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Critiques de Etienne Kern (161)
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Les envolés

Le 4 février 1912 au petit matin, un homme de trente trois ans a le pied posé sur la rambarde du premier étage de la tour Eiffel et regarde la trentaine de personnes, policiers, journalistes et curieux, rassemblée au pied de la tour, qui ont les yeux levés vers lui. Deux reporters commencent à le filmer…

Cet homme s’appelle Franz Reichelt. Tailleur pour dames, il est venu de Bohème à Paris en 1900 tenter sa chance.

Il y mène une vie simple et solitaire. Ce sont les débuts de l’aviation et un véritable engouement est né : « Ça et là, des appareils construits dans des arrière-boutiques ou des cours de ferme s’élevaient laborieusement dans les airs avant de retomber ». Si Franz n’est pas spécialement tenté par ces essais, il aime cependant laisser son regard errer vers les nuages, laissant ainsi refluer en lui les souvenirs d’un amour perdu. Lorsque Antonio Fernandez, son seul ami, véritablement fasciné lui, par l’aventure des airs, après être monté jusqu’à trente mètres à bord de son « Aéral » s’écrasa à la verticale, le 7 décembre 1909, laissant une jeune veuve et un bébé, la vie de Franz va quelque peu changer.

La sécurité aérienne devenue une cause nationale, sept morts ayant endeuillé cette année-là, la Ligue aérienne et l’Aéro-Club décident d’offrir la somme de 5000 francs à l’inventeur d’un parachute adapté aux aviateurs.

Franz se lance dans la compétition, voulant créer un parachute qui sauvera d’autres vies. Il met au point un prototype, un parachute intégré à la tenue du pilote.

Même si plusieurs essais se sont révélés infructueux, le 14 février 1912, il décide de tenter un saut depuis les 57 mètres du premier étage de la tour Eiffel. Malheureusement, son appareillage, qui ne semble qu'à demi-ouvert, se replie sous lui et il tombe alors en chute libre durant quelques secondes avant de s'écraser sur le sol gelé.

Le film de cette mort en direct ainsi que le testament laissé par Franz sont à l’origine du roman de Étienne Kern.

C’est donc l’histoire vraie de cet homme, ni ingénieur, ni savant, mais inventeur, ce destin tragique que Étienne Kern nous confie dans ce roman, Les envolés, en y mêlant le souvenir de ses propres disparus et les traces qu’ils lui ont laissées. En effet, dans ce destin tragique, l’auteur va trouver des résonances avec son propre vécu, avec son grand-père et avec une amie suicidée, amie à qui il dédie le livre, qui sont morts eux aussi dans une chute.

C’est un roman biographique et historique dans lequel, évidemment, l’imagination a sa place et il est souvent difficile de savoir si les scènes sont tirées de la vie de Reichelt ou pas. Bravo à l’auteur d’ailleurs, car j’ai été surprise par la réalité de certaines que je pensais fictives.

En lisant ce roman j’ai été très émue par ce héros à la fois doux, simple, touchant et généreux.

Les envolés, premier roman de Étienne Kern, à la fois sobre, beau, mélancolique et bouleversant m’a permis de découvrir la figure méconnue de Franz Reichelt à qui l’auteur rend hommage ainsi qu’à ses chers disparus.

Portrait d’un inventeur au destin tragique, Les envolés est un roman court, très sensible au titre poétique, il est l’histoire d’une incroyable solitude et un beau témoignage d’amour à ces « envolés ».


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Les envolés

Le 4 février 1912, les caméras filmaient en direct la mort de Franz Reichelt, alors qu’il essayait son invention de costume-parachute depuis le premier étage de la tour Eiffel. Qu’est-ce qui avait bien pu pousser cet homme à sauter, quand tous l’avaient prévenu qu’il n’avait aucune chance de réussir ? Etienne Kern reconstitue le parcours de ce tailleur pour dames d’origine autrichienne, mêlant à sa narration les interrogations qui le hantent depuis la mort par défenestration de deux êtres chers.





