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Critiques de Edmond Baudoin (317)
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Journal du voleur

Dans "Journal d’un voleur", le narrateur, Jean, raconte sa vie de misère : meurtres, vols, amants brutaux et pervers, voilà ce qui l’attire. L’amour pour lui se résume surtout à la passion et aux étreintes avec des hommes musculeux et vils, aux mœurs plus que douteuses, voire dangereuses. Le lecteur suit ainsi le parcours de Jean principalement en Espagne, puis à travers toute l’Europe : Allemagne, Pologne, Tchécoslovaquie, Belgique et enfin, son retour en France.



En fait, les lieux, les dates, les amants du narrateur et ses séjours en prison se mêlent plus qu’ils ne se succèdent. Dans ce journal qui n’en est pas vraiment un, Jean Genêt mêle réalité et fiction. Il ne s’agit pas ici d’autobiographie mais plutôt d’une autofiction où grâce au truchement de la langue, l’abject et la misère sont magnifiées par l’auteur. Son vécu misérable devient une expérience de sainteté.

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Journal du voleur

Genet est un poète.Autobiographie romancée et assumé sur son passé, ses voyages fictifs ou non, ses amants virils de préférence fort magnétisme voyou voleur malin ou tous ça en même temps . Grand conteur parfois mystique .Plus questionnement sur ses origines mystérieuses.Grand livre.
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Journal du voleur

Document autobiographique qui fournit une étude rare de la vie d'un marginal, asocial de surcroît.

Quelques très belles pages, de l'humour malgré quelques longueurs et le sentiment qu'ici ou là quelques éléments ont été enjolivés. J'ai essayé de lire d'autres ouvrages de Jean Genet ("Pompes funèbres", "Le miracle de la rose") mais n'ai pu aller jusqu'au bout. J'en conclus donc que "Le journal du voleur" est son meilleur récit.
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Journal du voleur

Une vie difficile, un cheminement personnel au service de la fiction, le tout au prise à une écriture hors normes pour son époque.
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Journal du voleur

Journal du Voleur, publié par @editionsfolio , est un livre partiellement autobiographique de Jean Genet. L’auteur y décrit sa vie d’errance et de misère, entre les vols dont il devient spécialiste, ses amours avec des hors-la-loi ténébreux ou encore ses péripéties à travers l’Europe. Il porte un regard singulier sur le monde, notamment sur le concept du vol, du mal, des classes sociales, de la hiérarchie, de l’amour et la trahison.



La plume de l’auteur est très belle, et nous transporte totalement dans cet univers déroutant. Sa manière de décrire cette vie ne donne pas un sentiment de crainte, d’angoisse, mais plutôt d’étrangeté, comme s’il s’agissait là d’un monde complètement différent du nôtre. Tout ce qui pourrait nous sembler sombre et sinistre est sublimé par l’auteur, créant un contraste entre un langage brut et des envolées lyriques touchant parfois au domaine du mystique.



Bien que je n’ai pas adhéré à toutes les réflexions traitées, et ai trouvé que le livre avait quelques longueurs, je garde un bon souvenir de lecture, celui de la vie d’un voleur racontée de manière talentueuse et poétique.


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Journal du voleur

Je l'ai lu pendant ce confinement, quand même les vacances. C'est pas un roman, un journal, un récit, c'est un livre, un livre inonde les mots négatifs, et celui glacial, même s'il y a des histoires amoureuses, mais tous les amours sont sans espérance. Et c'est un livre sapide, il a le goût de peur, de trahison, de désespérance, de sueur, de sperme. Genet me racontait un monde cruel et froid, un monde comme maintenant, qui ne change jamais, on juste change d'une autre façon.
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Journal du voleur

