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Critiques de Eugène Enriquez (2)
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De la horde à l'État

[Attention, c'est long]



« Nous tuerons d’abord tous les subversifs, ensuite ceux qui collaborent avec eux ; ensuite les sympathisants ; ensuite les indifférents et, en fin de compte, les timides ». C’est ce qu’a dit un jour le général Alfredo Saint-Jean, membre de la junte argentine, lors de la grande répression de 1976-1977. Certes. Et pourquoi ne se demande-t-on pas plus souvent si tous les mecs qui parviennent au pouvoir ne sont pas, en fait, les plus grands malades mentaux d’entre nous ?



Sigmund Freud n’est peut-être pas le premier à avoir émis cette hypothèse mais en tout cas, il a écrit à ce sujet un bouquin dont on parle encore. Je veux parler du « Malaise dans la culture ». Souvenez-vous, Freud coupait court à tous nos rêves de progrès infini et nous faisait tomber de nos étoiles en carton-pâte en nous disant qu’il n’y a plus de réconciliation possible à l’horizon mais qu’on y voit par contre se profiler la possibilité de la fin de l’espèce humaine, anéantie par le processus civilisateur. Messieurs les hommes civilisés s’enorgueillissent des bienfaits qu’ils croient avoir apporté à l’humanité. Papa Freud leur crache dessus. L’essence de la civilisation, c’est la tendance à la massification, à la répétition, à l’homogénéité, à la destruction, toutes choses s’opposant aux désirs simplets de bonheur et d’amour auxquels aspire l’individu.



C’est bien là le mystère. Comment se fait-il qu’on construise des systèmes collectifs totalitaires et destructeurs alors que chacun aspire personnellement à vivre dans un monde fait de camaraderie et de cajoleries infinies ? L’être humain n’est pourtant pas si con et, sauf exceptions locales, il parvient parfois à reconnaître l’oppression et affirme avoir le courage d’y résister. Pourtant, à l’échelle globale, nous devons avouer que l’obéissance semble plus facile que la résistance, la servitude ayant même été déclarée « volontaire » par ce sacré Etienne de La Boétie.



Eugène Enriquez a œuvré un temps dans l’activisme politique, au cœur des affaires qui font vaciller le monde, et puis il s’est rendu compte que ça ne serait pas possible pour lui de jouer au diplomate et de se laisser entraîner par des processus dont il voyait trop les tenants et les aboutissants. Alors il s’est retiré de la scène pour devenir observateur, continuant l’œuvre psychosociologique entamée par Freud. On imagine trop souvent que la psychanalyse relève d’une pratique autistique entre un charlatan qui ne pense qu’au fric et un pigeon sans ami, obligé de payer quelqu’un pour raconter ses problèmes et recevoir une écoute. Peut-être. Mais la psychanalyse, c’est aussi une discipline transspécifique qui s’occupe de la psychologie collective. N’allez pas croire que les représentants politiques ignorent cet aspect. S’ils réussissent à vous entuber malgré le contenu famélique de leur programme politique, ce n’est pas seulement parce qu’ils vous gavent de messages subliminaux dans les clips youtube qui rythment votre vie ; c’est aussi parce qu’ils se renseignent sur les mécanismes de psychologie collective qui vous endoctrineront tranquillement depuis chez vous. En clair, la psychanalyse va permettre de comprendre plusieurs choses :

- L’être humain étant un être pulsionnel et social, son existence passe obligatoirement par la reconnaissance d’autrui. L’étude de la nature du lien social est donc fondamentale.

- Les structures n’existent pas en soi. Leur signification résulte toujours d’une construction humaine non-arbitraire dont il convient de retrouver l’origine.

- Le collectif et l’individuel se répondent. Tout symptôme de souffrance individuelle traduit la marque imposée par le social et par la société dans laquelle l’individu s’exprime.

- Depuis la découverte de la puissance de l’inconscient, on ne peut plus parler sérieusement de la rationalité des comportements dans la société. Nous devons plutôt considérer que la raison est issue d’une germination prenant sa source dans l’inconscient. Et cela change pas mal de choses sur les prétentions que se traîne derrière lui l’homme civilisé moderne.