Du vieux film en noir et blanc, l’on ne sait ce qui est le plus saisissant : des hésitations de l’homme avant son saut, ou du public et des caméras venus assister sans broncher à un dénouement que tous savaient inéluctable. Au-delà de la curiosité malsaine des foules, c’est à ce qui a pu conduire Franz Reichelt à une telle extrémité qui intéresse l’auteur, lui que la peur du vide assaille depuis la chute accidentelle d’un parent et le suicide d’une amie. Ses doutes et ses interrogations quant à ces deux fins dramatiques que rien ne laissaient prévoir, trouvent une résonance obsédante dans l’étonnant cheminement d’un homme que son métier de tailleur, associé à son amitié pour un ami mort de sa passion pour l’aviation, ont curieusement amené à défier toute raison.





Pendant que le Paris de la Belle Epoque entrevoit avec optimisme un futur ouvert à tous les possibles d’un progrès technique en soudaine accélération, il faut bien des illuminés et des aventuriers pour s’élancer dans l’expérimentation des inventions, notamment celles qui entament la conquête du ciel. Franz Reichelt s’est-il laissé contaminer par une foi inébranlable en cet avenir magique ? A-t-il fini par prendre ses rêves pour des réalités, lui que son monde modeste, ses deuils et ses amours déçues clouaient au sol ? A moins qu’il n’ait choisi, en toute conscience, de préserver jusqu’au bout une illusion mortelle, mais qui valait pourtant mieux que sa morne et terre-à-terre réalité ? Sans les caméras qui le poussaient dans la lumière, aurait-il renoncé ?





Une certaine tristesse étreint le lecteur qui l’accompagne dans la très crédible restitution historique d’Etienne Kern. Les réflexions contemporaines et personnelles de l’auteur contribuent à cette mélancolie, alors qu’elles apparaissent de plus en plus clairement relever du terrible questionnement dans lequel vous jettent ceux qui ont choisi de « s’envoler ». Un texte délicat et ciselé, tout en nuances et non-dits.


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Les envolés

C’est à partir d’un fait divers tragique qu’Étienne Kern a bâti ce roman. En 1912, un homme s’élance du premier étage de la Tour Eiffel pour expérimenter son invention, un parachute. Le drame se déroule devant une foule de badauds et de journalistes venus assister à une performance dont l’issue ne laisse pas de doute, d’autant que les tentatives précédentes, avec un mannequin, ont les unes après les autres échoué malgré les améliorations successives du prototype.



Qui était ce fou volant, dont l’histoire s’inscrit au coeur de cette émulation inventive du début du vingtième siècle ? Quelles motivations l’ont conduit au terme de cette démarche ? Son sens de l’amitié, ses amours complexes , son histoire familiale ou un rêve de gloire ?



C’est ce que le roman va tenter d ‘élucider tout en établissant des parallèles avec des éléments biographiques de l’auteur lui-même qui sont une clé de compréhension pour expliquer cet intérêt pour le sujet. Car elle est au coeur de ces pages, l’amie disparue, celle dont l’envol, contrairement à celui du tailleur, a suivi la chute, volontaire, pour quitter ce monde devenu trop pesant, avec de nombreuses questions sans réponse.



C’est un récit tout en délicatesse, où l’on perçoit l’empathie et le souci de comprendre ces gestes fous.



Ce premier roman parvient en peu de pages à explorer avec tact et compassion un fait divers cruel et énigmatique, tout en rendant hommage à un être cher.




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Les envolés

« Il est difficile de vaincre ses passions, et impossible de les satisfaire. »

Mme de la Sablière.



Quelle qu'en soit la raison, Franz est allé au bout. Au bout de ses rêves, au bout de sa vie.

Paris, février 1912, il va enjamber le parapet du 1er étage de la Tour Eiffel et sauter.

Pour se prouver que son parachute qu'il souhaite breveter est fiable.

Il va réussir où les mannequins ont échoués. le croit-il ?

Tout le monde connait l'issue de ce roman avant de le débuter, mais quelle importance.

C'est le cheminement de cet homme qu'Etienne Kern relate qui est fascinant.

C'est la découverte de ce personnage réservé et modeste mais amoureux qui s'écrase au sol en quatre secondes qui m'a ému. Ce sont les rouages de sa passion, ses motivations qui m'ont chamboulé.

A-t-il sauté par amour éperdu, par défi, par l'envie dévorante de créer un parachute et ainsi sauver la vie d'aviateurs intrépides aussi enragés que lui ?



L'auteur, d'une écriture douce mais poignante raconte l'ivresse d'une brulante passion qui balaie tout discernement.

