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Critiques de Elise Costa (56)
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Les nuits que l'on choisit

Journaliste, Elise Costa est devenue chroniqueuse judiciaire un peu par hasard, mais dès son premier procès d'assises, elle s'est passionnée pour les affaires criminelles, des plus médiatisées aux plus « anonymes ».

Parcourant la France des palais de justice, elle assiste aux audiences, bloc-notes sur les genoux, à l'affût des détails anodins ou à peine perceptibles, mais tellement révélateurs, à ses yeux, de la personnalité des accusés ou des témoins, des juges ou des avocats, des enquêteurs ou des autres journalistes.

Ses chroniques ne sont pas de simples comptes-rendus d'audience, Elise Costa cherche, dans les déclarations, les silences, les attitudes des uns et des autres, les nuances, les failles, les doutes qui les habitent. Parfois, elle entre en contact avec l'entourage des accusés ou des victimes, faisant toujours preuve de beaucoup de respect et d'empathie à leur égard, loin de tout voyeurisme. Elle rend compte de tout cela en s'interrogeant sur la société, le monde de la justice, l'humanité ou la monstruosité des accusés, sur le bien et le mal, sur le métier de journaliste, sur elle-même et sa propre façon de travailler.

Si les passages sur les questionnements personnels de l'auteure m'ont assez peu intéressée, les chroniques judiciaires sont, pour leur part, fascinantes quant à ce qu'elles révèlent de l'être humain lorsqu'il est confronté à la violence et à la mort.



En partenariat avec les Editions Marchialy via Netgalley.

#LesNuitsquelonchoisit #NetGalleyFrance
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Les nuits que l'on choisit

La nuit porte conseil mais parfois celle-ci peut paraître longue lorsque nous sommes pris d’insomnie et que nous commençons à nous remémorer la journée de la veille ou à penser à celle à venir… C’est le constat qui peut être fait par Elise Costa, chroniqueuse judiciaire qui, depuis 2015, arpente les couloirs et les salles d’audiences des tribunaux pour assister aux réquisitoires d’affaires criminelles.



Dans « Les nuits que l’on choisit », la jeune femme et mère de famille nous confie ses réflexions, sa perception des choses et ces doutes qu’elle a pu avoir en assistant à différents procès qu’elle va suivre dans la France entière. Cette chroniqueuse judiciaire dont on peut lire les articles sur le magazine Slate.fr ne retranscrit pas seulement des faits divers comme la plupart des autres journalistes. En effet, Elise Costa essaye de comprendre ce qu’il a pu se passer pour en arriver à de telles issues en allant à la rencontre des proches où en menant ses propres investigations…

Au cours d’un des chapitres, la journaliste nous confie les difficultés qu’elle rencontre à trouver les bons mots lors de la rédaction de ses chroniques. Et pour cause, il ressort de ses écrits une grande part d’humanité.



Si vous vous intéressez à l’actualité judiciaire, je ne peux que vous conseiller de découvrir cet essai autobiographique car la plume d’Elise Costa nous offre un récit aux chapitres passionnants où elle relate ses souvenirs et ses impressions.



Je tiens remercier les Editions Marchialy et Netgalley France pour m’avoir offert la possibilité de lire cet ouvrage qui est assez différent de ce que l’on connait dans le genre et qui nous rappelle que derrière les titres d'articles journalistiques accrocheurs de quelques mots, il y a toujours des hommes et des femmes dont les vies peuvent-être brisées et dont le sommeil sera perturbé pendant un long moment...
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Comment je n'ai pas rencontré Britney Spears

"Comment je n'ai pas rencontré Britney Spears" est un livre que j'ai beaucoup aimé. L'auteur part aux États-Unis sur les traces de son idole pour en savoir plus sur la, on ne peut plus célèbre, chanteuse pop.

Je ne suis régalée car Élise Costa écrit de manière très drôle et souvent j'ai rigolé franchement. Elle évoque les années 90 avec merveille et m'a rappelé de bons souvenirs.

