des retrouvailles d’une vaste saga.


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Darkover : Zandru's Forge

Ce roman fait partie de ceux écrits par Deborah J. Ross après le décès de Marion Zimmer Bradley, avec l’aide des notes de MZB (selon ses dires) et inclus dans le cycle officiel de la saga La Romance de Ténébreuse.



Planète Ténébreuse, une génération après les évènements de The Fall of Neskaya : le jeune Varzyl Ridenow rêve d’entrer dans une Tour pour apprendre à maîtriser son laran, ce pouvoir psychique spécifique des Comyn. Après quelques péripéties, il se lie d’amitié avec Carolyn Hastur, l’héritier de la couronne, et se méfie d’Eduin, ami de longue date de Carolyn mais contre lequel Varzyn a des réticences. Il ne croit pas en la bonté d’Eduin, promis lui aussi à un avenir dans les Tours. Ce que tous ignorent mais que le lecteur sait : Eduin est le fils de Rumail, le laranzu renégat, ambitieux et sans scrupule, qui avait fourni à son frère des armes destructrices au laran, et qui a juré de se venger des Hastur. Rumail, aigri, a dressé son fils contre ses ennemis et lui a ordonné de se rapprocher des Hastur pour les détruire.



Ce second tome de la trilogie, riche en péripéties, met donc en scène Varzyl Ridenow, qui sera connu plus tard comme Varzyl le Bon, celui qui a conçu et imposé le Pacte, concept prohibant les armes qui ne mettent pas en danger l’agresseur au même titre que l’agressé, et limitant les combats aux armes qui ont une portée de la longueur du bras : seules les épées sont autorisées et les armes au laran deviennent un tabou puissant. Mais ça, c’est bien après le roman.



Ici, le jeune Varzyl apprend son futur métier, élabore un rêve de fin d’armes destructrices avec Carolyn, et déjoue ce qu’il pense être des attaques d’Eduin. Mais la guerre arrive quand le vieux roi meurt et que le cousin de Carolyn s’empare du trône en son absence.



À nouveau dans ce tome, les romances sont présentes. Rapidement, les conflits des royaumes happe les destins, et revient en force la thématique déjà présente dans le premier tome : les ravages de la guerre, amplifiés par des armes de destruction massive (littéralement), qui évoquent les armes nucléaires de notre monde.



La fin de ce tome fusionne avec la Belle Fauconnière de la saga d’origine écrite par Marion Zimmer Bradley, et à ce moment-là le lecteur connaît déjà l’histoire, même si elle est racontée par les yeux du roi Carolyn. Ce sera donc sans grande surprise.



Un autre regret : quand nos héros deviennent des hommes matures en charge du destin de leur peuple, leurs réflexions intimes ressassent ce besoin d’honneur jusqu’à plus soif : il leur manque sans doute un peu de nuance et de profondeur — et aussi du charisme des chefs — pour être tout à fait convaincant.


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Darkover : A Flame in Hali

Quelques années après les événements du tome précédent Zendru’s Forge : Eduin, le larenzu renégat et déchu, vit comme un miséreux sur Ténébreuse. Forcé de se cacher, il est hanté par le sortilège que son père a inséré en lui, lui ordonnant de tuer les Hastur. Alors qu’il avait un laran (don psychique) puissant lui promettant un bel avenir au sein des Tours, il a tout gâché pour la folie d’un père vengeur et implacable. Le sortilège lui souffle sans cesse de tuer les ennemis : Eduin n’en dort plus, il boit, il sombre.



Un jour il est sauvé par un inconnu, Savario. Savario s’avère être un larenzu renégat, tout comme Eduin. Sans doute a-t-il reconnu un confrère. Savario a un don étrange : quand il chante, les spectateurs sont heureux. Sa voix efface, du moins temporairement, les pensées les plus sombres et aide à soigner les dépressions. Mais Savario croit en Naotalba, la demi-déesse épouse du dieu des enfers.



Eduin est circonspect, et peu à peu il comprend qu’il peut manipuler son nouvel ami à son avantage. En effet, Savario perd la raison, et son utilisation du laran lors de ses chants, où il appelle (croit-il) Naotalba, provoque des attaques cérébrales. Eduin est reconnaissant envers Savario de l’avoir sauvé et tiré de la misère, mais son désir de vengeance contre Varzil est plus fort. Eduin se donne bonne conscience en se promettant d’aider Savario une fois que son propre but sera atteint. Eduin va encourager des troubles au sein de la population, et chercher à pénétrer à nouveau les Comyn pour s’approcher de son ennemi Varzil puis accéder au roi Carolyn.



Et Dyannis, pendant ce temps ? Elle a évolué de son côté, (un peu) mûri et a renforcé son don, alors que son frère Varzil fait la promotion du pacte (interdiction d’utiliser des armes au laran, exprimée par le fait de ne plus utiliser des armes qui ne mettent pas en danger l’utilisateur lui-même : dans cet univers médiéval, concrètement, seules les épées seront permises, donnant naissance à une nouvelle ère sur Ténébreuse).



Le principal problème du roman : les deux protagonistes, qui étaient au cœur du tome précédent, évoluent en parallèle quasiment tout le long du récit. Il y a peu de liens entre leurs arcs narratifs. Ils se retrouveront à la fin, mais on suit deux histoires isolées, et celle de Dyannis est bien moins remplie.



De plus, les longueurs ne manquent pas. Certes, il y a des actions et des retournements de situation, mais peu d’entre elles ont un vrai impact dans l’intrigue, même si l’influence sur Eduin et Savario n’est pas négligeable.



Il n’en reste pas moins une dénonciation très forte des armes types nucléaires (même si le nom n’est jamais prononcé, mais ce sont bien ces armes-là dont on parle). Le Pacte de Varzil doit servir à éviter des destructions massives, des massacres de soldats, mais aussi la contamination radioactive pour des générations des sols.



Je dois ajouter que j’ai été très touchée par le destin de Savario, qui possède un don qui le dépasse, manipulé par un Eduin pétri de contradictions et attaché à Savario, mais qui l’utilise sans vergogne. Savario s’affaiblit au fil des attaques cérébrales, pour une cause qui lui est étrangère. Eduin, quant à lui, est un personnage complexe et fascinant, capable de compassion comme d’égoïsme : tantôt il aide sincèrement les autres, tantôt il les manipule en risquant leur vie ou leur santé, car il est poussé par le sortilège de son père. Il est constamment sur le fil du rasoir, et la profondeur de son caractère est un des intérêts de ce roman.



En conclusion, un tome qui a des qualités indéniables, mais qui aurait gagné à subir quelques coupes.


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