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Critiques de Ernst Haffner (19)
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Entre frères de sang

Nous voici en Allemagne en 1930.

Au cœur des rues de Berlin et d'autres grandes villes allemandes vivent des milliers de jeunes qui n'ont plus de toit.

Beaucoup se sont retrouvés à la rue: orphelins, abandonnés ou fugueurs en pleine dépression économique et sociale .

Pour un certain nombre d'entre eux, la première guerre mondiale a détruit leurs familles..

D'autres ont fui les établissements de l'Assistance Publique oú ils étaient exposés aux représailles d'un système éducatif qui les brutalisait physiquement et psychologiquement au lieu de les aider et de s'intéresser à eux.

Lorsqu'ils réussissaient à s'enfuir, ils tentaient de travailler comme garçons de courses ou journaliers.

Parfois, ils sombraient dans la prostitution ou la criminalité poussés par la faim ou le désespoir.

Regroupés en bandes, ils trouvaient un peu de solidarité, de chaleur et de sécurité toute relative........

Tous ont vécu les mêmes injustices et ont les mêmes ennemis : le froid, la crasse, la faim, la police, la maladie souvent.........

Mais ensemble ils sont plus forts : frères de sang comme Jonny et sa bande, Fred; Ludwig, Walter et les autres, huit gamins âgés de seize à dix-huit ou vingt ans dont on suit le quotidien ........

Un quotidien sombre , dangereux, misérable, naïf, désespéré souvent mais" Unis " comme un seul homme avec courage dans l'adversité , une fraternité incroyable et une amitié sans failles !

Nous les suivons avec passion et attention car le sujet est traité avec lucidité, franchise, sincérité et compassion, sans misérabilisme........

L'auteur accompagne ses personnages dans les lieux les plus misérables du Berlin de l'époque , de la cour de l'usine au bistrot où l'on cuisine, danse et s'enivre au son d'une musique tapageuse diffusée par des hauts parleurs, une sorte de chez soi pour ceux qui n'en ont pas..

De l'auberge la moins chère oú l'on dort pour cinquante pfennigs, au hangar à l'hébergement bon marché sur la paille où il fait très froid.......au foyer éducatif où gifles , punitions , menaces pleuvent : lieu de révoltes silencieuses et de fugues, au tribunal et à la prison.......

Une histoire émouvante, passionnante de bout en bout, cruciale et cruelle, sombre, une réalité sociale terrible, la vision d'une espèce de labyrinthe souterrain de la grande ville .

Elle nous montre quel fut le sort d'innombrables jeunes gens qui essayèrent de survivre dans l'entre deux guerres , avant l'horreur et l'arbitraire qui sévirent en Allemagne juste après........

Ce livre fait penser à la période actuelle "toutes proportions gardées " .

Ces temps de crises multiples qui rétrécissent nécessairement les cœurs et cèdent à la peur de l'autre !!

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Entre frères de sang

Immense succès en Allemagne lors de sa parution en 1932 puis interdit et brûlé en place publique par le régime Nazi , ce livre fut réédité il y a une douzaine d'année .

Si la grande détresse économique allemande de cette époque a favorisé l'arrivée du nazisme , les dindons de la farce furent comme de tout temps les plus atteints par la misère . Si cela servait de leçon , nous ne craindrions pas l'actuelle montée de l'extrême droite en Europe .
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Entre frères de sang

La misère décrite sans jugement. Celle de jeunes entre 16 et 20 ans abandonnés à eux même dans le Berlin des années 30. Avec pour tout avenir les expédients, simplement pour survivre, et la peur des administrations censées les protéger. C'était en 1930 à Berlin, mais qui peut prétendre que ce n'est pas aussi en 2016, quelque part ailleurs dans le monde. Ce roman, presqu'un document est daté mais interpelle malheureusement toujours. La lecture aisée et agréable, les personnages attachants, le contexte historique et les réflexions suscitées justifiaient pleinement la réédition de ce livre.
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Entre frères de sang

Livre très agréable à lire sur une page de la petite histoire dans les principales villes d'Allemagne dans les années 30 où survivent des adolescents pour la plupart enfuient de l'assistance publique au système répressif.

Une survie individuelle plus difficile d'où le phénomène de bandes où ils trouvent la sécurité et de quoi manger.Survivre grâce au vol et à la prostitution, mais libres.