Je connaissais peu Britney Spears et j'en ai appris pas mal sur elle. Pour autant je n'arrive toujours pas a la cerner et a savoir qui elle est vraiment. Cette jeune femme pouvant se raser la tête ou pleurer devant les paparazzis, ou celle souriante que l'on voit sur les plateaux télé : qui est la vrai Britney? Je crois que peu de monde le sait.....
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Les nuits que l'on choisit

La fréquentation assidue des palais de justice de la France entière a enseigné à Elise Costa la difficile quête de la vérité. Chroniqueuse judiciaire depuis 2017 pour le magazine en ligne Slate.fr (sur lequel on peut lire gratuitement ses très argumentés articles) elle a suivi d’innombrables affaires criminelles et à chaque fois elle s’attache aux détails des dépositions, aux ambiguïtés des témoignages et aux accents de sincérité des présumés coupables.

L’empathie qui imprègne chacune de ses chroniques ne la conduit pas à nier la violence et la responsabilité des accusés ou à absoudre les incohérences de la machine judiciaire mais simplement à apporter un peu d’humanité et de doute dans un milieu qui cultive la certitude.
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Les nuits que l'on choisit

Quelques années déjà qu'Elise Costa parcourt les quatre coins de la France, de tribunal en tribunal, de salle d'audience en salle d'audience, et qu'elle poste sur slate.fr ses chroniques judiciaires.



Ecrivain avant tout, aimant depuis enfant raconter des histoires, elle dit n'avoir jamais voulu être journaliste et l'idée de devenir chroniqueuse judiciaire ne lui avait jamais traversé l'esprit. Elle dit encore qu'elle fonctionne par obsessions et que lorsqu'elle tient un sujet, elle le triture, le décortique jusqu'au bout.

Ainsi, son premier roman paru en 2011, Comment je n'ai pas rencontré Britney Spears, parlait à la fois de sa fascination pour les États-Unis et pour cette icône cheap, souvent vulgaire, moquée et alimentant elle-même ses malheurs. " Je me lamente devant ses cheveux et sa manie de sortir sans petite culotte mais je n'arrive pas à m'en détacher". Toutefois, elle expliquait :" Je veux passer à autre chose, je ne veux pas devenir la spécialiste de Britney Spears !".



Le meurtre à Toulouse, sa ville, d'Eva Bourseau, jeune étudiante, fut le déclic pour Élise Costa. Une affaire qui l'a marquée et qui a focalisé sa soif de se heurter au noir des choses pour mieux les comprendre. " En racontant une affaire criminelle, on raconte une histoire de la société, je pense que c'est un thème qui vous aide à comprendre beaucoup de choses", dit-elle. Et ce fut le début de multiples voyages en train, de nuits d'hôtel, de kilomètres de notes prises sur le vif avant de les peaufiner au calme le soir, et souvent la nuit.



Ses chroniques rencontrant beaucoup de succès, il lui avait ėté demandé de les regrouper pour en faire un livre, ce qu'elle a refusé, trouvant le procédé quasi malhonnête puisque celles-ci sont disponibles gratuitement sur le net, préférant écrire autour et sur sa vie de chroniqueuse judiciaire, sur les affaires qui l'ont marquée, et sur les rouages parfois grippés de la justice.



Et c'est sans sans manichéisme et avec humanité, qu'elle nous livre tout cela ... et à l'ancienne... avec du papier et un stylo, avec, encore là, un côté obsessionnel : pour le carnet, un Rhodia tissé, couverture souple, ligné 80 g, format A5 et pas un autre et pour le stylo, le Muji à encre gel noir, bille 0,5 mm, et rien d'autre... comme si ces maniaqueries pouvaient parfois occulter l'horreur, le sordide.



De ces longues heures passées en salle d'audience, Élise Costa se dit persuadée que tout à chacun peut vriller et se retrouver un jour dans le box des accusés, que ceux qui sont habités par le mal absolu sont heureusement rares (elle cite en exemple Michel Fourniret) , et enfin que les crimes, même s'il sont extraordinaires, sont souvent commis par des gens très ordinaires.



Élise Costa conclut son récit par une liste de livres qui l'ont aidée à ne pas avoir une vision binaire des choses, qu'elle nomme " bibliothèque subjective " et qui va de Truman Capote à Alice Dieudonné, de Raymond Carver à Emmanuel Carrère.





Merci à celle qui se reconnaîtra de m'avoir prêté cet intéressant essai, de m'en avoir si bien parlé, et du coup, de m'avoir beaucoup inspirée pour écrire ce billet.





















