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Critiques de Elizabeth Brundage (203)
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Dans les angles morts

Située dans l'état de New York, la vieille ferme laitière des Hall, rachetée par un jeune couple de New-yorkais, restera un lieu irrémédiable de douleurs et de chagrins pour les deux familles.



Après la faillite des Hall et le drame qui s'en est suivi, les Cale qui ont toujours fait ce que l'on attendait d'eux, s'étant mariés ayant eu une fille et pris leur place dans la société, quittent New York pour s'installer à la campagne. C'est son idée à lui, elle a suivi. Ensuite, comme damnés par les mauvaises ondes de la maison, leur histoire va se confondre pour le pire à celle des anciens propriétaires.



Illusion du mariage et de l'amour, recherche d'une transcendance, place des femmes, maternité et paternité, poids du passé, foi, Dieu, mort, dans ce roman remarquable dans sa construction comme dans son expression, et en tout point envoûtant, l'auteure aborde des sujets essentiels. On en oublie presque que les personnages sont américains tant leur histoire, pourtant à classer dans les faits divers, pose des questions existentielles qui font sens pour tout un chacun.



« Une chose à savoir à propos des maisons : c'étaient elles qui choisissaient leurs propriétaires, et non l'inverse. Et cette maison les avait choisis, eux. »



Challenge MULTI-DÉFIS 2018

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Dans les angles morts

Après un début de lecture assez laborieux le temps de placer le cadre, j’ai manqué d’abandonner, les critiques des uns et des autres m’ont bien encouragée à poursuivre. Et j’ai bien fait!



Dans les angles morts se terrent les fantômes des morts assassinés dans la même bâtisse. Dans les angles morts, il y a aussi les mystérieux recoins poussiéreux de l'âme humaine.



Un jeune couple new-yorkais emménage dans une vieille ferme qui peinait à se vendre tant son héritage est lourd: deux morts et trois garçons orphelins.

Dans les non-dit abrupts des murs, le couple Clare emménage pour le meilleur et pour le pire aussi.



On va suivre dans ce roman presqu’à la trace, Catherine, l'épouse qui voit les fantômes, l'épouse peu aimée et considérée. Georges son époux est un homme sans foi ni loi, qui fait strictement ce qu’il veut.



L’histoire débute sur un meutre.

Elle se poursuit sur un brassage de portraits fouillés des personnages qui tournent autour de ce meutre, dedans et dehors cette maison aux angles morts.

Sur fond de thriller, de drame psychologique, de saga familial, ce roman est subtilement et intelligemment agencé. Des phrases précises, du mystère, une tension à demi mot et un portrait de femme ricochant sur le miroir de notre société.

La fin est très subjective et laisse un petit goût d’inachevé, de précipité. Mais l’ensemble est une vraie réussite.
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Dans les angles morts

Des décennies que la ferme appartenait à la famille. Des générations de producteurs, d'exploitants et cultivateurs qui s'harassaient au travail de la terre. Mais aujourd'hui, Ella et Cal Hale sont au bord de la faillite, ruinés par la crise. Après les vaches saisies, ce sera le tour de la ferme. Épuisés, moralement et physiquement, le couple met fin à ses jours, laissant leurs trois fils, Eddie, Wade et Cole, orphelins, plus tard recueillis par leur oncle. La ferme, elle, est toujours là et peu de gens sont tentés par son rachat après le drame et ce, malgré son petit prix. Pourtant, une famille new-yorkaise, George Clare et sa femme Catherine, avides de quitter la ville et de s'installer à la campagne où, pas loin, le mari a obtenu un poste d'enseignant à la fac, décident de l'acheter. Mais, en ces murs, le malheur réside et Catherine trouve la mort, quelques mois plus tard, une hache plantée dans la tête...



Des drames, des malédictions, la ferme des Hale en a connus, réduisant des familles au chagrin. D'un côté, Ella et Cole, de l'autre, Catherine et George, ainsi que leurs enfants respectifs. À partir de ce couple en apparence parfait, Elizabeth Brundage tisse un roman foisonnant, cruel, et nous renvoie quelques mois plus tôt puis déroule le fil tortueux, insidieux, des événements. Peu à peu, elle dessine le parcours et le destin de chacun. Catherine, femme au foyer peu épanouie et discrète, George, enseignant libre, perfide. Autour d'eux, des amis, des collègues, des connaissances, des liens qui se font et se défont. L'auteur dépeint avec frasque une Amérique d'après-Reagan, des portraits saisissants et criants de vérité, qu'ils soient complexes, attachants ou énigmatiques. Une véritable fresque prolifique, passionnante, dramatiquement envoûtante, servie par une plume brillante et remarquable.

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Dans les angles morts

Un homme rentre de sa journée de travail (il est prof d'université), et trouve sa femme assassinée d'un coup de hache ; sa petite fille, elle, est vivante.

Dans la foulée, il sera entendu par la police, et presque après, il partira dans un autre état avec ses parents, refusera que sa fille soit interrogée, il a trop peur de la traumatiser.

