« La réconciliation avec soi-même, passer le cap des idéaux pour mieux franchir ceux de la vie. » (p. 127)
Ces fourmis nous ressemblent en tout. Il arrive qu'elles se battent entre elles, tu sais et généralement les rouges l'emportent. Pour moi, les fourmis sont à l'image des gens d'ici. Marie-Claudine, nous vivons dans un monde où il n'y a de place que pour les fourmis rouges. Et je suis sûr que si les autres le pouvaient, elles les imiteraient en tous points, quitte à se montrer plus cruelles parfois que les autres espèces. Les fourmis rouges sont parfaites pour la pêche, elles transmettent à mes appâts toute leur causticité. (…) Les noires ne sont bonnes à rien, elles rêvent toutes d'être rouges. Je haïs plus que tout les fourmis noires.
Ici on est vivant puisqu'on consomme, on est humain puisqu'on invective.
« J’ai pesé longuement le pour et le contre. Non, ce n’est pas vrai. Je n’ai pas réfléchi. Je l’ai suivi, c’est tout. Je ne me voyais pas continuer ma petite vie sans lui. » (p. 31)
Je suis née grassette, ça, c'est bien vrai. Sur les photos d'école, on me reconnaît à mon visage joufflu. Mais, moi, je ne vois pas où est le problème. J'adore mes seins fermes dans leurs 95 D et ma large taille que j'habille en XXL. Mais, attention, je suis une grassette active ! Je fais un peu de marche, de natation. Les hommes ne s'attendent pas à autant de vie de corps qu'ils croient en sommeil. Ils me dévorent des yeux, hypnotisés, puis s'abandonnent entre mes bras maternants avec une certaine reconnaissance. Ils se découvrent, je pense, plus homme que jamais lorsque je les accueille entre mes cuisses.
« Se peut-il que ceux que le Québec a unis puissent être séparés par le seul glaive de nos terres promises ? » (p. 70)
"Pour moi, les fourmis sont à l’image des gens d’ici. Marie-Claudine, nous vivons dans un monde où il n’y a de place que pour Les fourmis rouges. Et je suis sûr que si les autres le pouvaient, elles les imiteraient en tous points, quitte à se montrer plus cruelles parfois que les autres espèces.".
J'ai apprécié les anecdotes de Montréal que Marie-Claudine raconte, d'ailleurs un passage que je n'oublierai pas, c'est quand elle est au salon de coiffure avec ses amies et elles parlent de "son nouveau chum", d'Arnaud, avec des connotations anglaise,créole et français et en fait cela me rappelle quand je parle avec mes amies, on utilise le même mélange de langue
"Anyway, c'est pas mes affaires, mais y a des rumeurs, genre gossips qui circulent sur ce maudit français. Y'a du monde qui dit qu'il n'est pas très serieux. Il fait plein de promesses genre puis qu'il chie dans les mains du monde. Y'a des filles qui le trust pas" page 82
Les amis ont vieilli, eux aussi. Et les tumeurs de la vie ne les ont pas épargnés. Le retour de l'enfant prodigue n'est qu'une parabole dont se détournent les plus blessés d'entre eux. Les histoires de caramels mous chapardés ne font plus sens. Solidarité est un concept inventé pour les pauvres de tout.
Mon âme romanesque me poussait à dévorer ces récits fantastiques d'amoureux impénitents, aux mains sales et calleuses, mais au cœur noble. Des personnages solitaires dont je me sentais si proche, autrefois.
Nos cartes bancaires étaient les métronomes qui rythmaient nos désirs.
C'est aussi un travers pour le moins français. Il n'y a pas un citoyen ou même un animal ici qui n'ait son opinion et sa solution aux problèmes socio-économiques.