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Les nuits que l'on choisit

J'ai vu de bons retours sur cet essai j'ai donc décidé de me lancer celui-ci se lit d'ailleurs rapidement et l'auteur Elise Costa, nous indique comment elle en est venu à effectuer ce métier, car en effet de base elle n'était pas destiné à celui-ci.



Le récit nous raconte les procès auxquels elle assiste mais cela reste très factuel, l'auteur étant journalise, on a une impression de "brèves judiciaires" car il s'agit de courtes chroniques évoquant certaines affaires très célèbres, d'autres moins mais en restant en surface concernant celle-ci.



L'auteur fait d'ailleurs un parallèle entre certaines affaires et sa vie personnelle, comme par exemple le moment ou elle a un jour perdu sa fille des yeux, nous montrant par ce fait la ce qu'on du vivre les parents de certains dossiers évoqués.



Elle s'attache également plus à nous montrer le côté des victimes que celui des bourreaux, ce qui est également rare et très intelligent à mes yeux au niveau de ce récit, comme au moment ou elle se rapproche d'une amie d'une des victimes.



J'ai vu sur Babelio que l'auteur à d'ailleurs écrits d'autres récits qui n'ont rien à voir avec celui-ci, mais cela m'a donné également envie de lire ceux-ci.
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Les nuits que l'on choisit

Les chroniques judiciaires sont étonnamment fascinantes à suivre, surtout lorsqu'elles traitent d'affaires criminelles, puisqu'elles nous permettent d'assouvir notre curiosité morbide tout en nous évitant d'être confrontés nous-mêmes aux aspects tangibles les plus difficiles qui peuvent être présentés aux audiences.



Élise Costa est devenue chroniqueuse judiciaire un peu par hasard, et on est tenté de se dire à la lecture de ce livre que oui, parfois, le hasard fait vraiment bien les choses. Elle écume depuis plusieurs années maintenant les tribunaux pour suivre les procès d'assises et a fini par se faire sa place dans ce petit microcosme, en faisant profiter les lecteurs de Slate de ses écrits.



Dans un style vif, percutant et pour autant très empathique, elle s'attelle à interroger sans harceler, à raconter sans juger, à écrire sans s'effacer du récit, à mi-chemin entre le true crime et le nouveau journalisme. Des affaires ultra-médiatiques qu'elle couvre, on retiendra tous ces détails qui l'interpellent, ces jugements qui la déroutent, ces proches de victimes qui la touchent ou ce fonctionnement parfois incompréhensible de la machine judiciaire.



Si vous souhaitez découvrir que les criminels ne sont pas des monstres mais juste des hommes ou des femmes ordinaires qui ont commis un ou plusieurs actes violents, parfois effroyables, ces quelques chroniques judiciaires agrémentées des interrogations personnelles de l'autrice sont le récit idéal. Captivant !



📖 Les Nuits que l'on choisit d’Élise Costa paraîtra le 22 février 2023 aux éditions Marchialy. 216 pages, 20€.



🔗 Service de presse numérique adressé par l'éditeur.
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Les nuits que l'on choisit

La quatrième de couverture débute ainsi: "Tous les chroniqueurs judiciaires se sont déjà vu poser cette question: "Comment fais-tu pour dormir la nuit?"



Comme je comprends cette phrase. Sans rentrer dans le détail, j'exerce moi-même une profession où les gens m'ont souvent demandé comment j'arrivais à garder du recul, si je n'étais pas parfois écoeurée par ce que je pouvais voir ou entendre, qu'eux, en tout cas, ne seraient pas capables de faire mon métier. Mais comme Elise Costa a choisi ses nuits, moi j'ai choisi d'exercer mon boulot.



Ce récit est très intéressant, de bout en bout. Elise Costa raconte comment elle en est arrivée à devenir chroniqueuse judiciaire puis délivre quelques unes des affaires qu'elle a suivies de près, pour la plupart très médiatisées, tout en disséminant çà et là des anecdotes personnelles permettant d'éclairer ses propos. Et pourtant, jamais elle ne rentre dans le glauque, dans le sensationnel. Elle donne sa propre vision de l'affaire, livre ses émotions, reste très souvent du côté des victimes. En cela, elle leur redonne une dignité. Car souvent, l'opinion publique ne retiendra que le nom de l'accusé, du bourreau ("l'affaire Nordahl Lelandais", "l'affaire Fourniret"), au mieux le nom d'une ville ("l'affaire Outreau"). Mais jamais, jamais celui de la victime. Et c'est bien dommage.



