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Citation de Tandarica


En ce qui me concerne, et même si je rejette par principe la littérature engagée, je n’ai pas eu un choix facile lorsque dans la discussion avec la direction de l’Union des écrivains, mes interlocuteurs m’ont fait comprendre que si la censure refuse mes livres, que les critiques littéraires m’ignorent et que j’ai à subir toutes sortes de désagréments, c’est justement parce que je me mêle de ce qui ne me regarde pas. Pour ne pas tourner autour du pot, disons franchement que j’ai accepté cet accommodement, ce modus vivendi : m’occuper de mes oignons pour donner une chance à ma littérature. J’ai donc accepté cette espèce de pacte tacite qui était, de mon point de vue, un compromis. Je ne me mêle plus de ce qui ne me concerne pas, j’écris ma littérature onirique et formaliste, d’autant plus que de toute façon mes coups de gueule, les protestations d’un écrivain comme moi, ne peuvent influencer la marche des choses. La belle jambe, mon article du New York Times. Ma littérature est autrement importante. C’était, il faut le dire, le point de vue d’un écrivain qui en avait assez, fatigué. En même temps, pour que l’homme, le citoyen si vous préférez, puisse éviter de protester, ce qui est tellement difficile quand on se trouve confronté à une bureaucratie stupide, obligé de fonctionner dans un milieu engourdi, j’ai demandé le droit de repartir à l’étranger, ce qui m’a été accordé avec une rapidité étonnante. Je suis parti… Mais il y a une seconde raison de mon silence, sans laquelle peut-être que je n’aurais jamais accepté ce compromis. Eh bien, j’ai quitté la Roumanie immensément dégoûtée, déçu par la lâcheté et le conformisme de mes confrères, de mes collègues, comment les appeler ? écrivains !
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