Citations de Django Wexler (24)
- [...] J'ai rêvé de la première fois où je suis tombé amoureux.
- Ah
Féor se tut et Winter lui jeta un coup d’œil.
- J'imagine que les prêtresses n'ont pas le droit de tomber amoureuses?
- Non, confirma la jeune fille, toujours aussi sérieuse. Nous avons droit au plaisir avec les eckmahl, les eunuques, mais l'amour... (Elle nota l'expression de Winter) Quelque chose ne va pas?
- Je suis simplement surpris, marmonna Winter. À Vordan, les prêtres et les nonnes sont censés rester chastes.
- Je les plains dans ce cas. Cela me semble contre nature.
Contrairement au fait de couper les couilles des petit garçon pour en faire des eunuques ? Mais elle n'avais pas envie de se lancer dans un tel débat.
- Une fois que nous aurons eu le temps de nous installer, j'espère que vous me ferez découvrir les spécialités locales poursuivit le colonel.
- À Ashe-Katarion, dit Marcus, nous mangions des cancrelats imhalyt rôtis dans leurs coquilles. Dans de bonnes conditions, ils peuvent atteindre les huit pouces de longs et leurs viandes est censée être délicieuse.
Janus, revenu de ce côté du rideau, ne cilla pas.
-Voilà qui semble ... fascinant.
- J’apprécierais que vous m’accompagniez, capitaine, capitaine (Janus sourit.) Je pourrais avoir besoin de votre expertise.
- Si c’est le cas, nous sommes dans une sacrée merde.
L’église disait […] que si, après la mort, le poids de vos péchés se révélait supérieur à votre piété, vous seriez condamné à un enfer personnel. Vous subiriez un châtiment correspondant à vos pires peurs et à la nature de vos fautes, comme le voudrait une divinité affichant un sens de l’ironie particulièrement pernicieux. Dans le cas de Marcus, il savait que le Tout-Puissant n’aurait pas à chercher bien loin. Son enfer lui semblerait étrangement familier.
La paperasse. Une montagne, un torrent de papiers, un tas de choses à lire et à signer qui ne diminuerait jamais. Et, au détour de chaque feuille, l’angoisse qui le poussait à penser que si celle-là ne concernait que les latrines, la prochaine pourrait se révéler importante. Particulièrement importante, le genre de choses qui feraient que les historiens dans l’avenir secoueraient la tête en disant : « Si seulement d’Ivoire avait lu ce rapport, toutes ces vies auraient pu être épargnées. » Marcus commençait à se demander s’il pourrait demander un congé en enfer.
Au moins les Rédempteurs avaient eu la courtoisie de lancer leur révolution en avril et pas en août. Même au printemps, malgré la brise côtière, la chaleur de Khandar se révélait éprouvante. Au cœur de l’été, la côté aurait été brûlante et le désert un véritable four. On ne va pas cracher dessus.
Enfin, au fantôme d’un certain petit caporal (en français dans le texte), je ne peux que présenter mes excuses les plus sincères.
Si vous voulez mon avis, il y a autant de talent dans une escarmouche bien exécutée que dans une bataille proprement dite. Ou que dans la peinture ou une statue d'ailleurs. Je devrais y consacrer une monographie quand j'aurai le temps. La Guerre comme Art. Je pense que faire la guerre est plus difficile que de peindre. Après tout, la toile ne réplique pas.
Le capitaine Marcus d'Ivoire était assis à son bureau fait de bric et de broc et envisageait la damnation.
Une dizaine de canons apparurent ensuite sur la route, traînés par un attelage de chevaux de Khandar et accompagné par une double colonne d’artilleurs bouche-bée. Marcus sourit. Un soldat d’infanterie du 4e, remarquant les canons, décida qu’il serait plus en sécurité parmi eux alors qu’un lieutenant agitant son épée lui courait après. Les canonniers se mirent à protester en jurant.
Il ne manque plus qu’un gros capitaine avec les pantalons baissés poursuivant une blonde sur un air du tuba et nous aurons un parfaite farce de music-hall.
