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Citation de gabb


Un jour j'ai assisté à cette scène à la Porte de Versailles : une mère et sa fille tournaient autour du stand d'un éditeur spécialisé dans les ouvrages pour la jeunesse, la mère feuilletait des romans pour adolescents, lisait les quatrièmes de couverture, prenait un livre, le reposait, en choisissait un autre ... et au bout d'un moment elle a décrété:
"On n'a qu'à prendre celui-ci, il a l'air sympatoche."
Et la littérature n'a rien à voir avec cette vague notion, elle exige un effort auquel on entend aujourd'hui renoncer pour entrer dans le règne éternel et bienheureux du sympatoche. Cette mère de famille, des mieux intentionnées au demeurant, avait sans doute saisi au vol, dans le brouhaha de Foire aux bestiaux ou de Quinzaine des soldes qu'est devenu le Salon du livre de Paris, quelque tournure ou notion qui lui paraissait familière. Quand la littérature est une expérience de l'étrangeté, quand la littérature suppose un écart avec la langue courante, avec l'usage quotidien et essentiellement pratique des mots, un écart que certains écrivains en vogue entendent désormais réduire au minimum, voire anéantir - et nous voyons déjà se profiler l'ombre de celui qui sera l'une des vedettes de notre entretien : Michel Houellbecq.
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