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Citations de Dominique Lin (22)


La mort, cette porte qui ne s'ouvre que dans un sens, est le seul rendez-vous garanti de notre agenda, tous les autres sont aléatoires. (p.41/42)
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 Envahi par la romance des nuées de mots qu'il avait lus, il craignait parfois de vivre par procuration, par coutumace. Il traversait les siècles, les contrées, la conditions d'autres hommes qui, comme lui, parcouraient la lande, cheminaient en aveugle sur une piste vierge. Il s'interrogeait sur l'illusion de l'univers, son inutilité, sa dérision. L'homme était dérisoire par son orgueil face à sa petitesse. Les hommes s'agitaient, se combattaient, voulaient diriger un monde bien plus grand qu'eux.
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 Fouiller son histoire, c'est essayer de comprendre ce dont on est pétri, et il est difficile de trouver des pistes sur des terres ordinaires. (…) Mais quelle trace l'histoire garde-t-elle des gens qui n'ont apparemment rien accompli hormis profiter du temps qui leur était imparti ? N'est-ce pas là déjà une grande victoire que d'avoir vécu, d'avoir mené des combats pacifiques dont l'issue n'est jamais certaine.
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Léon allumait rarement la télé [...] préférant se plonger dans l'immensité des livres. Il les préférait peu épais, persuadé que quelques pages suffisaient à exprimer l'idée de l'écrivain, le surplus n'étant que verbiage et digressions. [...] Les livres qu'il appréciait relevaient de la concision, de la ciselure. (p.40)
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Sa vie si discrète prenait un sens ; il n’avait rien accompli de grandiose, il n’avait pas eu son quart d’heure de gloire, mais il acceptait qui il était
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 L'écume du savon flotte dans la bassine en zinc, une main la récupère dans une casserole pour donner meilleure allure au bain de l'enfant suivant. La cuisinière à charbon carbure depuis des heures pour chauffer l'eau dans le chaudron. (…) Parfois, quelqu'un ouvre la porte et le froid en profite pour tourbillonner dans la pièce et faire frissonner mon corps mouillé. La chaleur se jette dans la rue, vouée à une mort certaine.
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Les mots se déversaient sur les pages comme les vagues sur le sable. Une force se libérait, véritable marée de phrases, de paragraphes, de chapitres. De phrases ... il pensa à sentence en anglais. La sentence était rendue, il était condamné à écrire. Condamné, non, c'était un délice, une jouissance; une parenthèse s'ouvrait sur l'irréel. Il s'engouffra dedans, avide de retrouver les sentiers du plaisir.
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Combien de journalistes accolent le terme de philosophe à certains contemporains dont le discours relève parfois de la sottise ou de la ségrégation ! Ce n'est pas parce qu'on pense beaucoup qu'on pense bien et le bien n'a de valeur que s'il s'adresse au plus grand nombre, pas à une poignée de privilégiés ou d'intellectuels perdus dans des sphères hermétiques [p.97/98]
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Tu m'avais dit qu'il n'y avait pas besoin de se recueillir à une place précise pour penser à quelqu'un, comme il n'était pas nécessaire d'avoir un toit pour prier. Le souvenir d'un défunt ne se limite pas à des données géographiques, il habite celui qui reste, partout où il va. (p.129)
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« Indignez-vous ! avait écrit un homme dont chacun s’appliquait à dire qu’il était sage. Mais après ce cri dont le seul symbole contenait du sens, qu’avait-il fait ? Les millions de lecteurs bien intentionnés, qu’avaient-ils faits, eux aussi ? Le soufflé était retombé, le livre gisait désormais sur quelque étagère de bibliothèque, entre Hemingway et Hugo… autant se taire
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Certaines personnes s'inscrivent dans la mémoire collective, d'autres se contentent de vivre leur temps discrètement. Pas de fait de guerre, pas de découverte, de théorie mathématique ou de citation philosophique. Il n'en reste pas moins qu'elles ont aimé, espéré, donné du plaisir ou de l'espoir à ceux qu'ils ont connu. (p.29)
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La magie de la lumière du levant adoucissait leur visage tanné par la vie rude, plissé par les heures de garde. Appuyés sur leur bâton, ils laissèrent filer quelques minutes silencieuses.
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Adrien, tu connais la différence entre une religion et une multinationale ? - Non ? - La date de réunion. La religion, c'est le dimanche et la multinationale, le lundi matin... [p.140]
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Lundi ! A cette heure, je devrais ... Tout s'affole en moi, ça défile à toute vitesse. Ma femme, ma famille, mon patron, mes collègues, mes clients ! Non ! je ne dois plus, je ne veux plus devoir. Je ne veux plus être l'autre que je ne connais pas. Reste à savoir qui je suis, après tant d'années d'absence. Je dois continuer d'avancer, aller au bout de ce qui ne fait que commencer, peu importe le prix à payer.
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Au bout d'une heure, le bar se remplissait. Depuis la loi d'interdiction de fumer à l'intérieur, on ne sentait plus le tabac, remplacé par les effluves de pastis et les odeurs de cuisine mêlées, selon la volonté du Pacha, aux parfums d'Orient ou de la Méditerranée. Jeudi, c'était le couscous, seul jour où les histoires de riads bénéficiaient d'un accompagnement olfactif. Le Maghreb sur fond de sardines grillées du vendredi n'avait aucun sens, on lui aurait préféré le port de Marseille ou les côtes bretonnes, mais ils n'appartenaient pas à l'univers du Pacha. (p.13/14)
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Si nos vieux d’aujourd’hui regrettent leur temps passé comme le regrettaient déjà ceux de mon enfance, ce n’est pas parce qu’il était meilleurs, comme ils se complaisent à le dire, mais parce qu’il est le leur
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les rails sont là pour être quittés
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Nul ne peut ignorer qu’il est en vie et que le temps imparti va s’arrêter quand ce sera l’heure. Comment font les gens pour être surpris, dire qu’ils ne s’y attendaient pas quand ils apprennent le décès d’un proche ou d’un personnage connu ? Comme s’ils ne savaient pas que nous y allons tous
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On devient vieux quand on a oublié l’enfant qu’on a été
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J'aimerais partir pour cette ville que je n'ai jamais quittée, mais que je ne vois plus. Ma rue est aussi vaste que l'océan, mon quartier est un continent. La maison de ma mère est bien celle où j'habite, j'y suis voyageur en transit
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