Livre sur le vol, la trahison et l'homosexualité. Plongée poétique dans l'autre monde, l'envers d'une société, celui des truands et des flics, vu par un homme toujours amoureux et en quête spirituelle par la voie sèche de la crasse et du "péché". Genet s'adresse à un "vous", le lecteur, qu'il postule loin, dans le confort de sa lecture, du monde de la misère et de la violence, de la culpabilité et de la trahison. Genet erre, et le fil narratif erre lui aussi, au grès de ses souvenirs dans toute l'Europe des années 30 et 40, dans un temps déstructuré où seul indique le lieu les figures qu'il adule. Et c'est bien comme le dit Sartre dans sa préface, la fabrication d'un rituel. Genet n'entre pas vraiment dans les détails des vols, des anecdotes ou des histoires de cul. Il est tout entier émotion, fascination pour la virilité, pour la marginalité, son soliloque est bouleversant de beauté et de vérité (paradoxalement dans un univers de laideur et de mensonge). Genet est né rejeté, il a donc continuer cette quête inversée d'une lumière qu'il cherchera dans l'en bas, d'une sainteté au sein de l'abjection pure dans son impureté. S'il aime assez c'est pour trahir vraiment. Ce livre est aussi misogyne (Genet n'aime pas les femmes) et la virilité des vauriens est souvent vulgaire (sauf peut être dans les yeux de Genet). L'homophobie y est omniprésente et à la fois ambigu, Genet trouve sa gloire dans le rabaissement. Il fait de la honte une vertu, de la culpabilité un moyen pour l'illumination spirituelle. Il trouve sa gloire dans le caniveau et cela fait de ce livre une expérience des plus troublante.
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Journal du voleur

Le journal du voleur n’est pas à proprement parler une biographie , une restitution des faits et gestes commis et accomplis par jean Genet dans le milieu de la pègre , quelque part entre les quartiers chaud du Barcelone d’avant-guerre, la Belgique ou Paris .Ce journal n’est pas une justification de la tournure prise par la vie de Genet évoluant dans ces milieux .



C’est terrible , cruel , sordide .Genet parvient , et c’est l’un des mérites essentiels de ce livre, à relier ces événements à des notions a priori étrangères à un tel décor : « jamais je ne cherchai à faire d’elle autre chose que ce qu’elle était, je ne cherchai pas à la parer, à la masquer, mais au contraire je la voulus affirmer dans sa sordidité exacte, et les signes les plus sordides me devinrent signes de grandeur ».

Le La est donné, ce sera le ton général de l’ouvrage dont l’auteur ne se départira plus.





Les récits des relations homosexuelles de l’auteur ne revêtent jamais un côté graveleux, répugnant en raison de leur violence .L’esthétique n’est jamais loin et l’emploi fréquent de l’imparfait du subjonctif dans le journal ajoute une touche de distanciation linguistique à ce qui ne devrait être qu’une justification éhontée de ses actes de vol et de violences commis au cours des épisodes décrits.

« Appliqué aux hommes, le mot de beauté m’indique la qualité harmonieuse d’un visage et d’un corps à quoi s’ajoute parfois la grâce virile. La beauté s’accompagne alorsde mouvements magnifiques, dominateurs, souverains. »



Le premier crime dont est témoin l’auteur est relié à l’amour : « Le mort et le plus beau des humains m’apparaissaient confondus dans la même poussière d’or, au milieu d’une foule de marins, de soldats, de voyous de tous les pays du monde. Je faisais connaissance au même instant avec la mort et avec l’amour. »

Plus significative encore est le lien établi pare Genet entre l’univers carcéral et la beauté , il l’éprouve à de nombreuses reprises dans son journal : « Ma solitude en prison était totale(…)Mon talent sera l’amour que je porte à ce qui compose le monde des prisons et des bagnes .Non que le les veuille transformer, amener jusqu'à votre vie , ou que je leur accorde l’indulgence ou la pitié :je reconnais aux voleurs, aux traîtres aux assassins, aux méchants, aux fourbes une beauté profonde-une beauté en creux- que je vous refuse ».

Ouvrage dont on peut recommander la lecture en raison de ce déchirement omniprésent entre la vie décrite et sa justification par l’auteur, prenant à témoin l’esthétique, la religion pour simplement décrire cette vie noire.