Et la lectrice que je suis , de se demander pourquoi ce brave homme est si pressé de partir, et l'Experte à Miami qui sommeille en moi, [ très profondément...], de se demander : ça cache quekque chose ?

Et l'auteure de remonter le temps, nous racontant comment George Clare et sa femme se sont rencontrés. Autopsie d'un mariage...

Et la maison, cette ferme qu'ils ont payée une poignée de figues, aux enchères , de vouloir se raconter aussi...

Et les trois garçons qui habitaient cette maison , juste avant la famille Clare, de venir roder sur les lieux, ne pouvant les quitter, comme amputés, anéantis par l'absence de cette maman qui s'est suicidée avec son mari.

Suicidés dans la chambre où Catherine Clare a été assassinée...

Et les voisins, d'être si gentils avec ces trois gamins, si accueillants avec ce couple.

Mais tous cette poignée d' habitants qui, s'ils racontaient juste ce qu'ils savent , feraient franchement avancer l'enquête.

Car Travis, le flic, ne peut pas voir dans Les Angles morts...



C'est un roman à suspens, qui se déguste mais qui se mérite !

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, Elizabeth Brundage nous introduisant dans l'intimité de deux familles et nous présentant une multitude de personnages dont les noms ( ou prénoms ), s'avèrent parfois assez similaires . ( Cal Hale et son fils Cole Hale... Clare/Cal ) Ou assez ambigus ( Patrice est une fille...).

Mais c'est un roman à suspens , très tourné vers la psychologie, magnifique de tendresse , malgré la noirceur . Une petite touche de surnaturel vient saupoudrer le tout de mystère... Les maisons ne nous appartiennent pas, et une maman a du mal à quitter ses enfants...

Une histoire intense : une fois passée la première partie , je me suis sentie obligée de le finir , tard dans la nuit...

La parole de la fin à Stephen King , qui résume parfaitement cette histoire : " Des fantômes, un meurtre, un psychotique terrifiant qui a pourtant l'air normal, et une écriture superbe."



Challenge Mauvais genres2020

Challenge Pavé





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Dans les angles morts

Un meurtre, deux histoires de familles frappées par le malheur qui se contaminent mutuellement, des révélations inquiétantes, une ferme froide et désolée...les germes d'un thriller ? Sans aucun doute. Mais Elizabeth Brundage a signé un roman autrement plus étrange dans sa construction qui se cabre face aux canons du genre.

Pas d'enquête policière ou bien anecdotique, l'auteure nous donne les clés pour mener nous-même l'enquête. le mari de l'épouse assassinée est le coupable idéal au fur et à mesure que l'auteure pointe du doigt les zones d'ombre laissées à plus tard et parfois jamais résolues dans ce qui apparaît comme un mariage dysfonctionnel.

Mais des personnages secondaires presque autonomes, les interminables défaites de l'épouse , la trouble densité ainsi que l'âpre lucidité de l'écriture font de ce récit moins un jeu de piste qu'un roman habité. L'auteure américaine nous laisse bien souvent en suspens dans l'épaisseur du silence au coeur d'une tragédie mutique.

Aucun élément n'est laissé au hasard. le lieu du meurtre est hanté par le drame vécu par la famille qui occupait précédemment la ferme : un mariage à la dérive laissant trois orphelins fait de l'endroit le lieu propice pour héberger des histoires sombres et terrifiantes.

Ainsi, ce n'est pas tant l'intrigue ou le dénouement qui ont retenu mon attention, mais les quelques éclaircissements lâchés par E. Brundage qui ne contribuent en fait qu'à l'épaisseur des mystères et des personnages. En particulier le personnage du mari, professeur d'université dont les secrets personnels et professionnels donnent à lire le portrait d'un homme que l'écriture échoue à expliquer. Et c'est peut-être là le plus remarquable dans ce roman. L'auteure a choisi habilement de nous placer au plus près de cet homme guindé et imperturbable, suffisamment proche pour réduire notre champ de vision, de certitudes et avoir un regard oblique sur les quelques ténébreux aperçus que dissimule l'histoire.

Pour orchestrer la somme imposante des zones d'ombre et des secrets, l'auteure ne pouvait pas faire l'impasse sur une construction lente pour reconstituer les faits et faire prendre conscience des quelques dissonances qui perturbent à peine la force tranquille de ce roman.

Si bien que le récit peut apparaître un peu froid et long à s'installer. Je n'ai pas éprouvé de lassitude mais je dois avouer qu'au début je me suis demandée où est-ce que l'auteure voulait m'emmener.

J'ai été impressionnée par la puissance narrative de ce roman malgré la fin décevante. Autant le récit obéit à une construction lente et minutieuse autant le dénouement m'est apparu précipité, trop évident et démonstratif. La qualité de prof de cinéma n'est peut-être pas étrangère à cette fin.

