Il y a déjà plus d'un siècle, un écrivain américain d'origine écossaise, John Muir (1838-1914), observait : "Des centaines de gens fatigués,énervés, perturbés nerveusement commencent à penser qu'aller vers la montagne est simplement revenir chez soi ; que la wilderness est une nécessité et que les parcs naturels sont utiles non seulement pour leurs rivières permettant l'irrigation, mais comme fontaines de vie". Toujours populaire aux Etats Unis, cet auteur naturaliste a contribué à inspirer la mouvance environnementale actuelle : il raconte, dans son autobiographie, comment il s'est inscrit à "l'université de la vie sauvage" et s'est ardemment engagé, un peu plus tard, dans l'espoir de préserver les ressources de la nature pour leur simple valeur spirituelle.
L'univers des poisons fascine depuis des siècles. Très tôt, l'homme a compris comment la toxicité de plantes ou d'animaux pouvait être mise à profit dans des activités criminelles, thérapeutiques ou magiques. Digitales, ciguës, solanacées diverses, champignons hallucinogènes : des rapports étroits ont été tissés il y a des millénaires avec l'univers végétal, mais aussi avec le règne animal, dont reptiles venimeux et batraciens toxiques emplissent le bestiaire antique et moyenâgeux.
Ainsi Jean Claude Nicolas Forestier (1861-1930), célèbre urbaniste et paysagiste français, soulignait que " la connaissance des plantes et des fleurs, de la fécondité de la terre, des mystères de la vie des champs, des jardins et des forêts est encore plus utile, sinon nécessaire aux petits enfants des villes. Cultivez chez l'enfant le discernement critique de la beauté et de l'excellence des choses parmi les oeuvres humaines et les oeuvres de la nature constitue un des éléments les plus importants de l'éducation, et rien, pour la direction de l'esprit dans ce sens, pour la formation du jugement, ne vaut l'efficacité de la nature vivante.