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Citations de Dima Abdallah (152)


J'ai réalisé qu'elle avait tellement peur qu'elle n'arrivait plus à respirer. J'ai réalisé qu'elle n'avait que neuf ans et qu'elle était déjà tellement effrayée que l'oxygène n'arrivait plus à se frayer un chemin jusqu'aux poumons.
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Ils sont ce cri qui me hurle aux oreilles chaque jour ce que je ne suis pas, ce que je ne serai jamais. Je ne suis ni lui, ni elle, ni l'autre. Je suis l'atome sans molécule. Je suis l'électron sans atome. [p.69]
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Je ne sais plus ni quand ni comment c’est arrivé. Je ne sais plus ni quand ni comment l’oxygène a réussi à se frayer un chemin jusqu’au fond de mes poumons.
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Pour engager la conversation, il me montre souvent telle ou telle plante en pot sur le balcon et m’apprend le nom de chacune d’elles. Il frotte sa main sur l’origan ou la marjolaine et me fait sentir ses doigts.
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On regarde la vie de loin, ma boule et moi, on regarde passer les gens dans la rue et on se plaît à imaginer leurs vies, leurs personnalités, leurs maisons. On se demande parfois pourquoi certains portent un revolver à leur ceinture alors que ce ne sont pas des soldats, ils sont nombreux. Parfois le manche du revolver ne dépasse même pas du pantalon, mais nous le voyons bien, ma boule et moi, sous les chemises. Rien ne nous échappe. On regarde les murs de la rue couverts de portraits de martyrs tombés pour tel ou tel parti, pour telle ou telle milice.
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Je me revois penser que je ne suis pas normale, que ce n’est pas eux, le problème, mais moi. C’est comme ça, ce n’est peut-être de la faute de personne après tout et la seule chose à faire est d’oublier.
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Les pop-corn m’aident à oublier. Je repense à ma journée et j’essaye d’effacer de ma mémoire, un par un, tous les moindres petits événements ou paroles qui m’ont heurtée ou blessée, en mastiquant, bouchée après bouchée. À chaque fois que mon chagrin essaye de faire monter les larmes jusqu’à mes yeux, je les fais redescendre avec une bouchée de nourriture. J’avale et je fais redescendre la boule dans ma gorge jusqu’au plus profond de mon ventre. Je repense à une telle qui se serait moquée de mon physique, de mes vêtements ou de je ne sais quoi encore, à un tel qui m’aurait bousculée ou frappée, et j’avale.
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Les casse-croûte de ma mère sont un poème. Ma mère tout entière est un poème. J’ai quand même toujours faim en sortant de l’école. J’ai tout le temps faim. Je sonne à l’interphone, qui fonctionne même quand il n’y a pas de courant, et je confirme que non, je ne monterai pas, mais, si une bonne âme pouvait me jeter de l’argent par la fenêtre, ce serait bienvenu. Je précise que c’est pour des pop-corn, je m’en fiche que ce soit mauvais pour la santé, et reprécise que non, je ne monterai pas. Je finis par arriver à obtenir mon petit billet et m’en vais aussitôt traverser la rue et étancher ma colère en achetant de quoi grignoter.
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Je maudis mille fois cette foutue électricité avec ses coupures interminables et quotidiennes qui non seulement nous font régulièrement monter neuf étages à pied, mais en plus, une fois la nuit tombée, nous obligent à nous éclairer avec de simples bougies, dont les reflets et les ombres convoquent toutes sortes de fantômes, de sorcières et autres créatures maléfiques de la nuit.
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Il y a encore quelque chose du pays que j’ai connu parce qu’ils y grandissent. C’est encore ma ville parce qu’ils apprennent à faire du vélo dans ses rues. Tout ne peut pas être perdu, tout ne peut pas être sali parce que, chaque matin, dans l’air ambiant, il n’y a pas qu’une odeur de poudre. Il y a aussi un savant mélange de leur odeur au réveil et d’effluves de café.
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Je crois que l’oubli est la meilleure des solutions, je suis en train de développer une sorte de super-pouvoir pour ce qui est de l’oubli. Je travaille à effacer de ma mémoire toutes les images qui dérangent, que je ne supporte plus de voir. Je ne garde que les souvenirs d’avant, avant que tout cela n’arrive.
