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Citations de Eric Naulleau (71)


[...] ... Grammaire, vocabulaire.
Marc Lévy écrit dans Et si c'était vrai :

1) Quand il lui demanda comment connaissait-elle son prénom, elle répondit qu'elle était déjà là bien avant qu'il n'emménage.

2) ... imposant bâtiment de style néoclassique construit au début du siècle où, dans des dizaines de salles aux voûtes majestueuses, règne une atmosphère si différente à bien d'autres lieux semblables.

3) Il avait près de quatre-vingts suspects, dont l'un d'entre eux était peut-être en attente d'un don d'organe ou avait l'un des siens dans la même situation.

4) Green Street est une jolie rue bordée d'arbres et de maisons.

I - Rétablissez la syntaxe normale. Profitez-en pour réviser les règles de l'interrogation indirecte.

II - Trouvez quelque chose pour arranger la fin de la phrase.

III - Supprimez la redondance de la relative, puis tentez de comprendre la fin de la phrase.

IV - Imaginez ce que pourrait être une rue qui ne serait pas bordée de maisons. Ne cédez pas au vertige métaphysique. ... [...]
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La rentrée littéraire est ainsi définitivement passée en 2002 du registre bon enfant à celui d'une pesante farce à répétition, seulement comparable au beaujolais nouveau quant au mercantilisme et à la médiocrité du produit.
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Eric Naulleau
Cette légère ébriété que procure la lecture, nous la nommerons "livresse".
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« Comme beaucoup de grands écrivains, Alexandre Jardin n’a pas de biographie : sa vie est dans son œuvre. » (p. 133)
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Eric Naulleau
Cesare Battisti avoue sa responsabilité dans les 4 meurtres pour lesquels il a été condamné. On attend les réactions de Bernard-Henri Lévy, Fred Vargas et tous ceux qui ont défendu jusqu'à l'absurde l'innocence de ce terroriste — avec le plus parfait mépris pour ses victimes.
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Au classement, établi par mes soins, des pires films de l'histoire du cinéma français, ces hommes passés de l'écrit à l'écran occupent les trois premières places :
1. Le Jour et la Nuit de Bernard-Henri Lévy ;
2. La Possibilité d'une île de Michel Houellebecq ;
3. L'amour dure trois ans de Frédéric Beigbeder.

(page 325).
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[...] ... "Telle que vous me voyez, là, je marche dans la rue Eugène- Gonon.

Tout un programme. (1)

Quoi ? Sans blague ? Vous ne connaissez pas la rue Eugène-Gonon ? Attendez, vous me faites marcher, là ?

C'est une rue bordée de petites maisons en meulière avec des petits jardins en pelouse et des marquises en fer forgé. La fameuse rue Eugène-Gonon de Melun.

Mais si ! Vous savez, Melun ... Sa prison, son brie qui gagnerait à être mieux connu et ses accidents de train.

Melun. (2)

Sixième zone de carte orange."

(1) : Cette magistrale entrée en matière constitue une démonstration de l'art consommé avec lequel l'auteur sait capter l'attention bienveillante du lecteur. Tout d'abord, prendre le personnage en pleine action, in media res. Mais faire en sorte que cette action soit banale, afin de favoriser l'identification. Ne pas omettre un petit clin d'oeil complice au lecteur. Il est toujours content qu'on le prenne à témoin. Pimenter par une figure de style, ironie ou paradoxe. Ici, il s'agit d'une sorte d'antiphrase : "tout un programme" ironise sur la banalité de marcher dans une rue banale, et anticipe sur le développement ultérieur de l'ironie. Faire en sorte tout de même que cette figure soit aussi un cliché. Ici, en quatre lignes, quatre expressions toutes faites : "telle que vous me voyez", "tout un programme", "sans blague", "vous me faites marcher." Le cliché est important pour appâter la sympathie du lectorat. Il a l'air d'un trait d'esprit, d'une invention verbale, mais c'est un trait devenu si courant qu'il peut appartenir à n'importe qui. L'important est que le lecteur puisse faire en sorte de s'attribuer le langage du texte. Il ne s'exprimerait pas autrement. Il s'identifie.

(2) : Tirer à la ligne constitue le b-a-ba réthorique dans les techniques d'appât du lecteur. Plus le mot ainsi détaché est banal, mieux cela vaut. On crée ainsi un effet de constraste très seyant. ... [...]
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[...] ... L'excellence de la forme répond dans cette oeuvre à l'originalité du fond. Marc Lévy maîtrise parfaitement un passé simple d'une grande distinction et se risque parfois, mais moins souvent, à des subjonctifs imparfaits avec lesquels on ne le sent pas complètement à son aise. Il fait bien attention aussi à employer de jolis synonymes, pour ne pas répéter les mots, comme on l'explique en quatrième pour faire des rédactions.

