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Citation de Partemps


On a dit quelquefois que le gouvernement le plus heureux serait celui d’un despote juste et éclairé : c’est une assertion très-téméraire. Il pourrait aisément arriver que la volonté de ce maître absolu fût en contradiction avec la volonté de ses sujets. Alors, malgré toute sa justice et toutes ses lumières, il aurait tort de les dépouiller de leurs droits, même pour leur avantage. On peut abuser de son pouvoir pour faire le bien comme pour faire le mal ; et il n’est jamais permis à un homme, quel qu’il soit, de traiter ses commettants comme un troupeau de bêtes. On force celles-ci à quitter un mauvais pâturage pour passer dans un plus gras ; mais ce serait une tyrannie d’employer la même violence avec une société d’hommes. S’ils disent : Nous sommes bien ici ; s’ils disent, même d’accord : Nous y sommes mal, mais nous y voulons rester, il faut tâcher de les éclairer, de les détromper, de les amener à des vues saines par la voix de la persuasion, mais jamais par celle de la force. Convenir avec un souverain qu’il est le maître absolu pour le bien, c’est convenir qu’il est le maître absolu pour le mal, tandis qu’il ne l’est ni pour l’un, ni pour l’autre. Il me semble que l’on a confondu les idées de père avec celles de roi. Peuples, ne permettez pas à vos prétendus maîtres de faire même le bien contre votre volonté générale [4]. Songez que la condition de celui qui vous gouverne n’est pas autre que celle de ce cacique, à qui l’on demandait s’il avait des esclaves, et qui répondait : « Des esclaves ? je n’en connais qu’un dans toute ma contrée ; et cet esclave, c’est moi ! »
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