La possibilité de s'en sortir honnêtement est très rare mais possible.

L'auteur, journaliste et sans doute aussi travailleur social, nous invite à découvrir le quotidien de ces jeunes dans un style vivant, fluide et avec compassion.

Le livre subit l'autodafé du régime nazi et la trace de son auteur disparait aussi.La réédition de l'ouvrage par l'éditeur allemand Peter Graf est une aubaine alors ich danke Ihnen dafür herr Graf.Celui-ci écrit dans sa préface "son roman, quand on le lit aujourd'hui, est un plaidoyer à la fois humain et très actuel, qui nous invite à porter notre regard sur le sort de l'individu au lieu de céder à la peur ambiante, qui rétrécit nécessairement les coeurs.Voilà ce qui rend sa lecture si importante à mes yeux".

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Entre frères de sang

Incroyable destin que celui de ce livre ayant connu un immense succès en Allemagne au moment de sa publication en 1932 avant d’être interdit et brûlé par les nazis lors d’autodafés puis de tomber dans l’oubli après 1945. De son auteur, on ne sait presque rien, à part qu’il a été journaliste, sans doute travailleur social, et qu’il a vécu à Berlin entre 1925 et 1933.



Les frères de sang, c’est le récit des aventures d’une bande de garçons dans le Berlin des années 30. Des gamins des rues frappés par la crise économique ou dont les familles avaient été détruites par la première guerre mondiale. Placés par l’assistance publique dans des institutions destinées aux mineurs, ne supportant pas les brimades d’un système cherchant à les briser, ces enfants en fuite se réfugiaient le plus souvent dans les grandes villes. Se regroupant en bandes, ils vivotaient entre petits trafics et prostitution, toujours en quête d’un repas chaud et d’un toit pour la nuit. De jeunes voyous solidaires dans la souffrance, s’abrutissant au mauvais schnaps dans les bouges des quartiers populaires. Ceux qui se faisaient arrêter par la police passaient par la case prison avant de retourner en foyer et de s’en échapper à nouveau.



Ce roman dit la misère sans misérabilisme. Il tient du témoignage, même si c'est clairement une fiction. Haffner dénonce la brutalité de l’assistance publique. Il décrit la violence permanente de la rue, le froid, la faim, le désespoir. Son texte est d’un grand réalisme, douloureux sans être dénué d’espoir. Surtout, on sent la proximité de l’auteur avec ses personnages, sa compassion jamais larmoyante, sa sincérité totale.



Un livre important pour découvrir le sort d’innombrables jeunes gens qui, dans l’Allemagne en crise de l’entre-deux-guerres, essayèrent de survivre tant bien que mal avant sans doute (même si le roman ne nous le dit pas) d’être emportés par le tourbillon du nazisme.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Entre frères de sang

Les Frères de sang vivent tant bien que mal à Berlin. Des adolescents de seize à dix-neuf ans, presque tous enfuis de l'Assistance, ce sont des gamins paumés, affamés, désespérés. Heureusement, ensemble on est plus forts. Alors ils essaient tant bien que mal de gagner quelques sous, de se trouver une chambre pour la nuit. Certains tournent mal, d'autres résistent et s'en tiennent à leurs convictions, quitte à retomber plus bas quelques temps. C'est la misère profonde.. mais est-il réellement possible d'en sortir?



Ce roman a été écrit en 1932 et, paraît-il, décrit parfaitement la situation de milliers de jeunes en Allemagne à l'époque. Des gamins nés pendant ou après la première guerre mondiale, orphelins ou presque, abandonnés de tous en tout cas. L'état les enferme jusqu'à leur vingt-et-un ans et les envoie ensuite pointer au chômage. Malheureusement, peu supporte cet enfermement et beaucoup finissent par s'échapper. Mais pour quoi? Pour finir à trainer dans la rue, à vendre ses propres vêtements pour trouver une paillasse pour la nuit, vendre son corps même pour acheter un petit pain rassis et ne pas mourir de faim. C'est d'une intensité réelle et malsaine, d'une vérité déplaisante et effrayante. En lisant ce roman, on ne peut qu'avoir froid dans le dos, le destin de ces adolescents est tellement horrible qu'on préférerait presque fermer les yeux et oublier que ça s'est réellement passé, ou presque.



