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EAN : 9782755600391
122 pages
Chiflet & Cie (01/08/2005)
2.91/5   17 notes
Résumé :
C'est la rentrée littéraire ! Les dindons de cette farce annuelle : quelques centaines d'ouvrages voués à l'indifférence générale. Le roi de la basse-cour : Michel Houellebecq et son nouveau roman, promu au rang de chef-doeuvre avant même d'être lu ! Quand le coq devient la poule aux oeufs d'or, le capitalisme littéraire est en marche. Au-delà d'une analyse serrée du cas de l'auteur des "Particules élémentaires", textes et citations à l'appui, Eric Naulleau déplore ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une question, une seule :
- POURQUOI EST-IL AUSSI MECHANT ?
Et bien sûr la réponse, dans la foulée :
- PARCE QUEEUUUUU !!!
Un peu léger comme explication, mais pardon c'est la seule qui me vient...

En 2005, quand parait ce petit livre d'entretiens, Eric Naulleau n'est pas encore passé par la case "Ruquier" ni par les ondes de "Paris Première", mais sa plume est déjà diablement aiguisée et ses talents de démolisseur sont déjà manifestes.
Dans le présent réquisitoire, il donne la réplique à deux intervieweurs et tire à vue - et à boulets rouges ! - sur diverses cibles choisies dans le milieu de l'édition, de la presse et plus largement d'une littérature française moribonde (d'après lui). Son punching ball préféré ? Michel Houellbecq évidemment, "l'écrivain de la grande misère, sexuelle, spirituelle, émotionnelle, intellectuelle", lui dont "le triomphe actuel vaut signe que le pire est toujours certain", lui dont les livres "à faible teneur en littérature" ne seraient que de pauvres "mélanges d'apparente modernité et de roman de gare", "des baudruches enflées par l'air du temps (même principe que la cornemuse en moins mélodieux cependant)", etc...
Servez-vous, c'est cadeau !

Si vous tenez Michel en grande estime, inutile de vous frotter à cette longue diatribe vitriollée.
Si vous êtes plutôt team-Naulleau, si vous appréciez son ton libre et caustique, jetez vous sur la dite diatribe et glorifiez votre champion.
N'appartenant ni à l'une ni à l'autre de ces deux catégories, j'ai attaqué ce petit bouquin sans grande passion, comme on assite de loin, un peu curieux, à un match de boxe (complètement déséquilibré en l'occurrence, puisque l'un des deux combattants n'a ici même pas voix au chapitre), mais en me laissant lentement prendre au jeu et en saluant, parfois, les plus fulgurants uppercuts ou les plus beaux crochets du gauche.
Dommage que le sac de frappe ne puisse pas répondre.

Bon, pour la forme je pense que vous voyez le truc, c'est règlement de compte à OK Corral ! Ca tire à tout va et dans le feu de l'action, Naulleau arrose aussi quelques confrères, ainsi que Franz-Olivier Giesbert, Philippe Sollers, Christine Angot ou Camille Laurens, tous abondants producteurs de "bouillie textuelle" (les intéressé(e)s apprécieront), sans oublier tous ces journalistes analphabètes qui "viennent grossir les rangs de la joyeuse sarabande critique suivant Michel Houellbecq à la trace, comme hypnotisée par les mélodies aigrelettes que l'auteur tire à intervalles irréguliers de son pipeau".
Ça, c'est fait.

Pour le fond, même si certaines attaques m'ont semblées un peu gratuites, d'autres sont au contraires très justes. Je pense à ces pages où notre piquant chroniqueur tourne en dérision la grande foire annuelle des prix littéraires, ou encore ces nombreux people qui s'improvisent écrivains et qui encombrent toujours plus d'espace en devanture des librairies avec leurs "livres-témoignages" et leurs "biographies-confessions". Pourquoi diable "éprouvent-ils chaque année l'irrésistible envie de trompeter la grande nouvelle qu'ils viennent de découvrir un repli jusqu'alors ignoré de leur nombril" ?
Je me pose aussi la question.
Au rayon des réflexions pertinentes, j'ai relevé en outre cette attaque en règle à l'encontre des "concentrations verticales" dans le monde de l'édition : celles qui permettent à une seule entité de contrôler la société qui produit le livre, la structure qui en assure la diffusion et la distribution, le journal en charge de sa promotion et la librairie qui en fera sa tête de gondole... Eric Naulleau lève le voile avec beaucoup de justesse sur un milieu lui aussi soumis - évidemment - aux lois du marché et au diktat de la rentabilité commerciale.