Que vous aimez ou non suivre les faits divers, que vous soyez ou pas friands de ce genre d'actualité, ce livre pourrait vous permettre de comprendre certains rouages et mécaniques de la Justice. Et je vous invite également, si ce n'est déjà fait, à écouter un de ses podcasts ("Fenêtre sur cour").



En bref, un livre que j'ai lu d'une traite, instructif et passionnant.
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Les nuits que l'on choisit

"Le temps de l’instruction ne m’intéresse pas.

Je ne cours jamais après des bribes d’informations. Je veux des affaires où rien n’est ce qu’il paraît, je veux comprendre comment des gens comme lui et moi peuvent basculer. Je veux savoir de quel bois nous sommes faits. »



Cette phrase résume le très intéressant point de vue de l’autrice, chroniqueuse judiciaire qui choisit d’aborder des affaires bien différentes les unes des autres par le prisme de l’accusé, qu’il soit coupable de manière certaine, ou qu’un doute subsiste quant à sa culpabilité. Ce sont évidemment ces derniers procès qui laissent le plus de traces, ceux où l’ombre de l’erreur judiciaire plane. De journaliste, Élise Costa est devenue chroniqueuse judiciaire, et cela la passionne d’approcher au plus près le fonctionnement de la justice, de chercher la vérité cachée et d’ausculter les faits et gestes, en particulier ceux des accusés, tellement révélateurs. Je n’ai qu’un reproche à adresser à ce témoignage passionnant, qui va de cour d’assises en cour d’assise, c’est qu’il est un peu bref !
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Les nuits que l'on choisit

Elise Costa est chroniqueuse judiciaire, elle sillonne la France de tribunaux en tribunaux pour suivre diverses affaires criminelles de plus ou moins grandes renommées. Au cours de sa carrière, elle assiste entre autres aux procès des affaires Troadec, Lelandais et du tueur de la joggeuse de Bouloc. Elle se passionne pour l’affaire Eva Bourseau, une jeune étudiante toulousaine battue à mort en 2015 par un couple d’amis.



Dans ce livre Les nuits que l’on choisit, la journaliste a souhaité écrire sur ces affaires pour témoigner de son ressenti et de ses réflexions. Son point de vue extérieur à la justice lui permet de concevoir une approche différente de la vérité: elle souhaite apporter quelques éclaircissements sur la nature humaine, « en savoir plus sur l’humanité et sur l’inhumanité en chacun de nous ». C’est en se concentrant sur les détails plutôt que sur l’exactitude des faits, qu’elle parvient à détecter les nuances dans les comportements, les doutes dans les jugements de chacun, dans le but, non pas d’atténuer la responsabilité des accusés, mais de questionner la part d’ombre qui se cache en chaque être humain et qui parfois en une fraction de seconde peut bouleverser des vies.



J’ai aimé la sobriété de ce témoignage : à aucun moment dans ce récit on ne trouve de voyeurisme malsain commun aux journalistes avides de faits divers et d’audimat. Il s’agit là du témoignage d’une femme qui a fait un choix de vie en rapport avec sa passion pour le monde de la justice. J’ai ressenti beaucoup de bienveillance envers les uns et les autres, je pense qu’elle a même aidé certaines personnes, notamment parmi les familles de victimes, à évoluer, à se surpasser face aux épreuves auxquelles ils font face.



Un récit plutôt passionnant qui offre un point de vue différent sur les chroniques d’affaires judiciaires et propose quelques réflexions qui viennent nuancer l’aspect tranchant et implacable de la justice humaine. Je remercie les Editions Marchialy et Netgalley pour cette lecture.
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Les nuits que l'on choisit

Quelles histoires peuplent vos nuits ? Les avez-vous choisies ou vous sont-elles imposées par les aléas de l'existence?