J'ai été très étonnée par la modernité de l'écriture et du ton utilisé. Malgré un certain classicisme et une narration à la troisième personne, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Je ne dirais pas que je me suis profondément attachée à chacun, ne fut-ce que parce qu'on n'apprend pas réellement à les connaître, on suit plutôt les personnages tels qu'ils sont là sur le moment, sur leurs actes et sur leurs moyens de survie. On s'émeut, on s'attriste néanmoins, même si c'est plutôt pour toute cette génération perdue.



C'est le genre de texte à lire, le genre de texte qui vous trotte en tête et qu'on n'oublie jamais réellement. Ce n'est pas un roman sentimental, pas un roman personnel, pas un roman sensationnel.. Juste la vérité crue, sans artifices. A lire, pour ne pas oublier, pour ne pas les oublier.
Lien : http://mamantitou.blogspot.b..
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Entre frères de sang

Je conseille ce livre pour tous ceux qui n’ont pas l’esprit obtus, qui ne vont pas juger ces juges, qui s’intéressent un tant soit peu à l’histoire allemande, avant la Seconde Guerre Mondiale, qui aiment les livres racontant des tranches de vie sans aucune fioritures. Ce n’est pas un véritable coup de coeur même si je n’ai pas été du tout déçue. On ne peut pas parler de coups de coeur lorsqu’on détaille la vie de personnes qui souffrent, même si c’est très bien écrit, que l’on avale les pages, que l’on ne peut pas laisser tomber l’histoire.



Cela se passe à Berlin, au début des années 30, certes, dans une ville qui compte 6millions d’habitants (qui meurent de faim), mais cela pourrait se passer ailleurs, à Paris notamment, là où il y a de nombreux orphelinats, où ces jeunes de l’Assistance Publique souffrent. Car en définitive, la vie n’est pas rose dans ces institutions. Oui, ils ont un toit, oui, ils ont un couvert (pas top non plus), mais ce qui leur manque le plus, c’est la liberté. Il sont brutalisés psychologiquement et physiquement. Ils doivent se conformer aux règles établies. Difficile dans la rue, c’est vrai, de s’y conformer, lorsque l’on n’a pas les papiers adéquats pour trouver un logement ou tout simplement pour travailler. Malheureusement, avant 21 ans, on appartient toujours à l’Etat. Ces jeunes ont choisi la liberté, la faim, dormir dehors, se retrouver dans des endroits chauds spécialement ouverts le jour. On pourrait penser que ce sont des animaux, ils n’ont pas de vie, ils sont toujours sur le qui-vive. Ils ne respectent pas les prostituées et les femmes en général. La prostitution est un énorme marché. Les prostituées sont très bien encadrées par leur souteneur. La violence est partout et visible.



Ce qui se dégage de ce livre est une belle histoire de fraternité entre ces jeunes qui appartiennent à une bande. Y entrer n’est pas simple. En effet, il faut être sûr qu’un mouchard n’ira pas parler à la police. Ils ont leurs codes. Ne pas être plus de trois. Un chef permettra aux autres de manger, d’avoir des cigarettes, d’avoir également un toit. Ils sont peu à s’interroger d’où vient cet argent qui arrive. Ils sont frères, frères de sang. Ils se soutiennent dans les bons, comme dans les mauvais moments. Ils ne se soulèvent pas contre l’autorité de ce chef, car ils savent que ce sera pire sans lui. On pourrait dire que c’est à la vie, à la mort. Ceux qui partent, les autres pensent qu’ils ont été arrêtés par la police. Berlin est tellement grande qu’ils doivent changer de quartier pour ne pas être retrouvés. Car qu’arrive-t-il à ceux qui ont décidé de partir, d’avoir une vie autre, d’avoir passé un cap supérieur ?



La peur de la police est toujours présente. La peur des autres gangs également. C’est la loi du plus fort qui prime mais tout de même avec un certain respect. La prostitution et la criminalité règnent. D’ailleurs, on peut s’interroger comment ils peuvent tout de même se payer des cigarettes, de l’alcool, des filles (l’auteur nous donne le coût de tout, démontrant qu’ils doivent tout de même faire attention même en ayant un peu d’argent. L’alcool et la cigarette aident à tenir.



