- Je ne comprends pas pourquoi tu souhaites te souvenir de ces choses, Marta, argumente-t-il en posant sur sa main sur le haut de ma tête.
Tu n'étais pas dans ton état normal à cette époque.
- Je crois que j'en ai besoin.
- C'est bien mieux si tu te contentes de prendre tes pilules. Nous allons te trouver quelque chose qui agisse mieux. Tu as dépassé toute cette histoire depuis longtemps.
- Peut-être pas, non. Peut-être est-ce la raison pour laquelle j'ai besoin de me souvenir."
Midi quinze. D'ordinaire, à cette heure-ci, je m'affaire dans la cuisine. Il faut que je prépare le dîner pour le soir, le livre de recettes est là, ouvert, sur le pupitre qu'Hector m'a offert à l'occasion de l'un de nos premiers anniversaires de mariage. Il faut que je fasse du pain : mélanger les ingrédients dans un grand bol, pétrir la pâte sur le bois froid du plan de travail, la regarder lever dans le four. Hector aime avoir son pain frais, le matin. Fais de ton foyer un lieu de paix et d'ordre.
Quand je ferme les yeux, j'entends un bruit de pas qui résonne sur de la pierre, et me voilà dans l'église où Hector et moi nous sommes mariés, en train de remonter l'allée centrale. Matilda m'avait montré comment faire : pied gauche en avant, pieds réunis, pied droit en avant.