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3.7/5 (sur 10 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) le : 01/12/1893
Mort(e) le : 22/05/1939
Biographie :

Dramaturge et poète allemand.
Spartakiste en 1918, il participa à l'insurrection de la République des conseils en Bavière en 1919. Emprisonné pour 5 ans en forteresse, c'est alors qu'il commencera à écrire.
Quatre drames expressionnistes forment l'essentiel de son œuvre, d'une véhémence toujours authentique, stylisant les personnages, faisant alterner les scènes irréelles et les épisodes réalistes.
1919: L'Évolution (Die Wandlung)
1921: L'Homme-foule (Der Masse-Mensch)
1923: Hinkemann, l'Allemand (Der deutsche Hinkemann)
1926: Hop-là, nous vivons (Hoppla, wir leben)

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Où êtes vous, mes camarades ?

Je ne vous vois point et cependant, je le sais, vous vivez.
Lors de la première guerre mondiale, il y eut un homme parmi des millions, un homme pour faire entendre la voix de la vérité et de la paix, et la tombe du cachot ne put étouffer la voix de Karl Liebknecht.
Aujourd'hui, vous êtes ses héritiers.
Vous avez surmonté la peur qui humilie et abaisse l'homme. Poursuivant votre infatigable activité silencieuse, vous méprisez les persécutions et les mauvais traitements, la prison et la mort.
Erreurs et fautes, renoncements et insuffisances, les miennes comme celles des autres, rien ne devrait trouver des excuses dans livre. Pour être honnête, il faut savoir, pour être courageux, il faut comprendre et pour être juste, on ne doit pas oublier. Sous le joug de la barbarie, il faut se battre, il n'est pas permis de se taire : qui se tait à un tel moment trahit sa mission d'homme.

Écrit le jour où l'on a brûlé mes livres en Allemagne.

page 13
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La guerre à fait de moi son ennemi, j'ai reconnu en elle la fatalité de l'Europe, la peste de l'humanité, la honte de notre siècle. Je n'ai pas réfléchi à la question de savoir qui en est responsable.. Je lis ces livres, je lis que le gouvernement impérial trompe le peuple, qu 'il n' est pas innocent dans le déclenchement de la guerre, je lis que le gouvernement impérial continue à tromper le peuple, qu 'il est lui aussi coupable de la poursuite de la guerre. J'ai beau me dire et me redire que ce n'est pas vrai, ce sont là des témoins qui accusent, durcissent et prouvent leurs accusations. Le gouvernement n' à pas empêché la monarchie autrichienne de déclencher la guerre contre la Serbie, le gouvernement a violé la neutralité de la Belgique, violant par la même sa propre parole et tout en sachant que la déclaration de guerre de l'Angleterre suivrait l 'invasion de la Belgique, dans cette guerre, ce n'est pas le peuple allemand qui se défend, je ne défends pas ma patrie, les magnat allemands de l' acier veulent s'emparer des mines de Belgique, de Longwy et de Briey et ce sont les visées guerrières de l'impérialisme pan-allemand qui empêchent la conclusion de la paix. On nous trompe, notre engagement s 'est fait en vain, tout un monde s' écroule pour moi devant cette prise de conscience. J'ai été crédule comme tous les gens en Allemagne, crédule comme les masses populaires anonymes.

Page 85
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Les canons-revolvers sont retirés je suis muté à un parc d'artillerie à l'Est de Verdun. Les épaisses couronnes de vieux hêtres nous protègent des aviateurs ennemis, nous tirons et l'on nous tire dessus - en somme une vie paisible et ennuyeuse. Seule la mauvaise nourriture provoque nos récriminations, aux écuries, les officiers payeurs et les sergents-majors mangent du beefsteack et se remplissent la panse, ce qui n'est pas fait pour apaiser les esprits. Pas plus que le nouveau casino que les officiers se sont fait construire au cantonnement, alors que dans nos abris coule la pluie et planches et carton goudronné manquent. Ou encore que, non loin de nos pièces, on construise un abri bétonné, pourvu de tout le confort pour l'état-major. "Ca coûtera 20 000 marks, nous dit un maçon, avec tout ce fric, tu peux supporter plusieurs hivers de guerre!".

