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4.13/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Casablanca , le 28/09/1954
Biographie :

Médecin psychiatre, Dominique Megglé est un spécialiste internationalement reconnu de l'hypnose. Auteur de nombreux ouvrages et articles scientifiques, ancien président de la Confédération francophone d'hypnose et de thérapies brèves, il dirige l'Institut Milton H. Erickson Méditerranée.

Chevalier de l'Ordre National du Mérite.

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Interview du Dr Dominique Megglé sur l'hypnose profonde. Vidéo de moins de 5 minutes.


Citations et extraits (232) Voir plus Ajouter une citation
Pendant la dernière guerre mondiale, mon père était en prison avec deux frères mathématiciens. Un vieux clou est devenu leur "craie", et le mur de la cellule le tableau noir. On venait prendre l'un pour une séance de torture, l'autre continuait à calculer ; on ramenait le premier en sang, il attrapait la "craie" aussitôt et reprenait la démonstration à l'endroit où son frère l'avait laissée ; et ainsi chacun son tour ; les séances de torture n'étaient plus que de brèves parenthèses inintéressantes et "casse-pieds" dans un travail qui les passionnait : la découverte d'un théorème inédit. [...] Ceux qui souffrent de douleurs paroxystiques peuvent apprendre à réduire le temps vécu de la douleur et élargir les plages de confort, comme les deux mathématiciens.
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... les yeux sont sur le visage, pas sur l'occiput. Ils sont faits pour regarder en avant, pas en arrière, parce que dans la vie, on doit avancer, pas reculer. Si je regarde en arrière, tout devient plus compliqué. Je ne peux pas marcher en avant en regardant en arrière. Si j'ai cette prétention, immanquablement je me casserai la figure. Une fois par terre, je me dirai que j'ai passé ma vie à me casser la figure. Je me rappellerai toutes mes chutes et j'en oublierai sûrement. Forcément, à force de regarder en arrière pour aller en avant, il n'est pas étonnant que je sois souvent tombé. Mais c'est désespérant. Une rumination interminable se met en place. Un philosophe existentialiste dont j'ai oublié le nom dit que "quand on vit sa vie, on ne la raconte pas et quand on ne la vit pas on la raconte". Certains déprimés passent le temps de la consultation à la raconter. Ils racontent toujours le même refrain mortifère, celui de l'histoire de leurs chutes. Ils n'écoutent plus. Ils ne sont plus disponibles à l'échange. Quand ils commencent à s'ouvrir, la partie est gagnée, la guérison est en marche. Ils se remettent à vivre.
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Erickson : "Quand vous appliquez un protocole d'hypnose sur une grande série de sujets et que celui-ci est inefficace chez 30% d'entre eux, vous concluez que 30% des sujets sont résistants à l'hypnose. Vous vous trompez. La vérité est que 30% des sujets sont résistants à votre protocole ; en définitive, nous n'avez pas mesuré la résistance de la population étudiée à l'hypnose ; vous n'avez mesuré que votre protocole, c'est-à-dire rien du tout ; vous n'avez pas touché le phénomène, mais une création artificielle de votre esprit ; c'est votre esprit qui n'a pas saisi au moins 30% de l'hypnose et vous ne parviendrez à réduire ce "résidu incompressible" de sujets que vous qualifiez de "résistants" qu'en revoyant complètement la prémisse de votre recherche. Commencez par respecter l'individualité de chacun."
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Je connais des praticiens qui interdisent à leurs patients de prendre des vacances pendant la thérapie. Eux-mêmes ne se posent pas la question quand ils les quittent pour prendre leurs congés. Pourquoi ce qui est valable pour l'un ne le serait pas pour l'autre ? Au nom de quelle autorité ? Pour ma part, je suis ravi quand une personne que je soigne pour dépression a raté son rendez-vous parce qu'elle est allée à la plage. Je trouve normal qu'une autre le rate parce qu'elle n'a pas trouvé quelqu'un pour garder son bébé ou pour aller chercher ses enfants à l'école. Là est la vraie vie et c'est à mieux la vivre que j'aide mes consultants. Le bonheur n'est pas d'aller voir un psychiatre.
C'est d'abord dans la vie que nous changeons. La thérapie n'est qu'une expérience de changement parmi bien d'autres.