Roman austère et captivant sur l'ambiguïté des êtres.
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Dans les angles morts

Grand merci aux ami(e)s de Babelio qui, par leurs critiques, m’ont fait lire ce fabuleux roman. George, en rentrant du travail trouve sa femme Catherine la tête traversée par une hache tandis que leur fille dort dans la chambre d’à coté. Il est fortement soupçonné. Retour arrière quand ils ont acheté la ferme de ce couple mort aussi dans la maison laissant trois garçons.

Bon, tout ça ne fait pas très engageant. La force de ce roman est dans la manipulation, les non-dits, le croisement des personnages et surtout par une prose et une construction relevant du génie.
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Dans les angles morts

Un coup de coeur ! Un roman complexe et addictif.

Je me dis cela souvent, en refermant des romans d'auteurs américains : il n'y a qu'eux pour raconter ce genre d'histoire, avec cette puissance romanesque assumée.



Après 4 générations, la ferme Hale est vendue pour dettes, laissant orpheline une fratrie de jeunes hommes, suite au double suicide parental. Et le malheur colle à la peau des murs quand le meurtre s'invite au sein du nouveau couple de propriétaires. De là à imaginer un esprit malin de tragédie occulte.



L'accroche « thriller » est faite mais, en dépit d'une quête de vérité qui tient le lecteur en attente, le coupable est évident dès le départ. L'essentiel est ailleurs, dans la fine analyse psychologique de tous les intervenants d'une petite ville où chacun se connaît ou se situe, où les convenances structurent les relations de voisins, bien que personne ne soit dupe et que les ragots aillent bon train.



En marge de la tragédie de deux familles, les histoires s'entrelacent de chapitre en chapitre, instillant peu à peu une ambiance triste, éreintée, violente, de mensonges et duplicité, où les personnages se dévoilent dans leur complexité, où l'intimité des couples mal assortis se lézarde. Une atmosphère provinciale de middle class ou de pauvreté rurale.



Il y a peu de douceur et de bonheur dans cette chronique villageoise à la Hitchcock, où chacun doit vivre avec ses choix et ses erreurs, et voir ses enfants porter le poids des aînés, en fuyant dans la drogue, la guerre ou la haine de soi.



Un livre approfondi, puissant, aux personnages travaillés, repoussant ou attachants, à la construction ciselée qui tient en haleine jusqu'aux dernières pages.



Pas léger du tout, mais j'ai vraiment beaucoup aimé.

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Point de fuite

« Un portrait n’est pas une photo d’identité. A partir de l’instant où une émotion, voire un fait, sont transformés en photographie, celle-ci exprime l’opinion du photographe. La justesse dans une photographie, ça n’existe pas. Toutes les photos sont justes. Aucune n’est vérité »



Richard Avedon, « Visages de d’Ouest »



Incipit de la Première Partie



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En rentrant de son travail dans une agence de publicité new-yorkaise, Julian Ladd découvre dans le journal l’avis de décès de Rye Adler, célèbre photographe de fortunes tapageuses, présumé mort à cinquante-deux ans. Les circonstances de la disparition d’Adler, dont le corps n’a pas été retrouvé, restent troubles : il se serait suicidé en sautant d’un pont dans le fleuve Hudson.



Aussitôt le passé remonte à la surface : vingt ans plus tôt, Julian et Rye partageaient un appartement à Philadelphie et suivaient les cours de photographie de l’atelier Brodsky, en compagnie de la belle Magda, dont ils étaient tous deux amoureux.



Tandis que Julian a abandonné sa vocation de photographe et occupe à présent un poste rémunérateur dans le marketing, Rye a lui aussi tourné le dos à ses idéaux de jeunesse et aux reportages dans le tiers monde qui ont fait sa célébrité, pour devenir photographe de stars.



Au cours de sa période de formation dans l’atelier élitiste du gourou tchèque, le talent et l’aura naturelle de Rye Adler, brillent de mille de feux, laissant dans l’ombre ses condisciples. Si Rye et Magda ont une brève aventure avant le départ de ce dernier pour l’Afrique, c’est pourtant Julian qui épousera la jolie polonaise.



Un point de fuite est un point imaginaire destiné à aider le dessinateur à réaliser son oeuvre en perspective. « Point de fuite » est un roman très construit, où les apparences sont trompeuses, et où Elizabeth Brundage brouille les pistes sans perdre de vue la résolution du mystère vers laquelle tend son livre : la disparition inexpliquée de l’indéchiffrable Rye Adler.



La grande réussite de ce roman aussi fluide qu’immersif est de réussir à construire une intrigue qui ne déroute jamais son lecteur malgré la multiplication des narrateurs, qui nous content tour à tour leur regard sur l’intrigue, à la manière d’un photographe tournant autour de son sujet et multipliant les angles de vue.



Le début du roman nous plonge ainsi dans les souvenirs de Julian, qui se rappelle son rapport trouble à Adler où se mêlaient jalousie et admiration, et regrette d’avoir abandonné sur le bas-côté de sa vie un authentique talent de photographe.



