Les Arts florissants
Les Arts florissants, groupe de
chanteurs et de musiciens réunis par
William CHRISTIE répètent des oeuvres de Claudio MONTERVERDI "
Gira il nemico", "Lamento della ninfa", "Tirsi et Clori", "Altri canti di Marte".Interview de
William CHRISTIE sur l'origine du nom de son ensemble, les raisons de sa venue en France, le répertoire des Arts Florissants. Off, morceau de clavecin (interprété par W....
La source de nos problèmes est que nous attachons une valeur absolue à ce qui est tout à fait relatif. Nous nous prenons pour le centre du monde, pensant que nous avons une existence propre. La soif que nous avons d'épanouir notre "soi permanent" qui n'est qu'illusion, devient source de conflits.
Le Monde des religions
La grandeur véritable de la personne qui est devant moi déborde infiniment les contours de l’individu que je vois. C’est uniquement en acceptant de se découvrir dans la relation ce qui implique un certain risque que l’individu peut se réaliser pleinement comme personne humaine. Celui qui se ferme sur lui-même et se limite à des relations où l’autre n’est qu’un « objet » à « connaître » se condamne à la souffrance et à la solitude. Cela me semble une évidence en tant que chrétien, en tant qu’homme et je pense que toi, bouddhiste et homme tu es d’accord avec cela. (DG)
Dans l'amitié véritable, la parole fait résonner l'être ensemble, la célèbre ; elle n'accomplit pas un projet quelconque. L'amitié a ainsi beaucoup à voir avec une modalité de l'écoute orientée sur le souci d'accueillir ce qui vient. Elle nous révèle la vérité de ce que pourrait être la véritable écoute de l'autre. Écouter quelqu'un c'est amicalement lui ouvrir grands les bras, sans condition, dans une confiance bienveillante, c'est parier que ce qui va venir de lui est digne d'être accueilli. (FM)
Comme vous étiez petites lors de ces voyages, nous allons prendre le temps de « revisiter » quelques-uns de ces lieux où, pour la première fois, et sans même le savoir, vous avez rencontré des bouddhistes!
Si ma mémoire est bonne, les temples qui, en France, vous ont le plus impressionnées se rattachent à l’une ou l’autre école de la tradition tibétaine.
L’autre est un mystère non pas dans le sens où je ne le comprendrai jamais, mais dans le sens où je ne cesserai jamais de le découvrir, précisément parce ce que je ne suis pas cet autre et que je ne le serai jamais (heureusement d’ailleurs). C’est aussi reconnaitre que c’est en découvrant l’autre, que je découvre peu à peu qui je suis moi-même. (DG)
Une différence clé existe pourtant entre Sâkyamuni et Amida (du moins selon la perspective amidiste13): le premier, en effet, n'exerça sa mission de prédication et son influence que dans les limites du monde où nous vivons, tandis que le second étend les siennes par-delà sa Terre Pure jusqu'à toucher tous les êtres qui peuplent l'univers entier.
Dans l'amitié, j'ai .compris au fur et à mesure des années que l'essentiel n'est pas le rapport qui existe entre moi et l'ami, mais ce moment où l'amitié elle-même nous donne l'un l'autre comme celui que nous sommes. Nous n'y sommes alors pour rien, même si chacun de nous doit y mettre du sien de la manière la plus entière possible Il y a, en ce sens, une altérité plus grande que celle qui existe entre deux êtres, plus grande que celle que laisse entrevoir toute relation, et voilà, à mon sens, celle que sauvegarde et nous montre l'expérience bouddhiste. C'est ce souci de préserver cette dimension d'ouverture, indépendamment de toute expérience, qui fait que je suis aujourd'hui engagé dans cette tradition. (FM)
La conversion à laquelle j'aspire consiste à laisser l'amitié me dénuder plus entièrement et me conduire ainsi à un rapport plus juste au monde. Le bouddhisme a tellement changé ma vie ! Il m'a délivré d'une douleur et d'une angoisse que je ne pouvais pas même entrevoir, toucher ou reconnaître. La conversion première a été de pouvoir vraiment les sentir. Étrangement, s'ouvrir à elle libère pour une part tout au moins - de leur emprise car nous cessons de les fuir, d'en avoir peur et de nous enfermer dans des rôles qui nous étouffent ou qui, plus exactement, posent un couvercle sur notre cœur, le calfeutre dans une opacité desséchée. La conversion implique de ne plus fuir l'angoisse et la douleur mais de les éprouver plus authentiquement. Il y a là un paradoxe de la voie bouddhiste. Notre souci d'être heureux nous empêche de l'être car il nous coupe de la réalité qui est la nôtre. Tant que nous voulons nous améliorer, nous nous coupons de ce que nous sommes déjà. Le saut qu'il nous faut faire consiste précisément à y renoncer, à renoncer à lutter contre soi pour être autre que nous sommes déjà. Nous pouvons nous ouvrir à notre propre style d'être. Voilà, pour moi, le mouvement même de la conversion : se tourner vers la vérité à la fois douce et amère de notre cœur, et y découvrir la joie et la tristesse qui y habitent. (FM)
C’est un paradoxe étrange car le bouddhiste se situe pour la plupart d’entre nous, Occidentaux, à un point équidistant entre une religion, comme peut l’être le christianisme, et l’athéisme. Pour certains, en effet, le bouddhiste est sinon athée au mois, agnostique. Ils soulignent que cette tradition ne connaît pas de Dieu créateur, que le Bouddha ne se présente pas comme un sauveur mais comme un guérisseur qui expose des vérités sous la forme de diagnostique médicaux. Et certes, dans ma vie quotidienne, le bouddhisme est souvent loin de ce que nous nommons une religion. Il est un ensemble de pratiques, dont au premier chef la méditation assise. Cette dernière vise à clarifier la nature réelle de notre esprit et de notre expérience, elle nous invite à un examen scrupuleux de ce qui est. Les invitations moralistes n’y trouvent pas place, il ne s’agit pas de suivre des règles de conduite, de suivre les commandement d’un Dieu, mais de porter une plus grande attention à ce que nous faisons, aux divers motifs de nos actes. Mais dans le même temps, ce chemin conduit à des expériences spirituelles qui se trouvent avoir de nombreux points communs avec celles des Pères de l’Eglise et des grands mystiques. (FM)
Tu partais de ce qui est pour toi l'expérience la plus essentielle, celle qui te fait vraiment homme et que tu nommes : la « relation interpersonnelle » Les expériences les plus riches humainement, source d'une paix profonde et durable, expliques-tu, sont celles où la relation entre deux êtres permet à chacun de grandir comme personne au sein de la communauté humaine. (DG)