On s'éloigne un peu de Houellbecq ? Pensez-vous ! Naulleau n'a fait diversion quelques temps que pour mieux revenir à la charge !
Non content de nous répéter à l'envi combien sa tête de turc favorite a précipité la dégringolade de notre belle littérature nationale, il réduit finalement le futur lauréat du prix Goncourt (j'aurais payé cher pour voir la tête de Naulleau en 2010 !) à un insignifiant phénomène de pur marketing.
Il met notamment en lumière avec une certaine drôlerie tout le ridicule de l'opération de promotion qui a accompagné la sortie de La possibilité d'une île, roman qui "commença à défrayer la chronique avant même d'avoir été écrit" et qui fut l'objet d'un tapage médiatique sans précédent.
Sur ce dernier point, 15 ans plus tard et après et le récent barouf autour de Sérotonine, je ne peux que lui donner raison.

Il n'empêche que j'ai quand même fini par me sentir un peu con, moi qui ose à peine vous avouer que j'ai bien aimé La carte et le territoire, et que je n'ai pas trouvé La possibilité d'une île complètement inintéressant...
Faut-il être bête, hein ?


On me fait signe qu'il est temps de rendre l'antenne.
En résumé : des vérités mordantes sur le prétendu appauvrissement de la littérature, assénées avec autant de verve que d'acidité par un Eric Naulleau plus énervé que jamais, et stylistiquement toujours très affûté !
A vous les studios.
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Je ne vais pas me faire des amis , mais tant pis .
Il est bien vu chez certains de dire que Houellebecq est un "grand écrivain , un artiste , etc. "
Il convient de rappeler que ce même Houellebecq fait l'apologie de Pernaut , le "grand journaliste " qui préfère la fête du citron , les sabots , le coté le plus franchouillard possible , à l'actualité réelle , internationale , ou bien encore à la culture .
Que Houellebecq encense pareillement Pernaut donne déjà une idée du personnage .
Soyon clairs , si Houellebecq n'abordait pas certains sujets qui parlent â certains proches de la Marine et de son pére , il n'aurait pas cet aura qui fait son succès.
Sa marque de fabrique ?
La provocation , dont il use jusqu'à l'overdose .
Les quelques rares idées dignes d'intérêt qu'il peut avoir , son t gâchées par son recours au brossage de poil des réactionnaires.
Naulleau est l'un des rares intellectuel dignes de ce nom en France .
Il n'a pas sa langue dans sa poche et le prouve avec ce pamphlet frontal , qui ne fait pas plaisir dans les rangs des pro Houellebecq , mais qui s'avère particulièrement jubilatoire .
A découvrir pour tout ceux qui on une opinion bien plus haute que les fans de Houellebecq par rapport à la littérature.
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Pertinent, indispensable, marrant... Un surplomb plein d'humour sur la prose dépressive de l'enfumeur national, désormais "goncourtisé" et mondialisé par ses potes, de ce véritable Géant de l'enfoncement de portes ouvertes... bref, tout le Saint-bizness du Pape du "non littéraire le plus agressif" (dont J. Gracq avait prophétisé l'avènement dans "La littérature à l'estomac", dès 1950), le "Système Houellebecq", avec bien sûr "Michel" comme anti-héros de son auto-fiction (à bouteille de pif & clope entre les doigts : "le nouveau Céline", qu'on vous dit !!! Tout cette Sainte & Haute Philosophie auto-biroutique houellebecquienne que le monde entier, désormais, nous envie...) : dans cet essai d'Eric Naulleau, TOUT est enfin - finement - disséqué et mis à nu ! L'écriture nouille-plate, "premier degré"/lecture de mag', idéalement accessible à tous les gentils Blaireaux en mal de philo-d' comptoir : impitoyablement mise à nu... Sans parler du manque d'imaginaire qui lui feront plus tard chercher ses "personnages" chez Hollande, la mère le Pen, Bayrou et "le Parti Musulman" national (Ha ! ha ! ha !). Alors vite, reprendre le mot favori des cultureux branchouilles de "Libé" ou des "Inrocks" : "JUBILATOIRE !", cet essai-là... Siouplait, M''sieur Naulleau, par pitié... quittez vite vos plateaux télé (ces modernes & mornes Jeux du Cirque... ) et rev'nez-nous, viiiiiiiite !!! Pass' que le Houellebecq - tel la "Mathilde" de Brel - est reu-veu-nuuu !
Lien : http://www.fleuvlitterature...
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Il faudrait donc enterrer Houellebecq parce qu'il a tout fait pour avoir du succès, et parce qu'il a réussi. Son écriture, apparemment sans relief, ne lui permet pas de revendiquer son inscription dans le domaine littéraire. Il aurait flirté avec les catégories de personnes qu'il conspue dans ses livres pour s'arroger une petite part du gâteau.


C'est ce que lui reproche Naulleau.


Je crois que je n'ai toujours pas lu La possibilité d'une île.


