Denis Bernard

- On ne peut pas comprendre Hamlet, on peut juste le faire.
Cela ouvre la porte à l’imprévu : l’acteur joue la pièce comme si, ce soir, la chute pouvait être complètement différente des autres soirs. Il se laisse surprendre par le fil : « Ah oui, ça fini comme ça, mais je pensais qu’aujourd’hui ça allait se terminer différemment. »
Denis et ses complices de la compagnie HardtMachin recherchaient cette fraîcheur. Ils misaient sur l’option de ne pas comprendre les choses.
Denis dit que chez les personnes atteintes d’Alzheimer, la parole est évaporée à 90 %.
- Quand un malade dit quelque chose, nous ne comprenons souvent pas.
Seule réponse possible : acquiescer. Il arrive à Willy de répéter les syllabes prononcées, afin de stimuler la suite. Ou alors, il renvoie des mots miroirs : « ah ? » ou « Oh là là ! »
Il écoute l’humeur et l’émotion plutôt que le contenu des phrases.

Avec le clown, Julie a découvert quelque chose d'organique. Quelque chose de l'ordre du ressenti. Lorsqu'elle se passe le nez, elle découvre ce qui remue en elle, elle tente de se connecter le mieux possible avec ce qu'elle est. Elle décrit cela comme se défaire des carapaces :
- « Être clown, c'est être à nu. »

Empathiclown m’a emmené dans quelques coins où la société glisse les poussières sous le tapis : j’ai un regard plus proche sur les sans-abri, les malades d’Alzheimer, les villages et le handicap. J’ai dû renoncer à ce que je considérais comme des oxymores : on peut être à la fois clown et très calme, à la fois clown et méditatif. J’ai découvert un programme libre et généreux. Sauf qu’il n’y a rien de programmé.

Qu'est-ce que c'est que cette voiture ?

- C’est un travail dans le présent… Je me mets à leur niveau. J’apparais aux bébés comme un adulte qui quitte les postures sociales normales. Un adulte qui ne se comporte pas comme un adulte. Un adulte qui s’autorise à entrer dans des zones où l’on est enfant.

ET SI ON EN PROFITAIT POUR ALLER AU VILLAGE ET SE FAIRE UN CASSE-DALLE AUX RILLETTES?!

Madame Goffinet a exprimé une certaine confusion quand Willy s’est présenté chez elle pour la première fois :
- Je n’ai pas du tout compris pourquoi vous venez.
- Moi non plus.
- Alors, ça va, a-t-elle conclu.

En pratique, il s’agit de réussir deux choses à la fois : être le plus près possible de ce que l’on ressent et être entièrement disponible pour la personne rencontrée.

C'est déconnecter la tête et habiter le corps

- Le clown doit être comme un bon repas. Ça fait du bien, mais ce n’est pas thérapeutique.