En librairie comme au cinéma, il y en a pour tous les goûts. Du feel-good au thriller horrifique. Je ne sais pas si cela influence nos nuits. Mais si nous assistions à un procès pour meurtre qu'en serait-il ? Si là à quelques mètres de nous des personnes bien vivantes jouaient le reste de leur vie, si nos pires cauchemars étaient leur réalité? Comment dormirions-nous en ayant pleine conscience de l'éternité de leurs nuits.



Pour Elise Costa, l'affaire Eva Bourseau est une déflagration. Elle veut comprendre comment la vie d'un être humain comme vous et moi bascule dans l'horreur. Devenue chroniqueuse judiciaire, elle fera donc le choix de ces nuits dans les chambres d'hôtel ; de ces heures passées dans les tribunaux ; de ces jours à ausculter les menus détails pour apprécier l'angle le plus juste, celui qui saura s'éloigner du sensationnalisme pour chercher le sensible.



En véritable antithèse des traditionnels titres "putaclics", Elise Costa nous ouvre les portes d'un monde fait de nuances. Elle n'est pas fascinée par les monstres, ne se repaît pas des détails sordides. En écrivant sur les accusés les victimes, l'entourage, les témoins, les professionnels, elle nous parle finalement de nous en tant que société qui cherche à rendre une forme de justice, à panser ses plaies sans haine vengeresse, mais aussi de nous en tant qu'individus imparfaits, habités de doutes, forcés de composer avec nos zones d'ombres.



Étoile parmi mille étoiles, elle entre dans le peuple des nuits les plus longues, des nuits les plus sombres tâchant de nous rappeler qu'il n'est pas de nuit à laquelle le jour ne finisse par offrir sa lumière.
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Les nuits que l'on choisit

A force de traîner dans le monde des livres, on finit par ne plus être surpris. On apprend les parutions six mois avant tout le monde, on suit des auteurs, des maisons d'édition et il n'y a pas beaucoup de chroniques bookstagram qui traitent de livres que vous n'avez pas déjà croisé dix fois. Mais la magie opère encore. C'est @point.a.laligne la première qui me parle de ce livre. Puis je découvre Élise Costa à la journée professionnelle de @quais_polar Au détour d'une table de dédicaces @eva_tuvastabimerlesyeux et moi convenons d'une LC. Les planètes sont alignées.



Élise Costa est chroniqueuse judiciaire. Un peu par hasard, si le hasard existait. Elle va de tribunaux en tribunaux pour écrire des articles étayés sur des histoires humaines, tristement humaines. Elle pose son regard sur les protagonistes qui obéissent aux rituels de la cour d'assises, note ce que d'autres pourraient laisser passer, la larme qui roule, la déception dans un regard, le choc d'une ado de quatorze ans. Elle sait raconter les histoires, on le voit dans ce livre passionnant, qui se dévore. Raconter son histoire d'abord, car elle se met subtilement en scène. Raconter celles de ceux qui se retrouvent dans un tribunal.

Le livre s'ouvre sur un chapitre étonnant. A l'énoncé du verdict, un frémissement dans l'assemblée, la décision ne peut pas être celle-là, ils se sont trompés. Ce verdict qui hante Élise Costa est une sorte de fil rouge, elle y reviendra. Tissera des liens.



"Le crime ne peut avoir que trois origines possibles : argent, pouvoir ou sexe." Une fois cela posé, reste mille équations possibles. Et tous les méandres de la psychologie humaine. La jalousie pour une collègue plus appréciée, la conviction qu'un frère a volé les lingots d'or cachés, le besoin de témoigner, de donner son avis, d'en être, quitte à mentir. Sans temps mort, avec talent, Élise Costa nous ouvre la porte du monde fascinant de la justice, et de sa vie, de ses nuits que l'on choisit.



"Dans la nuit, j'attends le nèshèph. J'attends la lumière." Ce qui est sûr, c'est que ce livre est parsemé de petites étoiles de compréhension, qui ne rendent pas l'être humain meilleur. Mais qui laissent place à la fraternité.
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Les nuits que l'on choisit

Un livre sur l'humain et l'humanité avant tout, qui traite de toutes les nuances, les failles et les doutes qui nous caractérisent, nous desservent et nous portent tous et toutes. Sous couvert de ces passionnantes chroniques judiciaires, Élise Costa nous offre un regard aiguisé le monde, nous invite à changer de point vue et à observer ce microcosme à travers son regard bienveillant. Un livre juste, puissant et nécessaire.
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Les nuits que l'on choisit



Je remercie les éditions Machialy et Netgalley pour l'envoi de ce sp.