(à côté de cette critique ad hominem, quelques réflexions pas totalement fausses sur la décadence du monde littéraire devenu marché aux bestiaux.)
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Le livre d'Éric Naulleau est conçu comme un entretien, qui ressemble le plus souvent à un monologue.
Naulleau reproche, pêle-mêle, à Houellebecq, son absence de style, son humour bas de gamme ou encore le manque d'intérêt du monde universitaire à son égard.
Le reproche du manque de style est éculé et plus personne de sérieux ne se hasarde à ce genre de critique. Même des auteurs édités par Naulleau, comme Bardolle ou même Jourde sont plus dans la nuance. Bardolle qualifie plutôt de "plat" le style houellebecquien.
En ce qui concerne l'humour, Naulleau évoque pour Houellebecq "une culture du ricanement", mais lui reconnaît quand même un côté "pince-sans-rire". La perception de l'humour étant, de fait, très subjective, il est difficile d'argumenter contre lui. Nous pouvons juste remarquer que plusieurs spécialistes du Goncourt 2010, comme Wesemael considèrent son humour comme la chose la plus attrayante dans ses écrits.
Enfin, le manque d'intérêt du monde universitaire évoqué, déjà proche de la fake news en 2005, est totalement invalidé aujourd'hui.
Certes, les universitaires français ont eu un temps de retard, les deux premiers colloques organisés sur Houellebecq ont eu lieu à l'étranger, mais les choses ont bien évolué depuis.
Le nombre de publications scientifiques sur l'écrivain français n'a fait que progresser, sans compter les thèses et les mémoires de master ou de licence.
Naulleau a publié son livre en 2005, il a donc une excuse sur ce point.
On a quand même l'impression que lui et son éditeur ont tenté de surfer sur la vague commerciale pour vendre ce petit livre (petit format, 120 pages de texte environ) pour profiter de la vache à lait Houellebecq.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Un jour j'ai assisté à cette scène à la Porte de Versailles : une mère et sa fille tournaient autour du stand d'un éditeur spécialisé dans les ouvrages pour la jeunesse, la mère feuilletait des romans pour adolescents, lisait les quatrièmes de couverture, prenait un livre, le reposait, en choisissait un autre ... et au bout d'un moment elle a décrété:
"On n'a qu'à prendre celui-ci, il a l'air sympatoche."
Et la littérature n'a rien à voir avec cette vague notion, elle exige un effort auquel on entend aujourd'hui renoncer pour entrer dans le règne éternel et bienheureux du sympatoche. Cette mère de famille, des mieux intentionnées au demeurant, avait sans doute saisi au vol, dans le brouhaha de Foire aux bestiaux ou de Quinzaine des soldes qu'est devenu le Salon du livre de Paris, quelque tournure ou notion qui lui paraissait familière. Quand la littérature est une expérience de l'étrangeté, quand la littérature suppose un écart avec la langue courante, avec l'usage quotidien et essentiellement pratique des mots, un écart que certains écrivains en vogue entendent désormais réduire au minimum, voire anéantir - et nous voyons déjà se profiler l'ombre de celui qui sera l'une des vedettes de notre entretien : Michel Houellbecq.
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A relire Extension du domaine de la lutte, on reste tout d’abord incrédule à la pensée que ce livre ait pu, un temps, passer pour une vive critique de l’entreprise et du monde du travail. Force est ensuite de constater que son auteur se retrouve dans la situation d’un ancien activiste d’ATTAC, qui briquerait désormais la présidence du Medef.
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[Observant le classement des meilleures ventes publié par Livres Hebdo] Une fois noté qu’aux onzième et douzième places figurent respectivement le Traité d’athéologie de Michel Onfray et La Mémoire et l’identité de Jean-Paul II, vous aurez du même coup épuisé les motifs d’amusement. Le reste de ce top 20 se répartit entre les deux méga-sellers de Dan Brown (Anges et démons et Da Vinci code), une demi-douzaine de thrillers, des BD et des mangas à part égale, un ouvrage pratique (Guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments, de David Servan-Schreiber), deux « people » apparentés (Mazarine Pingeot et Frédéric Mitterand) et un roman à infime teneur textuelle (La prochaine fois, de Marc Lévy).
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Vous avez aussi gardé en mémoire que ce même Jean-Luc Douin avait jugé que l’Etoile des amants de Philippe Sollers était « une manière d’ébranler la métaphysique occidentale » quand il suffisait d’en lire quelques pages pour vérifier que cet effarant navet risquait bien davantage d’ébranler les zygomatiques occidentaux, de provoquer une inextinguible crise de fou rire depuis l’Atlantique jusqu’à l’Oural.
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Devant les errements d’une fraction ou plutôt d’une faction de l’art contemporain, à la lecture du plus accablant de l’actuelle production littéraire, comme devant tout ce que le monde moderne nous propose de spectacles grotesques, c’est un rire rabelaisien, libérateur, qu’il nous faut faire entendre jusqu’aux limites de la galaxie, et non pas l’inaudible ricanement houellebecquien, qui est encore manière, et la moins heureuse manière, d’acquiescer à tout et de préférence au pire de tout.
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Vidéo de Eric Naulleau
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On n'est pas couché Judith Godrèche Film "Toutes les filles pleurent" 27 mars 2010 Laurent Ruquier avec Eric Zemmour et Eric Naulleau France 2 #ONPC
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