Je suis allé visionner le court film muet de sa folie, un texte l'accompagne : « Comme s'il eut pressenti l'horrible sort qui l'attendait, le malheureux inventeur hésita longtemps avant de s'engager dans le vide… »



Ce petit roman me restera bien longtemps en mémoire.

J'ai un profond respect pour les passionnés et pour toutes les passions.

« Hier soir, je dis à ma femme : Crois-tu que la passion, ce soit fini entre-nous ?

Elle me répond : On discutera de ça après la pub. »





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Les envolés

Pour un moment d’éternité



Étienne Kern a choisi, pour son premier roman, de retracer le parcours de Franz Reichelt. Car l'histoire de l'homme qui s'est jeté de la tour Eiffel en 1912 est bien plus riche que le fait divers filmé à l'époque. Elle dit aussi la puissance d'une conviction, la force d'un rêve.



Il s'appelait Franz Reichelt, avait émigré en France et était tailleur. Mais il est surtout connu pour avoir sauté un jour de février 1912 du premier étage de la tour Eiffel. La courte vidéo de ce drame a été visionnée des millions de fois, symbole tout à la fois d'un monstrueux accident et de la volonté farouche de vivre son rêve.

Étienne Kern, qui vient de décrocher le Prix Goncourt du premier roman pour ce livre, a choisi de raconter comment il en était arrivé à faire ce choix. Et c'est passionnant.

Sur ses pas, on découvre combien la France se passionnait alors pour les pionniers de l'aviation. «Chauffeurs de taxi, étudiants, coureurs cyclistes, des centaines de têtes brûlées se prenaient à rêver des nuages. C'était plus qu'un engouement, c'était une frénésie, un élan gigantesque comme après une longue absence. Les étagères sc tapissaient de revues spécialisées. Jamais les cœurs n'avaient vibré de plus d'émotions. Çà et là, des appareils construits dans des arrière-boutiques ou des cours de ferme s’élevaient laborieusement dans les airs avant de retomber.

Partout, les pieds enfoncés dans le sol, des foules se rassemblaient, poussant le même cri de plaisir, les bras tendus vers tous ces héros, ces perdus, ces damnés qui lançaient de gros jouets vers le ciel sans savoir qu'ils y creusaient leur tombe.

En ce temps-là, on ne parlait pas encore d'avions. On parlait d'aéroplanes.»

Si Franz n'avait pas croisé la route de Antonio Fernandez, il n'aurait sans doute jamais envisagé de voler. Ce collègue, qui lui a mis le pied à l'étrier quand il est arrivé en France et ne parlait quasiment pas la langue, a rapidement fait fortune avant de se lancer dans la construction de l'un de ces aéroplanes. Lors d'une soirée passablement avinée, il va lui faire détailler son projet. Quelques jours plus tard, du côté de Nice, il mourra aux commandes de l'Aréal, son invention qui avait réussi à décoller, mais un câble défectueux a sans doute lâché et provoqué sa chute.

Quelques jours plus tard sa veuve, accompagnée de leur fille que son père n'aura jamais vue, se présentera à sa boutique parisienne, vendue pour trois fois rien. Elle parviendra à se faire embaucher comme couturière et croisera par la suite la route de Franz. Ignorant leur amitié passée, Emma va accorder sa confiance à cette homme si attentionné. Franz, quant à lui, s'est lancé dans la confection d'un costume-parachute. Il veut ainsi rendre hommage à son ami Antonio et offrir une belle preuve d'amour à sa veuve. Qui se sent trahie, qui voit une seconde fois la folie s'emparer de son homme.

Étienne Kern, en racontant les jours et les heures qui vont mener Franz à la mort, dit bien davantage que les journalistes qui ont alors relaté ce fait divers. Il dit les rêves des émigrés, il dit la chute de son grand-père et celui de son amie, de tous ceux qui sont partis trop tôt, des rêves plein les yeux.

En insérant son histoire personnelle entre les chapitres, en racontant son enquête sur les pas de Franz Reichelt, le romancier donne à ce livre une dimension universelle. En rendant hommage à tous les envolés, il montre aussi que leurs espoirs continuent de nous accompagner, qu'ils sont au-dessus de leur tragique destin. Derrière la mort, il nous donne une émouvante leçon de vie.