Journaliste judiciaire, Elise Costa nous explique comment elle gère ses émotions face à toutes ces affaires terribles lors des procès !

Elle nous décrit ce qu'elle voit ce qu'elle entend et comment elle arrive à passer à autre chose. Elle recherche toujours la part d'humanité, elle pense à la famille des assassins, aux parents surtout.

Elle ne nous montre pas comment ils ont fait ça, mais qu'est-ce qui a fait que...



Rien de glauque et pourtant une scène m'a bouleversé et hérissé les poils tellement elle était puissante, à la mesure de la douleur ressentie par la victime...

Elle a assisté à des procès très connus des médias comme Troadec, Sophie Massala, Lelandais, Fourniret!



J'ai appris que les avocats pouvaient avoir peur de leur client, les commandants de police pouvaient être terrifier de passer à la barre pour témoigner de leur enquête.

Que parfois la justice préférait condamné un homme sans certitude plutôt que de reconnaître leurs erreurs...



Un documentaire qui se lit comme un roman, poignant sans jugement...



Une phrase que je retiens : les monstres n'existent pas, ce sont les humains qui ont des comportements monstrueux.

Excellente lecture

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Les nuits que l'on choisit

"Il ne faut pas regarder l'honnête homme de trop près si vous tenez à lui conserver votre estime, ni le scélérat si vous tenez à lui conserver votre mépris. " Jean Rostand.



En fil rouge, une affaire qui sent très fort l'erreur judiciaire selon l'autrice.

"Pas de preuves." "Pas d'ADN, pas d'aveu, pas de mobile". Condamné en première instance puis en appel...

(Comme je dis toujours, il ne faut jamais avoir affaire à la justice.)



On peut lire les chroniques judiciaires de l'autrice, écouter ses Podcasts sur Slate.fr ainsi que sur Arte radio, " Fenêtre sur cour".



Faire du fait divers, mais comme personne d'autre.

"Je veux des affaires où rien n'est ce qu'il paraît, je veux comprendre comment des gens comme lui et moi peuvent basculer. Je veux savoir de quel bois nous sommes fait."



J'ai beau avoir une belle collection de livres écrits par des faits-diversiers, ce récit m'a appris beaucoup de choses. Il m'a donné envie de me lever à pas d'heure pour faire des heures de queue devant une Cour d'assise. Il m'a permis de m'y voir déjà, d'y retrouver de formidables personnes, comme Noémie Schulz dont je suis les live-tweets avec passion, l'expert-psychiatre Daniel Zagury dont les livres sont fabuleux, et c'est vrai que la puissance d'évocation de l'autrice fait qu'on y est, vraiment !



Une belle leçon de "journalisme impressionniste".

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Les nuits que l'on choisit

Elise Costa, à travers ce livre, décrit comment elle est devenue chroniqueuse judiciaire, ce qui la passionne à travers les affaires criminelles qu’elles soient connues ou non.



Si vous pensez lire des détails sordides sur différentes affaires criminelles françaises, passez votre chemin car il n’y a aucun voyeurisme. Elise Costa est tout en pudeur et axe son discours sur les victimes et sur leur famille. Elle décrit aussi le rôle de chacun dans un procès qui ressemble beaucoup à une pièce de théâtre. Grâce à ce livre on s’interroge sur notre justice, ce qui a fait qu’un homme ou une femme se trouve derrière la barre des accusés. La plume d’Elise Costa est très agréable et comme elle l’écrit, elle cherche le bon mot au bon endroit.
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Les nuits que l'on choisit

Comment faire, lorsque son métier est d'assister à des procès plus ou moins médiatiques en tant que chroniqueuse judiciaire, pour rentrer chez soi en laissant loin derrière les détails d'histoires parfois sordides, parfois tragiques, concernant des gens souvent ordinaires ?  



