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Critiques de Eric Klinenberg (7)
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Canicule : Chicago, été 1995

Pourtant, le mercredi 12 juillet 1995, le Chicago Sun-Times annonçait une vague de chaleur potentiellement meurtrière se dirigeant vers la ville. Les prévisions étaient en-deçà de la réalité. Le jeudi la température était de 41 degrés, l’indice de chaleur était de 52 degrés. Il faisait 49 degrés à l’intérieur des immeubles, les voitures tombaient en panne en pleine circulation, les enfants, dans les cars scolaires, étaient victimes de coups de chaleur. Il y eut des coupures d’électricité en raison de la surconsommation d’électricité. Sans lumière, sans air conditionné, sans radio et sans télévision, les habitants n'accédaient plus aux infos et conseils sanitaires, les ascenseurs étaient en panne et les pompiers allaient secourir les personnes âgées coincées dans leurs appartements.



Dans les quartiers populaires, les jeunes ouvrirent les bouches d’incendie pour se rafraîchir, privant les habitants d’eau courante.



Le vendredi 14 juillet, pour la troisième journée de cette canicule, la température ne baissait plus, même la nuit. Le 19 juillet, le nombre de victimes de stress thermique explosa. Aucune ambulance n’était disponible. Les gens devaient se débrouiller par eux-mêmes.



Cette vague de chaleur devint une vague de mortalité avec plus de 700 morts. La municipalité fut dépassée, la police entassait les corps un peu partout. Il arrivait que les corps soient déjà en décomposition car les gens n’avaient pas été secourus à temps.



Un film d’horreur qui devenait réalité. L’auteur, originaire de la ville, décida de réaliser une enquête sur la canicule et la façon dont cette catastrophe fut gérée, non pas pour accuser, plutôt pour en tirer des leçons pour l’avenir. Une véritable dissection sur sa ville, ses habitants, les différents quartiers et selon ces derniers la possibilité des personnes de s’en sortir.



Deux constats : malgré la misère et deux quartiers identiques, il y avait plus de morts dans le quartier afro-américain que dans le quartier hispanique. Les personnes âgées, isolées et les malades avaient peu de chance de s’en sortir avec la politique de la ville à cette époque qui favorisait la mixité dans les cités sociales. Ainsi les personnes âgées vivaient dans la terreur des gangs, n’ouvraient plus leur porte et refusaient de sortir.



Évidemment, une fois la crise passée, il fallait des responsables. Le maire et son équipe accusa le fournisseur d’énergie, des rapports officiels critiquaient les médias, le Chicago Sun-Times accusait les autorités municipales d’avoir ignoré les plans d’urgence, les agents du service public reprochaient aux familles des victimes de ne pas s’être occupés de leurs proches et le responsable du Département déclara publiquement que les gens étaient morts à cause de leur négligence.



L’auteur a essayé d’écrire des chapitres selon une problématique mais, dans ce récit, les difficultés et responsabilités se chevauchent, se croisent, sont liées.



Une enquête passionnante, prenante et forcément j’ai fait une comparaison avec cette vague de chaleur de cet été en France, puisque presque les mêmes dates. La façon dont les municipalités et les départements gèrent l’assistance aux personnes vulnérables, le ressenti des gens. Il y a toujours une histoire politique, des élus qui se donnent corps et âmes pour leurs administrés, qui croient à l’entraide et qui montrent l’exemple et les autres, des agents du service publique engagés dans leur mission et les autres.



Si je dois garder un souvenir de cette étude, ce sera l’histoire de Pauline, très âgée, vivant seule mais gardant contact avec ses amies par téléphone. Pauline vit au deuxième étage d’une résidence et se déplacer lui prend beaucoup de temps. Elle écoute les infos et décide de suivre les conseils donnés de sortir tôt le matin. Le lendemain matin, elle se prépare, descend difficilement les escaliers, va au bout de la rue pour prendre le bus et se rend dans un magasin d’alimentation bénéficiant d’un climatiseur, puis repart, reprend le bus, remonte les escaliers et arrive chez elle avec un coup de chaud. Se voyant en difficulté, elle appelle une amie et lui demande de rester au téléphone. Elle va chercher des serviettes de bain qu’elle mouille, étale sur son lit et s’allonge dessus. Après de longues minutes, la température de son corps descend, elle se sent mieux et va prévenir son amie qui était restée en ligne.