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Les envolés

Qui n'a jamais rêvé de pouvoir voler un jour ou du moins pouvoir s'envoler dans les airs et de se poser ensuite delicatement comme un oiseau?



Ce doux rêve a été le dernier de Franz Reichelt qui le 4 février 1912 tenta l'expérience en se jetant du premier étage de la tour Eiffel pour démontrer l'efficacité du parachute qu'il a cousu dans son atelier. Malheureusement, le saut de l'ange de ce couturier autrichien fût son dernier...

Cent ans plus tard, Etienne Kern, marqué par la chute du jeune homme visionnable encore aujourd'hui sur internet lui rend hommage en racontant de manière romancée son histoire. Pourquoi ce drame a-t-il tant influencé l'auteur pour décider d'en écrire un roman?



Ouvrage agréable à lire, on y découvre une époque et les progrès technique et avancées dans le domaine de l'aviation qui en est qu'à ses balbutiements. Premier roman écrit par Etienne Kern, sa plume délicate et pleine de finesse va retracer la vie du couturier qui a rejoint trop vite les cieux dans une volonté d'en sauver de nombreuses grâce à son invention...
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Le crâne de mon ami

De 1794 à 1967 au quatre coins du monde, les auteurs nous plongent dans la vie des écrivains et surtout nous parle de l'amitié. L'amitié fusionnelle entre William Wordsworth et Samuel Taylor Coleridge, l'amitié impossible entre Tolstoï et Tourgueniev, le coup de foudre amical malgré leurs différences entre George Sand et Gustave Flaubert, l'amitié singulière et étonnante entre Virginia Woolf et Katherine Mansfield, l'amitié maître/disciple entre Yukio Mishima et Kawabata... et bien d'autres...

On a des anecdotes, des moments de vie, on découvre leurs oeuvres. Chacun avec ses déboires, ses travers, ses défauts ou bien ses qualités, ses passions ou ses envies. L'histoire de chaque écrivain a un contexte intéressant. Et surtout on parle d'amitié née parfois d'un conflit, de la découverte d'affinités ou de points communs. Si j'avais un défaut à lui faire, ce serait qu'il m'a manqué des photographies pour agrémenter le texte et le rendre plus vivant. Un ouvrage vraiment intéressant. (...)



Ma page Facebook Au chapitre d'Elodie
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Les envolés

****



En février 1912, Franz Reichelt s'élance du premier étage de la tour Eiffel, son costume-parachute sur le dos. Voilà des années qu'il travaille sur son invention, pensant remporter le prix Lalance de 10 000 francs. Mais au-delà de la gloire, du succès et de l'argent, c'est avant tout pour sauver les nouveaux aviateurs, et la mémoire de son meilleur ami, que ce tailleur autrichien dessine, coud et expérimente un costume qui les détournera de la mort. Alors qu'il croit en son projet, les fantômes de sa vie l'accompagnent vers sa chute. Franz Reichelt ira jusqu'au bout, sur cette rembarde de fer, se jetant dans le vide pour l'éternité...



Cette vidéo, en noir et blanc, floue, brouillée, silencieuse, est le point de départ du premier roman d'Etienne Kern. Cet homme, qu'on a filmé, qu'on n'a pas retenu, qu'on a même encouragé, est l'image de ses cauchemars. Ce rêveur, ce tailleur généreux et foncièrement bon, est l'étoile filante dans le ciel de ces premières années du XXème siècle.



Alors que tous les regards sont tournés dans les airs, que les aéroplanes laissent la place aux avions, aux inventions de toutes sortes, Franz Reichelt veut offrir au monde un espoir de survie.

Encombré de son passé, des absents, des silences et des secrets, il n'aura de cesse d'éclairer son présent par des souvenirs enfouis. Une robe sur un mannequin, une photo au fond d'un tiroir, un amour regretté... Franz Reichelt fait revivre ses inachevés...



Un roman où une douce poésie côtoie la mémoire, l'amour et l'amitié. Une histoire qui place nos envolés au cœur de notre monde...
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Les envolés

Paris, le 4 février 1912. Au premier étage de la Tour Eiffel, un homme enjambe la rambarde. Il s'appelle Franz Reichelt. Il est d'origine hongroise et vit à Paris. Il exerce le métier de tailleur-couturier et travaille, depuis plusieurs mois, sur une invention : le costume-parachute d'aviateur. Ce jour de février, il est convaincu de sa réussite et compte bien le prouver. Personne ne peut l'arrêter dans son idée folle. Alors, il saute.



