Elisabeth Angel-Perez

L'homme est un résumé des phénomènes du macrocosme. Dans la littérature du XVI siècle, l'homme n'est jamais sorti de son contexte cosmique, ce qui signifie que tout dans l'homme correspond à l'ordre physique selon lequel est agencé l'univers: sa position dans l"univers, sa constitution propre, son anatomie et, enfin,son caractère. Ce réseau complexe d'associations et d'analogies est ce que les Élisabéthains appellent the great chain of being ("la grande chaîne de l'être"). L'homme est composé de trois parties, écho des trois parties de l'univers: en bas, le foie (siège des désirs); au milieu, le cœur (siège de la volonté); en haut, le cerveau (siège de la raison).

Précisément, c'est cette transgression-là qui m'intéresse, et qui intéresse les partisans de la frontalité au théâtre. La mise en scène de la barbarie, c'est faire en sorte, en quelque sorte, de déjouer la morale, c'est aller contre "la" morale, pour refonder ce que j'appellerai "une scène éthique". Aller à l'encontre de la morale pour refonder l'éthique.