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4.4/5 (sur 5 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Gènes , le 09/12/1930
Mort(e) à : Gènes , le 18/05/2010
Biographie :

Edoardo Sanguineti (né le 9 décembre 1930 à Gênes et mort le 18 mai 2010 à Gênes) est un poète et un écrivain italien.
Considéré comme l'une des personnalités les plus marquantes de la culture italienne contemporaine, il était très connu et apprécié pour ses oeuvres littéraires mais aussi pour sa participation passionnée à tous les débats qui ont animé la vie culturelle du pays à partir des années 1950.

Source : Le Monde
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Soirée hommage à Edoardo Sanguineti à La Libreria à Paris


Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La bourgeoisie hait le prolétariat, car non contente de simplement l’exploiter, elle nourrit une haine radicale ainsi qu’une conscience totale de son propre statut. Il est déplorable que quatre-vingt-dix-huit pour cent, si on veut faire preuve d’optimisme, des gens qui habitent cette planète n’aient pas de conscience de classe, et soient en réalité des prolétaires, ou des sous-prolétaires, ce qui est encore plus terrible et dangereux.
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P


pisciano a pioggia piovre & pipistrelli,
pace promulgo a paggi & a pazzarelli:
pace proclamo, perché porto pena,
porto palpebre & pinne di polena:
poppano i porci pozzi & pescicani,
piegano i ponti porri & pellicani:
poesia prosaica, pratica permessa,
penna mi sei, sei piuma, & pia promessa:


P

pissent en pluie pieuvres & pipistrelles,
paix je promulgue pour pages & patraques :
paix je proclame, parce que j’apporte la peine,
des paupières j’apporte & des palmes de proue :
pompent les porcins puits & poissonnailles,
poésie prosaïque, permise pratique,
plume tu m’es, tu es plume & pieuse promesse :
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[MA COME SIAMO, POI, NOI ?]


15.



Ma come siamo, poi, noi (gli italiani)?
la questione fu presa di petto, e strenuamente
sviscerata, una sera, a una cena, al Montefiore del Mishkenot, con alcuni opulenti
semibulgari (e con semibulgaressa, o bulgaressa proprio, solidissima):
(es.:
siamo sensuali? sessuali? sensibili?): (siamo sessuatamente sensati?): (sensatamente
sessuati?): (tutto dipende, alla fine, dalla lingua che ti sei scelto): (dalla lingua
che ti sei subito, sopratutto): (e qui, come da tanti squisiti fumi passavi, sei stato
violentato da scariche di implacabili fotografie (e di implacabili lingue) passive):
(e la lingua passiva, lo vedi, anzi lo senti (sensibilmente lo senti, se lo senti):
(se la senti): la lingua è già, da sola, un’ansiogena anfibologia: sessualmente
sensata, per l’appunto):
tale mi fu l’ultima sera, che mi fu l’ultima cena, e che fu,
come da programma, intiera, un sexy-booze and –schmooze:
(gaio usque ad mortem):






[MAIS COMMENT SOMMES-NOUS, SOMME TOUTE, NOUS ?]


15.



Mais comment sommes-nous, somme toute, nous (les italiens ?)

la question fut prise de front, et vaillamment
disséquée, un soir, à un dîner, au Montefiore du Mishkenot, avec quelques opulents
semi-bulgares (et avec une semi-bulgaresse, ou véritable bulgaresse, solidissime) :
(par ex . :
sommes-nous sensuels ? sexuels ? sensibles ?) : (sommes-nous sexuellement sensés ?) : (sexués
de manière sensée ?) : (tout dépend, en fin de compte, de la langue que tu t’es choisie) : ( de la langue
que tu as subie, surtout) : (et ici, comme par tant d’exquises fumées passives, tu as été
violé par les décharges d’implacables photographies (et d’implacables langues) passives) :
(et la langue passive, tu le vois, ou plutôt tu le sens (sensiblement tu le sens, si tu le sens) :
(si tu la sens) : la langue est déjà, à elle seule, une anxiogène amphibologie : sexuellement
sensée, précisément) :
telle fut pour moi la dernière soirée, qui fut pour moi le dernier dîner, et qui fut,
comme prévu, tout un sexy-booze and -schmooze :
(gaio usque ad mortem) :
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LABORINTUS II
(estratto)