L’auteure effectue ensuite un retour en arrière pour nous proposer successivement les points de vue de l’insaisissable Rye Adler, de sa femme Simone, de Magda et enfin de Théo, le fils issu de son mariage avec Julian. Au fur et à mesure que l’intrigue progresse, les temps de narration accordés aux différents protagonistes se font de plus en plus courts, un découpage narratif astucieux au diapason de la tension sourde qui ne cesse de croître.



Bien que le procédé ne soit pas nouveau, l’originalité du roman réside dans cette multiplication des perspectives. L’auteure réussit le tour de force paradoxal de créer une forme d’empathie pour chacun des narrateurs, tout en portant un regard sans complaisance sur leurs défauts quasi rédhibitoires. L’égoïsme de Simone, la désinvolture de Rye, la naïveté de Magda, la jalousie de Julian, la faiblesse de Théo, rien n’est épargné au lecteur. Elizabeth Brundage parvient surtout à construire une trame romanesque harmonieuse tout en exposant une multiplicité de regards différents, qui, telles des focales décalées, façonnent un récit kaléidoscopique et pourtant toujours cohérent.



Si le mystère de la disparition de Rye Adler est le fil rouge de la trame romanesque de « Point de fuite », l’exploration par petites touches des profondeurs de l’art de la photographie apparaît in fine comme la perspective majeure du touchant tableau impressionniste que nous dessine l’auteure.

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Dans les angles morts



Une vieille ferme hantée,des fantômes, des suicides, des meurtres, des orphelins, un psychopathe insoupçonnable,des ménages dysfonctionnels, deux histoires qui s'imbriquent l'une dans l'autre, des personnages secondaires attachants, le tout servi par une écriture superbe, précise,incisive. Voilà une pépite bien plus psychologique, triste, humaine qu'effrayante.



Je l'ai dévorée en deux jours et cette histoire hantera longtemps mon coeur meurtri ...



A lire absolument !
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Dans les angles morts

Dans Les Angles Morts, un bouquin que l'on se doit d'avoir dans le rétroviseur.



Amityville incarnait la maison de l'horreur.

Celle de Chosen la promesse d'un avenir aussi radieux qu'un chat noir et borgne passant sous une échelle un vendredi 13. Tentant, n'est-il point ?



Deux époques se télescopent.

L'ancienne et cette image de famille parfaite fraîchement débarquée à Chosen afin de s'y épanouir pleinement.

L'actuelle et son cortège de révélations pas franchement jolies jolies.



Brundage aurait pu faire de ce récit un thriller haletant, il n'en est rien et c'est tant mieux.

Dépeignant avec force les désillusions d'une femme et de son mari manipulateur tout en évoquant le destin obscur d'une fratrie elle aussi durement touchée par les facéties douteuses d'un destin railleur, Brundage délivre un roman incroyablement addictif en écornant le mythe du rêve américain à grands coups de griffes bien sentis.



Aussi mieux que l'Auto Magazine, c'est dire...
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Dans les angles morts

Il y a bien longtemps qu'un livre n'avait pas retenu mon attention à ce point. J'ai dévoré cette histoire en quelques jours, complètement happée, presque hypnotisée.



C'est une époque où les fermiers sont obligés de vendre leurs troupeaux, où les banques saisissent ce qu'il reste, les fermes.



Une ferme, agréable à regarder, mais laissée à l'abandon, achetée aux enchères, pour trois fois rien, par un couple new yorkais, Georges et Catherine, attirés par l'attrait d'une vie meilleure à la campagne. Campagne où le climat est rude.



Quelques mois plus tard, Catherine est morte, assassinée, aucun doute la-dessus. Son mari retrouve son cadavre dans leur chambre. Leur petite fille de trois ans a passé la journée avec sa mère morte.



Le policier de cette petite ville a déjà ses convictions et il mène l'enquête cherchant des preuves.



L'auteure nous fait remonter dans le passé de ce couple mais aussi dans celui des trois frères Hale qui ont aidés Georges et Catherine à rénover la maison.



Pourtant ces trois frères , dont les parents ont préféré se suicider plutôt que de faire face au désastre, vivaient peu de temps auparavant dans cette maison.



Et cette maison que certains disent hantée, que d'autres déclarent maudite, qu'a t-elle à voir dans tout ça ?



Des portraits de famille, des organisations de vie, où les femmes sont encore dominées d'une certaine façon par leur mari, où leurs choix et leurs contraintes façonnent leur avenir et celui de leurs enfants. le malheur inexorable raconté d'une façon magistrale.



Elizabeth Brundage reprend dignement le flambeau de Steinbeck, son écriture est sensible et flamboyante.