C'est du point de vue de ceux qui participent à la justice (journalistes, avocats, témoins, proches des victimes, médecins) qu'Elise Costa raconte. Et cherche à comprendre comment des personnes lambda en viennent à commettre l'irréparable, car les monstres, selon elle, n'existent pas. Comment garder la bonne distance lorsque l'on veut rendre compte au mieux d'un procès qui va impacter la vie de tant de personnes ? Comment comprendre sans entrer dans le détail de l'intimité, à la fois des victimes et des accusés ? Tout est question d'équilibre, et surtout tout est question de doute. 



La difficulté de conserver son objectivité, de ne jamais oublier l'empathie, l'attention aux détails, aux gestes, aux attitudes de chaque côté de la barre... c'est passionnant à lire et rappelle que c'est toujours un bout d'humanité qui se joue devant chaque tribunal.
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Les nuits que l'on choisit

Elise Costa est chroniqueuse judiciaire du magazine en ligne Slate.fr et auteure du podcast "Fenêtre sur Cour" diffusé sur Arte Radio. Son credo, c’est le très long format.

Le récit s’appuie sur des affaires qu’elle a suivies, dont certaines, très médiatisées, parleront forcément au lecteur. Elle aborde ainsi ses méthodes de travail, leur aspect matériel et anecdotique – les trajets en train qui cassent le dos et les lits d’hôtels miteux, son format préféré de bloc-notes…- mais aussi et surtout la démarche, intellectuelle et morale, qui les définit.



L’expression de sa difficulté à trouver ses amorces est révélatrice de l’objectif qui oriente ses écrits, cette obsession à trouver où et à quel moment "ça a commencé", puisqu’un procès n’est jamais que la conclusion d’une histoire qui a débuté bien avant. Telle une archéologue des existences, elle traque dans celle des acteurs du drame les origines de ce dernier, le point de bascule vers le geste irréversible.



Pour ce faire, elle va à la rencontre des gens -qui prennent le pas sur les sujets de société-, "péquenauds", excentriques, obsessionnels…, s’attache aux petites choses qui permettent, si on les regarde sous le bon angle, de voir les grandes. Son but est de "raconter le bruit des autres", de faire en sorte que l’on se souvienne des victimes autrement qu’à travers leur mort, de dévoiler les angles morts, de faire tomber les illusions d’optique. D’où son appétence pour les affaires où rien n’est ce qu’il paraît. Ainsi, entre victime et bourreau les rôles parfois s’inversent, ou le mobile apparent d’un crime peut occulter des motivations profondes, anciennes, que la chroniqueuse devine peu à peu au fil des témoignages.



Son expérience lui a appris à détecter les mécanismes qui font naître obsessions et pensées irrationnelles, mécanismes de stupeur ou de déni indiscernables par ceux-là même qui les éprouvent. Ce qu’il en ressort, c’est qu’il n’y généralement derrière ces affaires criminelles ni monstres ni saints, simplement des gens et des réalités ordinaires dont l’imagination est souvent incapable de produire l’intégralité des infimes nuances, tant elles recèlent de vérités complexes, cachées, transformées par les circonvolutions de la mémoire. Des vérités qui se confrontent, s’opposent, s’assemblent, pour qu’en émerge, au procès, la vérité judiciaire.



Son récit montre comment, dans ces salles de tribunal, on fait tenir des vies entières, on met les existences à nu, dans leur insignifiance et leur grandeur, exposant leur tristesse, les ressentiments, les échecs ou les accomplissements. Les drames, familiaux ou autres, puisent leurs racines dans des maux sociétaux qui engendrent des détresses devenues ingérables ou dans le désordre d’intimités dysfonctionnelles.