- De même, la notion de refoulement nous amène à faire preuve de prudence. On sait que le refoulé ne reste jamais bien longtemps dans les limbes. Vient toujours un moment où la tension excédant les capacités de résistance, il fuse vers le réel pour renverser toutes nos fragiles constructions. On ne doit jamais se foutre de la gueule du refoulé, c’est lui qui peut à tout instant dissoudre la société.



Plus généralement, la psychanalyse, malgré des dérives que l’on doit imputer au souci du profit et du nivellement par le bas, vise avant tout à libérer l’homme de ses entraves inconscientes. Il faudrait arriver à faire naître le surhomme que chacun porte en nous, mais pas de ce surhomme qui se ballade tout seul sur le sommet de sa montagne en parlant à son aigle, celui plutôt qui a senti qu’il risquerait de se consumer lui-même s’il ne redescendait pas de sa montagne pour retrouver ses semblables. Eternelle question de la communauté. Voilà où nous en sommes. Essayons d’aller plus loin maintenant.



La première partie de l’ouvrage offre une analyse critique des textes fondateurs de l’aspect psychosociologique de l’œuvre de Freud. Allons-y pour un tour de manège :

- « Totem et tabou ». On connaît l’histoire : les frères se liguent contre le père tout-puissant, ils le tuent, et là ils se retrouvent comme des cons, remplis de culpabilité, incapables en fait d’investir le pouvoir qu’ils ont cru désirer. Hop, ni une ni deux, les frères subliment et transforment leur culpabilité en fraternité. Début du contrat social. Avec ça, Freud montre plein de choses, par exemple l’impossibilité de libérer l’individu par l’assomption de sa sexualité génitale, la persistance inconsciente du désir de meurtre, l’origine criminelle de la religion, le caractère fondamental du narcissisme dans la création des processus sociaux, la nécessité d’une victime émissaire pour la constitution et la solidification du groupe. C’est le moment aussi où le langage devient l’instrument du pouvoir car seul le chef en a la maîtrise. On pressent ici qu’une telle conclusion nous conduit directement à l’émergence de la religion monothéiste avec son culte du Verbe. « Le passage de la force à la civilisation, c’est le passage d’un monde régi par la puissance à un monde gouverné par la névrose. »

- « Psychologie des foules et analyse du moi ». Avec ça, Freud fonde la psychologie sociale en prenant en compte les comportements réels et la réalité phantasmatique qui raccroche l’individu à la foule dans laquelle il est inclus. Comment peut-on expliquer qu’un individu puisse admettre l’obéissance à un mec quelconque, simplement parce que celui-ci se présente comme chef ? On se croit libre et autonome, on s’engouffre en fait toujours dans les mêmes pièges. Souvenez-vous, la dernière fois que vous avez cédé, vous n’étiez qu’un enfant et vous obéissiez à vos parents parce que vous attendiez d’eux un amour puissant et valorisant. Ce sont pour les mêmes raisons que vous vous soumettez au pouvoir. Avec ce bouquin, Freud mine les rapports sociaux factices, démystifie les idéologies et rend au rapport sexuel sa charge dramatique.

- « L’avenir d’une illusion ». Preuve par le texte que jamais l’être humain ne pourra se passer des illusions. Regardez voir ce brave Freud, il essaie de nous montrer que le développement et l’avenir de notre civilisation se fait sur des mirages et pour cela, il utilise lui-même le mythe de la science, et il en chiale des paquets de larmes salées qui l’aideront peut-être à se noyer, parce qu’il ne reste plus grand-chose d’autre à faire après ça. Vous trouvez que ce n’est pas bien grave, vous, d’admettre que toutes nos plus belles créations reposent sur des illusions ? Allez donc lui clapoter le dos à Freud, mais n’oubliez pas ce qu’en dit Roger Caillois : « Ce qui déprécie l’illusion […] c’est […] qu’elle aliène dans une symbolique préétablie et commune le jeu libre et créatif de l’illusion ». Et quand on ne s’en rend pas compte, c’est tout droit vers l’aliénation qu’on court. Mais si on s’en libère, voilà le monde chaotique des origines qui nous dévore. Je vous ai dit, ce problème-là semble n’admettre aucune solution.