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Dans les addictions, en dehors des difficultés propres à chacune, leur est commun le fait que les malades ne considèrent plus la vie que de manière binaire : avec ou sans le produit. La vie "avec le produit" paraît seule attractive ; la vie "sans le produit", terne, banale et morose. C'est un obstacle à la guérison : guérir ne semble pas un but bien "folichon". L'hypnose permet d'abord de réintroduire un confort écologique non toxique, d'une manière personnelle. Elle permet ensuite de réintroduire, en les suggérant, des sensations variées et nuancées dont les malades ont perdu le souvenir : chaud, froid, sucré, salé, amer, faim, repu, ennuyé, satisfait, intéressé, vite, lent, agréable, désagréable, agacé, content, tendre, détestable, etc. C'est une véritable réanimation des sensations sensorielles élémentaires puis complexes, et de la sensibilité affective. Elle permet enfin de traiter un éventuel problème de fond, source de l'addiction et participant à sa pérennisation, par exemple des phobies chez un alcoolique.
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Si un jour j'allais mal, j'aimerais que mon thérapeute se rende bien compte que je suis une personne vivante et intéressante parce qu'humaine. S'il essayait de me démonter comme un moteur libidinal, comportemental ou cognitif construit en série, je le lui ferais payer cher. Mais finalement, je serais perdant car il n'en renoncerait pas pour autant à sa superbe. Il sortirait de son chapeau magique une jolie étiquette qu'il me collerait sur le front. Sur l'étiquette, on pourrait lire : "hystérique". Diagnostic ou insulte ? L'ambiguïté des buts que nous visions en nous rencontrant, le thérapeute et moi, explique l'ambiguïté du mot marqué sur l'étiquette. Dans les termes de l'AT de Berne, notre transaction était un racket. Il est donc normal qu'elle ait tourné "en eau de boudin".
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Les patients démontrent qu'un tout petit changement dans un secteur minime, secondaire, accessoire ou même apparemment étranger au problème peut non seulement le régler, mais les amener à considérer la vue d'une façon entièrement nouvelle. Avec le temps, les problèmes s'étendent "en tache d'huile" dans la vie des gens. Les solutions, aussi, sont contagieuses et même, elles le sont plus que les problèmes, parce qu'il est plus agréable de vivre agréablement que de vivre désagréablement : c'est moins fatigant et l'être humain suit la loi du moindre effort. Cette évidence habituellement sous-estimée est une base fondamentale de la thérapie.
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En réalité, que cela plaise ou non, même si l'on est parti à vingt mille kilomètres d'elle pour la fuir, on ne se déprend jamais de la famille. Je vois des thérapies de jeunes gens déprimés qui se fixent pour but de "couper le cordon ombilical". L'objectif est irréaliste. On ne coupe jamais le cordon ombilical. Je n'ai jamais coupé le cordon, bien que ma mère soit morte. Nous autres, humains, sommes des êtres relationnels, c'est-à-dire radicalement dépendants. Privez un homme de vie relationnelle, vous le tuez ou le rendez fou. C'est comme si vous prétendiez qu'un arbre peut vivre sans racines, sous n'importe quel ciel et sur n'importe quel sol. Pour qu'il pousse et se développe, il existe des conditions auxquelles il ne peut échapper.
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Il n'y a de science que du général. Or, le behavioriste, le cognitiviste et l'analyste appliquent une théorie "scientifique" à un "cas" individuel qui doit entrer, vaille que vaille, dans le cadre de pensée du thérapeute. Or, chaque individu est unique et ses besoins sont uniques. Erickson parlait de ces théories du comportement humain comme d'autant de "lits de Procuste". Quand les invités de Procuste étaient trop courts pour le lit, on les étirait jusqu'à ce qu'ils soient à sa taille ; quand ils étaient trop grands, on les racourcissait. Le prêt-à-porter n'existe pas en thérapie. Le but de la thérapie, c'est de rencontrer les besoins du patient. C'est une surprise nouvelle à chaque fois, la découverte d'une terre inconnue.
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Combien de jeunes gens déprimés s'en sont sortis grâce à un bon mariage ? Beaucoup, et beaucoup plus que ne le croient les psychiatres Ceux-là n'ont pas cherché un conjoint pour se soigner. Ils n'ont pas cherché une béquille, un substitut de père ou de mère, un infirmier ou une infirmière. Ils ont vécu l'expérience d'être aimés. Cette expérience est la plus importante de l'existence. Sous le regard de l'autre, leur amour d'eux-mêmes s'est restauré et ils ont aimé en retour, en s'oubliant. Ils se sont épanouis.
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