Car le succès, c’est ce qui pousse un individu, a priori normal, à faire ce métier. Même le plus obscur professeur de cours de théâtre espère avoir un jour son moment de gloire. Je ne crois pas à ceux qui disent se moquer du succès. Ces gens là n’ont pas leur place dans ce métier. On travaille pour le public ou alors on se fait psychanalyser, mais on ne tente pas d’imposer des « concepts » à des spectateurs qui s’en foutent, et que l’on prendra alors pour des demeurés. Ces gens-là critiqueront alors les cinéastes et les acteurs populaires de pourrir le métier. Ils critiqueront la télévision qui pervertit le spectateur, mais jamais, jamais, ils n’accepteront de se remettre en question et de découvrir que si le public ne vient pas les voir c’est qu’ils sont irrémédiablement chiants. Il y aura toujours des journaux pour crier au génie et les conforter dans leur délire d’ « auteurs », mais le public leur tournera le dos. Un cinéaste américain disait un jour « Aux États-Unis, on fait des films. Le cinéma, on laisse ça aux français ». Il avait tout compris. Et on s’étonne que notre cinéma ne fasse qu’un pourcentage ridicule des entrées sur notre territoire...