- « Malaise dans la civilisation ». Œuvre placée sous le signe de la tragédie. Excusez du peu, mais voilà le programme : plus de réconciliation possible, triomphe probable de la pulsion de mort, tendance inéluctable à la massification. Où on apprend qu’on meurt tous les jours et qu’on ne le sait même pas. « La vie sociale permet et même favorise des conduites asociales (le meurtre) à la condition qu’elles se présentent de façon suffisamment travestie (l’exploitation) pour pouvoir être acceptables ». Posez-moi une gerbe de fleurs sur mon lit chaque matin où je me lève trop tôt pour aller travailler (heureusement, cela fait bien longtemps).

- « Moïse et le monothéisme ». Freud va bientôt crever, il est temps de résumer. Ici, Freud se confronte enfin au problème de la naissance des religions monothéistes. Tout juif qu’il est, on ne peut pas dire que cette question ne le concerne que de loin et à titre de stimulant intellectuel. Sans doute n’avait-il pas osé aborder le problème plus tôt parce qu’en général, on leur dit toujours « bon, toi, ta gueule » aux juifs. Avec ça, Freud réfléchit au rôle du grand homme, au problème du renoncement aux instincts, au retour du refoulé et aux raisons de l’antisémitisme. Comment Dieu (ici causant à travers Moïse) se choisit-il un peuple ? Peut-être bien en le draguant, en lui promettant d’être le seul peuple porteur de la vérité –le peuple d’élection ! et ça marche, les hommes accourent comme des chiens. Ensuite, en butant Moïse, les hommes ont permis le rappel du père et le triomphe du droit paternel.

- « Considérations actuelles sur la guerre et la mort ». Ne vous fiez pas au titre, le bouquin a presque un siècle. Freud, épris des paradoxes les plus bandants, se demande en quoi la guerre et la mort sont liées substantiellement à la vie et au lien social. Les individus en société sont obligés de refouler leurs pulsions, c’est légitime ou c’est arbitraire ? L’Etat a-t-il le droit de nous faire mariner longuement à petit feu dans son assiette remplie de vinaigre ? Freud a le pressentiment terrible que les normes imposées par la vie en société, en réprimant le spontané chez l’individu, vont définitivement détruire la seule chose qu’il peut y avoir d’intéressant chez l’être humain. Ah oui, on a oublié de parler de la guerre alors que c’est un peu le thème du bouquin. Eh bien voilà, pour Freud, la guerre c’est le retour de la mort qu’on avait voulu envoyer se faire foutre chez le diable. Pensez à toutes ces autres choses qu’on refoule : la violence, la haine, la différence, le sexe déchaîné de Sade dans le boudoir… un jour, tout cela reviendra vous laminer et vous ne vous en relèverez pas.



Voilà pour la petite rétrospective des œuvres de Freud. Vous pouvez relire les bouquins si vous aimez le style de fonctionnaire de Freud mais sinon, tout est déjà contenu et développé dans l’analyse d’Eugène. Et nous passons donc à la deuxième partie. A partir de la problématique freudienne, Eugène expose ici sa théorie du lien social analysé comme lien classificatoire ouvrant sur la réciprocité et la reconnaissance de l’altérité, instaurant aussi des mécanismes de séparation et de pouvoir sur des groupes sociaux.



Par exemple, parlons de la meuf. On considère généralement qu’elle est dominée. D’une certaine façon, c’est vrai. Mais à l’origine, c’est parce qu’elle fait flipper tout le monde, aussi bien homme que femme. Souvenez-vous, vous êtes issu des tripes d’une femme, elle vous a nourri et si elle le pouvait, elle aimerait vous couver éternellement et vous empêcher de naître à la vie réelle. La femme est donc un élément de l’asociabilité. Elle n’en a rien à foutre des projets ambitieux, de la culture, des réformes politiques et des clubs de billard. La femme menace l’ordre social en énonçant le primat de la jouissance sur la réalité des mots. Pour se défendre, les hommes ont transformé la femme en objet d’échange sexuel. Ainsi ont-ils pu avoir leur société industrieuse, solidaire et sans passion. Ils l’ont aussi foutue au travail pour l’épuiser et la rendre inoffensive, sans capacité d’absorption. On peut penser ce qu’on veut de ces théories, notons simplement qu’elles ont toutes été imaginées par des mecs et qu’elles ne traduisent sans doute rien de plus qu’un fantasme. Malheureusement, dans la réalité, les femmes ne sont pas ce bel être total que les hommes croient craindre et désirer.



