Historien renommé, auteurs de nombreux ouvrages dont une Histoire des maréchaux de France à l'époque moderne couronnée en 2011 par le prix d'histoire militaire et qui fait autorité, Monsieur Fadi El Hage délaisse aujourd'hui les XVIIe et XVIIIe siècles qui étaient son domaine de prédilection et aborde un nouveau champ de recherche, fixant son attention et la nôtre sur un épisode clé de notre histoire : l'accession au trône de France d'Henri de Bourbon, roi de Navarre, à la suite de l'extinction en ligne masculine de la dynastie des Valois.
Préface de Bernard Barbiche, page 9.
Il semble que les deux amants vivaient ensemble. La rumeur va plus loin, en évoquant un mariage secret. On retrouve l'information [...] dans le Journal du commissaire de police de Versailles, Pierre Narbonne : "Madame de Mazarin n'était pas riche, surtout après avoir eu la faiblesse de donner sa main à Monsieur Dumesnil, exempt des gardes, qui était accablé de dettes". [...]
En fait, la duchesse de Mazarin avait beaucoup à perdre en cas d'union officielle avec Dumesnil. Si elle l'avait épousé, elle n'aurait pas pu conserver son titre de duchesse [...], acquis par alliance. Elle aurait perdu son tabouret auprès de la reine.
Page 55-56.
La mort d'Henri IV semblait être arrivée à point nommé pour le royaume et pour la dynastie des Bourbons. Henri IV n'avait jamais fini d'incarner un paradoxe, de susciter quelques doutes. Sa foi catholique était-elle sincère ?
(Page 320)
Henri IV fut le dernier roi de France à s'être impliqué personnellement dans un combat, au risque de sa vie. Il agit ainsi tant qu'il eut le sentiment de devoir conquérir sa légitimité. Il avait un courage personnel indéniable et ce coup d'œil qui permet de saisir opportunément un avantage pendant une bataille. En revanche, il n'était pas un stratège convaincant et ses compétences tactiques ne dépassaient pas le niveau d'un chef de parti voire d'un capitaine
(Page 211)
L'Histoire ne se répète pas. Elle inspire. Au risque de vouloir imiter, pour ne pas dire singer. Mais elle inspire. L'impression de trouver des mécanismes ou de percevoir des similitudes, fait qu'on imite un processus passé, qui fait croire ensuite que l'Histoire se répète.
Introduction, page 16.
Henri III aspirait à repousser le retour de la guerre civile au sein même de Paris. Il voulait éviter une nouvelle Saint-Barthélémy, tout en soufflant le chaud et le froid entre les Ligueurs, le roi de Navarre et les "mignons".
(Page 88).
Palma Cayet (passé du Protestantisme au Catholicisme en 1595) n'eut de cesse de suggérer dans sa Chronologie novenaire à quel point il doutait de la vocation religieuse de la Ligue [union de seigneurs de confession catholique rassemblés pour lutter contre le Protestantisme]. Il penchait plutôt vers l'idée que la motivation première était "l'intérêt particulier de tant de Grands qui prirent lors les armes". [...]. Un chroniqueur catholique anonyme du Bas-Poitou ne voyait pas ladite Ligue sous un jour positif. Il la décrit comme ayant été "formée par des Catholiques peu instruits ou fanatiques et dirigée autant contre l'autorité royale [des Valois sans avenir dynastique par la faute d'un Henri III peu empressé auprès de son épouse et peu porté à faire des enfants] que contre les Protestants".
(Page 65)
L'ambassadeur espagnol[, Mendoza,] apprit la nouvelle de l'exécution des Guise à Saint-Dié, peut-être le jour même de l'événement. Le 27 décembre 1588, il exprima à Philippe II ses craintes quant à l'avenir de la Ligue :
"Enfin, il est mort, et à moins que Dieu n'accorde à son frère, le duc de Mayenne, et à Monsieur de La Châtre le moyen de parvenir à s'échapper, il n'y a plus de fondement à faire sur la Ligue".
(Page 151)
Dumesnil se [mettait] bien avec les puissants et [savait] finalement mener sa barque opportunément. Un personnage le soutenant commençait à pâlir ? Dumesnil parvenait désormais à se maintenir à flot ! Durant toutes ces années, il avait appris à entretenir de solides amitiés, mais aussi à louvoyer, à préparer toujours un coup d'avance, comme dans une partie d'échecs, afin de ne pas avoir une seule personne protectrice avec qui il chuterait en cas de disgrâce. Ce fut justement l'écueil qu'il évita lors de la campagne de 1744.
(Page 82)
Joachim obtint le rang de mestre de camp le 23 juillet 1730. En 1742, le cardinal de Fleury expliqua que "dans les Gardes du Corps (...), il fallait six ans d'ancienneté d'exempt pour avoir la commission". Joachim avait attendu un peu plus de quatre ans et demi. C'était un signe de faveur. Cette promotion avant l'âge de trente ans était essentielle, car il s'agissait de la dernière commission à obtenir avant d'espérer l'accession aux grades d'officiers généraux.
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