C’est plus près de la peau que la phrase commence
C’est sur le derme doux de termes riches et rares
Que s’accrochent les verbes rayonnants et soyeux
Pourquoi chercher ailleurs les pistes du langage
C’est plus près de la main que parle la conscience
Caressant le matin de sa paume lucide
Elle s’empare d’une ombre à l’ombre trop gracile
Du fourreau des nuages
Des tisons des rivières
Du manteau de nos rêves.
La phrase s'organise avec ses mots de lune de courbure et d'espace. Elle s'écoule infinie dans un berceau géant.
c'est parce que passent les nuages
que le temps n'est pas gris partout
c'est parce qu'ici pleuvent les phrases
que la pluie froide lave
qu'emmitouflées sous trop de couches
les mots en camisoles sombres nourrissent des appétits d'orage
C'est parce que passent les nuages que le temps n'est pas gris partout.
ne pas se laisser prendre à l’obscurité froide de
contrées sans saisons
et trouver dans le pli des rides de l’été
le foin fumant et chaud
demain se lèvera aux yeux mouillés de l’aube
Que je sois là ou ailleurs
que faire ailleurs
que voir ailleurs
que donner ailleurs
aller voir ailleurs si j'y suis
j'y suis
qui suis-je ailleurs
qui suis-je ici
d'ailleurs je ne suis pas
je suis d'ici
je vis ici
sans ailleurs
sans être ailleurs
je n'y suis pas
je ne vous suis pas
êtes-vous ailleurs
êtes-vous ici
suivez-moi
allons ailleurs.
Rappelle-toi l'orage et le craquement sourd du squelette de l'âge.
de mon écriture couchée j'allonge un peu les verticales
mais je n'utilise pas de rimes
et si j'en vois je les corrige en admettant jusqu'à leurs opposées
alitée verticale
mais que fait-on ce soir
a-t-on fait à manger
la table est-elle mise
le service attendu à l’heure bien précise
il ne faudrait pas rire de choses aussi graves