Ensuite, parlons du rapport entre les aînés et les jeunes. Il est bien acquis que le jeune doit être soumis au vieux, voire bizuté avant d’entrer dans le monde des grands. Qu’est-ce que cela cache ? Sans doute que si l’adulte forme incontestablement l’enfant, on cherche à se cacher cette autre réalité non moins incontestable : l’enfant permet à l’adulte d’exister en tant qu’individu chargé par la collectivité de former et de transformer l’infravivant (l’enfant) en être social. Et l’adulte, c’est bien connu, n’aime pas dire merci. L’enfant non plus, d’ailleurs.



Sortons des catégories humaines et parlons du rapport de l’homme à la nature. D‘abord participation, ensuite arraisonnement, classification, petites listes, tout ça bien joli dans un livre des comptes pour savoir de quoi on parle et pour faire disparaître la peur de l’inconnu. C’est bien pratique, on a ainsi soumis la nature à l’homme par le biais de l’arraisonnement et le truc génial, c’est qu’on peut étendre ce procédé à l’être humain. Ainsi donc s’ouvre la brèche qui conduit à l’exploitation de l’homme par l’homme à l’intérieur de la communauté jusqu’à l’explosion de notre technocratie actuelle. « En arraisonnant la nature, l’homme passe du règne de la qualité au règne de la quantité, de la production indispensable à la création de « besoins infinis », du travail comme occupation au travail comme obligation pour un certain nombre. Moins l’homme est lié à la nature, plus il domestiquera les autres hommes. »



Enfin, parlons du rapport de l’homme à l’ordre cosmologique, dans ses relations au sacré et au profane. Il semblerait que dans les sociétés primitives, l’homme ait connu des relations plutôt harmonieuses avec la nature. Du jour au lendemain, il décide de la soumettre pour y déverser ses torrents de canalisations de sorties de chiotte. Pourquoi ? A cause de la religion monothéiste. Religion de l’immanence, elle favorise la libération des énergies pulsionnelles nécessaires à la construction sur terre d’un royaume paradisiaque. Or, nous savons que la nature participait au sacré dans les religions polythéistes. Maintenant qu’elle est réduite en charpie et qu’on l’a virée de la catégorie du vénérable, dans quel genre de monde nous sommes-nous admis à vivre ? Tout est devenu profane. Les seuls interdits qui règnent encore sont ceux nécessaires au fonctionnement social. On fait exister un sacré qui n’est en fait qu’un respect poli et qui nous oblige à ravaler nos crachats les plus glaireux.



Joli constat. Bravo. Ça aurait pu être pire. Ça ressemble à un pacte signé avec le diable. Quelles sont les conséquences du passage des sociétés régies par le mythe à une société où l’historicité est reine et l’économie prépondérante ? Nous pouvons résumer cela en trois étapes :

- Apparition du monothéisme chrétien permettant d’entériner le message de domination de l’homme sur la terre. Les rapports de l’homme à la nature, puis de l’homme à l’homme, doivent passer du règne de la qualité au règne de la quantité. Au début, l’économie sert à instaurer des rapports d’échange justes. Face aux dérives des privilèges, Martin Luther demande de revenir aux fondements du message chrétien. A sa suite se ramène Jean Calvin qui, croyant prolonger l’œuvre de son prédécesseur, subvertit complètement son message économique. Racontant qu’on ne connaît pas la volonté de Dieu, mais qu’on peut savoir s’il nous aime un peu ou pas du tout en fonction de la réussite qu’il accorde à notre travail, Calvin pousse chacun à se mettre au boulot forcené pour savoir si dieu le kiffe un peu ou pas du tout. L’argent gagné ne devra pas être dépensé, ce serait jouissance. Il faut l’épargner, et nourrir le grand capital.