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Journal du voleur

Autobiographie or not ?
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L'abbé

Dans son style caractéristique et favori, en noir et blanc, Edmond Baudoin relate sa rencontre avec l’Abbé Pierre en 1993 et les combats que celui-ci lui évoque
Lien : http://www.bodoi.info/critiq..
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L'Arleri

Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. La première édition date de 2008. Il a été entièrement réalisé par Edmond Baudouin, auteur de bandes dessinées depuis 1980.



Dans le studio du peintre Paul, une modèle est en train de poser nue, debout les bras croisés derrière la tête, pendant qu'il est en train de la peindre. La modèle (la muse) lui fait observer qu'il est vieux. Elle lui demande son âge. Il lui répond qu'elle lui fait penser à sa mère. Il lui propose de faire une pause et de prendre un thé. Elle revêt une robe rouge et lui demande quel est son plus ancien souvenir. Il répond qu'une fois il a été chassé du paradis, mais qu'il ne se souvient plus de ce jour. La muse étant étonnée, il clarifie son propos : il parle de son expulsion du ventre de sa mère, du fait que l'invention du Paradis correspond à la nostalgie du temps avant la naissance. Il continue en indiquant qu'il a passé sa vie à retourner le plus souvent possible dans les femmes, avec ses faibles moyens. Mais cette quête lui a surtout appris à mesurer la distance qui sépare l'homme de la femme.



Paul continue d'évoquer son apprentissage des différences entre les hommes et les femmes. Il se rappelle qu'à la cour d'école, les garçons étaient déjà dans une sorte de compétition, pour pisser le plus loin, sauter le plus haut, courir le plus vite, oser dire les mots les plus cochons, etc. Au contraire, les petites filles se livraient à des jeux dont la compétition était exclue. Pour lui, c'est lié au fait qu'elles avaient déjà la conviction inconsciente qu'elles pourraient continuer le monde avec leur ventre, ce qui les rend sereines. Il ajoute que cette course des garçons à inventer des compensations fait l'Histoire. Elle lui demande de lui raconter l'histoire. Il accepte, mais elle doit recommencer à poser. Il énumère la liste de toutes les activités de compensation que les hommes entreprennent : maîtriser, dominer ordonner, créer, posséder, civiliser, construire, détruire, faire à son image. Il parle ensuite de ses 14 ans, quand il réparait sa mobylette en vue d'une course avec un copain, et que Julie est passée devant lui, dans une robe rose, sans lui adresser la parole comme à son habitude. Il n'a pas pu s'empêcher de lui dire qu'elle n'était même pas belle. Ce à quoi elle a répondu que son opinion est le dernier de ses soucis. Tout d'un coup, sa mobylette avait perdu tout intérêt pour lui.



Cette bande dessinée s'apparente donc à un long discours sur la nature des différences entre les hommes et les femmes, tenu par un homme ayant essayé de comprendre ces différences, de mesurer la distance séparant les 2 genres et de bâtir un pont par-dessus ce gouffre. D'une certaine manière, il est possible de considérer cet ouvrage comme un essai sur ce thème, avec le discours de ce vieil homme disposant d'une longue expérience et s'étant livré lui-même à cette quête, avec quelques questions de sa muse pour qu'il éclaircisse un point de son argumentation. Le lecteur découvre des pages avec une densité importante de mots, sans qu'ils ne mangent les images, sans qu'ils ne donnent l'impression d'une lecture pesante ou fastidieuse. La prose de l'auteur est claire et simple, offrant une lecture agréable et légère. Ce roman graphique s'apparente donc une œuvre entre psychologie et philosophie. Baudoin indique rapidement que pour lui les différences homme/femme proviennent d'une différence unique : la capacité de la femme de donner la vie, d'enfanter, chose qui reste inatteignable pour l'homme. Il évoque cette conviction dès la page 7. Elle revient régulièrement tout au long des 100 pages de BD, et il la reprend dans sa conclusion en page 97. Pour autant, Edmond Baudoin ne se contente pas de dérouler un texte tout ficelé en le collant dans des phylactères accolés à des têtes en train de parler. Plusieurs surprises attendent le lecteur à commencer par une suppression du quatrième mur, et la muse n'est pas une simple potiche, une chambre d'écho ou un artifice narratif.