"Les envolés" a reçu le Prix Goncourt 2022 du premier roman. Etienne Kern y raconte le destin de cet inventeur méconnu mort à l'âge de trente-trois ans en sautant de la Tour Eiffel pour tester la fiabilité de sa création.



A partir de cet événement, l'auteur remonte le temps et raconte l'histoire de cet homme dès son arrivée à Paris en 1900 depuis sa Bohême natale et son installation dans le quartier de l'Opéra où il tient un commerce de création pour dames.



A partir de 1910, l'aviation est en constante évolution. De nouvelles inventions font leurs apparitions notamment lors de la première "Exposition internationale de locomotion aérienne". Ballons dirigeables, aéroplanes et d'autres engins volants sont présentés. C'est à partir de ce moment que Franz Reichelt a l'idée d'un costume inspiré de la chauve-souris. Il réalise plusieurs essais jusqu'au jour fatidique.



La particularité de cette événement est que ce saut a été filmé. L'inventeur chute et s'écrase au sol sous les caméras et les yeux des policiers et spectateurs.



Dans le Paris de la Belle Epoque qui précède la Première Guerre mondiale, c'est le temps de la modernisation, des évolutions culturelles et des découvertes scientifiques. Franz vit dans ce contexte, parmi tant d'autres inventeurs.



Ce roman est un hommage aux hommes rêveurs, aux créateurs, à ceux ayant contribué au progrès grâce à leurs idées et leur savoir-faire.



Un magnifique roman, intime, poétique et totalement bouleversant.

Un texte qui fait référence à tous ces "envolés", ces personnes aux destins brisés.



Coup de cœur absolu.




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Les envolés

Ce roman est tiré d'un fait réel : Franz Reichelt saute de la tour Eiffel, le 4 février 1912, pour tester son invention, un parachute et il s'écrase au sol.

Cette histoire fascine Etienne Kern qui a connu, hélas, d'autres "envolés".

Très intéressant récit qui se passe au moment où les chercheurs veulent aller encore plus vite, encore plus loin, encore plus haut.

Dans cette espèce de folie, car rien ne le prédestinait à ce genre de recherche, il me fait penser au Facteur Cheval : aller jusqu'au bout de ses rêves, quel que soit le prix à payer.
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Les envolés

Tiré d'un fait divers, ce premier roman est joliment écrit et d'une grande pudeur. Histoires d'amitié pour ces envolés qui partent pour des raisons différentes : maladie d'un côté, obsession de l'autre. Histoire vraie surtout de cet inventeur qui décida de sauter de la Tour Eiffel pour tester son parachute ; vol qui a donné lieu à l'un des premiers reportages dramatiques du cinéma (on trouve encore la vidéo sur le net). L'obsession de cet homme se résume magnifiquement dans cette citation : "Les gens que nous aimons, nous ne pouvons rien pour eux".
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Les plus jolies fautes de français de nos gra..

.Règle 3 : Accorder l’adjectif. 4 : accorder le déterminant. 5 : accorder le verbe. 6 : redouter l’accord du participe. 7 : respecter l’emploi des modes et des temps….. 10 : éviter les pléonasmes et autres redondances. 11 : ne pas torturer la syntaxe. 12 : de l’importance de se relire, mais aussi règle 16 : oser la faute….



OUI ! Ils sont comme nous, enfin du moins comme moi, ils en font tous, même les plus grands et les plus érudits. Ils en font des énormes, des impardonnables, des magnifiques, des futiles, des flamboyantes, des toutes petites ou d’étourderie. Anne Bocquel et Etienne Kern ont ressemblés les plus jolies fautes de français de nos grands écrivains et ils sont tous là : Voltaire, Lamartine, Balzac, Hugo, Stendhal, Chateaubriand, Zola, Rimbaud, Proust, Gide, Claudel, Camus, Mauriac, Céline et les autres, ils en ont tous fait. Alors ce soir, chers lecteurs, un peu d’indulgence lorsque vous surveillerez les devoirs de vos petits frères.



« Sous le pont Mirabeau coule la Seine



Et nos amours



Faut-il qu’il m’en souvienne



Et la joie venait toujours après la peine »



Une jolie faute d’accord se cache dans cette strophe sauras-tu la retrouver ?