Il exprime aussi la dimension ambivalente de cette justice que l’on rend "comme si elle était l’aboutissement de l’évolution de notre espèce", mais dont le décorum et la solennité ne suffisent à dissimuler les limites et les dysfonctionnements. Il y a le manque de moyens, que la lettre écrite par un greffier avant sa tentative de suicide exprime de manière poignante. Et puis la loi, rendue par des hommes, est forcément soumise à leur -même inconsciente- subjectivité. Certains verdicts, fondés sur d’intimes convictions qu’alimentent, en l’absence d’éléments suffisamment tangibles pour les étayer, des a priori sur l’accusé ou l’émotion laissée par la détresse des proches de la victime, laissent ainsi un goût amer et durable, et la conviction que la justice n’a pas été ce qu’elle est censée être. C'est peut-être la plus grande difficulté qui s’impose à ces acteurs de la justice, qu’ils soient ou non professionnels -comme les jurés-, que de savoir que faire du doute que ne vient pas atténuer, sans même parler de le lever, le procès. [Là je digresse, mais j’ai souri lorsque l’auteur rappelle une citation de Nietzche consistant à dire que "ce n’est pas le doute qui rend fou, c’est la certitude", parce qu’il s’agissait du sujet de ma première dissertation de philo (comme quoi, l’événement m’a marquée)]. Dans toutes affaires criminelles, affirme Elise Costa, il y a une question irrésolue, qui selon son importance a des résonnances plus ou moins douloureuses. Ainsi, tout chroniqueur judiciaire a « son affaire », celle qu’il connait par cœur et qui ne le quitte jamais parce qu’il la pense irrésolue. Il y a aussi celles qui métamorphosent, celles qui ne laissent que la somme de tous les chagrins mis au jour par l’enquête et le procès, celles enfin que l’on refuse de suivre, parce qu’elles représentent une limite qu’on ne peut franchir.



La capacité d’Elise Costa à dépasser la dimension sordide a priori associée aux affaires évoquées pour faire principalement ressortir de cette incursion dans la grande mécanique judiciaire l’humain, à la fois dans toute sa banalité et dans toute complexité, fait de « Les nuits que l’on choisit » un récit aussi passionnant qu’émouvant.
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Les nuits que l'on choisit

La chronique judiciaire ? Un vaste programme... Je suis friande de polar, de thriller, de true crime mais la chronique judiciaire c'est encore autre chose.

Je ne savais pas à quoi m'attendre en ouvrant ce livre et j'ai eu un petit temps d'adaptation.



Certes, Elise Costa est chroniqueuse judiciaire. Elle s'appuie donc sur les faits divers qu'elle rencontre au cours de son travail et qui l'amènent aux quatre coins de la France.

Cependant, plus que raconter les faits et les aspects techniques, elle relate les Hommes : comment vivre une absence sans réponses ? Comment monsieur ou madame tout-le-monde commet l'irréparable ? Comment la justice peut-elle être équitable ? Comment rendre un verdict en étant dans le doute ? Comment accepter un jugement contraire à une conviction personnelle ?



Et c'est tout l'intérêt de ce livre. Il m'a absorbée petit à petit et je me suis réellement demandée comment je réagirais face à ce déferlement de violences perpétuel et l'injustice qui en découle. D'où la question essentielle : comment arriver à dormir la nuit ?

C'est une grande preuve de lucidité, de faculté à compartimenter, d'arriver à dégager le professionnel du privé même si ce n'est ni noir ni blanc.

J'ai également apprécié re découvrir certains faits divers dont j'ai pu entendre parler dans les médias. Élise Costa y apporte un éclairage totalement différent.
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Les nuits que l'on choisit

Elisa Costa est une chroniqueuse de faits divers sur slate.fr et arte radio. Dans ce livre, elle nous raconte sa passion, comment elle est arrivée à faire cela, qu'est-ce qui l'a pousse à écrire. Toujours motivée par l'empathie envers les victimes, elle essaie également de comprendre la psychologie des coupables. Elle s'attarde sur les détails qui passent inaperçus à la plupart des autres journalistes voir des policiers, va au fond des choses et se passionne pour les faits divers médiatisés mais aussi ceux passés sous silence par la presse. Elle nous raconte également l'impact sur sa vie personnelle, notamment sur ses nuits.

J'ai beaucoup aimé, j'ai trouvé ce livre très intéressant.

Le texte est accessible et facile à lire. Moi qui ait toujours aimé les émissions sur les faits divers et les polar, j'ai été servie car elle nous emmène avec elle dans les coulisses des procès, nos explique les rouages de la justice et nous montre comment agissent les magistrats.

Au milieu de tout cela, elle parle de quelques affaires qu'elle a traité dans ses articles, avec les détails des affaires, relaté quelques interrogatoires, ce que j'ai d'autant plus aimé.

En bref, c'est un documentaire humain et plein d'émotions.

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