Merci à Masse critique de Babelio et au Livre de poche
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Point de fuite

Difficile de raconter ce dernier roman d’Elizabeth Brundage sans trop en dévoiler si ce n’est que la disparition de Rye Adler, célèbre photographe, va mettre en lumière les failures d’un couple mais aussi les rivalités, jalousies professionnelles et amoureuses d’un passé pas si lointain. En effet, ils étaient 3 étudiants, Julian , Magda et Rye dans cette école de photographie il y a 20 ans, 3 passionnés, 3 ambitieux.

Mais seul Rye va finir par briller…



Indépendamment du couple et de la réussite, le texte questionne aussi l’état d’une Amérique consumériste , où tout est image, et de sa jeune génération qui peine à trouver sa place. C’est particulièrement bien écrit, moins dense que Dans les angles morts, mais tout aussi passionnant.

Le livre oscille continuellement entre l’étude psychologique/sociologique et le thriller si bien qu’une fois commencé, je n’ai pas pu m’arrêter avant de l’avoir terminé 😉
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Dans les angles morts

Au premier chapitre, dès que June Pratt, en ce mois de février 1979, aperçoit son voisin à travers la neige, sa fille pieds nus et en pyjama dans ses bras, on sait qu'un drame vient de se produire. Une fois prévenu, le shérif de la bourgade rurale de Chosen arrive et l'on s'imagine embarqué dans un thriller avec enquête, indices et tout le bataclan. Mais Dans les angles morts est bien plus que cela.



Un peu à la manière de R. J. Ellory avec l'excellent Seul le silence, Elizabeth Brundage retrace ici des vies, des existences qui auraient dû être banales, dans une petite ville banale. Mais voilà, les plus belles apparences cachent souvent des vérités plus troublantes ou dérangeantes... à condition d'oser regarder dans les fameux angles morts.

Le coeur géographique et livresque du roman est la ferme des Hale, où tout commence. Ferme bâtie par un aïeul près de deux siècles auparavant et que la récession économique des petites exploitations agricoles cherchent à arracher à la génération actuelle.

Elle est rachetée par une famille de New-Yorkais, les Clare. George, le mari, nouveau professeur d'histoire de l'art dans une université du coin, Catherine, sa femme belle et sensible, restauratrice de fresques peintes de formation, et Frannie leur petite fille de trois ans.



A partir de de ce fait de février 1979, Elizabeth Brundage remonte le temps pour assembler patiemment les éléments de son intrigue. Le tout forme un puzzle d'une grande complexité. Il y a beaucoup de souffrances dans ce roman où la psychologie de chacun des personnages est construite avec maestria. L'auteure parvient à les rendre vivants sous nos yeux, presque inquiétants de crédibilité. Tour à tour, les protagonistes offrent leur point de vue au gré des chapitres, leur point de vue ainsi que leurs histoires, leurs failles, leurs secrets. Il s'en dégage souvent beaucoup de douleur, d'amertume et de tristesse. Sans oublier la maison qui semble dotée d'une volonté propre et habitée par tout ce qu'il s'y est passé.



D'un point de vue stylistique, Elizabeth Brundage écrit son récit en y mêlant à la fois sobriété et un lyrisme âpre, à l'image des paysages autour de Chosen : d'une beauté quasi transcendante non exempte de rudesse dès que les éléments se manifestent avec force.

Parlant de paysages, je suis allée voir quelques tableaux du peintre George Inness étudié par George Clare. Des scènes bucoliques qui donnent envie de franchir l'encadrement pour se promener sur ses chemins forestiers ou ses vastes prairies de la vallée de l'Hudson. Le nom de ce peintre m'était totalement inconnu. Une découverte bonus grâce à ce roman puissant et magistral qui nécessite peut-être un petit peu de patience pour bien rentrer dedans, le temps de s'habituer aux changements de personnages selon les chapitres.

En tout cas, définitivement conquise par ce livre que je ne suis pas prête d'oublier de sitôt.
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Dans les angles morts

Coup de coeur pour ce roman, merci, Romain, de me l'avoir prêté !



Coup de coeur pour sa belle écriture intimiste, ses personnages attachants ( enfin presque tous...), son histoire prenante, son mystère diffus.



Le début donne l'impression d'entrer dans un thriller: Nous sommes en 1979, dans une petite ville agricole des Etats-Unis. George Clare vient trouver refuge avec sa fillette Franny chez ses voisins, il a découvert sa femme , Catherine, assassinée, d'un coup de hache dans la tête...



A partir de là, le roman devient bien autre chose qu'une simple enquête policière. Il remonte en arrière, à l'époque où la famille Hale habitait la maison devenue maudite, après le suicide des parents, fermiers ruinés par la crise du lait. Une maison au centre de tout, " Une simple ferme blanche, mais en fait il n'y a rien de simple en elle. Une maison qui veut qu'on la regarde. Une maison qui a souffert"...



Catherine , qui y habite ensuite, souffre aussi, se sent étrangère. Et elle ne supporte plus la présence de son mari manipulateur et méprisant ... Les garçons Hale y reviennent effectuer des travaux pour le couple, cachant leur chagrin , leur sentiment de perte. Ils s'attachent à elle, qui leur rappelle leur mère disparue.