Heureusement que ce livre a été réédité. Il nous permet de nous rendre compte de ce qu’a pu être la vie en ce temps-là. D’ailleurs, pourquoi ce livre a-t-il vraiment disparu ? Même pour les autorités de l’époque et future, il ne fallait vraisemblablement pas donner la vérité sur toute cette misère humaine, sur tous ces jeunes abandonnés par leurs parents ou qui avaient choisi de fuir une existence plus ou moins misérable ou qui ne leur correspondait pas. L’auteur ne les juge pas, il informe juste avec des mots vrais. A-t-il fait partie de cette jeunesse ? En effet, il a disparu et aucune nouvelle n’a filtré quant à son avenir.



A méditer, l’Allemagne, en ce temps-là, avait instauré que tous ces habitants étaient égaux. Egaux, oui, mais dans la misère.
Lien : https://jelistulisillit.word..
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Entre frères de sang

Cette année, pour la deuxième fois, j'ai été jury du prix du roman Fnac et j'en suis enchantée car cela m'a permis de lire avant l'heure cinq romans de la rentrée de septembre 2014 et surtout de découvrir des auteurs français ou étrangers. C'est le cas ici avec la lecture de « Entre frères de sang » de l'auteur allemand Ernst Haffner.

Il faut absolument lire ce livre qui date de 1932 mais qui est tombé dans l'oubli suite à son interdiction et à sa destruction par les nazis. Il est édité pour la première fois en français.

A Berlin, dans les années 30, de nombreux jeunes vivaient dans les rues, des « sans toit ni loi » qui cherchaient à survivre. Ils ne font pas peur, ils sont jeunes et veulent un avenir. J'ai apprécié le regard de « l'intérieur », du point de vue des jeunes en survie, sans dramaturgie exagérée ainsi que les titres de chapitres présentées avec des mots clefs, sorte de petits résumés qui donnent au texte un rythme très moderne.

Il s'agit donc d'un témoignage particulièrement poignant qui a la particularité d'être toujours d'actualité et qui doit en faire un livre culte.



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Entre frères de sang

Voilà un roman qui ne laisse pas indifférent. Ernst Haffner dont on sait peu de chose de sa vie était journaliste et cela se sent dans son écriture.

La lecture d' "Entre frères de sang" nous plonge dans le Berlin de la fin des années 20 au moment où l'Allemagne connait une grave crise économique et sociale . On y suit une bande de jeunes garçons qui vivent dans la rue , dormant un peu n'importe où , se nourrissant au Secours Populaire et qui peu à peu vont sombrer dans la délinquance.

Un récit très dur qui peut expliquer en partie le succès du NSDAP qui promettait monts et merveilles à cette population totalement abandonnée et qui tentait de survivre.

Un récit dans lequel la violence est omniprésente tant de la part des jeunes que de la société elle-même.

Un regard froid , journalistique mais qui par la grâce de Willi et Ludwig deux ex-membres des frères de sang qui refusent le vol et la violence démontrent qu'il y a toujours moyen de s'en sortir lorsqu'on le désire réellement.

Une écriture qui a bien vieilli également fait de ce roman un grand moment de lecture.
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Entre frères de sang

En cours de lecture, donc je ne peux émettre d'opinion définitive mais, simplement ajouter ceci. Ernst Haffner fait partie de ces auteurs censurés par les Allemands pendant la guerre et de çe fait, me fait penser à Hans Fallada et son ( entre autres ) " Seul dans Berlin "

Même qualité d'écriture , même puissance à nous faire entrer dans ce monde de... fous.
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Entre frères de sang

J'ai découvert ce bouquin juste après avoir vu le film "M le maudit"; on est à la même époque, l'Allemagne des années 30, dans la même ambiance. Ces frères de sang sont des jeunes garçons de 15 à 21 ans qui vivent misérablement, sans famille, à la rue. Certains se cachent car ils ne sont pas majeurs et risquent à tout moment d'être attrapés par la police et renvoyés en foyers. Sans papiers, il leur est impossible se travailler. Ils survivent de trafics, débrouillardise, et grâce à la solidarité qui les unit. On retrouve un style à la Zola, avec une vision moins pessimiste des plus pauvres. A force de courage, deux vont s'en tirer et trouver leur moyen de subsistance, amis combien d'autres restent à la rue, alcooliques ou prostitués, vieux avant l'âge? Les nazis ont censuré ce roman; probablement qu'ils ne voulaient pas accepter que c'est en grande partie cette crise et cette misère qui ont porté Hitler au pouvoir... un livre très agréable à lire et touchant, très actuel dans le langage comme dans les personnages
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Entre frères de sang

