"_Et tu y crois ? La raison d'Etat l'a déjà repérée et je puis t'assurer que, bientôt, ni toi, ni elle, ni son frère n'aurez d'autres choix que de repartir au front.
_Ils sont un peu trop bien nés pour être soumis contre leur gré à ce genre d'aventures.
_Personne n'est assez bien né."
"D'un autre côté, la possibilité de réapparaître à leur côté dans l'échiquier parisien, lui donnerait la place du fou, place qu'il avait toujours affectionnée. Paraître inoffensif quand on ne l'est pas est toujours la meilleure protection."
"_C'est scandaleux, s'indigna Meredith. Si nous échouons, c'est notre faute, su nous réussissons, c'est à leur profit.
_Vous commencez à comprendre les arcanes de la diplomatie et de l'espionnage."
"L'Anglais était certain que la meilleure cachette demeurait cette pièce. Cacher une chose parmi ses semblables et visible aux yeux de tous, c'était de très loin le plus habile à faire."
Stuart se sentit scruté comme jamais auparavant. Toute la famille l’entourait, le pressait de questions, l’observait sous toutes les coutures. Chacun tendait l’oreille pour entendre les multiples réponses que Stuart fournissait de bonne grâce, essayant de combler une vie de séparation en quelques minutes. Henry fut soulagé du tour que prenaient les événements. Nul doute que nombre d’explications allaient encore suivre mais la tâche la plus délicate était passée.
Eux seuls savent que je ne suis pas en rémission. Eux seuls savent que je vais partir. Mes pauvres parents.
Je leur aurai tout fait dans ma vie. Désobéir, ruer dans les brancards, me marier à 18 ans, avoir quatre enfants, devenir veuve et mourir avant eux. Si j’avais pu, je leur aurais épargné cette épreuve. Pour le reste, je ne changerais rien. Ma vie a été parfaite.
"Les négociations reprennent, non sans se heurter à un nouvel obstacle imprévu. Les grands yeux et les cheveux noirs de Marie Mancini, nièce de Mazarin, préoccupent vivement le jeune Louis XIV. Loin de s’alarmer de leur rapprochement lors du séjour à Lyon et surtout pendant le retour à Paris, Mazarin et Anne d’Autriche prennent conscience du danger de cet attachement lors de leur réinstallation au Louvre. Louis XIV et Marie Mancini sont trop proches. Balayons, tout d’abord, les mesquineries dont a été victime le cardinal Mazarin. Il a trop prouvé son dévouement à la couronne de Louis XIV et il était trop lucide pour que nous prêtions quelque attention aux reliquats de Mazarinades qui circulèrent à ce moment là. Louis XIV est destiné à un mariage de raison et non pas d’amour. Vive blessure que Mazarin ne fait pas de gaieté de cœur à ces deux jeunes gens mais blessure nécessaire. La paix vaut bien le cœur d’un roi".
— Vous écoutez aux portes, cousine ?
Elsie eut un léger hoquet de contrariété. Comment osait‑il la soupçonner d’un tel méfait ? D’un tel manquement aux bonnes manières les plus élémentaires ? C’était inadmissible… Vrai mais inadmissible !
— Ce n’est pas parce que j’ai été blessé que je suis une proie facile, gronda‑t‑il. La prochaine fois, je vous offrirai une leçon d’escrime. Cela vous donnera un aperçu de l’homme que j’étais et que vous ne serez jamais.
Elsie avait tant envié à son aînée son apparence fragile et délicate qu’elle n’avait jamais pris conscience des conséquences négatives de cette apparence : Cathy avait toujours été laissée dans l’ignorance de tout. Elle était jolie donc elle n’aurait pas de difficultés à trouver un mari. A quoi bon dans ces circonstances prendre la peine de la préparer à la violence du monde. Pour la première fois de sa vie, Elsie fut contente de son apparence. Grande, charpentée, énergique et curieuse, sa mère avait su que la partie serait plus difficile pour elle et avait veillé avec soin à sa formation intellectuelle.