En mars 2053, Marc Lévy publie son oeuvre testament, L'Amour au delà de l'Amour. Il s'éteint quelques mois plus tard en murmurant : "Je me demande comment l'éternité sera-t-elle possible à vivre, mon amour, sans que je peux te serrer dans mes bras, mais crois-moi, nonobstant, un jour, nous serons réunis pour toujours", sous les torrents de larmes de l'assistance. ... [...]
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Exprimer des sentiments, ou quoi que ce soit d’autre d’ailleurs, n'avait jamais été son fort, à la fois par pudeur et par conviction que le langage avait perdu ses pouvoirs comme une gomme à mâcher son goût à force de rouler dans toutes les salives. Un peu de magie perdue ne se retrouvait que dans certains livres, surtout des recueils de poésie. Renoncer à parler et choisir de se taire chaque fois que possible contribuait du moins selon lui à ralentir l’usure des mots, à retarder l’échéance.
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[N]os échanges ressemblent beaucoup, je trouve, toutes proportions gardées, aux échanges entre Rousseau et Voltaire.
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Ce sourire, d’abord. Ou plutôt ce rictus, ce rictus soudain épanoui, comme si un marionnettiste invisible tirait dans l’ombre sur les commissures des lèvres, ce rictus en réponse à tous les contradicteurs, ce rictus en réaction à toutes les circonstances, ce rictus me rappelait quelqu’un. Dont le nom continuait de m’échapper (j’avais presque renoncé à le trouver, de même qu’on se résout à ce que fondent au blanc les lambeaux d’un rêve) tandis que j’arpentais les allées d’une brocante de quartier en laissant courir mon regard sur l’habituel fourbi. Qui s’arrêta sur une grande poterie égarée parmi le bronze de statuettes que des alchimistes d’un nouveau genre avaient changé en or – seule pareille opération pouvait justifier de vendre aussi cher les banales copies d’œuvres du siècle dernier. D’un haut vase décoré de fleurs et d’oiseaux émergeait le buste de Tintin habillé à la chinoise, la tête coiffée d’un chapeau mandarin, à peu près tel qu’il se trouve représenté en couverture de l’album Le Lotus bleu. Les syllabes jumelles m’échappèrent à haute voix. Didi. Sandrine Rousseau, c’est Didi. Dans cette aventure du célèbre reporter, Didi commence par sauver à deux reprises la vie du héros, objet d’une double tentative d’assassinat peu après son arrivée à Shanghai. Victime à son tour d’un attentat au radjaïdjah, « le poison-qui-rend-fou », sa démence prend la forme d’une idée fixe, à savoir décapiter autrui pour son propre bien, ce qu’il expose en ces termes à Tintin sans jamais se départir du sourire fantôme ni cesser de brandir un sabre bien affûté :

Lao-Tzeu l’a dit : « Il faut trouver la voie ! » Moi, je l’ai trouvée.

