Fernanda Trías, ganadora del Premio Sor Juana Inés de la Cruz
C'était mercredi ou jeudi. C'était vendredi ou samedi. C'était égal; les jours, les heures, si c'était l'hiver ou le printemps. Ce qui comptait c'était l'épaisseur du brouillard ou les fils rouges des nuages; ce qui comptait c'était le silence ou le hurlement de l'alarme annonçant le vent.
Le début n'est jamais le début. Ce que nous confondons avec le début, ce n'est que l'instant où nous comprenons que les choses ont changé.
Il n'y a pas de manière gracieuse de tomber.
Delfa remuait la tête : on ne va plus avoir besoin de dents maintenant que plus personne ne mange de vraie viande.
Pour toi qu'est-ce qui compte le plus, la liberté ou la vie?
L'épidémie nous avait restitué ce que nous pensions quelques années plus tôt avoir perdu de manière irréversible : un pays de lecteurs, enterré loin de la mer, les riches dans leurs maisons de campagne ou leurs villas sur les hauteurs, les pauvres venant grossir les villes de l'intérieur, celles-là mêmes dont nous nous moquions auparavant car vides, défaillantes, obtuses.
La pensée est un endroit dangereux.
Elle s'efforçait de survivre à la maternité, ce champ de mine qui ne te permet pas le moindre écart sans prendre le risque de voler en éclats.
L'épidémie nous avait restitué ce que nous pensions quelques années plus tôt avoir perdu de manière irréversible : un pays de lecteurs, enterré loin de la mer, les riches dans leurs maisons de campagne ou leurs villas sur les hauteurs, les pauvres venant grossir les villes de l'intérieur, celles-là mêmes dont nous nous moquions auparavant car vides, défaillantes, obtuses.
- Si l’usine était trop vieille ? Oui, elle était vieille. Mais tout ce qui est vieux ne mérite pas d’être jeté à la poubelle. (…) – Vous avez eu de la peine quand ils l’ont fermée ? – Ce qui me fait de la peine c’est d’être tellement vieux que je ne reconnais plus rien. Ce monde n’est plus le mien. – Je ne le reconnais pas moi non plus, don Omar. – Mais le monde te reconnait encore, toi. – Vous n’avez pas peur de ce qui est en train de se passer ? – Ne t’inquiète pas, petite, je ne vais pas mourir à cause d’un quelconque phénomène, moi. Moi je vais mourir parce que c’est ce que je veux.