Dominique Cordellier vous présente son ouvrage "Stefano". Parution le 3 octobre 2019 aux éditions le Passage .
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2365557/dominique-cordellier-stefano
Notes de musique : Youtube Audio Library
Visitez le site : http://www.mollat.com/
Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux :
Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts
Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat
Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/
Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1
Vimeo : https://vimeo.com/mollat
Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/
Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/
Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat
Blogs : http://blogs.mollat.com/
+ Lire la suite
Michael Sweerts sait déjà l’essentiel :qu’un visage se partage entre ombre et lumière, que l’on monte le clair sur le sombre, que la femme est la lueur de l’homme. »
dans les dessins de Baccafumi, la couleur apparaît principalement dans des études de têtes réalisées à grande échelle. elle peut être alors apportée en combinant la pierre noire, la sanguine et la craie blanche, un peu comme le faisaient certains artistes lombards dans la suite de Leonard de Vinci et même Raphael, ou en utilisant au pinceau des pigments liés à l'huile.
Beccafumi est en effet, par excellence un dessinateur de la ligne tremblée. Son tremblement n'est pas une faiblesse de la main ni l'expression d'une peur, ni l'inscription sismographique de l'angoisse maniériste, cette inquiétude de la perfection. C'est le frémissement de l'idéal, le frisson de la beauté dans la recherche des possibles.
la graphie de Beccafumi démêle l'écheveau des formes possibles en brouillant le trait et en troublant les ombres. cela n'a pas d'antécédent: ni Fra Bartolommeo, ni Albertinelli n'avaient poussés aussi loin, dans cette technique, la dissémination des traits de contour et de la nébuleuse des ombres.
il cherche dans la brume de la pierre noire la mobilité de l'action et du sentiment des personnages, dans la densité du lavis leur part d'ombre souterraine ou d'éclat divin, dans des réseaux de hachures croisées, plats et presque abstraits, l'apparition de leur image spirituelle.
auteur de peintures délicieusement auréales ou sombrement boréales, imprégnées d'impressions anciennes auxquelles il donne une saveur nouvelle, moins possédé que Rosso, moins halluciné que Pontormo, Beccafumi est un dessinateur d'une vitalité toute moderne.
il donne la valeur d'ensemble de la forme, son mouvement intérieur, et permet d'apercevoir le principe général de l'organisation picturale. cela vaut pour les études à la plume et c'est également vrai des dessins à la pierre noire de la maturité.
et le tremblement de son trait, dans l'enchevêtrement trouble de ses recherches, loin d'être l'expression d'un être en alarme, apparaît comme le frémissement de l'idéal, la recherche des possibles dans le fragile frisson de beauté.
un art, dit Vasari, plus merveilleux que beau, un art où la maniera, ce dépassement par un style élevé de la simple imitation de la nature est l'exaspération sensible d'une virilité ou d'une vénusté vues de l'intérieur.
Beccafumi ne sent pas l'effort, préparent la médiation entre la douceur des couleurs et la puissance des reliefs dans la peinture, entre vivacité et vigueur, il semble facile et gracieux.