Des bruits de feuillées circulent de bouche en bouche, on dit qu'ici des soldats de sont mutinés, que là, d'autres ont fraternisé avec les Français. Ils auraient renversé le jus aux pieds d'un général, abattu un officier dans les tranchées.
L'Empereur vient, au rassemblement, le capitaine désigne ceux qui ont les uniformes les plus propres - c'est ainsi que sont finalement choisis pour la parade, les cuisiniers, les secrétaires et les ordonnances que l'on décore de la Croix de Fer. Les pauvres cons du front n'ont rien à faire là-bas, disent les soldats. Quant à la nouvelle que toutes les munitions à balle doivent être déposées avant de défiler devant l'Empereur, elle déclenche une bruyante hilarité générale.

Pages 65/66
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Quiconque veut combattre aujourd’hui, au niveau politique, dans l’entremêlement des intérêts économiques et humains, doit clairement savoir que les lois et les conséquences de son combat sont déterminées par d’autres forces que ses bonnes intentions. »
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Prologue de Toller (1927)
- Les hommes ont-ils tiré les leçons des sacrifices et des souffrances, du désespoir d'un peuple, ont-ils compris le sens et l'avertissement, les devoirs imposés par ces temps ?
Les républicains, qui livrent la république à ses ennemis.
Les bureaucrates, qui étouffent courage et liberté, audace et foi.
Les écrivains qui, après avoir créé une image romanesque du travailleur en lutte, renoncent, dès qu'ils se trouvent en face du véritable travailleur, avec sa force et sa faiblesse, sa grandeur et sa petitesse.
Les politiciens réalistes, sourds à la magie du mot, aveugles à la puissance de l'idée, muets devant la force de l'esprit.
Les fétichistes de l'économie, pour lesquels les forces morales du peuple et les grandes impulsions de l'homme, sa soif nostalgique de liberté, de justice et de beauté, ne sont que vices.
Non, ils n'ont rien appris— tout oublié et rien appris.
La barbarie triomphe, le nationalisme, la haine raciale abusent les yeux, les sens et les coeurs.
Le peuple attend son salut de faux sauveurs et non de son jugement, de son travail et de sa responsabilité propres. Il se réjouit des chaînes qu'il se forge lui-même et, pour les faux fastes d'un plat de lentilles, vend sa liberté et sacrifie la raison.
Car le peuple est fatigué de la raison, fatigué de la pensée et de la réflexion — « Qu'a donc fait la raison, ces dernières années ? demande-t-il, et de quelle aide lumières et jugement nous ont-ils été ? »
Et il croit ce que lui disent les contempteurs de l'esprit, qui enseignent que la raison paralyse la volonté, ronge les racines de l'âme et détruit les fondements de la société, que toute misère, sociale ou privée, est son oeuvre.
C'est toujours la même absurde croyance en la venue d'un homme, d'un chef, d'un César, d'un messie qui fera des miracles, prendra sur lui la responsabilité des temps à venir, réglera la vie de tous, bannira la peur, supprimera la misère.
C'est toujours le même absurde désir de trouver le coupable qui endosse la responsabilité des temps passés, sur lequel on puisse se décharger de son propre renoncement, de ses propres fautes et de ses propres crimes.
Liberté, humanité, fraternité et justice, autant de phrases vénéneuses — qu'on les jette aux ordures !
Apprends les vertus du barbare, opprime le faible, élimine-le, brutalement et sans pitié, désapprends à sentir la souffrance d'autrui, n'oublie jamais que tu es né pour être un vengeur, venge-toi pour les offenses d'aujourd'hui, celles d'hier et celles que l'on peut te faire demain !
Où est la jeunesse de l'Europe ?
Elle, qui avait reconnu que les lois du vieux monde sont en pièces, qui a vécu jour après jour, heure après heure, leur effondrement ?
Elle vivait et ne savait pas pourquoi. Elle avait soif de buts directeurs, de réaliser ses grands rêves hardis — on la consolait avec l'ivresse du vide.
Suit-elle vraiment les faux prophètes, croit-elle le mensonge et méprise-t-elle la vérité ?
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Ce n'est pas seulement ma jeunesse que je relate ici, mais celle d'une génération en même temps qu'un fragment d'histoire contemporaine.
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Qui n'a pas la force de rêver n'a pas la force de vivre ...
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- Personne n'entend, personne ...
Nous parlons sans nous entendre ...
Nous haïssons sans nous voir, nous aimons sans nous connaitre ...
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- Nous, éternellement emprisonnés
Nous livrés
Aux mécanismes de systèmes qui nous narguent
Nous, sans visage dans une nuit de larmes
... nous crions :
A quand notre délivrance ?
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-A l'école, ils ont détruit notre jeunesse
- A l'école, ils ont démoli nos âmes
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