De la même manière, le déroulé du raisonnement de l'auteur ne se limite pas à un exposé théorique. Quand Paul se met à raconter l'histoire, il raconte la sienne, son histoire avec les femmes. Il évoque ainsi son premier amour, sa première relation sexuelle, les autres femmes, la mère de ses enfants, etc. Baudoin évoque la manière dont Paul se heurte à la réalité, comment chaque rencontre avec une femme l'oblige à revoir ses préjugés, à prendre conscience de la fausseté de ses représentations. Cela commence doucement avec la réalité basique de la différence des jeux entre filles et garçons dans la cour d'école. Cela continue avec des considérations plus sociologiques comme les caractéristiques discriminantes des sociétés patriarcales vis-à-vis des femmes, l'évolution de la représentation des pénis durs de façon imagée avec les pistolets dans les films, la différence entre amour et sexe, la dissociation entre amour et fidélité, l'impossibilité de posséder une femme, les différences de comportement post-coïtal, etc. L'auteur n'hésite pas à aborder les questions de manière frontale, avec des termes explicites, mais sans vulgarité, ni grivoiserie. Il s'interroge honnêtement sur ses idées préconçues, les femmes lui indiquant leur façon de penser. En fonction de son expérience personnelle, le lecteur se reconnaît dans certaines façons de penser, dans certaines remarques, dans le décalage entre ses attentes et la réalité, qu'il soit homme ou femme. Il apprécie la délicatesse, la franchise et la retenue de l'auteur, y compris du point de vue visuel.



L'exposé et le fil de vie de Paul abordent sa relation avec les femmes, à chaque fois à partir de son désir sexuel et des relations qui s'en suivent. Edmond Baudoin ne se montre pas hypocrite et représente donc les corps dénudés. Pour autant, il ne s'agit pas d'un ouvrage pornographique (aucun gros plan anatomique ou de pénétration), ni même d'un ouvrage érotique magnifiant une représentation descriptive du corps féminin (ou parfois masculin), encore moins d'un manuel passant en revue les positions. La muse apparaît nue de face dès la première page, sa silhouette détourée d'un trait dont l'épaisseur varie, avec quelques courts traits noirs pour évoquer la toison pubienne, et juste un gros point noir pour le téton gauche. L'artiste s'amuse à reprendre cette représentation simplifiée en page 3, dans un cadrage de la toile du peintre débutant juste en dessous du cou et s'arrêtant à mi-cuisse, avec à nouveau ces quelques tâches noires pour la toison pubienne et les mamelons. Il n'y a pas d'érotisme à proprement parler, mais plus une impression poétique. Ce phénomène se répète en page 9 quand le corps allongé de la muse se dédouble dans cette nouvelle pose, indiquant sa silhouette physique et le début d'interprétation qu'en fait le peintre. De même quand Julie retire son teeshirt sur le lit de Paul adolescent, elle est de trois-quarts de dos, et son torse est détouré d'un trait rouge orangé, sans précision photographique. Baudoin varie sa technique de représentation en fonction de la nature de la scène, de l'état d'esprit des personnages, de la tension sexuelle, de l'attente. Il applique les mêmes modalités de représentation au corps masculin dénudé.