proprium opus humani generis totaliter accepti
est actuare semper totam potentiam intellectus possibilis:
per prius ad speculandum
et secundario propter hoc ad operandum
per suam extensionem
et quia quemadmodum est in parte sic est in toto
et in homine particulari contingit
quod sedendo et quiescendo
prudentia et sapientia
ipse perficitur
patet quod genus humanum
in quiete sive tranquillitate pacis
ad proprium suum opus
quod fere divinum est
iuxta illud «minuisti eum paulo minus ab angelis»
liberrime atque facillime se habet
unde manifestum est quod pax universalis
est optimum eorum que ad nostram beatitudinem ordinantur
hinc est quod pastoribus de sursum sonuit
non divitiae non voluptates non honores non longitudo vitae non sanitas non robur non pulchritudo
sed pax






LABORINTUS II
(extrait)



l’œuvre propre du genre humain pris dans son ensemble
est de transformer sans cesse en acte toute la puissance possible de l’intellect :
en premier lieu pour spéculer
et en deuxième lieu opérer en conséquence
pour son extension
et puisqu’il en va ainsi du tout comme de ses parties
et qu’il advient à l’homme particulier
qui sait s’asseoir et se reposer
de s’accomplir lui-même
par prudence et sagesse
il est clair que le genre humain
dans le repos c’est-à-dire tranquillité de la paix
trouve très librement et facilement
à se donner à son œuvre propre
laquelle est presque divine
selon la parole « à peine le fis-tu moindre que les anges »
d’où il est évident que la paix universelle
est la meilleure des choses ordonnées pour notre béatitude
d’où vient que des hauteurs retentit aux bergers
non pas richesse ni voluptés ni honneurs ni longueur de vie ni santé ni force ni beauté
mais paix
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C


cascato è il cavo cielo & la cometa
cresta è di cotte croste & cruda creta:
celibe è il cosmo in chiara crisi cronica,
cubo cilindro & circumsfera conica:
crocida il corvo, cuculia il cuculo,
chiucchiurla il chiurlo& crepita col culo:
cecato mi è il colòn, cacato ho il cazzo,
chiudi ’sta cantilena, can cagnazzo:


C


chu est le ciel creux & la comète
crête est de cuite croûtes & de craie crue :
célibataire est le cosmos, en criante crise chronique,
cube, cylindre & circumsphère conique :
le corbeau croasse, coucou coucoute,
le courlis courlotte & avec son cul crépite :
clos cette cantilène, clebs d’un clébard :
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NOTE DU TRADUCTEUR (extrait) : le poème Laborintus II est constitué d’un montage complexe de passages tirés de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Étymologies d’Isidore de Séville, de la Vita Nova, du Banquet, du traité De la Monarchie et de l’Enfer de Dante, de commentaires médiévaux sur la Divine Comédie de Benvenuto da Imola et de Pietro Alighieri, fils de Dante, des Cantos d’Ezra Pound, des Four Quartets de Thomas S. Eliot, mêlant ces fragments composés en des langues diverses à des extraits de ses propres recueils Laborintus (1954) et Purgatorio de l’Inferno (1963) ainsi qu’à des parties originales.

Loin d’être un simple collage de citations, un banal syncrétisme, ce poème impose le principe d’un décalage et d’une confrontation généralisée : entre les différentes langues utilisées, entre l’emploi du latin, langue « morte » et « liturgique », et celui des langues vivantes, entre la langue de Dante et l’italien contemporain, entre les blocs sémantiques juxtaposés avec leurs inflexions contradictoires, entre les niveaux phonétique et typographique. En résulte une écriture âpre et tendue, instrument organisateur du discours poétique à l’énergie éruptive et chaotique, une écriture servie, qui plus est, par la disposition typographique rigoureuse, entendue comme une prosodie spatiale.
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Edoardo Sanguineti
BALLADE DES FEMMES