1930, à Berlin, un groupe de jeunes adolescent, échappés pour la plupart de l'orphelinat essaient de survivre dans cette ville où il n'y a plus rien. Entre vol, prostitution, on vit le quotidien de ces frères de sang retrouvés confrontés très tôt à leur survie. Certains comme Will et Ludwig arrivent tans bien que mal à sortir ce carcan, tandis que d'autres seront perdus à tout jamais. Un livre cruel sur cette jeunesse allemande qui n'avait pas demandé la guerre, et qui se cherche dans ses délits et ses outrances pour au final se perdre. Malheureusement un livre que l'on peut replacer dans le contexte actuel de toutes les sociétés du monde.
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Entre frères de sang

L'histoire se passe en Allemagne pendant une période cruciale, mais pendant la lecture, rien ne transparaît et nous pourrions fort bien être au Brésil, en Inde, au Vénézuéla ; la misère est universelle.

Les enfants dans ce roman sont des personnages à part entière. Ils sont dans la rue et doivent se battre pour survivre. Belle leçon de ténacité puisque deux enfants vont survivre à la spirale infernale.

Ecriture fluide.
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Entre frères de sang

Ce livre est un témoignage. Ce qui en fait tout sa valeur c'est qu'il a été écrit au moment même ou se passait ces évènements. Non seulement il explique les conséquences de la première guerre mondiale déclenchée par l'Allemagne, et ce qui en résultera à la défaite de celle-ci, à savoir entre autres, d'énormes dommages de guerre à rembourser aux pays vainqueurs, principale cause de la dépression économique.



Dans cette Allemagne où le Mark ne vaut plus rien, où le moindre bien de la vie courante se vend à des prix prohibitifs. Le gouvernement impuissant, tente de juguler le chômage et de remédier au désespoir de sa population. Pour protéger les jeunes jusqu'à leur majorité, soit 21 ans, sont créés des foyers qui en principe se doivent de les nourrir, leur fournir un éventuel avenir.



Mais il n'en est rien. Dans ces écoles de la vie règnent le mépris des dirigeants, la violence et, la faim, pour finir à la sortie de ceux-ci par une inscription au bureau de l'emploi sans espoir d'en trouver un. Pour y échapper, et trouver un semblant de liberté, beaucoup de ces jeunes s'enfuient. Pour survivre, sans papiers, encore mineurs, sans bagages tant intellectuels que professionnels, ils en sont réduits aux rapines, à la prostitution. Certains essayent de s'en sortir honnêtement, mais peu y réussissent.



L'Ordre Nouveau et sa politique qui se mettent en place, leurs offriront une nouvelle opportunité d'avenir, certains en profiteront et y adhèreront corps et âme en entrant dans la S.A.



Si j'ai aimé ce livre, je n'ai pas trouvé comme il est indiqué que ce soit un chef d'oeuvre. à moins que le fait d'avoir été réalisé "sur le vif', lui procure ce statut, car bien évidemment l'auteur ne pouvait s'imaginer ce qu'il adviendrait quelques années plus tard. Ce livre se lit plutôt comme un reportage.



Pour ma part, j'ai essayé de le lire comme si je ne connaissais pas les évènement des autres pays, mais malheureusement ma lecture a été parasitée par le recul et ma vision de cette époque ou les mêmes drames se produisaient. : Etats Unis, Famine organisée par Staline en Ukraine et en Russie, en Espagne, en Italie et plus tard en 1934, avec la crise Polonaise.




Lien : http://adighee.canalblog.com..
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Entre frères de sang

L'Allemagne des années 1930, gangrenée par le chômage doit faire face à des bandes de jeunes désœuvrés, squattant des caves, vivant de trafics, de vols, de prostitution. Chacun de nous connait les conditions d'arriver au pouvoir des nazis.... Un livre prémonitoire écrit en 1932
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Entre frères de sang

Deux adolescents, ignorés par leurs familles, dans une Allemagne indigente et humiliée par la défaite de 1918, survivent dans un monde glauque.

Ils sont recherchés par la police et les services sociaux.

Willie et Ludwig rejoignent un gang et essayent de faire leur chemin dans ce monde sans pitié.

De cet univers tragique en désagrégation surgira le nazisme...