- Révolution française. Fin de la société d’Ancien Régime. Beaucoup s’en réjouissent. Eugène Enriquez nous rappelle quand même que cette révolution sert surtout à libérer le capital. En abolissant la société des ordres, on étend le domaine de la lutte économique à toutes les classes sociales. Chacun peut désormais être équitablement roué de coups par les dictats du dieu Capital. Egalité, mon cul. Egalité de tous dans la lutte, oui. On remplace un système de domination par un autre, les anciens défavorisés ne le sont peut-être plus mais de nouvelles victimes les ont remplacées. La démocratie, c’est le nom qu’on donne à cette nouvelle lutte interminable pour le pouvoir entre frères décrétés égaux.

- Instauration de l’Etat. Comme il n’est pas possible de légitimer ouvertement le crime et l’exploitation qui parcourt souterrainement les fondements de la démocratie, l’instance de l’Etat apparaît pour contenir et régler la violence. Souvenez-vous de Max Weber qui disait que l’Etat détient le monopole de la violence légitime. Voilà quel genre de mamelle frelaté a nourri la structure étatique.

- Extension de la rationalité à tous les étages. On se souvient, ça avait dérapé salement avec Calvin, même si ça avait déjà commencé depuis le règne du monothéisme. Arraisonnement de la nature, puis mise en question de la réflexion philosophique et sociale, puis déplacement du champ d’application de la rationalité vers les organisations pour comprendre comment faire fonctionner tout ce bordel en minimisant les heurts, puis atteinte du système de décision politique et économique, jusqu’à ce que ça fracasse la structure comportementale et physique de l’homme. C’est pour ça que vous voyez mémé se déchaîner sur son sport, sa relaxation, ses thérapies à l’hypnose et ses médicaments : elle croit pouvoir arraisonner son corps comme un vulgaire quatre-quarts (1/4 de farine, ¼ de sucre, ¼ d’œuf, ¼ de beurre).



Conclusion de tout ce bordel : « La conjugaison des deux sacrés : l’argent (et son corollaire le travail) et l’Etat-Nation donne ainsi à la pulsion de mort dans nos sociétés une force encore jamais atteinte et absolument inenvisageable dans les sociétés antérieures ». Pulsion de mort qui, bien sûr, ne dit pas son nom.



Malgré tout ça, le monde moderne vous semble d’une richesse affolante ? C’est vrai, on peut même poursuivre le vice de classification de nos aïeux et repérer 6 types de régimes politiques :

- L’état de démocratie libérale. Entrée dans le monde de l’exploitation. Création d’un grand nombre de partis politiques qui fonctionnent comme appareils de pouvoir au lieu d’entériner la liberté politique revendiquée. Liberté d’expression limitée par le manque de reconnaissance si aucun profit économique n’est à prévoir. Rôle léger de l’Etat tant que les sacrés (argent et travail) régulent le système. Risque d’anarchie capitaliste conduisant à une pulvérisation du social. L’Etat sera alors pris en main par une organisation dominante ou se dissoudra par le racket ou la corruption.

- Etat de démocratie programmée. Joue un rôle massif dans la régulation sociale. Maintien de la liberté (surtout économique) et intervention planifiée dans le domaine social et économique. N’arrive pas à résoudre la contradiction ente la nécessité d’une volonté collective commune rassemblée autour d’une idéologie porteuse et une organisation étatique pléthorique. Besoin d’un chef qui indique les limites, ce qui risque de conduire à un régime dictatorial.

- Etat despotique. Cherche à édifier une nation qui n’existe pas encore autour d’une volonté et d’une idéologie communes. Rôle de contrôle idéologique
Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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De la horde à l'État

thèse soutenue en 1982, l'auteur est professeur à Paris IX Dauphine.


soutien au cours de sociologie en fac de sciences économiques année 1983-1984 (c'est grâce à ce bouquin que j'ai ouvert Georges Bataille et Piera Aulagnier notamment).
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