S'il n'y est pas sensible ou attentif, il faut un peu de temps pour que le lecteur prenne pleinement conscience de la subtilité de la narration de visuelle. Il ne s'agit pas d'un simple tête-à-tête entre la muse et l'artiste dans son atelier, car lorsque Paul évoque ses souvenirs, ils sont représentés dans les cases, les images montrant le lieu et les personnes évoquées. Edmond Baudoin choisit sa technique de représentation en fonction de la nature de la scène. Il peut détourer les formes avec un trait encré, ou un trait de contour réalisé au pinceau avec une couleur noir, comme il peut passer en mode aquarelle sans trait de contour, parfois même de simples tâches de couleurs pour évoquer la forme d'une tête et de sa chevelure, sans traits de visage. En page 29, le lecteur a la surprise de découvrir une photographie des berges de Seine à Paris, intégrée en l'état, technique utilisée de manière sporadique, la photographie étant parfois retouchée à l'encre ou à la couleur. L'artiste ne s'aventure pas sur le terrain de l'abstraction ou de l'art conceptuel, mais il n'hésite pas à passer en mode impressionniste ou expressionniste quand il souhaite s'exprimer de cette façon. Il ne s'agit pas pour lui d'apporter de la variété au gré de sa fantaisie, mais bien d'exprimer des ressentis en mettant différentes techniques au service de sa narration visuelle. Au fil des pages, le lecteur ressent pleinement cette adéquation entre flux du discours ou des dialogues et caractéristiques visuelles de la séquence. Il perçoit la fibre émotionnelle, l'affect accompagnant les propos. Edmond Baudoin joue également sur la mise en page pour faire fluctuer le rythme, insérant quelques dessins en pleine page, des images juxtaposées sans bordure, même si la majeure partie du temps il s'en tient à des cases rectangulaires avec bordure, sagement alignées en bande.



Le lecteur prend donc grand plaisir à découvrir la vision personnelle de l'auteur sur la différence entre femme et homme. Il constate que la différence de la capacité à donner la vie constitue une caractéristique qui éclaire les différences de comportement à la fois sur le plan sexuel et sur le plan du genre. Ce discours aborde également la question de la différence entre amour affectif et amour physique, ainsi que la question de la fidélité. Il se termine avec une ouverture en forme de rapprochement entre l'amour et la peinture, une façon d'être attentif à l'autre et d'être présent, et sur une profession de foi quant à la nature de la vie, la manière de vivre en sachant que la mort suit l'individu toujours à trois pas derrière.



Cette bande dessinée est à la fois une thèse sur l'essence de la différence entre les hommes et les femmes, une biographie vue à partir des relations amoureuses, une narration visuelle d'une sophistication et d'une richesse aussi discrètes que justes, une façon d'envisager la vie aussi personnelle qu'attentive à l'autre. En considérant les avancées sociales gagnées par les femmes, l'auteur ne peut constater que l'homme n'est toujours en mesure d'enfanter.
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L'Arleri

Un vieil artiste et son modèle : une jeune femme qu'il peint, nue.

Beaucoup d'échanges entre eux sur le corps féminin, l'amour, la sexualité, le couple - séduction, union, jalousie, (in)fidélité, mensonge... Le vieillard évoque ses souvenirs de jeunesse, les trois premières femmes qu'il a 'connues' et aimées, leurs relations complexes, son sentiment masculin d'incomplétude dans le plaisir charnel. Il expose ainsi ses théories sur les différences entre les hommes et les femmes en matière de sentiments amoureux et de façons de vivre la sexualité. Il exprime sa vénération pour le corps féminin, son besoin de le peindre pour tenter de s'en approcher davantage, mieux le comprendre.

On peut trouver son discours réducteur, manichéen et plein de clichés. Il exprime un hiatus entre identités féminine et masculine, ce qui va à l'encontre de l'idée "d'uniformité" homme-femme prônée par certains discours féministes... Moi j'ai savouré et totalement approuvé.



L'ensemble est superbe. Aussi bien le graphisme - entre aquarelles, dessins et photos - que le propos, les récits et idées du vieux peintre, les symboles, les surprises, la fin. TOUT !



Plus je lis de BD, plus je m'émerveille de la façon dont textes et dessins peuvent s'harmoniser, et surtout s'enrichir mutuellement. Fabuleuse synergie à laquelle parviennent certains auteurs, en solo ou en duo (cf. Raphaël Sarfati et Valérie Villieu - 'Little Joséphine').
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L'Arleri

Un vieil homme peint une très jolie jeune fille qui pose nue devant lui. Un dialogue s’instaure entre le peintre et son modèle :



- Elle : Vous êtes vieux.

- Elle : Quel âge avez-vous ?

- Elle : A quoi vous pensez ?

- Lui : Tu me fais penser à ma mère.

- Elle : Votre… ?