L'auteure, très finement, entrecroise les points de vue, créant un canevas de vies entremêlées, nous emmenant inexorablement vers le drame. Le meurtre semble non élucidé, par manque de preuves surtout, même si le lecteur sait à quoi s'en tenir, mais l'avenir réserve des surprises...



Comme j'ai aimé Cole, le plus jeune des fils Hale, au regard d'un bleu troublant, brisé par la mort de sa mère, si sensible, si secret! Comme j'ai compati au destin de Catherine, écrasée par le poids d'une éducation, qui aurait pourtant pu s'épanouir...



Un livre à la plume superbe, tout en atmosphère, en plongée passionnante dans les pensées de chacun. Un livre qui m'a touchée, profondément. Je le recommande chaudement! Il semblerait que c'est le seul roman de l'auteure qui a été traduit en français, dommage!













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Dans les angles morts

J’ai vraiment mis du temps avant de me sentir bien installée dans ce livre. Presque 200 pages avant de me sentir concernée par l’histoire. Pendant tout ce temps, je ne dirais pas que c’était désagréable car l’écriture est plutôt plaisante mais peut-être que je me perdais un peu dans les personnages d’autant plus qu’il y a toujours un moment de doute sur celui qui parle. Et puis, à force de persévérer, j’ai enfin trouvé du plaisir et plus j’ai avancé plus je me suis impliquée dans ce roman pour en ressortir conquise.

C’est un livre qui devrait faire le bonheur d’un scénariste .

Il y a une ambiance très particulière, une ambiance tragique, noire.

Cela commence par la découverte d’une femme, Catherine , retrouvée morte dans son lit avec une hache qui lui fend le crâne. Puis on revient en arrière et on apprend que la maison qui a été achetée par George et Catherine Clare a été autrefois celle de la famille Hale qui a connu un destin tragique. Les fils Hale, devenus orphelins vont alors ressentir le besoin de revenir dans la maison de Catherine et George, maison qui a été la leur.

Si ce roman commence comme un thriller et qu’il y a bien une petite note de roman policier, je comprends pourquoi il n’est pas classé comme tel. L’ambiance sombre de « Dans les angles morts » provient plus de l’atmosphère pesante, lourde qui règne dans cette ferme et de l’ambivalence des personnages que du crime en lui-même.

Elisabeth Brundage nous décrit des personnages blessés par la vie, ils ont tous, comme dans la vraie vie, des failles, des blessures qui les poursuit et les rend vulnérables.

C’est un premier roman qui d’une grande qualité et qui malgré mes débuts difficiles, me laisse une très bonne impression.

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Point de fuite

J'avais été très enthousiasmée par son roman " Dans les angles morts". On retrouve dans le titre de celui- ci le thème de l'image; l'auteure a d'ailleurs fait des études cinématographiques.



Elle explique avoir voulu dans " Points de fuite" présenter la photographie comme un reflet de la société, de son évolution, à travers le parcours de ses personnages. Trois d'entre eux ont fait partie, tout jeunes encore, d'un atelier consacré à l'art photographique. Un seul, Rye, deviendra célèbre. Au grand dam de Julian, son colocataire de l'époque, toujours jaloux de lui.



Ce roman polyphonique subtil s'ouvre sur l'annonce de la disparition bizarre de Rye. Il semblerait s'être jeté d'un pont. Mais son corps n'a pas été retrouvé.Puis, entre rappel du passé et présent angoissant, l'auteure tisse une toile complexe et intrigante. J'avoue que la mise en place de l'histoire et la découverte progressive de la psychologie des personnages m'ont paru dans la première partie un peu lentes. Mais ensuite les événements s'accélèrent , les révélations permettent au lecteur de comprendre mieux les agissements de chacun.



L'auteure a un remarquable sens de l'observation, et elle sonde les pensées en profondeur. Elle s'est par ailleurs beaucoup documentée sur le métier de photographe et livre des réflexions passionnantes sur ce que l'on cherche, à travers cet art.



La fin du roman est prenante, tout en finesse. Dans l'objectif, des instantanés d'êtres perdus, en fuite. Une pellicule révélant des portraits attachants!
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Dans les angles morts

Un très grand merci à Babelio et le Livre de Poche pour « Dans les angles morts » d'Elizabeth Brundage.

Inutile de faire durer le suspense, autant faire les aveux tout de suite : c'est un des meilleurs romans policiers que j'ai lu depuis des mois ! Mais, si je l'ai tant apprécié c'est qu'il n'est pas un simple roman policier. C'est avant tout un roman psychologique qui fouille, sonde, décortique jusqu'au tréfonds de l'âme. C'est un récit incroyablement bien orchestré que j'ai regretté de refermer, malgré ces 600 pages et plus, en format poche.