Il faut donc que vous la trouviez aussi… Je vais d’abord vous couper la tête. Ensuite, vous connaîtrez la vérité !
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Parvenu au grade d'adjudant dans la police de la pensée, Christophe Conte savait d'instinct quand il convient de verbaliser et quand il faut saluer d'un coup de képi.
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"Là, le souffle brûlant dissipe les vapeurs du désespoir, rompt les amarres, dessine un chemin ailleurs quand toutes les issues semblent fermées. Au sommet des cratères de glace, l'aiguille de la poésie jaillit des flancs troués de famines et de tempêtes." (Dominique de Villepin)
Ce souffle qui d'une main dissipe les vapeurs, d'une autre rompt les amarres, d'une autre encore dessine un chemin, tandis que des aiguilles jaillissent de flancs troués par des famines au sommet de cratères trahit deux influences majeures de Dominique de Villepin : Henri Monnier ("le char de l'Etat navigue sur un volcan" " Ce sabre est le plus beau jour de ma vie") et Pierre Dac (le scalpel de vote perspicacité a eu vite fait de faire un vol piqué dans le velours de ma belle âme"). (Jourde et Naulleau)
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Et je te réponds sur la loi Gayssot qu’au nom du droit des chercheurs à chercher, des historiens à travailler sur l’Histoire, je partage tes critiques. Mais tu devrais chaque matin rendre grâce à Jean-Claude Gayssot de t’avoir élevé, ainsi que quelques autres penseurs qui exhalent une odeur de fagot sur Internet, à la dignité de martyr de la liberté d’expression !
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Un jour j'ai assisté à cette scène à la Porte de Versailles : une mère et sa fille tournaient autour du stand d'un éditeur spécialisé dans les ouvrages pour la jeunesse, la mère feuilletait des romans pour adolescents, lisait les quatrièmes de couverture, prenait un livre, le reposait, en choisissait un autre ... et au bout d'un moment elle a décrété:
"On n'a qu'à prendre celui-ci, il a l'air sympatoche."
Et la littérature n'a rien à voir avec cette vague notion, elle exige un effort auquel on entend aujourd'hui renoncer pour entrer dans le règne éternel et bienheureux du sympatoche. Cette mère de famille, des mieux intentionnées au demeurant, avait sans doute saisi au vol, dans le brouhaha de Foire aux bestiaux ou de Quinzaine des soldes qu'est devenu le Salon du livre de Paris, quelque tournure ou notion qui lui paraissait familière. Quand la littérature est une expérience de l'étrangeté, quand la littérature suppose un écart avec la langue courante, avec l'usage quotidien et essentiellement pratique des mots, un écart que certains écrivains en vogue entendent désormais réduire au minimum, voire anéantir - et nous voyons déjà se profiler l'ombre de celui qui sera l'une des vedettes de notre entretien : Michel Houellbecq.
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Entre-temps, Bernard-Henri Lévy avait lui-même fait, en à peine quelques minutes, des débuts et des adieux sur scène très remarqués dans la capitale libyenne. Une représentation soigneusement préparée par plusieurs mois d'une imitation si parfaite du ministre des Affaires étrangères que Nicolas Sarkozy, alors président de la république, s'y laisse prendre et suit son conseil d'entrer en guerre contre la Libye, croyant avoir eu affaire à Alain Juppé. Le 15 septembre 2011, dans Benghazi libéré, Nicolas Sarkozy est acclamé sur une estrade par la population locale. C'est alors que débute le show BHL. Lequel, tout en prenant à témoin les millions de téléspectateurs de son manège comique (tout juste s'il ne décoche pas des clins d’œil à l'intention des caméras), tente de se glisser derrière le président français pour figurer à l'écran. Mis dans la combine, un membre du service d'ordre, faussement autoritaire et riant sous cape, le ramène hors champ. Bernard-Henri Lévy chausse alors des lunettes noires et tente à pas feutrés de regagner la place d'où il a été chassé, nouvelle intervention du gros bras, etc. Impayable. […] A noter que, quelque temps plus tard, Nicolas Sarkozy lui rendra hommage en reprenant au pas près cette chorégraphie de la resquille lors du défilé d'hommage aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo.
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Eric Naulleau
Après l'élection de Christine Angot au jury Goncourt, une friteuse de McDonald's élue animatrice de l'émission Top Chef (tweet 02/03/2023).
Sur cette même élection: D'avoir préféré "Vivre vite" de Brigitte Giraud au "Mage du Kremlin" de Giuliano Da Empoli pour le dernier prix Goncourt ne pouvait certes pas rester impuni. Mais la sanction choque par sa sévérité (tweet 28/02/2023).
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A relire Extension du domaine de la lutte, on reste tout d’abord incrédule à la pensée que ce livre ait pu, un temps, passer pour une vive critique de l’entreprise et du monde du travail. Force est ensuite de constater que son auteur se retrouve dans la situation d’un ancien activiste d’ATTAC, qui briquerait désormais la présidence du Medef.
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SORAL
En fait, je vais te le dire tout net, ton côté critique littéraire me fait autant chier que ta compassion bien-pensante pour un prix Nobel de littérature probablement politique et surfait (ni Proust, ni Musil, ni Céline n’ont eu le Nobel, que je sache ?). Que tu saches lire des livres, on est beaucoup à savoir le faire ! Moi ce qui m’intéresse, quand j’échange avec toi, c’est ce que tu penses, toi, toi et pas ces écrivains étrangers formidables dont tu te pares comme une demi-mondaine trop maquillée pour cacher une certaine indigence de pensée, pour ne pas dire un colossal conformisme !
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NAULLEAU
Par ailleurs, ce doit être la quatrième ou cinquième fois au long de ces entretiens que tu t’efforces de me résumer à une activité de chroniqueur footballistique. À moins que tu ne succombes précocement aux atteintes d’une maladie dégénérative qui te pousserait à radoter, tu m’évoques plutôt un boxeur dans les cordes qui s’accroche régulièrement à son adversaire et refuse le combat. Je ne cherche ici ni à garder ni à gagner la moindre place.
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