Leur conversation les conduit inéluctablement vers les souvenirs du vieil homme, ses premiers amours, sa façon de voir la vie, d’envisager les relations avec les femmes. Le vieil homme dit qu’il a passé sa vie à tenter de « mesurer la distance qui sépare l’homme de la femme ». Tout deux vont cheminer par un habile jeu de questions / réponses vers une approche de ce qui parfois ressemble à un fossé ou peu paraître tout aussi imprécis.



Edmond Baudoin joue avec ses personnages et entraîne ses lecteurs dans une valse colorée et chatoyante. Il dévoile l'intimité de chacun d'entre eux, comme il aime aussi se dévoiler lui-même, mais toujours avec pudeur, sensibilité, tendresse et intelligence, nous invitant ainsi à sonder notre propre intimité, à sonder nos secrets, à chercher nos propres réponses.

Son dessin accompagne merveilleusement les tâtonnements du peintre et de l’auteur, leurs découvertes communes de la sensualité, révélant la beauté des femmes, leur complexité et leur ambivalence. Une maîtrise parfaite de la couleur, des richesses chromatiques, font de ce maître du Noir et Blanc, un artiste joyeux, heureux de ses dessins, de sa peinture. L’arleri devient une nouvelle œuvre intimiste, qui donne à Edmond Baudoin l’occasion de continuer à questionner ses racines, fussent-elles familiales, intellectuelles, culturelles ou artistiques. L’homme, l'artiste, aime à se confondre avec ses personnages de fiction, jusqu’à devenir lui même jeune, vieux, homme, femme, peintre, modèle. La diversité des points de vue offre une illustration complète de l’humain dans toute sa complexité. L’amour, l’amitié, la rencontre entre deux êtres est le carburant de son œuvre créatrice… et de sa vie toute entière.



Merci monsieur Baudoin, pour le plaisir que vous partagez si chaleureusement.
Lien : http://legenepietlargousier...
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L'Arleri

Je continue à découvrir Edmond Baudoin et j'avoue qu'il me laisse sans voix. Ce qui est exceptionnel à mon encontre ! J'aime et partage sa façon de penser sur les femmes et les hommes. Et dans ce roman graphique ça va loin. Mais comment arrive-t-il, avec de simples mots, à retranscrire ce que nous femmes pensons ? J'ai relu certaines fois plusieurs passages. Ah il nous connait bien le bougre ! Et cette idée de trame, du génie ! Un vieux peintre a pour modèle une jeune femme. Elle est avide d'entendre l'artiste raconter sa vie. Des échanges et points de vu intéressants des deux cotés sur l'homme et la femme, la sexualité, la jalousie, etc. Et en plus le dessin est superbe ! Quelle chance nous avons d'avoir un tel homme qui nous offre généreusement ses pensées et ses talents !

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L'Arleri

Une oeuvre magnifique, un vrai coup de foudre. Un vieux peintre racontre sa jeunesse, ses amours à son modèle, une magnifique jeune femme. Beaucoup de poésie dans le texte, mais surtout un dessin merveilleux, à couper le souffle.
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L'Arleri

Si le texte de cette BD m'a un peu déçue (sujet et réflexions un peu clichés à mon goût), les dessins sont cependant d'une beauté époustouflante. L'utilisation de la couleur est magnifique, les nus et portraits sont sublimes. La composition, la diversité des techniques et des styles (comme par exemple l'utilisation de photos) apportent une originalité, une richesse et une créativité impressionnantes. J'ai aimé aussi la mise en abyme - le peintre narrateur qui explique à son modèle qu'il s'est vieilli pour mettre une distance avec elle - et la permutation peintre/modèle.

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L'Arleri

Lu, il y presque 15 ans

je retrouve intacte l'émotion ressentie alors.

Envie de vous faire partager ce plaisir

en extrayant quelques citations.

Mais, c'est ce texte in extinso

que je voudrais vous offrir

et aussi ces merveilleuses illustrations .

L'arleri, c'est un moineau en provençal .

C'est Baudoin, qui volette

et qui cherche à comprendre,

les femmes, la vie, l'amour, l'art

la place des hommes dans tout ça..

