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4.29/5 (sur 35 notes)

Né(e) : 1986
Biographie :

Emmanuel Beaubatie est sociologue, docteur de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il travaille depuis plusieurs années sur les mobilités et la diversité de genre. Transfuges de sexe est son premier livre.

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Cette approche permet de voir dans |e double standard médical entre hommes et femmes trans' un exemple d'androcentrisme scientifique. La médecine s'intéresse davantage aux MtFs parce que, de manière générale, elle se focalise plus sur les corps des femmes, considérés comme des corps imparfaits qu'il s'agirait en quelque sorte de parachever. La gynécologie, tout d'abord, s'est développée sans réel équivalent masculin, l'andrologie demeurant un champ relativement marginal. L'endocrinologie et la chirurgie sexuelle aussi se sont historiquement développées à destina- tion des femmes. Spécialiste des sciences et des technologies, Nelly Oudshoorn a montré entre autres comment les recherches endocrinologiques se sont concentrées sur elles et ont conduit à leur faire porter entièrement la charge de la contraception médicale. La régulation des hormones est une question éminemment politique et il en est de même pour la chirurgie. Au-delà du cas des trans', les médecins ont plus de propension à intervenir sur les corps des femmes que sur ceux des hommes.
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Les difficultés des trans’ se proviennent d’aucune « phobie » individuelle et irrationnelle. Bien au contraire, elles sont le fruit d’un ordre social au sein duquel chacun doit tenir sa place. Si les personnes qui changent de sexe subissent encore autant de violence, c’est parce qu’elles osent passer une frontière sociale qui différence et hiérarchise les individus.
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De nos jours, la « dysphorie de genre » figure toujours dans les classifications psychiatriques internationales. Les difficultés des trans’ ne semblent pourtant provenir d’aucune affection mentale, mais bien du parcours de soins lui-même, conjointement avec la procédure de changement d’état civil. Ces protocoles sont, en quelque sorte, iatrogènes: ils produisent la vulnérabilité qu’ils entendent traiter.
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Dans Défaire le genre, Judith Butler pèse le pour et le contre de la dépsychiatrisation réclamée par le mouvement qu'elle a contribué à construire. D'après elle, les partisans comme les opposants à ce dispositif peuvent avoir pour but de renforcer l'autonomie des trans. Pour les premiers, l'autonomie est pensée en des termes financiers : elle est celle qui permet aux plus précaires de mener à bien leur transition grâce au remboursement par les systèmes d'assurance maladie. Pour les seconds, elle se situe sur un registre plus symbolique : celui de la dépathologisation. Ces deux conceptions rendent le problème insoluble car, pour accéder à l'une de ces libertés, il faut nécessairement renoncer à l'autre. La dépsychiatrisation, revendication principale de la mobilisation, se présente finalement comme un dilemme tant le degré de dépendance vis-à-vis du protocole médical est socialement déterminé.
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Le travail de Judith Butler, méme s'il ne porte pas spécifiquement sur les trans', s'avère particulièrement inspirant aux yeux de cette population. Dans Trouble dans le genre, publié aux Etats-Unis en 1990, la philosophe démontre le potentiel subversif de la figure de la drag queen. Selon elle, la féminité incarnée par une personne assignée au sexe masculin prouve que le genre n'a pas d'essence : il se joue et se rejoue sans modèle original, et c'est ce jeu incarné par diverses personnes et de diverses manières qui contribue à définir son contenu, un mécanisme que Butler nomme la « performativité ». De ce point de vue, il est possible de changer de sexe et de le faire à n'importe quel âge de la vie, puisqu' aucune nature ne précède jamais la performance de genre.
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Comme le montre bien la sociologue Isabelle Clair, la figure du "pédé" représente le stigmate suprême pour les hommes, tandis que les femmes, elles, doivent avant tout se distinguer des "putes".
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Mais, lorsque dé-transition il y a, celle-ci n'a généralement rien à voir avec des regrets ; elle est plutôt une conséquence directe du protocole lui-même.
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À celles et ceux qui n’ont pas survécu au voyage
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Le changement de sexe est rarement considéré comme une expérience de transfuge alors qu’il s’agit bel et bien d’un passage de frontière sociale : les FtM vivent une promotion et les MtF sont déclassées. Les transitions sont peu analysées sous cet angle car le genre peine à être reconnu comme un rapport social au même titre que la classe.
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Quitter le sexe fort est, aux yeux de beaucoup, une décision absurde. Dans une société patriarcale, quel intérêt aurait-on à devenir une femme ? Une telle démarche intrigue par la perte qu’elle engendre sans bénéfice apparent. In fine, il semble impensable à la fois d’acquérir le sexe masculin et de le quitter.
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