J'ai été littéralement subjuguée par la beauté de cette édition reliée. L'illustration de la jaquette est vraiment très belle et nous plonge directement dans l'ambiance de l'histoire.
Parlons maintenant de l'histoire : Gair est un jeune homme accusé de pratiquer la sorcèlerie et se voit jugé par l'ordre du Suvaeon. C'est dans cet ordre où la magie est proscrite, qu'il a passé une grande partie de son enfance et de son adolescence. Tout jeune, la mélodie de la magie est venue à lui, ce sont les Chants de la terre.
J'ai beaucoup aimé le rapprochement que l'on peut faire entre l'ordre du Suvaeon et l'église catholique. Ce lien avec notre univers renforce la crédibilité du récit et nous donne quelques repères. Au début, je craignais que cet aspect de l'histoire m'ennuie car la religion ne me passionne pas particulièrement, mais j'ai été surprise du contraire. Le personnage du Précepteur, Ansel, m'a d'ailleurs beaucoup plu. Ne vous fiez pas à sa première apparition, il réserve quelques surprises.
Sachant que l'auteur est comparée sur la jaquette au célèbre J.R.R. Tolkien, je m'attendais à une trame plutôt classique de l'histoire et c'est effectivement le cas. On suit l'évolution de Gair à la manière d'un roman initiatique. Au cours de ce premier tome, il apprendra à contrôler et à ne plus craindre son don aux côtés de ses semblables. Il connaîtra l'amitié, l'amour, la trahison, la vengeance... et semble être prédestiné à accomplir une grande tâche dont la survie de l'univers dépend.
Si j'ai apprécié me retrouver dès le premier chapitre au cœur de l'histoire, ce qui suit se déroule malheureusement trop lentement. J'ai vraiment beaucoup peiné à avancer dans ma lecture, et ce jusque dans la seconde moitié du livre. On s'attarde un peu trop sur la vie privée de Gair au détriment du reste. J'ai été déçue que la magie soit finalement peut exploitée dans ce premier tome et je m'attendais à ce que sa nature particulière soit plus mise en avant. On nous parle de chant, de mélodie, de couleurs mais cela s'arrête là.
On ne trouve pas forcément de carte dans tous les romans de fantasy (et elle n'est pas toujours nécessaire), mais je dois dire que dans celui ci, elle m'a gravement fait défaut. Il en est de même pour une petite présentation concernant les populations. Pendant le trois quart de ma lecture, je me suis sentie perdue avec tous ces noms de lieux et de peuples. J'ai eu la désagréable sensation d'avoir loupé quelque chose, comme s'il s'agissait d'une suite dont je n'aurai pas lu le premier cycle.
Concernant les personnages, je n'ai pas réussi à m'attacher particulièrement à Gair. Je lui ai préféré Alderan, Tanith et surtout Aysha. Alderan est le premier qui prend Gair sous son aile. Malgré qu'il soit peu présent dans le milieu du récit, je suis certaine qu'il recèle encore beaucoup de secrets qui nous seront dévoilés par la suite. Tanith et Aysha sont deux jeunes femmes fortes, courageuses et remarquables.
Mais ce que je retiens avant tout, c'est la beauté de l'écriture d'Elspeth Cooper. On ressent le soin qu'elle apporte au choix de ses mots et ses phrases peuvent prendre la forme d'une mélodie enivrante. De tous les auteurs que j'ai pu lire récemment dans le domaine de la fantasy, elle se démarque largement avec sa plume.
Pour conclure :
J'ai retrouvé dans Les Chants de la terre tous les ingrédients (trop) classiques d'un premier tome d'une trilogie de fantasy. Je n'ai donc pas eu de grandes surprises à la lecture de ce livre et je m'y suis ennuyée. Le manque d'une carte et d'informations sur les bases de cet univers ne m'ont pas aidée à m'immerger comme je l'aurai voulu dans l'histoire. C'est surtout la plume de l'auteur que je retiendrai, elle est le véritable chant qui émane de ce livre. Mais malheureusement, cela ne suffira pas à me donner envie de lire la suite...
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