A glisser sous le sapin pour déculpabiliser l’enfant que nous sommes encore, car il faut aussi, règle 15 : savoir rire de la faute et surtout, règle 17 : écrire avec son cœur….
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les envolés

Ce livre est court, un peu plus de 100 pages. On découvre la vie, mais surtout la fin de Franz Reichelt.

Je n'ai pas pu m'en empêcher et j'ai regardé plusieurs fois la vidéo où il saute.

On y voit sa fierté puis son hésitation.

J'ai même prié pour qu'il ne saute pas.

En voyant sa parure derrière lui on se dit, c'est évident, ça ne peut pas marcher. Mais lui, il y croyait et c'est grâce à ces courageux d'un autre temps que nous possédons tant de choses aujourd'hui.



Extrait :

Tu es tous ceux qui sont tombés. Tu es ceux qu'on a perdus.

Tu es cette évidence qui suffit à me rendre le jour un peu plus beau et le soir un peu plus triste...



Un récit finement raconté…



Bonne lecture !
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Les envolés

Plus dure sera la chute...

Humour noir...et blanc... comme ce court métrage, d'à peine deux minutes, qui est à l'origine de ce roman.

Quelques secondes de la vie d'un homme.

Quelques secondes et c'est fini.

Glaçant.

Étienne Kern, bouleversé par ces images, qui le ramènent à de bien tristes souvenirs personnels, a voulu en savoir plus sur cet homme qui, un jour de février 1912, a pris son envol pour s'écraser quelques mètres plus bas, au pied de la tour Eiffel.

Récit émouvant, tant par la biographie (romancée) de Franz Reichelt, tailleur de métier,  inventeur improvisé, imprévisible et malheureusement victime d'un parachute qui ne para rien, que par les souvenirs de ces êtres chers à l'auteur qui, un jour, eux aussi, sont tombés.

Un roman d'une douce poésie pour tenter de comprendre.

Que cherchaient-ils ces hommes en ce début du XXème siècle, qui rêvaient de voler, ces inventeurs de tous poils ?

Aller toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus vite.

Utopie ?

Courage ?

Folie ?

Amateurs de sensations fortes et d'exploits ?

Quête de reconnaissance et de gloire ?

Besoin d'argent ?

Pour Franz, d'exploit il n'y eut pas.

Étienne Kern, dans un récit émouvant, nous le présente comme un doux rêveur qui voulait sauver des vies, mais qui y laissa la sienne.

Je ne sais si ma chronique vous donnera envie de lire Les envolés, mais peut-être que si vous regardez ces quelques secondes d'un film centenaire, vous aurez envie de le découvrir...

Prix Goncourt Premier Roman 2022.

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Les envolés

Etienne Kern serait-il fasciné par le vide pour avoir imaginé ce petit roman insolite où se côtoient des tentatives improbables de machines volantes et parachutes et ses propres pertes familiales ou amicales, par défenestration ?



Il mêle deux époques, établissant un pont entre lui-même et Franz Reichelt, tailleur autrichien établi à Paris et inventeur malheureux d’un modèle de parachute, l’entraînant vers la mort lors d’un saut d’essai depuis la Tour Eiffel. On est en 1912. Les avions et machines volantes fascinent la société de la Belle Epoque et bien des passionnés vont « mourir au champ d’honneur du progrès ». Ce sera la première mort « en direct », filmée en actualité et conservée en postérité de courage ou de folie.

A l’image de la vidéo (saisissante), le livre est comme un vieux film muet et noir et blanc, porté par une petite musique triste en arrière fond, faits de scénettes qui s’entremêlent entre passé et présent avec une forme légère et aérée pour un sujet pourtant grave où la mort rode. L’auteur s’invite dans des digressions et des errances de souvenirs ou de recherche de lieux.



Joli roman, personnel et historique.

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Les envolés

COUP DE CŒUR



" Les gens que nous aimons, nous ne pouvons rien pour eux."



4 février 1912. Devant une trentaine de badauds et des reporters qui le filment, un homme s'élance du premier étage de la tour Eiffel, il veut tester son invention, un "costume-parachute d'aviateur". On l'a prévenu : il n'a aucune chance. C'est une des premières fois de l'histoire qu'une caméra saisissait la mort en direct.



