Three Questions with Eric Klinenberg
En matière de production collective de l’isolement, il existe d’autres facteurs que nous n’avons pas pu explorer pour l’instant. Après avoir analyser les tendances démographiques, les évolutions culturelles, les conditions de logement et les caractéristiques de genre qui permettent d’expliquer le décès de certaines personnes pendant la canicule, nous pouvons maintenant nous pencher sur la question de savoir s’il existe au niveau de la communauté ou du quartier des conditions plus générale contribuant à la plus ou moins grande vulnérabilité des citadins.
Les canicules sont des assassins silencieux et invisibles, dont les victimes sont elles aussi silencieuses et invisibles, et nous les ignorons à nos risques et périls.
Reste qu’en dernière analyse, il est vain de subordonner l’enquête sur la vague de chaleur à la recherche d’un coupable, car seule une analyse grossière peut réduire un événement aussi complexe aux agissements d’un seul acteur, d’un unique agent causal ou d’une seule force sociale.
Le changement climatique a déjà engendré un certain degré de violence et d’instabilité affectant la vie sur terre.
Visiblement, nous aurions bien besoin de réapprendre l'art du bon voisinage.
La campagne de relations publiques de la mairie n’a donc pas seulement influencé la perception de la canicule par le public, elle a aussi altéré la capacité organisationnelles des autorités locales à affronter les risques sanitaires croissants en encourageant ou en imposant une forme de déni bureaucratique aux administrations qui auraient pu autrement mobiliser une réponse efficace.
En l’absence de voies publiques donnant envie aux gens de sortir de chez eux, les habitants des quartiers urbains ont plus de risques de souffrir d’isolement et de distance sociale.