Je pourrais noircir des pages et des pages sur ce livre, vous parler du dérèglement climatique, de cette politique privilégiant la responsabilité individuelle, du manque de solidarité, des services sociaux orientant les usagers vers des associations qui font ce qu’elles peuvent, des statistiques sur les problèmes humains que ce soit dans le social ou le médical, je vais m’arrêter là. Bonne lecture.





Je remercie Masse critique de Babelio et Les Éditions 205 pour cette découverte passionnante.






Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Canicule : Chicago, été 1995

Un ouvrage scientifique très riche mais tout fait abordable et passionnant si l’on s’intéresse à la gestion des crises climatiques par les pouvoirs publics. Il permet également de plonger dans le Chicago de 1995 sous un angle spécifique, celui de la canicule la meurtrière connue par la ville.

L’auteur, chercheur en sciences sociales, mène une enquête très minutieuse pour examiner les origines d’un désastre en termes de gestion de crise par l’une des plus grandes métropoles américaines. Les taux de surmortalité atteint dans certains quartiers ne peuvent se réduire, après enquête, à des questions de pauvreté et de ségrégation, notamment en examinant les différences entre les afro-américains et les américains d’origine hispaniques moins touchés que les premiers. Il met en lumière en effet la vulnérabilité des habitants, isolés et abandonnés par les services publics, ainsi que ceux résidant dans les quartiers les plus touchés par la violence, limitant leurs sorties et de fait les possibilités d’être aidés ou pris en charge. Il apporte également un éclairage intéressant sur l’évolution des pouvoirs publics en véritables managers, déconnectés de la réalité de terrain, obnubilés par une approche uniquement budgétaire.

Son enquête va au-delà des interrogations sur la gestion d’une crise climatique par les pouvoirs publics et incite à questionner l’isolement dans les grandes métropoles et le fonctionnement de nos infrastructures et institutions pour faire face à ce grand défi en termes de vie en société.

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Canicule : Chicago, été 1995

Je voudrais remercier BABELIO et les éditions 205 de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage "Chicago, Canicule 1995" dans le cadre de Masse Critique... Ce fut une lecture enrichissante sur le plan sociétal et tout que cette canicule a apporté durant l'été 1995. L'enquête est riche de graphiques et de circonstances liées à ce phénomène. Sincèrement, je n'ai aucun souvenir de cet épisode caniculaire (j'avais 21 ans à l'époque). Eric Klinenberg a mené une enquête approfondie où dans cette ville on a dénombré plus de 700 morts en une petite semaine. Des chiffres à faire froid dans le dos alors qu'on parle de canicule.

Pourquoi à l'époque le climat n'était il pas la préoccupation des gens? Est-ce que c'est la principale préoccupation des gens aujourd'hui en 2022? Certainement plus qu'à l'époque mais pas autant qu'on ne le croit.

L'enquête démontre aussi que dans certains quartiers, le taux de mortalité était plus important qu'ailleurs.

Ce livre est une enquête sociologique du changement climatique. Je suis sorti de ma zone de confort (les Thrillers) et j'avoue avoir été quelques peus perdus dans cette enquête. Néanmoins, il faut saluer le travail d'Eric KLINENBERG. Je lui octroie la note de 4 étoiles même si j'ai été perdu, mais par respect pour l'auteur et la qualité du manuscrit.
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Canicule : Chicago, été 1995

Le sociologue américain a enquêté sur la canicule de 1995, et la faillite sociale qu'elle a révélée. Une exhortation à penser la ville de demain.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Canicule : Chicago, été 1995

Dans sa passionnante enquête, qui paraît seulement aujourd’hui en français, l’américain Eric Klinenberg livre une « autopsie sociale » riche d’enseignements sur l’action de l’homme qui transforme des phénomènes naturels extrêmes en catastrophes.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Modern Romance

Sérieux et léger, documenté et rigolo, Modern Romance ne s’embourbe que quand il cède, malgré tout, à donner quelques conseils à un public que l’on imagine très américain, très hétéro, très urbain trentenaire aisé – un profil dans lequel ne se reconnaîtront peut-être pas tous ses lecteurs.


Lien : http://www.lemonde.fr/pixels..
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Going Solo

Eric Klinenberg défend dans ce livre une thèse ambitieuse et polémique.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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