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D’un jour à l’autre, il faudra bien que cette guerre finisse, ce n’est qu’une affaire de quelques semaines, quelques mois tout au plus. Il ne peut pas en être autrement, je n’ai pas le courage qu’il en soit autrement. Parce qu’elle ne grandira pas dans ça, ce n’est pas une option. Parce que six ans dans ça c’est déjà trop. Je vais continuer à lui dire que rien de tout ça n’est grave, qu’elle a bien raison de ne pas pleurer, qu’on ne risque rien et que ça ne nous regarde pas, ce vaste bordel.
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Je veux être un roc, une montagne. Je voudrais être courageux, inébranlable. Je ne veux pas qu’elle sache que, moi aussi, j’ai peur la nuit, que, moi aussi, je suis parfois triste, souvent. Qu’enfant, moi aussi, je trouvais mon cartable si lourd à porter. Je ne veux pas qu’elle sente le ton soumis et tremblotant de ma voix à chaque fois que je réponds aux miliciens, à chaque checkpoint, à chaque contrôle, à chaque coin de rue. Je ne veux pas qu’elle voie mes mains trembler quand j’ouvre le coffre de la voiture à chaque fouille.
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Je ne sais ni quoi faire, ni quoi dire. Je ne suis pas très doué pour parler, encore moins rassurer. La seule chose que je sais, c’est faire semblant que tout va bien et sortir deux ou trois blagues. Je ne sers à rien, moi, dès qu’il s’agit de parler vraiment.
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Quand elle cueille un bouquet de fleurs sauvages, elle n’aime pas le voir faner et regrette parfois de n’avoir pas laissé les fleurs en terre. Je vois aussi comme elle fuit le regard des gens quand on se promène sur le front de mer, préférant contempler l’horizon et les vagues.
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Dorénavant, je ne baisserai plus jamais la garde, nous ferons toujours corps de nos deux corps. Je serai son gardien, son garde, son garde du corps. Je prendrai mon rôle très au sérieux, je serai d’un sérieux sans pareil.
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En plus d’être un géant, il a un petit quelque chose que les autres n’ont pas. Je ne saurais pas dire quoi, mais c’est comme s’il y avait quelque chose de lumineux chez lui. Je connais d’autres personnes qui ont, elles aussi, une sorte de petite lumière, mais, chez lui, ce n’est pas pareil, c’est comme si elle était unique et très différente de celles des autres. Comme si elle brillait plus fort. C’est quelque chose qui attire les yeux, qu’on ne peut pas s’empêcher de regarder. Je trouve que, quand il est entouré d’autres personnes, on le voit plus lui que les autres.
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Les seuls moments où j’ai un peu peur, c’est quand il faut s’arrêter devant les soldats. Ils font des gestes des bras et des mains pour dire si on peut passer ou s’il faut s’arrêter. Ils arrêtent les gens pour leur poser des questions que je ne comprends pas bien. Ils demandent souvent où on va et je ne vois pas bien ce que ça peut bien avoir comme importance. Ils demandent aussi les papiers d’identité et ça non plus je ne comprends pas bien pourquoi. Je ne vois pas ce que ça peut bien leur faire, de savoir comment on s’appelle et quand on est né.
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Tous ces gens qui hurlent m’énervent. Je trouve que ça ne sert à rien de crier et de s’énerver et j’ai toujours aimé ceux qui savent rester calmes. Sur l’ordre autoritaire de son cavalier, la monture hennit et grogne avant de prendre son départ. Je ne regarde pas le paysage, je ne regarde pas par la fenêtre les autres destriers hurlants, je ne regarde que lui, je ne vois que lui. J’observe avec attention chaque geste, chaque grimace, chaque goutte de sueur.
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Parfois, marcher en ligne droite n’est pas possible et nous devons contourner les obstacles, mon corps se met alors au rythme qu’il me dicte. L’auriculaire m’indique par où il faut passer. Mon cerveau fait écran noir et ordonne à mon être entier de ne prendre pour repère que le géant. Voire que la main. Voire que le doigt.
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