L'homme avait trente-trois ans, il s'appelait Franz Reichelt et était tailleur pour dames. Né en Autriche, le jeune homme avait tenté sa chance à Paris, capitale de la mode, il avait réussi à se faire embaucher grâce à son ami Antonio Fernandez. En ce début de siècle les français se sont pris de passion pour les aéroplanes, certains construisaient des appareils dans leur arrière-boutique ou dans la cour de leur ferme, des foules se rassemblaient pour admirer ces pionniers qui n'hésitaient pas à lancer leurs gros jouets dans le ciel.



Pour son premier roman Étienne Kern a choisi de se pencher sur le geste d'un inventeur qui s'est jeté de la tour Eiffel pour tester le parachute qu'il venait de faire breveter et avec lequel il espérait gagner le Prix Lalance doté d'une belle somme. Étienne Kern remonte le fil de l'histoire de Franz à la recherche ce qui a bien pu mener cet homme à ce geste fou. A cette histoire vraie romancée, il mêle, dans des chapitres en italiques, des éléments intimes dont il n'est pas toujours aisé, tout au moins au début, de comprendre le sens ou même de savoir à qui ils s'adressent, je me suis laissée porter par ces passages d'une grande sensibilité qui renvoient pour certains au souvenir de ses propres disparus, autres "envolés".



Étienne Kern brosse minutieusement le portrait de Franz, un homme réservé et solitaire, hanté par la culpabilité, un homme pour lequel j'ai éprouvé immédiatement beaucoup d'empathie, un homme qui ne rêve pas de gloire, ses raisons pour mener à terme son projet sont très touchantes. " Franz est appelé par des voix qu'il est le seul à entendre. Il porte son rêve comme une blessure au flanc." L'auteur nous montre bien comment cette invention d'un costume qui imite une chauve-souris déployée mènera le jeune homme au bord de la folie et combien il a été difficile pour la personne qui partageait sa vie de le voir dériver, happé par un rêve où elle n'avait pas de place.



J'avais déjà vu les images du saut de ce parachutiste mais les revoir après avoir lu ce roman est particulièrement émouvant, le voir hésiter puis finalement sauter... Et ce parachute qui ne s'ouvre pas... Des images impressionnantes qui interrogent sur le pouvoir d'attraction des images et qui nous obligent à nous demander si la présence de la caméra n'a pas contribué à ce qu'il n'abandonne pas son projet.



Étienne Kern m'a embarquée dès les premiers chapitres de son roman pour ne plus me lâcher. Un premier roman admirablement bien maîtrisé et très sobre. Une écriture ciselée, des personnages bien incarnés, une construction audacieuse, des passages d'une infinie poésie ... Sobriété, pudeur et délicatesse caractérisent ce grand livre. Un auteur à suivre...


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Les envolés

Un court roman lu en deux soirées.

Juste avant la première guerre mondiale, en France, c'est l'euphorie du progrès, dans une sorte d'insouciance aussi, malgré de nombreux essais-erreurs voire échecs.

A partir d'une vidéo d'un homme, Franz Reichelt, sautant de la Tour Eiffel pour tester le premier parachute au monde, l'auteur va imaginer l'histoire, les motivations, les raisons de son expérimentation qui va pourtant le conduire à une mort certaine. Rêve d'être un héros, insouciance ou suicide déguisé, qu'en est-il finalement dans ce geste périlleux?

L'écriture est belle, l'histoire bien menée et j'ai apprécié les chapitres où l'auteur nous fait aussi part de ses réflexions et évoque certains de ses souvenirs qui réapparaissent avec l'avancée dans la folie/l'aventure de Franz Reichelt.

Une jolie surprise.



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Une histoire des haines d'écrivains

« Le succès des autres me gêne, mais beaucoup moins que s’il était mérité » déclare sournoisement Jules Renard. Les autres ? Quels autres ? Chateaubriant ? « Un matamore de tragédie » ! Musset ? « Un fœtus conservé dans l’alcool » ! Zola ? « Un ressemeleur en littérature » ! Hugo ? Dumas ? Lamartine ? Sand ? Pouah, n’en parlons pas !



