Citations de Fatima Daas (149)
Je n'ai sauvé personne, ni Nina ni ma mère.
Ni même ma propre personne.
Nina avait raison.
C'est malsain de vouloir sauver le monde.
p.11
Je partais pour qu'on me retienne.
Mon père disait souvent que les mots c’est « du cinéma », il n’y a que les actes qui comptent....
Par ailleurs, je crois que c’est terrible de dire «je t’aime ».
Je crois que c’est aussi terrible de ne pas le dire.
De ne pas réussir, s’en empêcher.
- Tu sais quoi ? C’est pas grave, Mama ! Aujourd’hui on peut tout être : violeur, tueur en étant musulman, sauf être un homme et en aimer un autre. D’entrée de jeu, on l’élimine, on le fait sortir de la religion. Mais qui sommes-nous pour interférer dans la foi et la pratique de quelqu’un ? Et puis tu ne crois pas qu’ils auraient préféré aimer les femmes ?
Je m'appelle Fatima.
Je regrette qu'on ne m'ait pas appris à aimer
Parfois, j’ai envie d’être moi. Dire ce que je pense. Mais les mots de mes parents m’envahissent. 'Qu’est-ce que la famille va penser quand elle va apprendre que…' (…) 'Tu veux salir notre image ?'.
il ne me reste qu’une seule image : nos pieds sous la table, la tête dans notre assiette. Ma mère aux fourneaux, la dernière à s’installer. Le Royaume de Kamar Daas, ce n’était pas mon espace
Gabrielle et Cassandra étaient ma stabilité aménagée, un semblant d'apaisement et de confort.
Lorsque Nina a débarqué dans ma vie, je ne savais plus du tout ce dont j'avais besoin et ce qu'il me manquait.
Un soir, avant de rompre le jeûne, mon père dit qu'il s'en fiche de ne pas avoir eu de garçon. Il dit aussi que, contrairement à lui, notre mère en aurait voulu un.
Ma mère ne dit rien.
Ce soir-là je comprends que je ne suis pas celle que mes parents attendaient.
Leur fille fantasmée.
Je suis le fils qu'ils n'ont pas eu.
Avant, les vérités me paraissaient dangereuses à dire. J'ai longtemps pensé que les choses se ressentent plus qu'elles ne se montrent. Des restes de mon éducation: montrer par petites touches mais ne jamais dire.
Je m'appelle Fatima.
Je recherche une stabilité.
Parce c'est difficile d'être toujours à côté, à côté des autres, jamais avec eux, à côté de sa vie, à côté de la plaque.
L'hôpital c'est un peu comme la prison. Tu comptes le nombre de visiteurs.
« Ça raconte l’histoire d’une fille qui n’est pas vraiment une fille, qui n’est ni algérienne ni française, ni clichoise ni parisienne, une musulmane je crois, mais pas une bonne musulmane, une lesbienne avec une homophobie intégrée. »
Tu sais quoi ? C’est pas grave, mama ! Aujourd’hui on peut être : violeur, tueur en étant musulman , sauf être un homme et en aimer un autre. D’entrée de jeu, on l’élimine, on le fait sortir de la religion. Mois qui sommes-nous pour interférer dans la foi et la pratique de quelqu’un ? Et puis tu ne crois pas qu’ils auraient préféré aimer les femme ? (Page 138)
La première fois que je fais le ramadan, je comprends tout de suite ce qu'est le sentiment d'appartenance.
Comme toute ma famille, je jeûne.
Je m'appelle Fatima Daas.
J'ai fait quatre ans de thérapie.
C'est ma plus longue relation.
Un soir, avant de rompre le jeûne, mon père dit qu’il s’en fiche de ne pas avoir eu de garçon. Il dit aussi que, contrairement à lui, notre mère en aurait voulu un.
Ma mère ne dit rien.
Ce soir-là je comprends que je ne suis pas celle que mes parents attendaient.
Leur fille fantasmée.
Je suis le fils qu’ils n’ont pas eu.
Je suis une menteuse, une pécheresse. Adolescente, je suis une élève instable. adulte, je suis hyper-inadaptée. J’écris des histoires pour éviter de vivre la mienne. J’ai fait quatre ans de thérapie. C’est ma plus longue relation.
« Puis j’ai réalisé que prouver, démontrer, me rendre légitime, montrer ce que je valais n’était pas le lot des autres élèves qui étaient à l’intérieur, au chaud. Personne n’avait à argumenter pendant dix minutes, en t-shirt, dans le froid, pour prouver qu’il avait bien mérité un dix-sept sur vingt.«
Ma mère ne souhaite qu'une seule chose, que je reste à ma place de fille, que j'aime ce que je dois aimer, que je fasse ce que les filles font, que je me retrouve, me reconnaisse en tant que fille.