L'histoire débute par l'arrivée chez ses voisins d'un homme, George Clare, professeur d'histoire de l'art, avec sa fille âgée de 3-4 ans. Il vient de découvrir sa femme Catherine, morte, assassinée dans leur maison. Je ne vais pas spoiler trop en disant qu'on comprend rapidement que leur relation de couple n'était pas si belle qu'on aurait pu le croire. On apprend aussi que la maison (dans laquelle ils vivaient depuis moins d'un an) avait appartenu auparavant à la famille Hale dont les parents, fermiers, pris à la gorge par la crise laitière, étaient morts, laissant trois fils (entre 14 et 20 ans). La maison est comme la scène théâtrale, d'une pièce en trois actes. Avant, pendant et après la mort de Catherine. Une maison avec son histoire, ses vibrations et ses fantômes, dans cette petite ville de province plutôt pauvre des Etats-Unis, loin de la fièvre new-yorkaise et loin du royaume du Danemark.

Ce qui fait de ce roman policier un roman bien au-dessus de la mêlée des « polars », c'est le portrait que l'auteur fait de chaque personnage. Des principaux aux secondaires, tous sont décrits avec une incroyable précision. Rien n'est laissé au hasard : que ce soit leur tenue, leur habitude, leurs traits physiques, leur caractère… tout est matière à la compréhension de l'identité de chacun. Au point où même un second rôle prend une place prépondérante dans l'histoire. Des portraits si finement brossés que la moindre expression décrite, à la fois précise, dense et presqu'en filigrane (un haussement de sourcil, un geste qu'on retient), finit par prendre tout son sens et suffire à saisir les humeurs et les états d'âme, jusqu'à l'identité de chaque individu. Tout comme le rappel de la citation « La beauté dépend de ce qu'on ne voit pas, le visible de l'invisible » par le peintre américain Inness que Clare a étudié (voire, dont il était obsédé) et qui signifie en substance que l'âme peut réussir à voir ce qui échappe au regard, jusqu'aux détails implicites. C'est un peu ce fil conducteur que Brundage a essayé de suivre tout au long de l'intrigue.

Une écriture de qualité, comportant même un souffle poétique, en tout cas, une certaine beauté. Ces phrases, glissant comme du velours ajoutent à l'émotion, permettent l'attachement pour certains de ces personnages. Un travail d'orfèvre donc à mes yeux, presque de dentelière aux points délicats et adroits puisque jamais je n'ai senti de lourdeur ni de longueur et que j'ai pris à chaque fois plaisir (ou effroi) à découvrir les divers protagonistes. Et par là même à suivre les évènements, les interactions, les liens qui se tissent, presque invisibles mais jamais insignifiants, pris dans la toile implacable d'une araignée vorace. Toile qui se fait de plus en plus précise au fur et à mesure du récit ; jusqu'à en faire une fresque sociale de l'Amérique des années 70 qui vaut vraiment le détour.



Alors si vous n'aimez que les romans avec de l'action, des courses poursuites, de l'adrénaline, des bagarres et du sang à toutes les pages, pas sûre que ce roman soit fait pour vous. Possible que vous le trouviez long et un tantinet lent. Ce serait pourtant bien dommage de passer à côté. Car, malgré les drames parfois atroces, ce qui est raconté c'est surtout les relations humaines -des plus belles aux plus nocives-, les attirances, les jalousies, les frissons de plaisir ou encore le poison qui s'immisce peu à peu, les qualités et la beauté des uns, l'arrogance jusqu'à la perfidie des autres.



Si je ne lui ai pas mis un cinq étoile, c'est pour avoir fait la fine bouche à deux ou trois reprises (pour des répétitions ou l'emploi de ficelles plus grossières à « l'américaine »). Pourtant, deux ou trois petits tics lors de la lecture, c'est bien peu pour un tel roman, foisonnant d'intelligence, d'esprit, selon moi (ou peut-être que la lecture de précédents romans -qui ont manqué de souffle- a altéré mon jugement, exaltant plus alors ce ravissement d'avoir entre les mains un récit bien construit ?).

C'est le premier roman édité et traduit en français et je ne serais pas étonnée que d'autres suivent assez rapidement, vu les critiques élogieuses des lecteurs français. En tout cas, pour ma part, je guetterai son prochain roman, espérant retrouver la plume et l'âme de cette auteure.



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Dans les angles morts

Un suicide et un meurtre dans la même maison.



L'auteure remonte dans le temps, dans les chemins sinueux qu'ont emprunté George et Catherine, les nouveaux occupants, avant le deuxième drame.

Les frères orphelins qui avaient résidé ici sont venus leur prêter main forte : était-ce une bonne idée ?

George et Catherine ont vécu New York auparavant. Comment ces ex-citadins se sont-ils s'accommodés de cette modeste bourgade ? Quel rôle jouait leur petite fille dans ce couple étrange ?





L'auteure tisse une toile autour du crime, on pourrait penser que l'on se disperse, on s'imprègne en fait des psychologies des personnages.