Un récit prenant et dur.
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Entre frères de sang

Les Presses de la Cité ont bien fait de rééditer ce livre à succès de 1932 qui fut plus tard brûlé par les nazis. Il donne une image différente de « la Rue » à l’ époque où « cinéastes et autres esprits de bas étage en mal d’inspiration » créaient des « fantasmes à trois sous » pour une bourgeoisie bien pensante, ainsi que pour « la populace avide d’amusement. » « Voilà pourquoi on filme le monde de la pègre ».



Haffner met en scène la vie collective des jeunes de l’Assistance, et par un récit alterné des aventures/mésaventures de Ludwig et Willi, montre l’engrenage qui transforme des enfants abandonnés en délinquants chevronnés. Certes il y a des « méchants », les Fred et autres dénonciateurs. Mais chez la plupart, les Frères de Sang, un sens de la fraternité et de l’entraide qui explique la loi du silence : ne pas trahir, dans un monde où il faut tout dénoncer, les complices de délits, et les partenaires sexuels à risques.



Qui crée donc ces jeunes délinquants ? Mais l’Assistance Publique elle-même !



« Pour prévenir les dangers de l’abandon », voilà ce qui fonde la nécessité de l’éducation surveillée.

Or dans l’institution qui est censée parer les dangers de l’abandon, les pensionnaires apprennent de leurs camarades comment se procurer de l’argent sans le moindre risque. Comment faire de fausses clés… comment forcer un coffre-fort… comment défoncer une vitre sans bruit […] comment exploiter ce qu’on a appris pour ne pas crever de faim.



L’inventivité et les bonnes techniques permettent de survivre en groupes et de ne pas céder à l’inquiétude constante de chacun : « que vais-je devenir ? ». Difficile de rester insensible devant les épreuves qu’ils subissent pour conquérir leur liberté, ainsi ce périple mortel en wagon, sur l’essieu, assourdissant et asphyxiant. Ce sont les mêmes voyous qui vous fauchent votre porte monnaie, et célèbrent Noel, blottis les uns contre les autres, à chanter « douce nuit » !



Le lecteur apprécie un récit empathique, au style parfois « naïf » : car Haffner aime ses personnages . Il les apostrophe, les encourage (« vite vite »), restitue les cadences du train (« tagadam tagadam »), applaudit à l’ ingéniosité de récupérateurs de chaussures rebutés par les vols organisés.

En même temps il se désole des destins de fugueurs perdus, promis au chômage, dont la société est plus soucieuse de vérifier les papiers que de tendre la main pour une réinsertion.

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Entre frères de sang

Une chose m’a surprise dès les premiers chapitres, c’est le rythme de l’écriture qui entraîne le lecteur dans une course folle, un vrai contre la montre. Un chapitre en appelle un autre. On est dans le questionnement permanent : que vont devenir ses gamins ? Comment tout cela va finir ?



L’histoire se déroule sur un peu plus d’un an. On voit l’un des personnages fêter ses vingt ans puis ses vingt, sa majorité, et entre les deux tant de chose se sont passés !



Ce roman traite assez peu de l’âge adulte. Le projecteur n’éclaire que les mineurs. On est dans un perpétuel mouvement, marcher, courir, se cacher, aller d’un abri à l’autre, la peu au ventre et la faim qui tiraille les estomacs.



On s’attache à certains personnages qui essaient de se construire un avenir même s’il est peu précaire. Par contre, on sent très vite que certains vont soir baisser les bras soient basculer de la petite délinquance à la grande.



La bande des Frère de Sang est une bande parmi tant d’autres. Il y a une sorte de spirale qui attire certains éléments en les entraînant vers le bas et d’autres qui se trouvent propulsé vers une autre orbite.



La spirale va plutôt vers le bas alors qu’au départ, elle avait un pouvoir bénéfique de rassemblement et de soutien.



On a la sensation d’être sur le qui-vive. On voit les lieux où les SDF et mineurs en fuite peuvent se réchauffer, se restaurer et dormir mais aussi grappiller un peu d’argent.
Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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Entre frères de sang

Berlin en 1930, des milliers de mômes errent dans les rues en cett période de crises, et ce roman nous fait suivre le quotidien d'une petite bande qui essaie de survivre entre petits coups et soirées alcoolisés.



L'intérêt du bouquin ? Il a été écrit à l'époque et a été condamné ensuite par les nazis, c'est donc là une sorte de témoignage live de l'entre-deux guerres. Mais en dehors de ça, il n'y a pas grand chose...

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