C'est un fervent hommage aux femmes

C'est une interrogation sur le sens de la vie,

la maternité, l'amitié, la liberté, la fidélité,

les enfants qui continuent ce monde..

Ce n'est ni sentencieux ni pontifiant.

C'est beau pour les yeux, pour l'esprit

pour l'âme, c'est léger et fort.

Une poésie rare autour de l'essentiel.

Incontournable!



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L'association en Egypte

Quatre voyages, quatre auteurs, quatre styles pour nous raconter leur Égypte, celle de Golo, Baudoin, David B. et J.-C. Menu. Entre le carnet de voyage, le récit de témoignage, c’est un éventail d’impressions qu’ils nous proposent.

Golo nous raconte Le Caire avec ses marchés, ses quartiers perdus, un Caire plein de vie, grouillant, foisonnant de détails, d’un exotisme chaleureux, sa vision est assez différente de celle des autres, comme celle d’un autochtone, normal, il s’y est installé pour y vivre.

Baudoin est à Alexandrie, on est ici plus proche du carnet de voyage, mais il n’hésite pas à s’éloigner de l’exotisme pour un compte rendu cru, sur l’entretien de la ville, sur ses habitants, avec un point d’orgue sur la condition féminine et la question de l’excision.

Le récit de David B. s’approche encore plus aux gens, comme il nous y a habitué, en s'intéressant aux mythologies, traditions, à la culture de chaque groupe, leurs interactions, avec lui aussi un intérêt marqué sur la condition féminine et sur ce thème de l’excision.

Enfin, le récit de J.C. Menu tranche avec les autres, puisqu’il raconte son séjour à l’époque de l’attentat de Louxor de 1997. Un récit dans un climat d’angoisses, de doutes, on découvre la vie des missions scientifiques, le rapport à l’islamisme, on est au cœur de l’action.

Quatre récit nous racontant l’Égypte sans pudeur, belle et inquiétante à la fois, avec quatre graphisme en noir et blanc, différents dans le style, mais tous les quatre nous offrent la lumière vive de l’extérieur et l’ombre fraiche et rassurante des intérieurs, la dureté des coutumes, de la vie, et la poésie d’une société multi millénaire, une grandeur d’un peuple face à des traditions plus douteuses. Quatre récits justes et forts, réunis dans un ouvrage de grande tenue, quatre graphismes simples dans leurs moyens et riches dans leur intensité.
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L'Espignole

Baudoin nous parle de la madeleine

chérie de son enfance : l'eau d'une rivière.

L'Espignole, il faut faire 2 kilomètres à pieds

pour la rejoindre et vérifier qu'elle est toujours là

malgré les sécheresses.

C'est son enfance, ses émois adolescents,

ses plaisirs d'homme y emmenant ses enfants,

puis ses petits enfants .

L'Espignole lui offre une accroche stable

dans un univers où tout se bouscule.

Il a retardé le recours à la salle de bains

et continuer à se baigner dans cette rivière.

Car nous dit il :cette eau lui lave l'intérieur

C'est beau comme du Baudoin!

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La croisée

Bande dessinée à ne pas mettre entre toutes les mains.

La " Gamine " ou Madame Drouet est une veille dame qui ne veut pas quitter la librairie que son père avait exploitée autrefois, ni son petit appartement attenant.

Son propriétaire, les promoteurs et les démolisseurs finissent par la chasser en lui construisant à l'identique (comme elle l'avait exigé) une maison en pleine campagne, loin de tout. Mais la veille femme n'a plus le gout de vivre.

Un beau matin son ex-propriétaire en sortant de chez lui la trouve pendue sur le palier.

C'est le début , 25 ans après, dans les grands ensembles qui furent construits sur les ruines de la librairie, d'une vague de folie qui déferle sur la cité entrainant des accidents, des crimes violents et crapuleux.

Le fantôme de la veille dame prend sa revanche...

J'aime particulièrement le dessin d'Edmond Baudoin (illustrateur des chants de Maldoror), sans couleur, aux traits épais, qui colle parfaitement à l'ambiance noire du scénario de Frank.
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