« quand j’y pense, que le temps est passé,
à ces mères anciennes qui nous ont portés
et puis aux jeunes filles qui furent nos idylles
et puis aux femmes, aux filles et à ces belles filles
si je pense féminin, je pense à la joie :
que je pense masculin, je pense rabat-joie :

quand j’y pense, que le temps est venu,
à cette résistante qui a combattu,
à celle qui fut touchée, à celle qui fut blessée
à celle qui est morte et qu’on a enterrée,
si je pense féminin, je pense à la paix :
que je pense masculin, et penser ne me plaît :

quand j’y pense, que le temps retourne,
que le jour arrive et que le jour ajourne
je pense au giron qu’un ventre de femme enrobe
maison ce ventre qui porte une robe,
ce ventre une caisse qui va finir,
quand arrive le jour, on va tous dormir

parce que la femme n’est pas ciel, elle est terre
une chair bien en terre, qui refuse la guerre :
en cette terre, où je fus semé
j’ai vécu ma vie et j’ai planté,
ici je cherche la chaleur que le cœur ressent,
la longue nuit qui devient un néant

je pense féminin, si je pense à l’humain :
viens ma compagne, je te prends par la main ; »
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à la fin (comme madrigalaient ces presque aurorales voix mixtes d’Antioquia),
c’est la tristesse qui est la muerte lenta :
je laisse de côté les choses simples (las pequeñas, las queridas) :
et j’en viens au point qu’elles recommandaient (tout comme Mercedes) : muchacho, no partas ahora :
(entonces, c’est vrai que je ne peux pas le rêver, vieillard, el regreso) : mais c’est encore plus vrai, et bien
plus effrayant, que l’amour est simple : (y las cosas simples las devora el tiempo) :
(si la transcription Juan Diego est correcte) :
c’est vrai, enfin, c’est vraiment vrai, que j’ai aimé
ma vie : (la vie) : c’est ainsi, dans cette luz major, qu’aujourd’hui, les filles, je me meurs :


Au bout du compte, même le mea culpa du poète « épouvantable encyclopédie de conneries encouillonnées, de semi-criminelles/supergaffes » se clôt dans la tendresse :


ce que j’ai eu, je le garde ainsi : (pourvu que je te garde, moi je me garde, à l’identique) :
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acrobate (n.m.) est celui qui marche tout en pointe (de pieds) : (tel, du moins,
pour l’étymon) : mais ensuite il procède, naturellement, tout en pointe de doigts, aussi,
de mains (et en pointe de fourchette) : et sur sa tête : (et sur les clous,
en fakirant et funambulant) : (et sur les fils tendus entre deux maisons, par les rues
et les places : dans un trapèze, un cirque, un cercle, sur un ciel) :
il voltige sur deux cannes, flexiblement, enfilée dans deux verres, deux chaussures,
deux gants : (dans la fumée, dans l’air) : pneumatique et somatique, dans le vide
pneumatique : (dans de pneumatiques plastiques, dans des fûts et bouteilles) : et il saute mortellement :
et mortellement (et moralement) il tourne :
(ainsi je me tourne et saute, moi, dans ton cœur) :
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cher camarade prolétaire,
je sais bien que le Quatrième état a presque perdu, chemin faisant,
sa conscience de classe, il y a de ça un moment (même si pas pour toujours, j’espère
bien) — et pas le Tiers état, parce que le bourgeois c’est le bourgeois, avec un esprit encore fortement
conscient de lui-même : et le capitalisme c’est le capitalisme (c’est le souverain — le suprême) :
(et il n’y a pas forcément une grande envie de communisme, là, maintenant, par ici) :
mais là
— là il faut voter, pour commencer, contre les libertés et leurs seigneuries : contre nos
servitudes et chaînes :
il faut les relever, tous ensemble, tombés dans cette boue,
à nouveau, ces quelques vieux drapeaux : (et nous réveiller, entre temps, à notre rêve) :
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