- Cela ne vous dérange pas d’avoir des chevaux hérétiques pour tirer vos canons saints ?
- Dieu vous bénisse, monsieur. Je les remettrai bien vite sur le droit chemin. Je leur lis les saintes écritures tous les soirs, vous savez.
- Allez dit Aldrecht. Tu leur as envoyé un rapport comme quoi les peaux grises avaient de nouveaux prêtres qui ne nous aiment pas beaucoup et ont la vilaine habitude de brûler vif les gens. Sans parler du fait qu’ils sont cent fois plus nombreux que nous ou que le prince commence à être de mauvais poil. Et voilà qu’on nous envoie trois mille hommes et un nouveau colonel, qui s’imagine sans doute être là pour s’amuser à jouer les despotes, en faisant brûler quelques villages pour faire comprendre à une bande de paysans qui est le patron, ce genre de choses. Mais en arrivant ici et en découvrant que les prêtres en question ont rassemblé une armée de trente mille hommes et que la milice que nous avons formée est passée à l’ennemi et que le prince a décidé qu’il pouvait toujours filer avec l’argent, que crois-tu qu’il va faire ?
- Tu pars du principe qu’il possède une once de bon sens, dit Marcus, serrant les lacets. La plupart des colonels que j’ai rencontrés à l’école militaire n’étaient pas franchement bien lotis à ce niveau.
- J’ai toujours voulu avoir de nouvelles bottes, dit-il. Cent bottiers dans tout Ashe-Katarion et il fallait que je tombe sur le seul pas foutu de faire son travail. Je n’arrête pas de les enlever. (Il sourit à Val). Je crois qu’il y a une bonne leçon à tirer.
- S’assurer d’avoir des bottes correctes, parce qu’on ne sait jamais quand un groupe de prêtre assoiffés de sang va prendre le pouvoir ? Cela ne me paraît pas pouvoir s’appliquer à grande échelle.
- C’est plutôt : « Ne les enlevez pas trop longtemps, parce que vous pourriez peut-être bien ne jamais avoir l’occasion de les remettre ».
Ils semblaient considérer que cela faisait partie des devoirs d’un sergent de se tenir entre les simples soldats et les folies des gradés.
Rien ne perturbe plus un officier que d’être tout à fait d’accord avec lui.
J'ai déjà rencontré ce genre de types avant. Ces sergents de cambrousse sont les pires, si on met de côté cette compagnie, bien sûr. Ils ont un peu de pouvoir et ils se prennent pour des dieux. Ils sont encore pires quand ce sont des connards comme Davis. (Il haussa les épaules.) Eh bien, vous n’avez pas à vous inquiéter à son sujet. Ce genre de gars sont des lâches, en fait. Si vous leur résistez, ils se débinent.
Janus demanda à Marcus de se présenter avec vingt hommes en qui il pensait pouvoir suffisamment faire confiance pour garder un secret.
Marcus fut tenté de lui répondre que vingt hommes pouvaient garder un secret à la seule condition d’en noyer dix-neuf et qu’il faudrait malgré tout garder un œil sur le dernier.
[à propose du colonel Janus, censément être inspiré de Napoléon Bonaparte]
Parfois, je pense qu’il aime juste se comporter de façon théâtrale, comme un méchant d’opérette.
Il me traite de couard et de traître, répondit Janus. Je ne vois pas comment le fait de refuser de rester derrière les murs d’Ashe-Katarion fait de moi un couard. Je ne suis pas sûr de comprendre, mais les esprits royaux fonctionnent mystérieusement, pas de doute.
La mesquinerie et la brutalité représentaient pour ainsi dire une tradition chez les sergents. Mais pas la mutinerie.
Tu aurais été parfait en chevalier errant il y a trois cents ans. Toujours défendre une dame, toujours soutenir un ami et ne jamais trahir son seigneur. (Elle poussa un gros soupir.) Mais tu te débrouilles bien pour le cacher, c’est vrai. J’admets que lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois, j’ai pensé que tu pouvais te montrer un peu plus… pragmatique.