Qui a dit que les grands écrivains étaient des gens courtois et mesurés ? Les écrivains sont de sales bêtes vindicatives et orgueilleuses, pétris de méchanceté et de jalousie. Personne ne hait avec autant d’enthousiasme et de constance qu’un écrivain et, si une partie de leur vindicte tombe sur les critiques littéraires, les éditeurs et les directeurs de théâtre, c’est principalement leurs pairs qui sont les cibles de leurs ires. Quand on lui demande s’il a des ennemis, Eugène Sue répond avec ravissement : « Oh ! Très biens, parfaits et en quantité. » Car s’il est bon d’avoir des alliés dans la petite guerre de tranchées que se livrent les auteurs du XIXe siècle, il est encore meilleur d’avoir des ennemis. Un bon ennemi, ça vous pose un homme, ça vous donne de la prestance, de la profondeur, surtout quand celui-ci est prestigieux. Qui n’a pas rêvé de se déclarer l’ennemi personnel de Victor Hugo ? La némésis d’Emile Zola ?



Mais les écrivains ne sont pas seulement des querelleurs chroniques, ce sont aussi des hommes d’esprit. Bienvenu au festival de la vacherie ingénieuse organisé par Etienne Kern et Anne Boquel ! Amateurs de traits d’esprit féroces, de mauvaise foi crasse et de verve satirique, vous allez vous régaler avec cet excellent petit essai, « Un histoire des haines d’écrivains ». Mensonges, ruses, calomnies, ragots… Nos grands hommes ne reculent devant rien pour esquinter leurs adversaires et faire reluire un peu plus leurs propres piédestaux et ceci pour le plus vif plaisir des heureux lecteurs que nous sommes. Oh, on le sait bien, se moquer de ses petits camarades, c’est mal, mais c’est tellement marrant aussi ! Et de toute façon, les autres vous le rendent bien et à coups de truelle en plus.



Eh oui, des sales bêtes, ces écrivains, mais personnes ne leur a pas demandé d’être des saints, juste des génies. Et un poil de mesquinerie, doublé d’un soupçon d’orgueil et de fiel, ça vous rend tout de suite un bonhomme plus sympathique, non ?

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Les envolés

Les Envolés d’Etienne KERN a reçu le prix Goncourt du premier roman en 2022 et c’est bien mérité. Ce petit ouvrage raconte la très connue mais tragique histoire de Franz Reichelt, l’homme qui a sauté du premier étage de la Tour Eiffel, le 4 février 1912, muni d’une sorte de parachute chauve-souris. Il s’est lamentablement écrasé au sol sous les yeux de la presse et des badauds. Ce saut était en quelque la chronique d’une mort annoncée. Les essais n’avaient pas été concluants. Je connaissais l’histoire et j’avais vu le petit film tourné par un journaliste montrant la mort en direct. Ce film d’un peu plus d’une minute et demie est visible sur internet. Mais je ne savais qu’il s’agissait d’un concours visant à inventer un moyen de permettre aux pilotes de s’extraire de leur avion en cas d’accident en vol. Franz, dont l’aviation n’était pas le métier, a participé à ce concours richement doté et ce probablement par amour pour Emma, veuve de son ami Antonio qui s’est tué dans un accident d’aéroplane. Je vous laisse découvrir l’intrigue entre récit historique et roman. Le livre est bien construit et attrayant, malgré la gravité du sujet et est instructif.

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Les envolés

Franz Reichelt hésite, du haut du premier étage de la tour Eiffel, balançant d’avant en arrière son corps engoncé dans une invention à l’improbable réussite. Il s’imagine oiseau porté par son parachute pour lequel aucun essai n’a fonctionné. La mort est certaine, pourtant il se jette dans le vide. Et s’écrase. Les quelques minutes filmées, ce matin de février 1912, sont poignantes, presque irréelles, absurdes. L’homme tombe telle une pierre lancée d’une falaise.

Fasciné par ces images dont l’écho ravive des souvenirs, Etienne Kern cherche à comprendre le choix de cet homme et retrace son parcours jusqu’à ce jour funeste. Sa chute le hante calquant son élan sur une autre chute, une autre perte – un disparu parmi les siens.

Mêlant biographie et vécu personnel, l’auteur offre un roman original dont on savoure les pages intrigués par cet homme-volant au destin surprenant et par les propres réminiscences de l’écrivain. Ecrit avec une émotion évidente, ce texte est touchant.

Une lecture poignante.


Lien : https://aufildeslivresbloget..
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