Un roman qui explore avec finesse les zones d'ombre, mais aussi les courages des différents acteurs de cette histoire complexe.
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Dans les angles morts

Attention, tout ce qui brille n'est pas d'or!

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J'ai choisi de lire ce roman noir étiqueté thriller psychologique par les très bons commentaires du Picabo River Book Club (vous savez, celui des passionnés de littérature américaine). Et bien m'en a pris!

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Un premier roman d'une auteure américaine. Qui commence bien sa carrière d'écrivain.

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Par où commencer? Le début? Il n'y en a pas vraiment puisqu'il y a deux lignes de temps. Les années 70 (1 année les sépare).

J'apprécie de plus en plus ce type de roman noir, qui excelle dans les comportements des personnages, leurs pensées, leurs actes. L'atmosphère si oppressante, une maison qui "respire" et qui exhale les frissons glacés de ses fantômes.

Une lenteur certes (une semaine pour le lire) mais il faut une certaine habitude de lecture. Ce n'est pas une lecture facile, dans les dialogues par exemple, ni dans la construction de l'intrigue.

L'auteure utilise des flash-backs et les révélations sont distillées au fur et à mesure du récit. Ce qui permet de bien cerner les protagonistes.

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Quant au meurtrier, il est d'emblée suggéré au début du chapitre. Toute l'astuce dans ce récit est de comprendre et analyser son acte répréhensible.

De l'empathie pour certains personnages, du dégout pour un autre....

Parlons du meurtrier: aujourd'hui, dans le jargon médical, il pourrait se qualifier de "pervers narcissique" (c'est à la mode) ou encore de sociopathe.

L'auteure l'a finement décrit. Moi, je dis "chapeau bas".

Je mets seulement 4/5 (pas de coup de coeur mais presque) car la fin m'a interpellée. Y-a-t-il une justice parfaite dans ce bas monde? Les méchants se font-ils punir pour leurs actes de barbarie? Difficile parfois de faire la part des choses.

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En résumé, un roman noir tellement "addictif" et subtil comme savent si bien le faire les auteurs américains.

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Dans les angles morts

Titre : Dans les angles morts

Auteur : Elizabeth Brundage

Editeur : Quai Voltaire

Année : 2018

Résumé : Catherine Clare a été assassinée. Elle git dans la chambre de la fermette qu'elle et son mari viennent d'acquérir, une hache fichée dans le crâne. Dehors, une tempête de neige recouvre d'un voile blanc la campagne de cette région du nord-est des Etats-unis. Quelques mois auparavant, la maison a déjà été le théâtre d'un autre drame : le suicide d'un couple dont les trois enfants traînent aujourd'hui leur malheur dans la campagne environnante. Tant de drames dans un même lieu, tant de secrets pour une si petite communauté, des cicatrices qui marqueront à jamais le destin de plusieurs familles.

Mon humble avis : Décidément cette - presque - fin d'année aura été riche en lectures passionnantes. Joy, Gorki, Conroy, Bulle, De Lamberterie autant de noms, autant de styles et d'époques diverses, autant d'auteurs pétris de talent et de titres fascinants. Pour parfaire ce tableau quasi idyllique, il fallait un nouveau texte fort, un texte à la hauteur des écrivains cités plus haut, un roman d'exception. Le moins que l'on puisse dire est que Dans les angles morts a répondu à mes attentes, et je vais tenter de vous expliquer pourquoi. D'abord l'écriture, un texte d'une méticulosité, d'une précision rare. Brundage ne laisse rien au hasard, ses personnages sont fouillés à l'extrême et c'est un réel plaisir de pénétrer la psyché de chacun, de partager leurs espoirs, leurs craintes mais surtout leurs traumatismes. La construction de ce roman est à l'avenant : exigeante et originale pour une histoire se déroulant sur plusieurs générations, une histoire mêlant les tranches de vie et les meurtres,  les scènes d'enfance fondatrices et d'autres presque oniriques. Car Dans les angles morts est plus qu'un roman noir, c'est un bouquin complexe, un roman ample où de multiples thèmes sont évoqués. C'est aussi un bouquin passionnant, envoutant, un livre ambitieux, contenant des portraits de femmes puissants et une description brillante de ces destins brisés, de ces vies marquées à jamais par le drame et la désagrégation des couples. Comment parler de ce titre sans évoquer la maison ? Une ferme mystérieuse, véritable personnage à part entière du roman, une habitation décrite avec poésie, un endroit inquiétant où rodent les âmes blessées. Avec dans les angles morts, Brundage fait une entrée fracassante dans le cercle très fermé des grands auteurs anglo-saxons et les nombreuses critiques élogieuses ne s'y sont pas trompées. Un magnifique roman vous dis-je...

J'achète ? : Sans aucun doute. Un texte sombre, qui comme son titre l'indique, porte un regard lucide et impitoyable sur les petites lâchetés du quotidien, les grandes perversions et les gestes d'amour que l'on cache. Un grand grand roman qui n'est pas sans rappeler Steinbeck, excusez du peu...
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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